La forge rugit des flammes alimentées en permanence et du tintamarre des objets frappés au marteau, dans lequel leur invité de marque, Flam, semble être tout à son aise. Grand et transpirant, vêtu de son éternel tablier de cuir, il est difficile de lui trouver des différences avec les forgeron‧ne‧xs qui l'entourent, si ce n'est une certaine aura de compétence, un charisme qui leur fait boire ses paroles et épier le moindre de ses gestes.

L'homme manie le marteau et la pince comme la suite logique de ses mains, pliant le métal brûlant sans jamais hésiter, et tous‧te‧xs hésitent un temps avant de lui poser une question, ne souhaitant pas déconcentrer un artiste en plein ouvrage.

Toutefois, tout forgeron brillant qu'il soit, Flam n'a pas une énergie infinie, et bientôt il émerge de son antre, rejoignant un locali proche dans lequel il loue une chambre. Il y reste un moment, avant d'en ressortir brusquement, le teint rafraichi et un sourire ironique mangeant la moitié de son visage. "Bon, si vous avez quelque chose à m'dire, j'espère au moins que vous allez payer le repas." s'adresse-t-il à Nicholas, qui s'apprêtait à toquer à sa porte et a du reculer précipitamment pour ne pas se la manger dans le visage.

Derrière lui, un petit groupe hétéroclite qui n'a pas su se montrer assez discret‧e‧xs pour ne pas être facilement repéré, des noénautes souhaitant rencontrer cet ambassadeur bien étrange ; il y a des Covenant, quelques doyen‧ne‧xs, des artisan‧e‧xs. Reprenant sa contenance comme un chat retombe sur ses pattes, Nicholas appuie vigoureusement sa proposition. "Bien entendu. Je connais une très bonne trattoria, à quelques rues d'ici, iels se fournissent en huitres auprès de ma sœur. Vous avez déjà mangé des fruits de mer ?"

Des badineries qui les amènent jusqu'à une grosse tablée en extérieur, les pieds collés à trois petits braseros que Flam examine rapidement, alors que les serveur‧euse‧xs leur apporte d'immenses marmites de moules et des saladiers de pâtes.

"Alors, comment trouvez-vous la vie à Cittàgazze ?" s'aventure le garde tout en donnant à manger à Carine, qui s'est insérée entre elleux pour observer au plus près le spidi. "Bigrement différente, ça oui. Vous avez du potentiel, en tout cas, et un meilleur vin que nous ! Votre système de factions aussi, c'est intéressant.. vous êtes de quel bord ?" Nicholas doit se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas rebondir sur l'évidente blague à faire, mais Carine ne se gêne pas pour lâcher un suave Vous savez, on mange à tous les râteliers, auquel Nicholas répond par un coup de pied. Non, même si elle l'apprécie, il ne va pas draguer un diplomate, il a des limites.

"Nous sommes tous‧te‧xs sympathisant‧e‧xs noénautes, et, euh, nous voulions apprendre à vous connaître, être de bon‧ne‧xs hôtes." Clin d'oeil appuyé de Carine, queue nonchalamment enroulée autour de la chaise de Flam - enterrez le, le visage de Nicholas est actuellement plus rouge que n'importe quelle forge.

T’es de celleux qui veulent rencontrer le forgeron spidi. Il t’intrigue et tu veux tout savoir de Cittàspide. Cette cité jumelle que vous croyiez disparu recèle bien des secrets que tu voudrais découvrir. Alors tu restes non loin de Nicholas. C’est le premier courageux qui ose toquer à la porte. Sauf que celle-ci s’ouvre avant qu’il n’ait le temps de faire le moindre geste et il recule te marchant presque sur le pied. Tu lui fous un petit coup de coude dans les côtes pour qu’il fasse plus attention.

Flam accepte de vous recevoir autour d’un repas et Nico charmeur comme toujours lui propose d’aller à une trattoria dans le coin. Tu les fourni en huitres et lorsque ton frère te mentionne, tu fais un pas en avant pour te faire connaître. « C’est moi la sœur qui élève les meilleures huîtres de Cittàgazze. » Autant te faire un peu de pub en même temps. Grand sourire aux lèvres tu suis tout ce petit monde et tu te cales sur une chaise à côté de ton frère. Mercurio mange lui aussi un bout alors que les daemons commencent à pépier entre elleux.

Le forgeron t’a l’air plutôt sympathique. La discussion est très facile et tu ne trouves pas qu’il a ce côté pompeux que peuvent avoir certain·es dignitaires. À sa question sur le bord de Nicholas, tu t’attends déjà au pire. Ton frère se retient de faire une remarque graveleuse mais pas Carine et tu pouffes dans ta main manquant de t’étouffer avec une moule dans la manœuvre.

La scène ne s’arrête pas là. Nicholas reste correct mais Carine est entrée en mode full drague. T’es à deux doigts du fou rire en voyant le teint cramoisi de ton frère et tu sens des larmes perler au coin de tes yeux. Ça t’avait manqué de te moquer de ton frère.

Après quelques grandes inspirations pour retrouver ton calme, tu te décides à prendre la parole toi aussi. « On a amené des cadeaux pour vous. Nicholas a retrouvé un ouvrage du fond de l’Oxford immergé et on s’est dit que ça pourrait vous plaire. » Nouveau coup de coude dans les côtes de ton frère pour qu’il sorte le livre dont tu parles. « Je pense que nous souhaitons – comme vous – vaincre Quetzalcóatl. Nous avons déjà un fragment du poignard et nous nous sommes allié·es aux Pandémoniques pour reforger le subtle knife. » Après l’hilarité et les taquineries, tu deviens d’un coup sérieuse. Faut bien que Flam comprenne vos objectifs pour vous donner sa confiance.

Le forgeron semble immunisé contre le flirt de Carine, bien qu'il lui accorde un sourire indulgent. Nicholas se plaint et se tord pour éviter les coudes pointus de sa soeur qui le rappelle à l'ordre - comme si c'était de sa faute - et il fouille un moment dans son sac pour en sortir l'ouvrage en question, intitulé Moby Dick.

Oui, le titre le fait beaucoup rire mais il se doute qu'iels ont assez fait de sous-entendus évidents pour la journée.

"Je l'ai un peu feuilleté, il est écrit bizarrement mais le sujet qu'il aborde est cher aux non-sedentari, explique-t-il en désignant Kassandra, Isle et les quelques autres non-sedentari parmi le groupe. "Nous étions un peuple voyageur, avant. Comme vous, si j'en crois les navires dans votre port. Reforger le poignard nous permettrait de rentrer chez nous." Ces caravelles en décrépitude sont sans doute détruites à l'heure qu'il est, et Nicholas ne comprend pas leur utilité dans un lac d'eau douce sans lien vers la mer (il est donc curieux, et tant pis pour le tact).

Flam prend l'ouvrage et en lit distraitement la quatrième de couverture, absorbant les questions et les informations. A celle d'Isle, il prend un trait de vin qu'il vide d'un cul sec, la fixant d'un regard sérieux. "Vous avez accès à des ressources qu'on ne trouve plus à Cittaspide. Le fer de ciel, la main d’œuvre..." Portant un doigt à sa tempe, il toque contre son crâne. "Nous avons accumulé des savoirs, mais sans idées nouvelles, on innove plus. Ici, vous expérimentez, et vous n'avez pas peur de vous loupez."

Reprenant des pâtes, il soupire de plaisir quand un serveur apporte un énorme saladier de tiramisu aux fruits. La discussion se fait plus simple le temps du dessert, chacun‧e‧x expliquant son métier, ses liens avec les noénautes, ses espérances aussi, Flam semblant écouter et questionner aisément les convives jusqu'à leur faire oublier de le questionner lui.

"Un fragment, c'est bien. Mais pour reforger le tout, il vous faudra les autres. A quoi êtes vous-prêt‧e‧xs pour les obtenir ?" A cette question, Nicholas ne sait pas quoi répondre, regardant autour de lui un peu malaisé les noénautes. Il n'est pas sûr que parler de vol à ce stade soit une bonne idée.

Moby-Dick Un livre d'Herman Melville sur l'histoire d'un navire et d'un cachalot. Il semble dépourvu d'utilité.

T'es pas super gentille avec ton frère, mais c'est peut-être qu'il t'avait manqué. Vous êtes tous les deux bien occupés et t'as l'impression de voir moins souvent tes adelphes. En fait, il y a toujours cette distance qui n'a jamais vraiment été comblée depuis que Daphné est morte. T'as eu l'impression de tout perdre ce jour-là et rien ne sera jamais plus comme avant. Mais là n'est pas la question.

Nicholas donne le livre à Flam. T'as essayé de le lire un peu, mais t'as pas tenu bien longtemps. Avec la fatigue de tes grosses journées et le fait que t'es pas la meilleure lectrice, t'as pas réussi à rentrer dans l'histoire. Le spidi en fera peut-être meilleur usage que vous et puis faire des cadeaux à celleux qui possèdent le dernier fragment du poignard ça peut pas faire de mal.

La discussion continue après que le forgeron ait feuilleté le livre. Il répond à la question d'Isle et tu sens qu'il voudrait un peu s'approprier vos ressources. T'es pas sûre que ça te plaise, mais si elleux ont les idées, tu pourrais sans doute faire un effort. Cittàspide avait l'air plus avancée sur un certain point que ta bonne vieille cité des pies. Un échange de connaissance ne ferait pas de mal. Et puis, les spidi n'ont plus vraiment d'endroit où retourner si Quetzalcoatl est allé au bout de son attaque.

« Ce sont les analogues qui s'occupent des mines de fer de ciel. Peut-être qu'il faudra discuter d'un accord avec elleux. Dépendant de vos projets, je suis sûre que de nombreux‧e‧xs noénautes seront prêt‧e‧xs à vous aider. » Peut-être qu'il faut que tu sois plus ouverte, mais tu peux pas t'empêcher de te méfier. Il reste que tu lui réponds de façon tout a fait diplomatique.

Le dessert arrive et tu t'en sers une bonne part. La cuisine de cette trattoria est vraiment au top. Les discussions se font plus légère et toi, tu attends ton heure pour donner à Flam la toile que tu as trouvée il y a quelques jours. Ce n'est pas encore le bon moment. Le forgeron vous questionne sur les moyens que vous êtes prêt‧e‧xs à déployer pour obtenir tous les fragments du poignard. Tu réfléchis qu'une demi-seconde avant de lui répondre. « On tente pour l'instant de s'allier aux autres factions. Les fragments sont plutôt éparpillés et je pense qu'il faudra nous rapprocher de tout le monde pour réussir à reforger le poignard. Les solmènes seuls n'y arriveront pas, de même que toutes les factions. S'il faut aller plus loin que des alliances d'intérêt, je sais que je ne reculerais devant rien. Si nos mondes sont encore entier, je veux pouvoir y aller. On a tout ce qu'il nous faut, à nous de faire le nécessaire pour que ce soit possible. »

Tu tentes de lui montrer ta détermination sans pour autant impliquer toute ta faction. Toi tu es prête à voler les fragments des autres factions mais tu n'es pas sûre que ce soit le cas de toustes les noénautes. Tu ne veux pas les forcer à prendre une décision. Vous avez peut-être encore le temps de voir venir. « J'ai un autre présent pour vous. Pour vous remercier de nous avoir accordé votre temps si précieux. Nous saurons réfléchir à vos propos et à nous préparer au mieux pour l'avenir. J'ai retrouvé une toile sur une péniche. Peut-être qu'elle a survécu à l'Effondrement et on a accepté de me l'échanger contre quelques reliques trouvée au fond de l'eau. » Tu lui présentes la peinture et la laisses glisser entre ses mains. Tu ne peux rien faire de plus.

Nuit étoilée Tableau de Van Gogh représentant une nuit étoilée. Il semble dépourvu d'utilité.