Les mains dans les poches dans son attitude habituellement décontractée à la limite d'une nonchalance qui n'a pourtant rien d'irrespectueuse, ses pas s'arrêtent à la limite extérieure de la foule qui s'est amassée en un seul tas, métaphore inconsciente d'une fourmilière anthropomorphique s'image dans son esprit. Insectes qui grouillent autour de læ, bien qu'ael soit en dehors du cœur du fourmillement même, Cosimo laisse échapper un son appréciatif sous le constat d'un rassemblement aussi fort. Pas croyantæ de l'entité préjugée qu'est l'Autorité, c'est toujours plaisant de voir des bribes d'espoir fédératrices, même si elles ne sont qu'illusions.

Envoyéæ par les plus hauts ordres des Solmènes, parce que jusqu'à preuve du contraire ael fait encore partie de cette faction, Cosimo est chargéæ de vérifier la véracité des rumeurs parlant d'un daemon serpent-ailé. Mission sur laquelle ael n'a pas crachée, peut-être même que si on ne læ avait pas donné cette responsabilité, ael aurait fait les yeux doux pour que ce soit le cas, ou ael y serait alléæ de ael-même.
Malgré l'excitation vibrante qui fait frémir chacun de ses nerfs, son expression est d'un calme qui ne læ ressemble pas. Les yeux rivés sur la scène principale où s'élève la prêche, Cosimo semble écouter attentivement chacune des paroles même si les mots énoncés ne font pas partie de sa propre croyance. Pourtant venuæ avec une autre personne à la même mission, il est difficile de savoir ce qu'il se passe dans l'esprit en constante effervescence dæ philosophe, surtout pendant qu'ael semble ignorer l'existence même de @Sandro Scorta à ses côtés.
Curiosité qui papillonne, sa concentration n'a toutefois pas perdu de vue la grande importance de leur présence sur le parvis de la cathédrale.
Attention coupée court pour quelle que soit la raison, le contact visuel personnel avec les religieux·ses est brisé au moment où ael fronce les sourcils et regarde autour de læ, instinct dérangé sans qu'ael n'arrive à savoir concrètement par quoi. Malaise qu'ael ressent, quelques secondes avant qu'un murmure tendu s'élève de la foule soudainement nerveuse, et Cosimo comprend instantanément que sa propre gêne ressentie vient d'être partagée par le reste des personnes pullulant dans les parages.

Le palpitant qui s'emballe et la curiosité piquée, Cosimo s'enfonce un peu plus dans la fourmilière dont le fonctionnement a été dérangé par un certain chaos invisible, sachant très bien que c'est s'enfoncer un peu plus dans le danger. Ael suit son pressentiment, les mains sorties de ses poches mais toujours décontractées, masquant presque leur tremblement d'excitation, marche en zig-zag pour éviter comme ael peut les gens, ne regardant pas derrière lui si Sandro est sur ses talons.

Les rêves se tordent à la manière de serpents, s’entredévorent dans une chasse sans but, s’estompent pour mieux t’éclater la rétine la seconde suivante. La transe électrise tout ton corps, les muscles raidis sous l’impulsion d’une force invisible, les yeux révulsés cherchant dans les brouillards des réponses occultes. Tu voudrais t’arracher au déroulement funeste de la prophétie, mais tu es comme paralysé, les doigts tremblants sur la peau de serpent étendue devant toi. Les images te fendent la rétine, arrachées du cours des choses et des mondes par ton don malédiction. Tu trembles, prisonnier des horreurs qui se déversent dans ton crâne sans forme ni raison, comme une masse noire de funestes futurs.

Serpent. Des écailles se dégueulent sous tes yeux, rouge aux luisances sanguines, vert velours, jaunes comme les yeux d’un monstre. Les plumes t’étouffent, battements d’aile dans la trachée, coupures d’éclats de verre et de duvet, le goût du sang se déverse dans ton estomac avec des relents de gerbe. Noir. Les couleurs se sont évanouies, seuls persistent encore le cri strident d’un animal ni vivant ni mort, et des mots psalmodiés comme une litanie. Un prêche. Les froissements d’une foule suspendue sur le vide. La silhouette d’un enfant te fend la rétine, coupure à même la réalité, alors que ton corps se tord de douleur, la sienne. Il souffre. Et comme un mirage dans une vapeur d’essence, deux silhouette concluent ta vision. Un visage entraperçu, un solmène. Sandro. Et aussitôt superposé à lui, les traits précis, trop précis, trop connus, reconnus. Cosimo.

Retour au réel. L’air parvient à nouveau à tes poumons, respiration rauque à t’en éclater le sternum. Tu trembles, tu balises, la sueur trace des traits indistincts le long de tes tempes. Tu ne sais plus où tu es, tu paniques, jusqu’à ce que le visage rassurant d’Elena entre dans ton champ de vision. Un tout va bien que tu n’entends pas, bourdonnement dans le crâne qui ne prend pas fin. Tu tentes maladroitement de te redresser. « Il faut… » Ta voix éraillée bute sur chacun des mots. « Il faut… partir… le prêche… » Tes jambes vacilles, mais une injonction funèbre donne à tes muscles la force de te précipiter hors de la chambre de l’auberge, la main refermée sur le poignet d’Elena, courant comme un forcené en égrenant quelques explications irrationnelles dans ton sillage. « Le sang… le sang… le serpent… Cosimo… il faut que… » Les mots s’emmêlent, se perdent, dérapent sur ta langue asséchée par la course.

En quelques minutes, Elena et toi avez gagné le parvis de la Cattedrale Sant’Ambroggio, où la foule des fidèles s’est assemblée pour le prêche dominicale. L’évêque récite ses cantiques latins, le calme semble régner sur la masse humaine, mais l’inquiétude de ta vision ne cesse de te percer le bide. Tu te fous pas mal de la foule de croyant·es venu·es célébrer leur fausse divinité, tout ce qui t’importe, c’est de sortir Cosimo de cette foule avant que quelque chose de funeste ne se produise – et l’autre grand dadais blond que la prophétie a voulu te refourguer dans les pattes. Dans la panique, tu ne peux t’empêcher de saisir les épaules d’Elena, comme si tu cherchais un récif à te rattraper pour éviter la noyade. « Je t’en prie, il faut m’aider à disperser cette foule, quelque chose va se produire, je ne sais pas quoi mais la prophétie était une vision de mort. » Tu hésites, les yeux dans le vague, repassant en boucle la vision. « Je te retrouve au plus vite, il faut que j’aide un ami. » Avant de disparaître à travers la foule.

Jouant des pieds et des mains pour te frayer un passage dans l’assemblée, bousculant les fidèles, envoyant valser les recueils de psaumes, tu ne t’aperçois même pas avoir gagné la Ville Haute et évoluer dans cette faune qui t’a autrefois recraché comme de la vermine. Tu ne te rends pas compte des étoffes et des suffisances gazzi autour de toi, de tout ce monde dans lequel tu avais juré ne jamais replonger. Tu ne revois que le sang de l’obscure prophétie, et Cosimo. « COSIMO ! » tu hurles à t’en éclater la cage thoracique, t’attirant les regards outrés des fidèles entonnant leurs cantiques. « COSIMO ! » La tête te tourne, tous les visages se ressemblent, lorsqu’enfin une silhouette se détache, le front relevé là où les croyant·es gardaient les yeux baissés sur leurs psaumes, les pommettes familières et le regard tant de fois partagé. Tu te précipites, saisis la manche de læ philosophe sans délicatesse aucune, avant de l’entraîner à ta suite sans autre forme d’explications. C’est une vache immense et poilue qui te barre finalement le chemin, accompagnée de l’énergumène de ta vision. « Il faut partir. » expédies-tu d’un trait, la respiration courte, les épaules tremblantes. « Il faut partir, vous êtes en danger. »

Elle dormait Elena. De ce sommeil profond qu’elle ne pouvait atteindre qu’en se sentant en sécurité. Sa chambre offerte par son sauveur était son havre de paix. Un refuge qu’elle partageait ce jour-là avec un ami. Kafka. L’un des rares à qui elle permettait de se trouver si proche d’elle. Dans cette petite chambre exiguë sous les combles du bar. Echo n’était pas loin, son poitrail vibrant doucement au rythme de ses respirations. Jusqu’à ce que tout s’agite. Kafka. Quelque chose n’allait pas. Vraiment pas. Il se raidissait comme mu par une force invisible et semblait souffrir le martyr.

“Kafka? KAFKA ! Tout va bien? Qu’est ce qu’il se passe?”

Elle ne vit rien de la vision Lena. Seulement ses conséquences. Oiseau de nuit encore à moitié ensommeillé, elle s’approcha de l’haruspice pour mieux poser une main sur son front. tachant de diagnostiquer le mal qui pouvait bien le saisir. Mais aucun remède ne pourrait le soulager des effets de la vision. Aucun cercle de transmutation. Elle ne pouvait qu’être là et tenter du mieux qu’elle pouvait de l’empêcher de se blesser. Le couver d’un regard inquiet sans trop savoir que faire. La panthère s’était éveillée également, sa queue battant l’air au rythme des battements effrénés du cœur de l’alchimiste.

Puis vint l’éveil. Il tremblait Kafka et ça lui faisait mal au coeur. Elle n’avait jamais supporté la souffrance d’autrui, préférant bien souvent la prendre sur elle pour la faire disparaitre du regard de ceux à qui elle tenait. Son frère y voyait une autre manifestation de sa faiblesse. Compassion ridicule qui n’avait pas lieu d’être chez les Thornhill. Du bout du pouce, elle essuya les tempes humides du jeune homme en un geste rassurant.

“Tout va bien. Tout va bien. Je suis là, respire, tout va bien.”

Elle croyait dur comme fer à la pensée positive. Aussi allait-elle s’ingénier à faire en sorte que tout aille bien. Elle aurait voulu faire plus pour l’aider mais il ne lui en laissa pas le temps. Quelque chose de grave s’était produit et elle n’en saisissait pas le sens. Comment l’aurait-elle pu? Il parlait et Lena ne comprenait pas. Se contentant d’essayer de suivre le cheminement de son discours éraillé. Il se mit à courir l’entrainant dans son sillage fou. Toute échevelée, Elena avait à peine eu le temps d’attraper sa veste sur la poignée de la porte pour mieux tenter de couvrir ses vêtements de nuit. Ce n’était clairement pas une tenue pour se balader dans les rues.

La mention du sang et d’un serpent suffit à l’éveiller tout à fait alors qu’un frisson d’angoisse la traversa. Lena était effrayée à présent et le chemin que lui faisait prendre son ami ne calmait pas son angoisse. Si elle masquait très bien sa peur, Echo, lui, était sur la défensive, dents bien visibles et feulements étaient autant d’indices le montrant sur la défensive. Car le chemin qu’ils empruntaient les menaient à la Ville Haute. Le territoire des solmènes. Une partie de la ville qu’Elena n’avait plus graciée de sa présence depuis des années maintenant. La pression se fait plus forte sur la main de Kafka. Elle ne veut pas le lâcher. Elle la connaît bien l’Alchimiste, la Cattedrale Sant’Ambroggio. Elle s’y est rendue plus d’une fois pendant ses années d’apprentissage. Essayant d’en découvrir plus sur la foi de cette mère qu’elle n’a jamais connue. Qu’on lui dépeignait comme une séductrice sans honneur. L’atmosphère est lourde et l’attitude de Kafka la conforte sur un point. Quelque chose va se passer ici. Quoi? Comment? Elle n’en sait rien. Mais comment pourrait-elle rester les bras croisés? L’haruspice avait les mains sur ses épaules alors qu’il lui donnait ses dernières recommandations. Elle ne voulait pas le lâcher mais il avait un ami à retrouver. La sagesse et la loyauté étaient les vertus cardinales d’Elena aussi, le laissa-t-elle partir d’un hochement de tête. Une vision de mort. Et bien si elle n’était pas déjà inquiète voilà qui était chose faite. Pas vraiment certaine de savoir que faire pour disperser la foule. Echo lui suffisait pour se frayer un passage. Il n’aimait pas la foule et cela se ressentait. Sans compter l’atmosphère étrange qui s’était abattue sur le prêche. La panthère piétinait furieusement le sol, feulant à la ronde, inquiétant les paroissiens dont certains opérèrent une retraite stratégique. Le regard rivé sur Echo et les avertissements de Kafka en tête, Elena s’adressa à ses voisins désignant les daemons plus agités les uns que les autres du menton.

"Regardez-les, quelque chose ne va pas. Il faut s’en aller !”

Si certains prirent ses avertissements au mot, d’autres tout à leur foi ne voulaient rien entendre. Aussi choisit-elle de retrouver Kafka. Fendant la foule sous les grognements d’Echo. Personne ne semblait vouloir empêcher la course de la Panthère qui, truffe au vent cherchait l’haruspice, Lena sur les talons. Elle les voyait tous ces Gazzi, elle se rappelait même de certains visages et se cacha derrière ses longs cheveux blonds par crainte qu’ils ne la reconnaissent eux aussi. Il y avait peu de chances mais on n’était jamais trop prudent. Lorsqu’enfin elle se retrouva à son niveau, elle l'aperçut en compagnie de deux autres personnes et… est-ce que c’était un daemon bovin? Son regard alla des uns aux autres perplexe et perdu.

“On peut m’expliquer ce qu’il se passe ici? Vous le sentez vous aussi?”

Lena n'entra pas plus dans les détails. Se contentant d'un vague geste de la main pour décrire l'atmosphère ambiante. Echo quant à lui, faisait les cent pas, maintenant le reste de la foule à une distance raisonnable. C’est surtout Kafka qu’elle regardait à présent. Cherchant dans ses prunelles la marche à suivre ou, pourquoi pas, un peu plus de courage.

La nervosité ambiante tellement grande et évidente que Cosimo peut presque la palper du doigt et la caresser entre ses phalanges. Elle læ donne une impulsion, ses veines parcourues d'adrénaline et tous ses nerfs en alerte. C'est insensé. La foule est aussi compacte sur le parvis de la cathédrale qu'à l'intérieur. C'est le bordel, et ça fait doucement sourire Cosimo qui ne peut s'empêcher de trouver une ironie contrastant avec la superficielle constante perfection de ces satané·e·s pandémoniques. Ael ne peut non plus s'empêcher de se demander si un tel rassemblement est normal pour chaque prêche ou si aujourd'hui est un moment particulier. Un événement. Quelque chose qui va se passer, et aucun·e de ces ignorant·e·s, qui se tournent pourtant vers une croyance qui les dépasse, ne réalise la grandeur de ce qui est en jeu actuellement.

Dans les entrailles de l'église, il faut encore jouer des mains et des coudes pour se frayer un chemin. Iels ne peuvent pas s'asseoir comme tout le monde ? Cosimo n'a jamais dit non à un peu de challenge, mais lorsqu'un intérêt plus grand se présente, les gens sont la moindre de ses préoccupations. Iels sont même plus une sale épine dans le pied qu'ael doit enlever si ael ne veut pas que ça s'infecte.
La majestueuse porte de la cathédrale qui se ferme dans un bruit fracassant, loin d'être discretæs parce qu'avertissant l'assemblée qu'iels sont maintenant prisonnier·e·s, mais Cosimo a un rictus satisfait à voir l'imposant yack daemon se placer devant la seule sortie - connue du moins. Peut-être aurait-il fallu opérer avec plus de réserve et de modestie, mais au moins une telle manœuvre læ permet de garder le contrôle de la situation et du lieu.

@Sandro Scorta qui commence à parler, probablement pour élaborer un plan parce que læ philosophe est partiæ seulæ en avant sans lui demander ce qu'il en pensait, mais ael est soudainement empoignéæ par une personne qu'ael ne connait que trop bien. C'est peut-être parce que c'est lui, son parfum unique qu'ael reconnait instantanément même au milieu d'une foule massive et qui læ annonce son arrivée avant même qu'il ne soit contre læ, qu'ael ne sursaute pas.
Néanmoins, ael comprend à peine ce que @Kafka S. Lindbergh essaie de læ dire. C'est une évidence qu'il est agité, et ael n'aime pas le voir ainsi. Alors Cosimo le prend dans ses bras, le berçant doucement et essayant de le calmer, alors que æl-même à l'esprit tourbillonnant de la mission qu'aels doivent accomplir. « Calme-toi, calme-toi. Je suis là, contre toi. » Le cœur qui bat, à la limite de la douleur, de le voir ainsi dans tous ses états. Mais ael ne peut accéder à sa requête, ael ne peut lui prendre la main et s'en aller loin d'ici. Et même s'ael le pouvait, rien n'est moins sûr que le choix qu'ael finalement prendrait.

Son attention est happée par la jeune femme qui accompagne Kafka, celui-ci toujours dans ses bras et qu'ael a bien du mal à lâcher, alors qu'elle pointe du doigt le comportement anormal des daemons. @Elena Thornhill a raison, ce n'est pas seulement de la nervosité, l'ambiance est anormale et quelque chose ne va pas. Ça ne fait que faire battre son cœur un peu plus fort, non pas de peur mais d'excitation morbide.
Doucement, Cosimo hoche la tête pour acquiescer la remarque de l'artificier. Aels viennent d'arriver et Cosimo s'en voudra si ael n'essayait pas plus de trouver la fameuse adolescente. Même s'ael est conscientæ que leur petit groupe crée une agitation non désirée. « Des rumeurs racontent qu'un·e daemon serpent-ailé est apparu, et qu'iel se trouve dans les parages. » La mission confiée est sous-entendue dans ses paroles non prononcées. Peut-être qu'ael en raconte trop, mais ael fait confiance à Kafka, plus qu'à æl-même, et si Elena l'accompagne, elle est à présente dans le même bateau qu'euæ.

Froncement de sourcils, son regard se porte de nouveau sur Kafka. Réalisation que quelque chose s'est passée dans la tête du jeune homme pour qu'il soit autant en panique et surtout pour qu'il soit justement ici, pour qu'il soit venu læ trouver à cet endroit précis alors qu'il fait attention à ne pas mettre les pieds dans la ville haute. Ael se recule comme ael peut pour mettre ses mains sur ses épaules et planter ses prunelles dans les siennes. « T'as vu quelque chose, s'pas ? Et pas une simple partie de golf ensemble où je gagnais haut les mains. Qu'est-ce qu'il se passait, Kafka ? » Peut-être que ça peut donner un indice pour la suite. Peut-être que ça peut aider. Son attention concentrée sur l'haruspice, ael jette néanmoins un regard à Sandro, se demandant s'il vaut mieux qu'il parte à la recherche du daemon pendant qu'ael gère cette situation ou si c'est plus prudent qu'aels restent touæs groupéæs.

Le bruit des portes qui claquent avaient fait sursauter la Solmène. Elle ne savait vraiment pas ce qu’elle faisait là, dans cette Ville Haute qu’elle avait si bien évité pendant deux ans. Kafka. Évidemment qu’elle était là pour Kafka. Elle ne s’y serait pas risquée sinon. Sa vision dans elle ne connaissait que quelques mots et une impression générale de sang et de panique la terrifiait. Elle ne pouvait pas juste fermer les yeux et repartir. Ce n’était pas dans sa nature. Elle ne connaissait même pas les membres du groupe hétéroclyte auquel elle avait été ajouté bien malgré elle. La foule pourtant semblait le connaître, crachant le mot milicien telle une insulte. Il fit frémir Lena. S’était-elle jeté dans la gueule du loup? Non. Son frère n’enverrait pas la milice après elle. Il n’en avait pas le pouvoir pas vrai? Qu’en savait-elle au fond? Elle n’aurait jamais cru qu’il serait capable de la vendre pour éponger ses dettes de jeu. Elle n’eut pas le temps de se pencher sur cette menace qu’une autre, bien plus réelle se présenta sous la forme d’un moine mécontent. Son daemon bouc ne lui disait rien qui vaille et Echo feula sous la menace, se plaçant devant Elena pour mieux la protéger. Cela n’effraya pas l’homme qui lui broya le coude d’une poigne d’acier, lui arrachant grimace et gémissement de douleur. “Monsieur, vous me faites mal.”. Elle non plus n’avait pas spécialement envie de rester, qu’il se le dise. Elle n’eut pas le temps de riposter que déjà, l’impensable se produisit. Elle observa avec horreur la tâche sombre s’étendre telle une fleur mortifère sur le ventre de l’officiante, tentant par instinct un pas en avant pour aller la sauver. Utiliser son alchimie, tenter quelque chose. Elle n’accordait que peu d’importance aux factions. Une vie était une vie et elle ne voulait pas en voir s’échapper devant ses yeux. Mais la poigne de l’homme était plus forte et elle ne put s’avancer plus avant. Un homme exprimait toute sa haine et son extrémisme sous leurs yeux, prenant en otage ses croyances en un prêche qui sonnait si faux à ses oreilles. Lena aurait hurlé si le choc et l’horreur ne l’avait pas autant clouée sur place. Puis vient le daemon. Vipère ailée à l’apparence presque sacrée. Magnifique et terrifiant à la foi. Le reste ne fut que chaos de bras et jambes humaines ou daemons, fuite désorganisée au goût de fin du monde. Il fallait qu’elle la sauve ou qu’au moins, elle fasse tout son possible pour. “Laissez moi passer, je peux l’aider ! Je suis spécialisée en médecine alchimique !. Il n’écoutait pas ou faisait semblant. Après un soupir, elle tenta de se dégager d’un geste brusque.

Succès : Distrait, elle parvint à s’échapper de la poigne du Pandémonique et se rua vers l’autel, s’agenouillant auprès de l’officiante. De ses poches, elle sortit de quoi tracer des cercles alchimiques afin d’endiguer l’hémorragie, espérant ainsi sauver cette femme. Les pas derrière elle étaient peut être ceux de Cosimo, elle n’en était pas sûre. Le fanatique l’inquiétait, mais pas autant que la mort imminente de la femme si elle ne lui portait pas secours. Elle espérait simplement que quelqu’un aurait le courage de retenir le fanatique. ou au moins de l’occuper. Alliant rapidité et précision, elle finalisa le cercle avant d’apposer ses deux mains. Si l’officiante s’en sortait, la cicatrice ne serait pas belle. Elle n’avait ni le matériel ni le temps de faire mieux. Elle ne pouvait qu’utiliser les chaires à vif de la pandémonique et sa propre force vitale pour essayer de la sauver.

Spoiler:

Tout s'accélère, tout explose et tout échappe à leur contrôle — celui qu'iels n'avaient déjà pas. Peut-être qu'iels auraient dû être plus discret·ètes, s'attirant les foudres de ses pauvres gens seulement venus trouver le réconfort, bien qu'illusoire, de leur chère Autorité. La porte claque, les cris paniqués de Kafka retentissent et ainsi en quelques minutes seulement iels attisent l'irritation, si ce n'est même pas la haine, de la foule pandémonique. Si Cosimo a très peu de préoccupation quant à la politique qui se joue à Cittàgazze depuis l'effondrement, ael est loin d'être fouæ et sait que c'est dans son meilleur intérêt que la situation ici présente ne dégénère pas trop — en tout cas plus que maintenant et essayer de regagner un certain calme. Non seulement parce que le pouvoir des solmènes sur la ville n'est pas contestable et doit rester incontestée, mais aussi et surtout parce que son attention est toujours rivée sur le soit disant daemon serpent-ailé qu'iels doivent repérer et ramener pour analyse.

Malheureusement les indignations de l'affluence rouge sombre n'est pas la pire conséquence de leur présence dans ces murs sacrés — ou alors est-ce deux incidents non liés, mais ael en doute fortement, ael ne croit que peu aux coïncidences. L'horreur surgit de nulle part, alors que l'officiante se colore un peu plus d'un rouge pourpre, cette fois-ci qui n'a rien de pandémonique, avant de s'écrouler au sol et de laisser apparaître un homme ayant lui-même les yeux injectés de sang, tenant en sa poigne de folie le sujet de leur quête. L'adolescente au daemon serpent-ailé. Les yeux de læ philosophe s'écarquillent. C'était donc vrai.
Et si le discours est haine et læ glace les veines, Cosimo arrive à garder son calme, ce qui n'est pas une vérité générale qui se répand parmi les autres. La foule crie, hurle, panique et se rue vers la sortie. Une sortie bloquée. Une sortie sur laquelle leur petit groupe se trouve. Action-réaction de son esprit en ébullition, ael réalise qu'iels vont se faire écraser que les gens vont s'entre-tuer les un·es et les autres parce qu'iels ont bloqué la seule sortie pour être sûr·es que l'adolescente — qui se trouve maintenant prisonnière d'une tierce personne aliénée — ne s'échappe pas. « Ouvre la porte !! », gueule-t-ael au même moment que @Sandro Scorta, qui a eu à l'évidence la même pensée, ordonne à son daemon de se pousser du passage.

La première ruée des personnes en panique poussent la porte en grand, se jetant à l'extérieur comme si le diable était véritablement à leurs trousses, mais le courant de gens continue d'affluer, jusqu'à ce que @Sandro Scorta se fasse avoir et piétiner par toute cette folie furieuse. Cosimo attrape sa main et l'aide à se redresser comme aels peuvent avant de se lancer à la suite de @Elena Thornhill. Médecine alchimique, l'espoir de sauver l'officiante victime de la fièvre de ce monde. Ael a une demie seconde d'hésitation à se ruer vers l'autel, la scène de crime, son cœur souffrant de laisser @"Kafka S. Linderbgh" derrière læ alors qu'il est venu læ prévenir d'un danger, ou même d'essayer de læ sauver, mais sa curiosité  morbide intellectuelle est plus forte que tout, plus grande encore que la raison ou son attachement pour le jeune.

Pendant que @Elena Thornhill est à genoux devant la blessée grave, dans l'espoir que la gravité ne se transforme pas en mortalité, pour tracer à la craie son cercle de transmutation dans le but d'apporter les soins nécessaires, Cosimo se place entre elles et le fou. Non seulement pour lui donner le temps d'appliquer sa médecine en la protégeant ainsi, mais aussi pour attaquer, chercher à libérer celle qu'iels sont censé·es ramener et mettre hors d'état de nuire cette personne qu'ael ne veut définitivement pas apprendre à connaître un peu plus.
L'œil de vérité tatouée sur son épaule gauche se met à briller et à vibrer, sensible seulement par læ, alors qu'ael cherche à transmuter la tension ambiante ainsi que les cris en une rafale violente mais ciblée.

SUCCÈS. Une énergie immense passe dans le corps de Cosimo, sentant qu'ael puise dans ses forces et même ses réserves. Toutefois, la transmutation est un succès, l'énergie de la tension et des hurlements se transforment en une puissante bourrasque qui se jette violemment sur le fou et, de surprise brusque, le fait lâcher la main de l'adolescente alors qu'il est propulsé contre un mur. Cosimo tombe à genoux, de fatigue, à cause de toute cette énergie dépensée.

ÉCHEC. Une énergie immense passe dans le corps de Cosimo, sentant qu'ael puise dans ses forces et même ses réserves. Néanmoins, si la transmutation réussit puisque l'énergie de la tension et des hurlements se transforment en vent puissant, ael n'arrive pas à contrôler son élément qui souffle violemment dans tous les sens et abime dangereusement l'architecture de la construction de la cathédrale. Cosimo tombe à genoux, de fatigue, à cause de toute cette énergie dépensée.

Le soulagement de voir le fou s'exploser le crâne contre le mur derrière lui, si violemment que ça l'assomme, ainsi que d'entendre l'officiante gémir d'une vie qui ne l'a pas quittée mais qui reprend une certaine énergie. Ce soulagement n'est que de courte durée alors que si la plupart des pandémoniques en panique ont fui dans un élan d'auto-protection, celleux qui restent sont guidé·es par une haine, elle-même attisée par une folie chaotique qui s'est propagée à tous·tes. La réponse est la violente, évidemment. La réponse est toujours la violence. Le cerveau qui court-circuite bloquant toute possibilité de réflexion mais alimente les poings serrés blafards d'un sang qui ne passe plus, les vaisseaux qui transportent seulement de la rage dans toutes leurs veines.
Avant même qu'ael n'ait pu comprendre ce qu'il se passait, entrain déjà d'essayer de récupérer des bribes d'énergie comme ael peut après son importante transmutation alchimique pour mettre hors d'état de nuire le fou, les coups fusent. Les coups sont brutaux et semblent venir de partout. Ael est incapable de réagir sur le moment, oppresséæ par une dizaine de personnes qui se ruent sur lui et contre lui.
Le goût de sang dans la bouche, ses côtés qui ont l'impression de se briser si ce n'est pas réellement le cas, Cosimo ferme les yeux et accepte la violence comme une sensation inévitable, du moins pour les quelques secondes qui viennent. Ael ferme les yeux pour se concentrer, rassemble les dernières vagues d'énergie qu'ael læ reste dans un pur élan de désespoir.


Succès succès.  Évidemment, ael a puisé la majorité de son énergie pour attaquer le fou. Néanmoins, la transmutation qu'ael essaie de faire est moins importante que la première, et le peu d'énergie qui læ reste suffit. Ael a embrassé la douleur, le temps de sa transmutation, et ael projette un vent violent qui repousse assez ces attaquant·es pour les déséquilibrer.

Succès échec Si il læ reste quelques pans d'énergie de sa première impressionnante transmutation, il læ impossible de se concentrer pour générer une quelconque bourrasque. Toutefois, une brise s'élève et crée une surprise brève. C'est suffisant pour Cosimo de se tirer légèrement hors de leur furie, mais est toujours en profond danger.

Échec échec Entre l'impossibilité de se concentrer parce qu'ael est ruéæ de coups et son énergie qui manque, Cosimo n'arrive à rien. Au contraire, sa tentative crée l'effet inverse voulu et redouble la colère des pandémoniques qui ont pensé qu'ael cherchait à les attaquer parce qu'ael est læ fouæ. C'est encore plus de violence qu'ael se prend dans le coin de la gueule.

Le vent violent a été très bref, mais assez intense et suffisant pour qu'ael réagisse rapidement pendant que ses assaillant·es sont déséquilibré·es, et peut-être en légère hésitation de l'agresser de nouveau, parce que son alchimie a fait peur.
Dans un sale état, ael réussit à se tirer et à s'échouer dans un endroit sombre, caché par un banc de la cathédrale renversée dans toute cette agitation. Cependant, Cosimo ne voit rien de ce qu'ael passe alors qu'ael finit par s'évanouir salement, sous la trop grosse demande d'énergie et ses blessures.

Succès Si ael saigne et que des bleus sont déjà visibles, si on ne peut pas dire que c'est superficiel, ce n'est pas trop grave. Un soin et quelques vrais jours de repos, et ael devrait s'en sortir.

Échec Si ael a réussi à s'en tirer avant que ça ne devienne encore plus grave, les coups ont été particulièrement violents, certain·es ont même utilisé des pieds de chaise ou des couteaux sans qu'ael s'en aperçoive — la douleur était trop importante et trop partout pour qu'ael puisse discerner les différentes sensations. Ael est à l'abris, mais sans soin ael peut se vider de son sang et garder des séquelles pendant très longtemps, si ce n'est à vie. (Blessures à l'estomac + à la jambes à jouer durant deux prochains rps.)