Tw : relations sexuelles

Le soleil dort encore et sa lumière est éteinte, plongeant la nuit dans son moment le plus sombre. La chambre, elle aussi, est baignée de noir, on entend tout juste des bruits de froissements dans les draps, sans rien voir. Des mains et des pieds baladeurs qui s'agitent, se fraient quelques chemins pour aller caresser ceux, pourtant plus froids, de l'autre. Besoin de cette courte chaleur du contact de la peau, tant que l'astre endormi n'offre pas encore la sienne. Car lorsqu'il sera là, levé et lumineux, Taron ne sera plus. Il est comme l'ombre qui n'existe que grâce à la lumière mais jamais ne pourra la toucher.
Ils le savent pertinemment : ces nuits partagées le sont dans l'éphémère et l'interdit. Seule Nyx les autorise à se retrouver ponctuellement tant dans le silence qui enrobe pourtant leurs gémissements, que dans la sueur et l'humidité sale de leurs corps. C'est comme si ces nuits n'existaient pas, si les plaisirs et les désirs s'éteignaient une fois le jour revenu. Pourtant, ils y reviennent, se retrouvent dans ce qui les rapproche étrangement, eux qui sont pourtant si différents, hormis dans cette violence évidente qui les anime. Ils se reviennent l'un à l'autre, feignant aux yeux extérieurs une discorde évidente due à leurs situations ; mais une fois les portes closes, la pression des rôles disparaît et ne reste que celle de leurs doigts sur leurs hanches, alors qu'ils s'agrippent l'un à l'autre et s'oublient.

Leurs souffles se sont tout juste apaisés, le calme est en train de revenir doucement dans les cœurs battants et les tremblements dans les doigts ne sont plus que légers spasmes, comme à l'agonie. Tout s'estompe dans une étreinte où Hyacinth a la tête déposée contre le torse de Taron, une cigarette entre les lèvres. Silencieux, il savoure l'attente, le sentiment rassasié de l'extase accomplie, en caressant du bout du pouce ce qui se trouve sous ses doigts. Pas un mot, pas un bruit, jusqu'à ces grands coups sur la porte qui résonnent et font vibrer les murs de le casette-atelier. Hyacinth se redresse en trombe, s'appuie sur son coude pour se tourner vers Taron, le regarde en haussant un sourcil joueur avant de souffler la fumée de sa cigarette dans le cou du milicien. « En pleine nuit, comme ça... Tu te sens d'attaque pour y retourner avec un·e troisième invité·e ? Le rire qui s'échappe de sa gorge s'étouffe dans un baiser qui lui arrache ses lèvres. Je rigole. Ou peut-être pas, mais dans tous les cas ne bouge pas. Attends-moi là, il y a encore plein de choses dont on doit discuter, Monsieur Harding. ».

Il s'éclipse des draps, attrape une étoffe qui traine à côté et qu'il vient de tisser, puis se rend dans la pièce d'à côté pour aller accueillir celleux qui frappent une seconde fois à présent, dans des coups violents et pressés. « C'est bon, j'arrive, on est en pleine nuit, calmez-vous ! ». Le tissu à peine noué autour de sa taille, lorsqu'il ouvre la porte il découvre trois milicien·ne·s dans leurs uniformes. Et son regard comme son sourire amusé s'affaissent. Une vague de panique. Et merde. Merde, merde, merde ! « Oh, pardon, Officier·ère·s... A cette heure-ci, je, euhm... Qu'est-ce que vous faites là ? ». Mais Hyacinth n'écoute pas la réponse. Iels pourraient être présent·e·s pour des plaintes pour tapage nocturne après les ébats qui viennent d'avoir lieu, pour enquêter en pleine nuit sur la disparition d'un·e ancien·ne client·e de son atelier, ou complètement ivres après une soirée Solmènes : peu importe. Iels sont milicien·ne·s, devant sa porte, alors que leur chef est étendu complètement nu dans son lit.

« Pardon. Pardon, mais, vous ne pouvez pas revenir demain matin à une heure plus... normale ? ». Il referme de quelques centimètres seulement la porte, ne laissant transparaître que son visage. Et cette attitude, de cacher ce qu'il ne souhaite pas être découvert, semble visiblement agacer l'un·e des gros-bras qui plaque son poing contre la porte. « Quelque chose à cacher, M. Brennan ? ». Quelqu'un. Pas quelque chose. « Non, je suis juste nu parce que je dormais, donc quelque peu gêné de- - Dans ce cas allez vite enfiler quelques vêtements, on va attendre. ». L'air stupide, Hyacinth échappe un petit rire jaune avant de hocher la tête en acceptant contre son gré de laisser les Solmènes patienter sur son perron. « Parfait. Très bien. Donnez-moi une minute. ».
La porte se referme sur des mots qui lui demandent de la laisser déverrouillée et de faire vite, pour qu'iels entrent d'elleux-même s'iels estiment attendre un peu trop longtemps ; et Hyacinth court dans des pas qu'il fait silencieux, pour arriver dans la chambre et prévenir Taron. « Tu vas rire. C'est une grande première... Mais il faut que tu dégages, et vite. Je te suggère la fenêtre, c'est un rez-de-chaussée, et de partir par derrière. Y'a une brochette de tes abruti·e·s de collègues devant ma porte, et personne n'a très envie qu'iels te trouvent ici, comme... ça. Sa main se lève pour montrer le lit défait, et en redécouvrant le corps de Taron et songeant à comment la nuit aurait pu continuer, il s'en mord les lèvres. Putain... Urh, que je vous déteste. Ma vie est injuste... Allez, bouge, et passe-moi le pantalon là-bas. ».

La sueur est revenue sur son corps, mais la raison en est beaucoup moins séduisante que la prise sévère de Taron sur ses poignets, lorsqu'il le maintenait et était sien quelques minutes plus tôt.

Tw : sous-entendus sexuels

« Ouh… Ouais. J’aime ça. ». Les mots ne sont pas prononcés, ils sont mimés sur les lèvres amusées de Hyacinth, dos aux milicien·ne·s et face à Taron, à qui sont destinés les quelques piques frivoles pleines de sous-entendus. Le sorcier était en train de finir de boutonner son pantalon quand l’entrée a été fracassée et qu’il n’a pas pu davantage réagir. Torse nu, il mord ses lèvres inférieures en regardant Taron se battre avec la fenêtre et retomber sur ses pattes de velours à la façon d’un chat agile. Retenant un rire, Hyacinth se baisse pour récupérer une chemise sur le sol et l’enfile en se tournant pour regarder enfin la bande d’abruti·e·s qui prenaient un malin plaisir à détruire les portes. « Et, vous comptez payer pour ça ? Il referme un puis deux boutons. Non. Evidemment que non… tsss, vous devriez prendre exemple sur votre chef. Je veux dire, regardez-le. A peine arrivé dans ma chambre qu’il était déjà à moitié à travers la fenêtre. C’est ce que j’appelle de l’investissement dans sa… chasse, sa mission. ». Son sourire était celui du plus grand des idiots, simplet et fier de glaner un milliard de messages suggérés, certains plus évidents que d’autres.

« Regardez ! Hyacinth pointe du doigt l’espèce de mocassin qui jonche le sol, que Taron n’a jamais pris la peine de seulement remettre à son pied. Il a même perdu sa chaussure en grimpant, vraiment ! Heureusement, sa gerbille est arrivée à l’intérieur la première, et sans peine. Mais, wow… Tellement d’engagement pour m’avoir, hm. Je suis presque flatté. ». Cette situation pourrait être un calvaire, une réelle torture - et ça l’est, au fond, car peu importe leur raison, les milicien·ne·s ayant détruit sa porte sont là car Hyacinth est probablement jusqu’au cou dans quelques soucis gênants - mais c’est au final avec l’oeil pétillant et un large sourire qu’il se saisit des circonstances. Oh, ce jeu ne lui ferait qu’une petite égratignure, là où pour Taron c’est sa carrière est sa réputation qui sont sur la sellette. Alors évidemment, tout cela devient un incroyable divertissement pour le tisserand qui termine enfin de refermer sa chemise et expire alors chaudement en humidifiant ses lèvres de sa langue baladeuse et joueuse. « Bon, non pas que je me sens gêné d’être observé mais peut-être que votre supérieur voudrait montrer à ses équipes comment on commence un interrogatoire ? Allez, entrez toustes, allez-y. Dites-nous exactement ce que vous êtes venus chercher dans ma chambre à coucher, M. Harding. ».

Hyacinth se recule, laisse la place à toustes ces invité·e·s de s’incruster dans la pièce s’iels le souhaitent, nimbé toujours d’un sourire amusé et lubrique, tout en faisant bien attention à ce que malgré tout ces insinuations ne soient pas trop évidentes, juste ce qu’il faut pour que seul Taron comprenne réellement. Ainsi, bien vite, sans laisser la parole à qui que ce soit, il se ravise, et tend une main en l’air, un simple doigt, vraiment, qu’il se met à gigoter de haut en bas. « Oh, quoique… La grande salle serait plus agréable, pour loger tout ce beau monde. Hm ? Vous préfèreriez me prendre en otage là-bas, non, M. Harding ? J’imagine que vous devez avoir de longues questions à poser sur mes nombreuses activités, hm ? C’est pour ça que vous êtes là, pas vrai ? ». Le doigt qu’il tend et étend devant son nez se déplace doucement et pointe vers la pièce principale de l’atelier, où se tient une table et quelques chaises. Les yeux de Hyacinth quittent Taron pour aller se poser sur ses sbires qu’il regarde en jouant un peu d’énervement, tout de même. « Allez, je suis pas sensé avoir toute la nuit pour vous non plus. Il faut qu’on en finisse, donc si vous comptez rester, vous pouvez aller vous asseoir. Je vous suis, je suis juste derrière. ». Puis il rend son attention au chef, répète d’une voix plus langoureuse Juste derrière vous et il lui force ainsi quelque peu la main pour qu’il passe devant lui et quitte la chambre.

Alors qu’il se trouve dans l’entrebâillure de la porte et que Taron le frôle, il lui murmure à l’oreille : « Je te conseille de trouver un moyen de les faire partir très vite. Toute cette situation m’excite vraiment beaucoup. Tu ne veux pas rater ça. ». Et une main qu’il cache aux yeux des pauvres pions vient glisser sur l’une des fesses du Solmène, la saisir entre ses doigts et s’égarer tout juste une demi-seconde dans une caresse qu’il tuerait pour continuer. Il sait que cette tension sexuelle qu’il instaure avec bien peu de finesse va finir par lui causer du tort, alors, dans une dernière remarque avant de cesser, Hyacinth referme la porte de la chambre derrière lui et s’avance vers les milicien·ne·s qui attendent l’ordre de leur supérieur pour bel et bien s’asseoir. « Oh mais d’ailleurs, je suis un peu perdu dans la justice de ce monde-là, dans le mien pour que des forces de l’ordre puissent pénétrer ainsi chez moi, il faut qu’iels me donnent un mandat, ou quelque chose comme ça. Une preuve, une raison, qui leur donne droit de me réveiller en pleine nuit. Est-ce que vous avez quelque chose ? Oh, et plus important encore, est-ce que quelqu’un veut une infusion ? J’en ai besoin d’une, ça calme ma tension. ».