de mille et une nacres

Les premiers jours du printemps sont doux, agréables. Entre soleil et brise fraîche, mais pas froide, c'est un temps idéal pour aller à la pêche aux coquillages. « Whisper ! Regarde ! » Le doigt tendu, elle pointe le sol immergé, quelques mètres plus loin. Et plus particulièrement, un grand coquillage intact à l'intérieur nacré. En quelques pas (de course), elle rejoint l'endroit et plonge une main décidée dans l'eau pour en extirper le précieux trophée : « celui-ci va être sublime après que tu l'aies peint » Elle sait déjà qu'elle va avoir envie de le garder, plutôt que de l'utiliser pour ornementer un vêtement. Comme à chaque fois que Whisper la fournit en coquillages pour son travail.

Sous le soleil, Odalys s'étire avec un sourire satisfait. Le sac de récolte qu'elle porte sur la hanche est encore vide, mais il ne tardera pas à se remplir de merveilles de nacre et de calcaire. Et soudainement, il y a comme un nuage qui passe dans le regard de la jeune femme. Une réflexion qu'elle n'ose pas partager tout de suite avec son frère. Lirong, un peu plus loin, relève la tête et la tourne vers les deux sorciers alors qu'Odalys prend une inspiration comme on prend son élan avant un saut au-dessus du vide : « Dis, Whisper ... Le ton est hésitant : Tu crois que la vue serait différente ... d'en haut ? » D'en haut depuis le ciel ? Elle se pose la question, parfois, mais est vite rattrapée par la peur d'être séparée de Lirong.