T’as l’impression de tourner en rond. Tu ne trouves rien, juste des pièces vides. Avec le temps, l’eau monte, ta progression devient de plus en plus compliquée. Il faut batailler contre le courant pour sortir des pièces et Mercurio refuse d’être mouillé au risque de ne plus réussir à s’envoler. C’est l’un des problème avec sa forme définitive, il ne peut plus t’accompagner quand tu plonges. Tu te sentais prête à abandonner quand tu es rejointe par Isle et Spriggan ainsi que leur daemon. Tu sondes leur regard. Elles ne semblent pas plus avancées que toi. C’est définitivement frustrant. Vous êtes peut-être sur une fausse piste.

C’est ce que tu croyais jusqu’à ce que tu vois un chapeau flotter. "Là ! C’est pas à Donna ça ?" Et voilà que vous trouvez enfin une piste. "Il doit y avoir quelque chose au bout." Tu n’hésites pas plus avant de plonger. Ta cape manta te permet de respirer sous l’eau comme en plein air. De l’autre côté, il y a une crique de sable et tu vois les traces de pas. Mercurio, jusqu’alors agrippé à ton dos sous ta cape ressort à l’air libre. Il te lance un regard mauvais, vraiment pas ravi d’être mouillé. Tu attends les deux autres noénautes, observant les lieux. "Quadrillons le bâtiment, Donna doit être quelque part !" Tu attends que tout le monde soit d'accord avant de t'avancer.

Cape mantaSaon porteur‧euse‧x peut nager à une vitesse beaucoup plus importante que ses capacités normales. Sa capuche contient une bulle d'air qui permet de respirer un temps sous l'eau.

Elle a toujours trouvé ça étrange, Spriggan, les vêtements perdus. Elle s’est toujours demandé comment une personne pouvait avoir continué sa route avec une chaussure ou un chemisier en moins, sans réaliser qu’il lui manquait quelque chose. Et dans le cas du chapeau de Donna, qu’elle ne quitte jamais, elle ne peut s’empêcher de se dire que les circonstances ont vraiment dû être particulières pour qu’elle le laisse derrière elle. Ou tout simplement, elle l’a échappé lorsqu’elle a dû plonger dans la crypte. La jeune sorcière espère de tout coeur que Kassandra a raison et qu’il y a quelque chose de l’autre côté, parce qu’elle est moyennement fan de l’idée de s’immerger dans une crypte. « Oui oui, » qu’elle répond à Isle, « mais je préfère faire trempette dans le port » et Mag d’acquiescer d’un jacassement. Elle n’est pas non plus contre un bain de temps à autre, mais qui sait ce qui peut flotter dans une crypte ? Sans se laisser le temps d’y réfléchir davantage, les sœurs d’âmes prennent une grande inspiration et plongent.

La traversée ne leur prend que quelques secondes, rien d’impossible pour des enfants du Porto Vecchio. Quand elles refont surface, les moitiés d’âme découvrent une crique de sable fin et un bâtiment abandonné vers lequel se dirigent des traces de pas. La noénaute prend quelques instants pour admirer l’océan scintiller en s’écrasant sur la grève, dans ce lieu tranquille où elle aurait aimé se détendre si elle n’était pas à la recherche d’une doyenne disparue et très probablement en danger. La pie a à peine le temps de sécher ses ailes dans la lumière descendante de la fin d’après-midi que les deux noénautes sont déjà reparties dans le bâtiment en ruines. « Fais attention où tu mets les pieds » met-elle en garde sa compagne, « l’eau de mer a sans doute fait pourrir tout le bois des fondations. » La jeune femme acquiesce, toute à ses pensées les plus inquiétantes. Elle espère vraiment retrouver Donna en bonne santé.

@Kassandra Covenant @Isle Mayfair #STAFF

Vous avez fini par vous introduire dans le bâtiment. Manifestement, c'est là-bas que doit être Donna. Sinon, c'est qu'elle n'est plus de ce monde. Tu espères sincèrement que vous la trouverez en bonne santé. Sa famille s'inquiète oour elle et tu les comprends. Si ta mère disparaissait sans laisser de trace, tu serais morte de peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Tu l'as expérimenté à la disparition d'Arthur. Plusieurs années à l'attendre. Tellement longtemps qu'au bout d'un moment tu t'es demandé s'il fallait toujours espérer. Heureusement, il est revenu. Il n'est plus le même, il est brise par ces années sur l'île, mais il est là, bien vivant. Alors tu redoubles d'effort pour retrouver Donna. Bien entendu t'es prudente, parce que le bâtiment est vieux et l'eau de mer l'a peut-être plus abîmé encore.

T'es fatiguée, un peu énervée aussi. Mercurio te fait la tête depuis tout à l'heure. Il déteste avoir les plumes mouillées et là, il est servi. Il te jette des regards noirs de temps à autre et ses serres sont presque plantées dans ton épaule. Tu vas avoir de nouvelles cicatrices. Alors que vous êtes toujours dans le bâtiment et que le soleil entame sa descente dans le ciel, tu repères un lézard. Qui vous interpelle. Le daemon de Donna. La colère monte un peu, ainsi que l'incrédulité. Tu laisses Spriggan et Isle se charger d'expliquer la situation. L'anolis vous mène jusqu'à Donna qui s'explique hilare. Elle est partie comme ça lui arrive d'habitude sauf qu'elle a oublié de prévenir sa famille. Tu pourrais hurler de rage. Et manifestement Mercurio aussi. "Mais c'est pas possible !!! On vous cherche depuis ce matin. Votre famille s'est fait un sang d'encre et vous êtes juste là à tricoter en profitant de la vue. À cause de vous j'ai les plumes trempées et on a perdu une journée à vous chercher pour rien." Manifestement, ton daemon avait des choses à dire. Tu n'as rien à ajouter et tu souffles. Faut repartir maintenant.

Spriggan surveille chacun de ses pas, tressaille lorsque le bois grince un peu trop fort, retient son souffle quand les planches s’affaissent à la limite de la rupture. Devant elle, Mag se prend pour un pic et tapote du bec les vieilles poutres, lâchant de temps en temps des commentaires de pseudo spécialiste « ça c’est porteur, ça » que la jeune sorcière aurait trouvé particulièrement hilarants dans d’autres circonstances, si elle n’avait pas été aussi concentrée. L’irruption du daemon de Donna la surprend tellement qu’elle manque de passer à travers le plancher. La main sur la poitrine en attendant que les battements de son cœur ne se calment, elle observe le petit lézard, pas le moins du monde affolé. La vague de soulagement qui la submerge manque de nouveau de la faire basculer. Donna est en vie ! Elle va bien ! Le lézard les mène à son humaine, parfaite image de la tranquille petite mamie qui tricote, les doigts de pieds en éventail devant une vue imprenable sur une Cittàgazze rougie par les rayons du soleil couchant. Une fois de plus, comme lorsqu’elles ont débarqué sur la plage de l’autre côté de la crypte, Spriggan se fait la réflexion que c’est l’endroit idéal pour se détendre. C’est d’ailleurs cette raison même qui a poussé la doyenne à s’éclipser sans dire un mot, un loupé semble-t-il.

Iels ont oublié de prévenir. Alors que tous les regards consternés convergent vers la vieille femme et que Mercutio craque, Spriggan tente de museler son rire. Elle ne regarde pas dans la direction de Mag, de peur que le simple fait de croiser son regard ne la fasse exploser, mais c’est finalement le ton indigné du daemon de Kass qui lui assène coup de grâce. Derrière ses deux comparses, la noénaute se plie en deux et part dans un fou rire d'anthologie, sa pie l’accompagnant dans un canon de rires qui s’envolent vers la cité des cimes. « Pour rien » qu’elle souffle à Mag entre deux accès d’hilarité, des larmes lui coulant le long des joues. Elles ont vraiment cherché pour rien. Après l’avoir crue blessée ou pire, avoir plongé dans une crypte à sa recherche, toute cette affaire se conclut sur un « désolé » « pour rien. » Le dernier éclat de rire de la jeune femme se coince dans sa gorge serrée par un sanglot, qu’elle repousse d’une quinte de toux. Du revers de sa jupe, elle essuie ses joues et fait mine de s’éloigner avant que quiconque ne comprenne ces nouvelles larmes. Toutes les histoires ne se terminent pas toujours aussi bien.