Elle n'avait pas donné les détails à Yiwài, car Skye savait que son petit protégé n'était pas du genre à fouiner plus qu'il n'en fait sur des sujets qui ne concernaient peut-être bien que les intéressé·e·s. Les confidences délieraient les langues si l'envie prenait à la Primat de partager, mais en attendant le copiste avait été compréhensif sans poser davantage de questions. Aider, chercher des informations, sur les visions d'haruspices et leurs réalisations. Voilà les grandes lignes, voilà ce qu'elle avait communiqué en demandant à Yiwài de la retrouver dans la Ville-Basse.

C'est ici qu'elle avait entendu parler de la Guilde des Haruspices la première fois, ici que les trafics et les enchantements circulaient ; il n'y avait donc que du côté du Marché qu'iels trouveraient - peut-être - quelques réponses pour apaiser le cœur d'Eluard et délivrer Simurgh de l'œil accusateur qui trône au-dessus de ses épaules. Les jambes tendues et les mains croisées sur son sac qu'elle protégeait des mains chapardeuses, la Pandémonique patientait en attendant que le garçon ne la rejoigne. Il était évident que la Relieuse n'était pas vraiment à sa place et dénotait au milieu de la faune locale, et alors que deux marins l'invitent à participer à un jeu de dés vraisemblablement pipés juste à côté, elle refuse poliment ; mais Cees, lui, descend de l'épaule de son humaine et sautille en saisissant le premier dés entre ses deux bras. « Je joue moi ! ». Elle souffle, réalise que Yiwài la rejoint tout juste, puis lui saisit le bras en lui souriant. « Bonjour Yiwài, ne t'en fais je ne suis pas là depuis longtemps. - Chhh, vous me déconcentrez ! ».

Elle regarde le singe avec des yeux accusateurs mais ne tarde pas à rendre son attention a son collègue haruspice. « Ne l'écoute pas. Je suis contente de te voir aussi, ça fait longtemps. Iels se sont quelque peu éloigné·e·s depuis que Skye a gagné quelques grades, depuis aussi que ses considérations dernière tournent davantage autour du bien être de Simurgh ; et ce début d'année 34 a ainsi forcément flattée ses besoins de rester seule. Je ne sais pas trop pour notre Cardinal, il est assez silencieux dernièrement. Préoccupé. C'est justement pour cela que j'avais besoin de toi, nous allons essayer de porter un peu de son fardeau à notre tour. ».

Derrière elleux, Cornelius croise fort les doigts pour gagner les petits paris qu'il manigance, et ce, avant que les deux pandémoniques qu'il accompagne ne s'en aillent trop loin de lui et de sa soif de trésors.

RéussiteAssure la réussite de votre action ou de votre sort, quel que soit le résultat des dés.

Par où commencer. La requête était telle qu’elle occupait tout l’espace. Leurs pas s'alignaient doucement, se lançaient dans le marché où iels commençaient leur ronde d’inspiration et d’observation. Cornelius finit par rejoindre Iméros en montrant au bout de ses mains quelques longs billets de papiers représentant une quelconque forme de monnaie. Il se sentait riche et fier, bien que dans Cittàgazze la fortune n’était pas d’argent ou d’or. Le torse bombé, il finit par rejoindre Skye en sautillant alors qu’elle baissait son rythme et regardait les échoppes autour d’elle.

« Je me demandais au départ si nous ne pourrions pas nous renseigner auprès de la Guilde des Haruspices. Mais, regarde, il y a une boutique de sorcellerie, allons y jeter un œil. Il y a peut-être un enchantement… ». Le doigt levé en direction d’une vieille échoppe, Skye s’avance sans quitter Yiwài des yeux pour l’inviter à la suivre. A l’intérieur, ce sont des potions et des sorts qui semblent quelque peu trop forts pour leurs besoins… En quelques mots clefs de discussion avec lae propriétaire, Skye réalise qu’elle ne trouvera pas son bonheur par ici. Cornelius insiste pour acheter quelques ingrédients - ce qu’iels font - mais secoue lui aussi la tête quand il est question d’une potion de mort. « On n’a pas le pouvoir de l’Autorité. On ne devrait pas jouer avec ça… On veut juste aider une amie à contrôler ses visions, nous. ». Presque vexé de s’être fait comparer à un·e client·e susceptible de tuer sans remords, le singe tourne les talons et sort de la boutique en tirant les poils d’Iméros pour que le renard l'accompagne.

Dehors, Skye roule des yeux en regardant Yiwài. « Peut-être nous faut-il quelque chose d’un peu plus apaisé. Un artefact, comme une amulette, pour mieux percevoir le contenu de ses visions ? Ou pour en changer le cours ? Qu’en penses-tu ? Tu crois que ça peut exister ? Puis, plus bas, en s’approchant du jeune garçon dont elle se saisit du bras en passant le sien sous son coude, la Primat murmure à son oreille : Ca t’est déjà arrivé, toi, qu’une de tes visions ne se réalise pas ? ». En même temps, elle se posait la question à elle-même, cherchant dans ses souvenirs, si des choses qu’elle avait vu n’avait pas eu lieu.