Les sourcils froncés, proches de se transformer en ride précoce, Nicholas rumine tout en marchant, peu aidé par cette activité mécanique pour une fois, lui qui a toujours su abandonner ses tracas à chaque sortie de la ville. Cette fois, l'orage gronde en lui, sur lui, en témoigne le poil hérissé et les crocs visibles de Carine, également sur ses gardes. Iels ne sont pas heureux‧ses d'être içi, dehors, d'y avoir été plus ou moins contraint‧es et forcé‧es par famille et ami‧es.

Oui, iels sont explorateur‧rices. Oui, iels veulent le meilleur pour leur faction, pour leur famille, oui c'est tragique pour les proches de Sénèque et il faut intervenir. Iels savent tout cela. Cela n'enlève en rien la boule au creux de leur gorge et l'envie de faire demi-tour.

Iels ont peur, et ne savent pas l'exprimer. Alors, par bravade, fierté et loyauté, iels en sont, de cette expédition spéciale. D'autres doivent les rejoindre, assez de monde pour, il l'espère, occuper ces abrutis de gardes à la solde des solmènes, et leur permettre de retrouver rapidement le mineur. Avec de la chance, il s'est fracturé une jambe ou s'est perdu, cela ne sera l'affaire que de quelques heures de recherche.

Iels arrivent vite à destination, d'abord par l’ouïe. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que les mineur‧euses se révoltent, au vu de la panique qui règne. Non qu'iels soient contre l'idée... mais il y a une vie en jeu.

"Si je trouve un objet appartenant à Senèque, tu penses pouvoir le flairer dans les mines ?" La question s'adresse à Carine, qui lui répond par l'affirmative. Nicholas voudrait expédier cette mission au plus vite, et il se mêle bien vite aux travailleur‧euses pour y glaner des informations sur le disparu : tenue, équipement, habitudes, tout ce qui pourrait aiguiller les recherches au fond des mines.

Un feulement du caracal attire son attention, et, sur la pointe des pieds, il aperçoit à son tour les autres noénautes venu‧es en renfort. "Figlio di fantasmi." Il jure, avant de coller un sourire sur son visage et de venir vers @Samuel Morello. L'ébéniste est apprécié, un ami, mais il ne s'attendait pas à le voir ici, hors des murs, si tôt.

"Ciao ! Vous arrivez à temps ! Samuel, ton épaule est remise ?" Leur expédition dans la grotte ne date pas d'il y a si longtemps, et son absence de douleur ne doit pas aider à évaluer si la blessure est guérie. Iels espèrent, pour elleux tous‧tes, qu'il est assez en forme pour affronter une nouvelle expédition souterraine.

@Thomasina Trahern, @Samuel Morello

Le visage est pâle et les cernes sont marquées. Elles l’ont toujours un peu été mais ces derniers jours, ça s’est creusé sous ses yeux. La lueur dans les iris oscille entre une tristesse profonde et une révolte incandescente. C’est étrange, comme sensation, pour la jeune femme qui a toujours été optimiste dans les pires moments. Sans doute que celui ci l’a touché trop personnellement pour qu’elle puisse se contenter de l’effacer d’un revers de main. Le pas, néanmoins, est décidé et rapide dans la forêt épaisse. Armando, sur son épaule, surveille les environs, à l’affut de la présence des i fantasmi. La mine de fer de ciel, elle n’y a jamais mis les pieds, mais les excursions dans la forêt souveraines ne lui sont pas étrangères; c’est fréquent qu’elle s’y rend pour récupérer du bois avec des collègues. Il n’est jamais agréable d’avoir conscience que le danger guette et qu’à tout moment, i fantasmi pourraient causer leur perte. Pourtant, ça apporte aussi une certaine urgence à la moindre de ses actions. Une envie d’accomplir le plus possible, sans s’arrêter. Il y a tant à faire, et à découvrir. La détermination n’en est que plus renforcée, depuis les récents événements des zutiques. Sina pense à son père. Ça la met en rognes, et la mâchoire se contracte. « Arrête de penser à lui. On arrive » annonce la voix plus posée d’Armando, alors que les contours de l’entrée de la mine de fer de ciel se dessinent, et que la clameur des mineur-euses parviennent à ses oreilles. Elle pousse un grognement agacé pour toute réponse, se renfrognant, avant d’accélérer le pas pour rejoindre ses deux acolytes du jour. « Essaie de récupérer des informations » Elle demande, alors qu’ils commencent à se mêler dans la foule. Bien sûr, Armando ne peut pas trop s’éloigner de la terrienne, mais quelques mètres sont possibles et il a toujours été plus discret qu’elle; avec sa grande gueule et sa manie de sauter à pieds joints dans les sujets qui fâchent. Elle aperçoit Nicholas qui vient de retrouver Sam, un peu plus loin, et joue des coudes pour les rejoindre rapidement; Armando n’est pas long avant de venir se percher de nouveau sur son épaule. « Hi » Les salutations sont rapides. Elle pose un regard un peu inquiet sur son ami, attendant qu’il réponse à la question de Nicholas; enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon. « Bon j’espère que vous êtes pas claustro?! » Ce serait un peu con - il faut dire qu’elle même appréhende un peu, elle qui préfère largement être à l’air libre et qui n’a jamais été dans un endroit aussi fermé, n’a aucune idée de l’expérience qu’ils vont bientôt vivre. Armando, la tête tournée en arrière, observe toujours les Solmènes sur leur garde - malgré tout, l’agitation leur permettrait sans doute de s’infiltrer en passant inaperçu; du moins c’était souhaité.

Il sait pourquoi il est là, il sait que s’il avait travaillé dans les mines, il aurait aimé qu’on tente de le retrouver malgré la dangerosité de l’endroit, le murmure des spectres qui ne cesse d’être de plus en plus fort plus il écoute depuis qu’il est là, à espérer de pouvoir trouver une solution pour détourner l’attention des gardes Slomènes, la diversion des mineur.e.s en colère serait une belle occasion mais c’est plus compliqué qu’il n’y parait, il ne veut pas de blessé.e.s pour qu’ils y arrivent ce qu’il ne comprend pas c’est ce blocage de l’entrée aux mines. Ils ne vont pas tous tenter d’y entrer, qu’ils ne les prennent pas pour des idiots : ils veulent juste retrouver l’un des leurs. Les explorateur.trices sont là pour ça, il est là pour ça même s’il est loin d’être l’explorateur qu’était Joshua. Il peut tenter d’aider à sa façon, est un peu plus confiant (tout petit peu, c’est la rumeur des spectres et d’une probable explosion dont on parle)  quand il repère Nicholas et Thomasina. Iels forment un curieux trio mais un trio qui va fonctionner,  si on leur en donne l’occasion ça il ne peut pas trop prévoir.

« Tout va bien. » Il répond, Dvalin n’est pas le seul sorcier qu’il connaisse, même si la soigner de la façon la plus humaine possible cette épaule, il aurait préféré : ça aurait pris trop de temps. C’est sans doute mieux ainsi, plus rapide. Ils feront attention même si tout ne dépend pas d’eux il en a conscience. Il y a les Slomènes, Damien qui regarde l’entrée comme s’il se méfiait d’avance. Etrange, il l’aurait pensé plutôt dans l’envie d’y aller, de se bouger vraiment pour les Noénautes comme Joshua l’aurait fait mais aussi parce qu’il a envie de retrouver le disparu, ne veut pas d’autres morts même s’il en est qu’il ne pourra empêcher. « Pas encore. » La mésaventure dans la grotte aurait pu l’amener à ne plus vouloir mettre un pied dans un endroit restreint comme celui là mais il n’en n’est pas encore là il le sait comme il sait que c’est comme un devoir qu’il se donne d’être là aujourd’hui. « Ca va pas être simple de les duper sans l’aide des mineur.euse. s. » Après tout c’est pour eux qu’ils sont là, un peu d’aide ne serait pas de refus.

@Nicholas C. Covenant  @Thomasina Trahern Désolée pour le retard  

Les trois noénautes échangent quelques mots et, une fois rassuré sur l'état de Samuel, iels embrayent directement sur la mission qui leur a été confiée. Droit au but, car l'urgence est réelle, palpable à travers les éclats de voix et la nervosité de cette foule qui risque de s'en prendre aux solmènes si iels forcent les mineur‧euses à retourner travailler.

"Pas claustro, mais pas pressé d'y entrer, pour être sincère, après l'expédition dans la grotte. Heureusement Carine a une bonne vue nocturne, elle pourra nous guider. J'imagine que c'est pareil pour Damien ?"

La caracal s'approche de son ami pour lui frotter le bout du nez, avant de s'adresser à Nicholas, qui retransmet à ses camarades. "Les mineur‧euses veulent bien nous aider, Carine a une description de l'odeur de Sénèque. Ça nous aidera là-dedans. Et j'ai ça, aussi." Il fait miroiter les reflets d'un tout nouveau pendentif, un éclat de roche récupéré lors de leur expédition, puis sort discrètement un couteau en écaille. "Normalement, ça me protège de l'alchimie. Et le couteau luit dans le noir. Enfin, j'ai pas encore tout testé, mais je peux tenter quelque chose pour les solmènes."

En les attendant, il a en effet formulé un plan. Détourner l'attention des milicien‧nes de l'entrée, laissant le temps aux deux autres de s'y faufiler, puis profiter de la pagaille et de sa relative immunité à l'alchimie pour les rejoindre. Il le leur expose, attendant leur accord pour se lancer.

Une fois celui-ci obtenu, iels se frayent un chemin à travers les mineur‧euses, dont iels connaissent un bon nombre. Non-sedentari condamné‧es aux travaux forcés pour des infractions mineures, adolescent‧es désargenté‧es, la pauvreté et la souffrance trainée hors de la Basse Ville. Arrivé‧es face aux rangs solmènes, face à l'uniforme détesté, Nicholas n'a pas à se forcer pour les insulter.

"Lâches ! Foutez-y les pieds vous-même, s'il n'y a aucun danger. Ca vous a pas suffit, la dernière fois ? Vous avez besoin d'un peu plus de plomb dans la tête pour faire preuve d'humanité, pas de problème, on va vous y aider !" Sur un geste, des pierres commencent à gréler sur les milicien‧nes, et Nicholas gesticule pour être sûr qu'iels s'en prendront d'abord à lui, visant délibéremment leur cheffe au visage.

Réussite : les 2 autres arrivent à passer, toute l'attention solmène est sur Nicholas
Echec : les solmènes resserrent les rangs et empêchent tout le monde de passer

éclat de basalte Fragment noir d'une roche basaltique extrait de la grotte marine. Monté en amulette, il protège sa‧on porteur‧euse contre l'alchimie.