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(d e s ) a s t r e s ((nobu)) Nevo Obision “ Pseudo : lufen Pronoms : elle. Faceclaim : andrew garfield. Dialogue : uc. Crédits : avatar (bynukaven) + signa (astra) + gifs uc Messagi : 39 Fragments : 38 Multicomptes : être singulier. Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.
Je n'ai aucun TW.
Pronomi : il. Specchio : Specie : sorcier. Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées. Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes. Daemon : ((petra)) rouge-gorge. Fazione : recors pour les noénautes. Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie. Mondo : terrien Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé)) Personnage : Éphémère Pseudo : lufen Pronoms : elle. Faceclaim : andrew garfield. Dialogue : uc. Crédits : avatar (bynukaven) + signa (astra) + gifs uc Messagi : 39 Fragments : 38 Multicomptes : être singulier. Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.
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Pronomi : il. Specchio : Specie : sorcier. Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées. Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes. Daemon : ((petra)) rouge-gorge. Fazione : recors pour les noénautes. Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie. Mondo : terrien Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé)) Personnage : Éphémère
| (#) (d e s ) a s t r e s ((nobu)) Mar 16 Juil - 14:17
| tw blessure, sang @Nobu Yūgure
Tu tendis une main paresseuse au soleil qui filtrait par les fenêtres ouvertes. Les embruns des quais parvenaient à ton odorat fin, comme la souvenance de ces mers que tu avais connu. Les picotements agréables de l'astre diurne étaient comme des effleurements d'ailes de lagoptère, légers et délicats. Pas qui te mènent à ton atelier où, tout à tes pensées, tu broies avec minutie les graines et les herbes voulues pour le breuvage commandé. Tu retins un sourire en songeant à cette matinée où, poussant ta porte, effarouchée, une silhouette femelle avait prié pour une potion d'amour. Tu avais dû lui expliquer, posément, que de tels philtres n'existaient pas. L'inconnue, grande adolescente au regard sombre, était partie, furibonde, mais tu n'en avais ressenti qu'un amusement profond. Les humains mortels désiraient bien souvent ce qu'ils ne comprenaient pas. L'immortalité, l'amour, la richesse - il ne s'agissait pas là de buts en soi, mais d'étapes intermédiaires, comme autant d'escaliers où gravir lentement les paliers. Parfois, les routes se croisaient, s'entrecoupaient, s'éloignaient - certains ne possédaient jamais leur rêve de monnaies sonnantes, ou ne parvenaient jamais à conquérir un myocarde désiré. Ainsi était la vie. Tu l'avais appris, tu l'avais compris bien assez tôt.
Pétra avait disparue ce même matin, afin de porter une missive à ta génitrice. Dans l'un des tiroirs désorganisés de ton bureau, sur la mezzanine de ton échoppe, lettres et brouillons se livraient une lutte acharnée pour quelques centimètres de place. Maëlstrom d'émotions qui fleurissent entre tes côtes, au souvenir du visage de la Reine Obision, à sa beauté diaphane, à sa douceur dont tu avais hérité. Tu n'aurais pu rêver meilleure mère. Tu repoussas la réminiscence pour te concentrer sur tes gestes. L'énorme chaudron couvait à feu doux dans l'imposante cheminée toujours allumée. Dans le léger bouillonnement qui chantait dans l'échoppe silencieuse, tu laissa tomber les ingrédients avant de laisser le tout infuser. D'un coup d'oeil, les quelques pots où poussaient fleurs et plantes virent soudain une floraison innatendue. Couleurs et arômes qui se répandent comme des feux d'artifice. Tu inspires lentement, en paix. Tu te sentirais presque coupable d'être aussi serein, alors que la violence pouvait régner sous les décombres humaines de la ville, tandis que drogues, armes, colère et frustration cheminaient dans les coeurs, dans les veines, dans les mains d'innocents - et entre des digitales moins innocentes, tu songes avec un rictus amer.
« Et voilà, missive remise en mains propres. Ta mère te souhaite le bonjour, Ika également » prononça Petra en pénétrant par une des hautes fenêtres, ses ailes vrombissants d'un son agréable, familier. La rouge-gorge vint se poser sur ton épaule et tu vins caresser son petit crâne emplumé. Caresse douce, pour la remercier de son devoir achevé. « Comment vont ma mère et son daemon ? » Bavardage annodin, habituel, chaque mois, les mêmes questions douces. Tes lippes s'étirent en un sourire plus tendre, effaçant l'angoisse et l'acidité du précédent. Tu laisses Petra annoncer toutes les nouvelles apprises des lèvres de ta génitrice. Tu retournes au chaudron pour retirer la couche de végétation qui, cuite par le bouillonnement, a déjà déversé son essence dans le breuvage. Tu en formes un petit paquet que tu enroules dans un fil de laine, avant de le jeter au feu. Puis, avec une louche, tu remplis quelques fioles et vasques. Il te faudrait bientôt retourner voir Arthur ou t'aventurer toi-même pour récolter tes herbes. Manie, marotte que de fredonner tout bas, en travaillant, sans paroles, juste un léger bruit de gorge qui concentre ton attention. Le soleil disparait lentement des fenêtres, étoile prête à gîter au couchant.
« Névo, il y a quelqu'un devant la porte » te réprimande gentimment Petra ; as-tu manqué la cloche d'appel, ou simplement trop concentré, tes oreilles ont-elles absous le bruit ? Tu essuies tes mains poisseuses et, abandonnant ton établi où tes potions, cachetées de cire et étiquettées sans noms pour le moment, attendent que tu termines, tu approches de la grande porte avant de l'ouvrir. A quoi t'attendais-tu ? Un client tardif, peut-être. Mais pas à revoir le visage familier de ton ami Nobu. Visage qui, en cet instant, te glace le sang - il en est couvert, ses traits portant le plasma qui n'aurait dû se trouver que dans ses veines. Malgré toi, avant de dire quelque mot, tu attrapes sa carrure pour le glisser en ton échoppe comme on attrape un secret du bout des doigts. Ta délicatesse proverbiale rend tes gestes délicats, alors que tu prononces d'une voix teintée d'angoisse et de peur : « Nobu ? Attends, ne dis rien, assis-toi » Que s'est-il passé ? Tu le fais poser son fessier sur un tabouret avant de t'agenouiller pour observer le faciès tant connu. Tu avais, autrefois, rêvé de parcourir ses traits du bout des doigts, quand tu n'étais qu'un jeune sorcier et que Nobu était nimbé de cette aura mystérieuse d'ailleurs. Tu l'avais respecté, puis aimé, puis véritablement aimé, cet ami de longue date. Idylle passagère aux rêveries jouvences.
Tu te saisis d'un chiffon propre et, avec toute la douceur dont tu es capable, tu essuies lentement le sang des plaies. La révélation des blessures te laisse pantois. Ton regard s'assombrit, mais tu agis comme habituellement : les paroles qui coulent de tes lèvres, fleuve suave, sont pour les oreilles du blessé. « Tout va bien, je suis là. Laisse-moi m'occuper de toi. Il ne peut rien t'arriver ici. Tu es en lieu sûr. » Tes pensées se forment déjà autour du matériel dont tu vas avoir besoin, esprit professionnel qui écarte toute émotion pour ne laisser que la froideur technique du potionniste. « Je vais m'occuper de tes plaies, tout d'abord. Ne t'inquiète pas, ton joli visage ne devrait pas avoir de séquelle » et la plaisanterie ne te fait pas sourire, l'anxiété faisant tonner ton coeur contre tes côtes, « tout va bien, tout va bien » Répétition peut-être stupide, mais c'était là les mots dont tu voulais l'espoir vérité. Tu ne savais ce qu'il était advenu à Nobu, mais à présent que vous étiez ensemble, tu ne laisserais rien lui arriver. Ta main trouve la sienne, la serre avec l'affection que promet des décennies de connaissance entre vous. Autour de toi, les fleurs auparavant colorées et fleuries ont fanées sous la détresse et l'effroi, sans que tu ne t'en rendes compte. Petra vient se poser près du sorcier pour lui tenir compagnir pendant que tu vas chercher des linges que tu imbibes de potion désinfectante et réparatrice, avant de revenir dans la même position. Petra babille mais tu n'y prends pa garde et, encore une fois, tu viens apposer une compresse sur les blessures.
Le linge s'imbibe d'un peu de sang et tes machoires se serrent - une fureur rarement éclose en toi vient charrier dans tes veines le feu de la colère. Car tu as déjà vu ce type de plaies, bien entendu. Bagarre ou rixe - mais il n'était pas familier avec ce genre de comportement, Nobu. « Pardon, cela doit mordre un peu, mais la douleur devrait bientôt cesser, je pourrais alors poser un peu d'onguent pour faciliter la cicatrisation. Nobu - que s'est-il passé, mon ami ? » Le temps semble se suspendre à ton interrogation pleine de désarroi.
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| | | Nobu Yūgure “ Pseudo : solomonsuaire Pronoms : il/iel Faceclaim : kosei kudo Dialogue : #6B709E Crédits : HOODWINK Messagi : 443 Fragments : 594 Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, arthur, nil, eluard, tsoar Pronomi : iel Specchio : Palabres :
Nobu ― #6B709E
Kuzco ― #5B5E86
» playlist Specie : douloureusement ⌜sorcier·ère⌟ Età : ⌜152yo⌟ des décennies à tenter d'échapper aux terreurs. Lavoro : ⌜dragonologue⌟ spécialiste de Quetzalcóatl et ⌜dealer·euse de peyotl⌟ à temps perdu. Daemon : ⌜kuzco⌟ un grand et énigmatique condor des Andes. Fazione : ⌜solmènes⌟ à corps et à cris. Mondo : ⌜mi-altérien·ne⌟ clan issu du Nippon de l'Alterre et ⌜mi-gazzi⌟ mère alchimiste. Cuore : ⌜désorienté·e⌟ un cœur qui ne va à personne et à tous‧tes à la fois. Personnage : Classique Pseudo : solomonsuaire Pronoms : il/iel Faceclaim : kosei kudo Dialogue : #6B709E Crédits : HOODWINK Messagi : 443 Fragments : 594 Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, arthur, nil, eluard, tsoar Pronomi : iel Specchio : Palabres :
Nobu ― #6B709E
Kuzco ― #5B5E86
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| (#) Re: (d e s ) a s t r e s ((nobu)) Mar 23 Juil - 14:51
| TW mention de tentative de suicide, pensées suicidaires, sang
Tu erres dans la Ville Haute, la gueule ensanglantée poursuivi·e par une étrange brume qui te colle au corps. Le sang coule de tes narines et de ta bouche à la lippe fendue, vestige éloquent des coups de pied en plein visage que tu as reçus, avant que Kuzco ne vienne à ton secours. Ce dernier est reparti aussitôt après t’avoir sauvé·e, mais tu es persuadé·e qu’il te regarde, quelque part dans la nuit, qu’il veille silencieusement sur toi. La lune se voile par moments, et tu sais qu’il s’agit des immenses ailes du condor des Andes, planant sur la cité en t’accompagnant jusqu’à un lieu sûr. Mais tu ne sais plus où aller, tu ne sais plus quoi faire. Dans ta mémoire se rejouent les coups et les insultes, les dégage et les je ne t’aime pas. Tous ces mots qui ont enterré des décennies d’amitié dysfonctionnelle et des mois d’amour caché. Tu erres, la démarche lente, la tête basse, sans t’apercevoir que tu abandonnes derrière toi de petits ronds de sang sur les pavés. La solitude t’écrase le cœur. Hyacinth t’a violemment rejeté·e, ne laissant derrière lui qu’un corps vide balayé par des fantômes et des regrets.
Il n’y a qu’une seule personne à ne t’avoir jamais abandonné·e, et c’est vers chez elle que tes pas te conduisent spontanément, le dernier mirage dans le désert de ta vie. Névo. Votre histoire est ancienne, bien plus vieille que l’effondrement, chargée de secrets et de tendresses, rythmée par des rêves communs. Si vous vous êtes aimé·es et que cet amour n’a pas connu d’avenir, votre affection n’a pourtant jamais vraiment décru, survivant à la fin des mondes. Il ne te reste plus que lui. Tu frappes faiblement à la porte de son échoppe, les yeux baissés, comme si tu craignais le regard que ton ami allait poser sur toi. Comme si tu craignais de nouveaux coups. Lorsque le potionniste ouvre la porte, ton cœur se soulève et tu sens les larmes te monter aux yeux ; les barrières de ta dignité s’effritent lentement. Il t’invite à entrer, t’assoit sur un tabouret, et tu te laisses faire, poupée de chiffon trop blessée pour agir ou réagir. Le sorcier t’adresse des mots empreints de sa proverbiale douceur, mais ils te semblent si lointains. Tu les entends à peine, l’esprit trop embrouillé par le chagrin et la douleur pour comprendre tous les gestes et toutes les paroles de ton ami. Tu sens sa main venir serrer la tienne, et tes doigts se mêlent aux siens, relevant vers lui des yeux tout à fait délavés par les larmes. « Merci… » tu arrives à murmurer, faiblement, alors que le potionniste applique avec délicatesse un linge sur ton visage ecchymosé et éraflé.
Névo te demande finalement ce qu’il s’est passé. Un long silence lui répond. Tu es dans un état avancé de sidération, plus tout à fait si conscient·e, comme si l’éclat de violence ne s’arrêtait jamais de résonner en toi. « Je… » Les mots s’étranglent dans ta gorge, alors que les images rémanentes de ce triste soir se rejouent dans ta mémoire. Tu revois le visage de Hyacinth, avec une telle clarté qu’il en est plus douloureux que les coups, les traits griffés par cette impassible dureté, comme s’il ne restait rien d’humain en lui. Ses yeux, irisés par des larmes absentes, plantés dans les tiens avec haine et fureur. Et sa voix, coupante comme du papier de verre, te hurlant de dégager. Ses mots comme des balles qui t’ont percuté·e une par une, méthodiquement, avec la précision d’une balistique bien huilée, renversant vos serments comme de vulgaires écueils. Tu te souviens de chacun d’entre eux, limpides et lapidaires. T’es un putain de fardeau. Les yeux un peu écarquillés sur le vide, tu ne t’aperçois pas que des sanglots ont commencé à secouer tes épaules. Tu n’arrives plus à parler, et bientôt, tu enfouis ton visage dans tes mains pour pleurer. Le silence se délite lentement sur la coupure des pleurs qui te tordent le ventre, et tu te laisses aller aux larmes sans pudeur ni courage, abattu·e. Tes épaules s’affaissent, ta nuque se brise en avant, tu ne regardes plus Névo.
De longs instants s’écoulent dans cette imparfaite détresse, sans que tu ne parviennes à parler ni à bouger. Névo ne te brusque pas. Plusieurs minutes sont nécessaires pour que les sanglots se tarissent, plus encore pour que tu acceptes de relever les yeux vers ton ami, des yeux rougis par le sel. « C’est Hyacinth… » tu articules finalement, d’une voix minuscule où roulent encore des larmes. Le prénom est lourd de regrets, ravivant en toi d’innombrables souvenirs, parmi lesquels tu ne découvres que violence et rejet. Vos tendresses ont toujours eu valeur de miracle, car Hyacinth n’est pas spontanément tendre avec toi, au contraire. Les caresses, la tiédeur, l’affection ont toujours eu leur instable revers de brutalité. « Il m’a abandonné·e… » Prononcer ces mots est comme un coup de coude dans l’estomac. Tu ne peux pas y croire. Trop sidéré·e pour comprendre, tu t’abrutis de déni pour ne pas voir que tout est fini. Hyacinth a trahi vos aveux, condamné vos je t’aime informulés et pourtant brûlants, anéanti la tendresse, dépecé vos souvenirs. Il ne reste rien de ce vous si fragile et sublime, pas même des ruines. Tu baisses de nouveau les yeux, gagné·e par la honte des abusé·es, comme si tout était de ta faute. « Je suis venu·e le voir et il m’a agressé·e. » Un frisson d’horreur remonte le long de ta colonne vertébrale en te remémorant la façon dont il cherchait à te forcer à coucher avec lui. Le tisserand t’a souvent fait du mal, mais jamais il n’avait franchi cette limite avec toi. « J’ai refusé de coucher avec lui, alors il m’a chassé·e, et comme je te partais pas, il m’a frappé·e… » Te replonger dans ces souvenirs atroces te bousille le ventre, tu articules chaque mot avec peine. Hyacinth t’a donné des coups de pied pour te faire dégager, il t’a frappé·e alors que tu étais au sol, que tu ne te défendais pas, que tu suppliais sans comprendre.
Les larmes recommencent à couler sur tes joues blêmes, où les éraflures des pavés et les ecchymoses des coups jettent des ombres funestes. Tu te sens perdu·e, esseulé·e, misérable, comme si l’on venait de te vider de toute ta substance. Hyacinth était l’une des raisons pour toi de continuer à vivre. Il t’a sauvé·e lors de ta tentative de suicide, après la mort de Nomane et Lou lors de l’effondrement. Il t’a récupéré·e un millier de fois au bord du gouffre, et malgré toute sa violence, les nuits à être dénigré·e, baisé·e puis abandonné·e, les longues heures d’errance, tu as toujours cru pouvoir compter sur lui. C’est Hyacinth que tu es allé·e trouver lorsque les solmènes t’ont agressé·e, laissé·e pour mort‧e dans une ruelle sordide de la Ville Haute. « Je n’ai pas compris ce qui était en train de se passer, je… C’est arrivé si vite… » Tout est encore extrêmement vif dans ton esprit, mais tu n’arrives pas à saisir ce qui a pu vous conduire jusque-là, à quel moment le cours des choses s’est enrayé. Il te manque des pièces pour assembler le puzzle de cette triste soirée. Tu ne comprends pas pourquoi Hyacinth t’a jeté·e, alors même que quelques semaines auparavant, les je t’aime se dispersaient entre vous, vous brûlaient les lèvres, faisaient frissonner vos chairs amoureuses. « Névo, je me sens tellement seul·e… » tu murmures en réprimant maladroitement un sanglot. La solitude te tue, t’a toujours tué·e. Elle a manqué plusieurs fois d’avoir ta peau. Et sans Hyacinth, tu n’es pas certain·e d’avoir envie de continuer à vivre. « Je veux juste disparaître… »
“ Le bien est voulu, Il est le résultat d'un acte, Le mal est p e r m a n e n t. (artaud) |
| | | Nevo Obision “ Pseudo : lufen Pronoms : elle. Faceclaim : andrew garfield. Dialogue : uc. Crédits : avatar (bynukaven) + signa (astra) + gifs uc Messagi : 39 Fragments : 38 Multicomptes : être singulier. Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.
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Pronomi : il. Specchio : Specie : sorcier. Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées. Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes. Daemon : ((petra)) rouge-gorge. Fazione : recors pour les noénautes. Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie. Mondo : terrien Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé)) Personnage : Éphémère Pseudo : lufen Pronoms : elle. Faceclaim : andrew garfield. Dialogue : uc. Crédits : avatar (bynukaven) + signa (astra) + gifs uc Messagi : 39 Fragments : 38 Multicomptes : être singulier. Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.
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Pronomi : il. Specchio : Specie : sorcier. Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées. Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes. Daemon : ((petra)) rouge-gorge. Fazione : recors pour les noénautes. Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie. Mondo : terrien Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé)) Personnage : Éphémère
| (#) Re: (d e s ) a s t r e s ((nobu)) Mar 23 Juil - 15:45
| tw blessure, sang, colère, violence physique et mentale, rejet @Nobu Yūgure
L'impression d'avoir laissé un spectre pénétrer dans l'échoppe. Tes doigts, doux, engourdis de peine, qui le mènent jusqu'à un siège, comme une poupée. Mannequin vidé de substance, Nobu n'a que le carmin, plasma vital, comme couleur pour te ramener au présent. Tu n'as jamais paniqué devant d'habituelles plaies, mais les voir superposées à une face si familière, si souriante, te glace le sang. Tu prends soin de lui comme un enfançon, à grand renfort de gestes délicats et soigneux. Il a déjà bien assez souffert pour la soirée, tu ne tiens pas à y ajouter la peine de mouvements impatients ou paniqués. Quand bien même ton myocarde tonne contre tes côtes comme une tempête prête à rugir. Enfin, Nobu semble revenir à lui, vos doigts s'entremêlent et il te remercie. Son timbre est minuscule, effiloché. L'écouter murmure avec tant de faiblesse craquelle toute force en toi. Une fureur implacable se met à bouillonner dans le creuset de tes côtes - quiconque a osé lui faire cela subira ton courroux, roi, prince, grand de ce monde ou membre du petit peuple, l'outrageux ayant levé la main sur ton ami risque d'entendre parler de toi. Mais pour l'heure, tu t'appliques à ta prévenance. Le choc se lit sur son faciès ébahi. Au-delà des coups, des contusions physiques, sa psyché a des manières de vapeurs éparpillées. Collision frontale, avec une réalité qu'il subit. C'est douloureux de le voir ainsi. Puis, les larmes montent et les sanglots épousent leurs formes humides et violentes à ce corps aimé. Alors, ta main serre son bras, frôle son épaule, tout en le laissant vider l'abcès de sa peine. Faire cesser les larmes ne fera qu'empoisonner l'esprit. Néanmoins, la brutalité de ses pleurs, le désespoir qui les teintent font résonner des échos de tes propres chagrins, afflictions anciennes, vieilles de plusieurs décennies, dont les plaies supputent encore parfois. Tu repousses mentalement ces réminiscences trop antiques, ces os maintes fois enterrés dans ton subconscient - cette sensation de rejet, que Nobu avait fait disparaître en apparaissant un beau jour dans ton clan, et votre amitié qui avait fait fleurir en toi les bases de ta propre confiance, et ceux que tu as perdu, tes âmes soeurs mortelles, trop éphémères pour te suivre dans ton périple à travers les éons, et celles que tu as vu mourir, et tout cela se mélange en un bouillon amer et navrant.
Pourtant, pour Nobu, tu inspires lentement et tu te concentres sur lui. Tes chagrins sont passés, le sien est vif, à découvert, le rendant vulnérable. Il est venu à toi, il a besoin de toi, et tu ne lui feras pas faux bond. Tu n'as nullement conscience de tout ce qui passe par la tête du sorcier, mais tu continues de flatter ses épaules, d'être là, chaud, vivant et présent. Son désarroi qui chante dans ses plaintes est une bête fauve qui te parcourt comme des frissons d'angoisse. Tu voudrais le serrer contre toi, lui promettre que tout ira bien, que tout va passer. Tout passera, pour vous sorciers, tout passera, se délitera et recommençera. Mais tu ne peux prêter ce genre de serment sans connaître le fondement de ses plaies, de ses pleurs. Quand bien même, tout ne serait que mensonge - sauf cette vérité là, celle qui hurle que tu seras toujours là pour lui, ombre amicale, soleil étincelant, prêt à lui prêter ta force, ton épaule, ton soutien - tout de toi.
C’est Hyacinth. Tes machoires se serrent. L'histoire étrange avec le tisserand que vivait Nobu était passionnelle et véhémente. Tu avais toujours cru que Nobu méritait mieux que cela, mieux que des cachotteries. Bien sûr, Nobu ne te disait pas tout - et c'était ce qu'il scellait que tu craignais. Que lui avait fait vivre Hyacinth, au juste ? De toute évidence, le prénom a un poids sur cette langue amie, une saveur de cendres, après l'incendie. Il m’a abandonné·e… Tu secoues la tête lentement, mais tu entends bien qu'il n'a pas fini et tu restes silencieux pour l'inviter à continuer. Plus tard viendront les paroles de réconfort. Tu ne comprends pas l'émotion que tu lis quand il baisse les yeux, comme s'il était honteux, qu'il voulait camoufler tout cela, comme un gamin. Je suis venu·e le voir et il m’a agressé·e. Tes dents grincent. Tes yeux s'écarquillent - Hyacinth a agressé Nobu ? Alors que ton sorcier bien-aimé était aussi amoureux de lui ? Alors que Nobu ne méritait qu'affection et tendresse ? Hyacinth était l'ogre qui avait fait couler le sang de ton compagnon ? Malgré toi, une tension intense résonne dans ton corps. Tes muscles se figent, comme si tu étais une bête aux abois prête à mordre. Tu vois le résultat de - de quoi, d'une dispute, d'une liaison de trop, d'une rixe entre amoureux ? Non. Si Hyacinth a osé lever la main sur le sorcier, ce n'était pas avec le poids de l'amour ni l'intention affectueuse. Le sang a coulé, a été versé, antique tribu à la colère des dieux - à ta propre colère, en cet instant, qui flamboie dans tes orbites aux sourcils froncés. Ton souffle est haché mais tu attends la suite, alors que tu te sens agité de quelques secousses sismiques, fureur retenue à demi-mot. J’ai refusé de coucher avec lui, alors il m’a chassé·e, et comme je te partais pas, il m’a frappé·e…
Tu te relèves et, alors que les plantes autour de toi fanent ou s'ornent d'épines grosses comme des doigts, tu prends, d'allure calme, une énorme fiole de verre vide et tu l'envoies valser sur un mur. Tu ne peux plus te retenir et tu te tournes vers Nobu, les dents serrées. « Comment a t-il osé ?! Tel un enfant capricieux qui se vexe quand son jouet est cassé ! Voilà la beauté humaine ? L'élégance des mortels ? Peuh. Nobu, Nobu ... » Tu reviens, fureur délaissée, délavée par les pluies de la tristesse qui monte comme un ouragan, pour lui. « Je suis si navré que tu aies eu à subir cela. Hyacinth ... Il a eu mille fois tord de te faire cela. Oser lever la main sur toi - » et tu remâches tes injures et tes fracas, pour ne pas étourdir Nobu de plus de violence. Tu regrettes d'avoir cassé la fiole, d'avoir démontré à quel point la rage te fait voir rouge, en cet instant. « Tu n'aurais jamais dû fréquenter cet individu. Il ne t'apportait rien de bon. » Tu tranches, pour l'aider à trancher, lui, les derniers liens sanglants qui l'attachent à ses souvenirs. Tu lèves une main et repousse l'une de ses mèches collées à son front, poissée de sel et de sueur. Tu essuies d'un pouce une larme, dans les sillons sur ses joues. Son désespoir fait écho en ton âme. Je n’ai pas compris ce qui était en train de se passer, je… C’est arrivé si vite… Tu hoches la tête, doucement. « Je comprends. Tu as bien fait de fuir, de refuser - de coucher avec lui. Tu n'as pas à t'avilir pour quiconque, Nobu. Tu mérites mieux que cela. »
Névo, je me sens tellement seul·e… Enfant perdu, qui réclame parents et amis. Bambin gisant au sol après l'ultime trahison de celui qu'il aimait. Tu ne veux pas le laisser s'enfermer dans les ruines, les reliefs de cet amour au final sanglant. Je veux juste disparaître… Son désespoir t'atteint et tu le prends doucement dans tes bras pour le serrer. Etreinte non pas passionnelle mais réconfortante. Tu passes ta main dans son dos. Et tu murmures, contre ses cheveux, son oreille : « Tu n'es pas seul.e Nobu. Je suis là. D'autres personnes comptent pour toi comme tu comptes pour elle. En cet instant, ton coeur est crevé de cette trahison infâme. Je comprends, mon ami, je comprends » et les doigts d'une de tes mains vient caresser sa chevelure, comme pour apaiser une bête sauvage - ou un ami battu et inconsolable. « Je n'ose imaginer ce que tu as vécu, mais je suppose qu'il y avait du bon en Hyacinth pour que tu te mettes à l'aimer aussi tendrement. Cependant, tu mérites mieux que d'être repoussé pour avoir refusé un acte d'amour sensé se partager, servir d'union et d'hamornie entre deux corps. Et - qu'il ait osé amener la violence sur ton corps comme une punition, comme un point d'orgue ... Nobu, je comprends combien cela est horrible, mais je te promets que tu ne risques rien ici. Aussi longtemps que tu en auras besoin, je suis là et mon échoppe aussi. Nous serons ton abri contre le monde. » Tu inspires lentement, les yeux embués - heureusement, Nobu ne peut voir les perles qui empoissent tes yeux. « Une part du monde que tu t'étais construit a disparu. De façon abrupte. Si je n'ai jamais vécu pareille horreur, la perte de compagnons est une blessure profonde que tout sorcier finit par vivre, je suppose. Mais - t'imaginer, toi, disparaître ? Je t'en prie, Nobu. Ne me parle pas de cela - moi qui suis prêt à t'aider et à te soutenir. Tu peux librement exprimer ce que tu ressens, mais n'en viens jamais à une telle extrêmité. Je t'aime, mon ami, et les décennies de notre connaissance mutuelle m'ont fait t'aimer davantage à chaque fois, parce que tu es quelqu'un d'exceptionnel. » Tu te recules enfin pour l'observer, droit dans les yeux, ton regard embué, lippes au sourire ténu, timide.
« Il est toujours difficile de s'imaginer continuer à avancer sur la route pavée, quand une silhouette disparaître près de nous. Mais tu n'es pas seul.e. Je suis là. Je serai toujours là. Je peux te promettre cela. » Tu t'empares de ses mains, pour lui prouver par ce contact que ton serment, maintes fois répété, sera toujours vrai. Maints sorciers, ayant vécu maintes vies, ont parlé de ce désespoir qui mène à l'envie de s'annihiler soi-même. Si tu as vécu des choses difficiles, tu n'as jamais pensé au suicide comme une fin en soi. Tu inspires et viens poser un baiser sur le front de Nobu. « Laisse-moi nous préparer ma fameuse tisane. Et tu me parleras de ce que tu veux. Tout ce que tu veux. Tu ne seras jamais jugé ici. Tu le sais. Mets-toi à l'aise. Tu es à l'abri, ici, et je suis là pour toi. Je veille sur toi. »
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| | | Nobu Yūgure “ Pseudo : solomonsuaire Pronoms : il/iel Faceclaim : kosei kudo Dialogue : #6B709E Crédits : HOODWINK Messagi : 443 Fragments : 594 Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, arthur, nil, eluard, tsoar Pronomi : iel Specchio : Palabres :
Nobu ― #6B709E
Kuzco ― #5B5E86
» playlist Specie : douloureusement ⌜sorcier·ère⌟ Età : ⌜152yo⌟ des décennies à tenter d'échapper aux terreurs. Lavoro : ⌜dragonologue⌟ spécialiste de Quetzalcóatl et ⌜dealer·euse de peyotl⌟ à temps perdu. Daemon : ⌜kuzco⌟ un grand et énigmatique condor des Andes. Fazione : ⌜solmènes⌟ à corps et à cris. Mondo : ⌜mi-altérien·ne⌟ clan issu du Nippon de l'Alterre et ⌜mi-gazzi⌟ mère alchimiste. Cuore : ⌜désorienté·e⌟ un cœur qui ne va à personne et à tous‧tes à la fois. Personnage : Classique Pseudo : solomonsuaire Pronoms : il/iel Faceclaim : kosei kudo Dialogue : #6B709E Crédits : HOODWINK Messagi : 443 Fragments : 594 Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, arthur, nil, eluard, tsoar Pronomi : iel Specchio : Palabres :
Nobu ― #6B709E
Kuzco ― #5B5E86
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| (#) Re: (d e s ) a s t r e s ((nobu)) Jeu 15 Aoû - 12:55
| TW pensées suicidaires
Névo fait quelques pas dans sa boutique ; tu t’aperçois que les plantes autour de vous ont fané, et que d’énormes épines sont venues les sertir. Tu baisses les yeux, tu sens sa colère, mais tu n’es pas capable de la regarder en face. Tu as vu trop de rage pour cette nuit, tu n’as plus la force de supporter de nouveaux élans de violence et de hargne, même venant d’un ami, même pour te protéger. Alors ne dis rien, mais lorsque la fiole en verre s’éclate contre un mur, tu sursautes, les épaules tremblantes. « Névo… » tu supplies pour qu’il revienne à lui, qu’il ne se laisse pas emporter par la haine. Tu comprends son désarroi et sa fureur, mais cette nuit a déjà été jetée aux chiens fous de la rage par les coups de Hyacinth ; tu ne veux pas te confronter une nouvelle fois à une colère similaire, de celles qui emportent tout. Tu n’as plus la force de lutter. Tu devrais être secoué·e par la hargne, te relever et envoyer tout valser autour de toi, le détester, voire même le haïr, mais aucun de ces sentiments ne t’atteint. Tu n’es plus qu’une coquille vide dénuée de vigueur, incapable de résister à la vague de chagrin qui te saisit le cœur, incapable de te battre encore pour faire valoir ton droit à continuer à vivre.
Névo finit par se calmer et revient vers toi. Tu n’aurais jamais dû fréquenter cet individu. Tu baisses un peu plus les yeux. Le potionniste a sans doute terriblement raison. Ta relation avec Hyacinth ne t’a toujours apporté que douleurs et regrets, ponctuée de quelques sursauts de tendresse et d’amour qui n’auront été que fugaces et vains. Il t’a humilié·e, il t’a chassé·e, il t’a abandonné·e. Il t’a brisé·e de mille et une façons, toutes plus ingénieuses et tragiques. Tu l’as laissé te faire du mal et répandre des atrocités dans ta vie déjà ténébreuse. Pourtant, tu lui aurais tout donné. Tu étais prêt·e à tout sacrifier pour lui, à tout endurer, à tout choyer, même les horreurs. Tu avais l’impression de mériter qu’on te fasse du mal et qu’on te déconsidère, et ce n’est que maintenant, dans les mots de Névo, que tu te rends compte que tu avais tort et que personne ne mérite jamais d’être abandonné·e et battu·e comme tu l’as été. « Il m’avait sauvé la vie, plusieurs fois… » tu tentes de te justifier, accroché·e avec les ongles à vos souvenirs heureux, alors même qu’ils ne sont désormais que poussière et feuillets arrachés.
Tu avoues que tu voudrais disparaître, et Névo passe une main dans ton dos, réconfortante et chaude. Tu fermes les yeux, te laisses bercer par cette chaleur amie, alors que les mots du potionniste tracent un trait jusqu’à ton cœur, te soulageant à demi. Tu hoches la tête lorsqu’il t’indique qu’il comprend, et tu sais qu’il est sincère ; lui seul peut vraiment saisir ce que tu éprouves, car il te connaît mieux que personne. Oui, il y avait du bon en Hyacinth, malgré les coups, malgré la dureté, malgré les mots horribles. Tu as appris à l’aimer dans la violence et dans la tourmente, tout en sachant que tu pouvais compter sur lui pour survivre. « Je l’aimais tellement… Tellement… » tu souffles, toujours en état de sidération face à l’abandon. Tu n’arrives pas encore à te confronter au fait terrible que tout est bel et bien terminé. Tu as besoin de te l’entendre dire, tu as besoin qu’on te l’assène, car tu n’es pas capable de faire ce processus seul·e. Tu n’as pas relevé les yeux, au contraire : ils ne cessent de se baisser, alors que ton regard cherche un point d’ancrage sur le sol de l’herboristerie, quelque chose à quoi te raccrocher dans la douleur. Nous serons ton abri contre le monde. Un sourire triste écaille un instant tes lèvres, alors que tu relèves fugitivement la tête pour croiser le regard de Névo. « Merci, Névo… » tu murmures, les yeux dans les siens, chargés de reconnaissance. Tu te consoles en te disant qu’ici, tu ne risques rien. Que ton ami, lui, ne disparaîtra pas. Qu’il t’aime avec tendresse et sincérité, et qu’il ne t’abandonnera pas. « Tu es l’une des dernières personnes qu’il me reste… » tu avoues d’une voix lointaine en rebaissant les yeux. Tu n’as pas beaucoup d’ami·es, peu de connaissances. Tu vis dans une solitude tenace, de celles qui égratignent l’âme chaque jour un peu plus.
Névo te retient dans cette vie. Il te conjure de ne pas disparaître, alors même que tu ne projettes plus en rien, que tu voudrais seulement en finir. Ses mains viennent saisir doucement les tiennes, comme si elles te ramenaient à la vie ; tu te laisses faire, t’abandonnant à ses démonstrations de tendresse, car tu n’as plus rien d’autre pour survivre que sa présence et ses caresses. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. » Ta voix n’est qu’un trait dans le vide, à peine perceptible, mais chargée pourtant d’honnêteté et de gratitude. Des trémolos tristes rendent tes mots profondément douloureux, mais on peut sentir que les paroles de Névo se frayent un chemin jusqu’à ton cœur et te soulage à demi. Je veille sur toi. Un nouveau sourire se dessine sur tes lèvres, moins abattu, quoique des pensées sombres toujours t’assaillent. Tu le remercies avec les yeux, les paupières encore lourdes de larmes qui ne coulent pourtant plus. Névo se détourne bientôt pour aller préparer une tisane, et tu le regardes faire, d’abord silencieusement, jusqu’à ce que ton ventre se dénoue enfin un peu et que tu arrives de nouveau à parler sans être interrompu·e par les pleurs. « Merci d’être toujours là pour moi… Mais tu sais, j’ai tellement de mal à vivre. Depuis la mort de Nomane et Lou, j’ai l’impression de survivre perpétuellement. Je ne m’en suis jamais vraiment relevé·e. Il y a trente ans, c’est Hyacinth qui m’a sauvé·e, quand j’ai tenté de mourir. Je ne pensais pas qu’il serait celui qui finirait par m’abattre. » tu commences d’une voix lointaine, tristement pensive. « La seule histoire heureuse de ma vie, c’était avec toi… » tu avoues après un silence, détournant les yeux. Névo et toi avez connu plusieurs années d’un bonheur sincère et sans heurt. Vous ne vous êtes jamais fait de mal, et si la séparation a pu être difficile – comme toute relation prenant un tournant – vous ne vous êtes jamais vraiment quitté·es, et vous êtes resté·es très proches. Le potionniste te connaît mieux que personne. « Est-ce que je peux rester avec toi cette nuit ? » tu finis par demander, timidement. Tu ne sais pas ce dont tu serais capable, si tu retournais errer dans les rues de la Ville Basse. Tu as peur de toi-même.
“ Le bien est voulu, Il est le résultat d'un acte, Le mal est p e r m a n e n t. (artaud) |
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