Désemparé par une rumeur entendue dans le quartier zutique, Whisper mène une enquête digne des plus grands détectives de la milice. À l'abri, agenouillé derrière un muret, il guette depuis presque une heure les nombreuses allées et venues, le manège charactéristique d'une magouille qui se déroule, à son grand dam, dans une boutique d'herboristerie qui lui est bien familière.
Envoyée plus tôt en qualité d'éclaireuse, Rune revient en froissant l'air sous l'envergure de ses ailes.
«Alors ?»
Nerveux, le sorcier mordille l'ongle et la pulpe de son pouce qu'il a glissé entre ses incisives.
«Pour la énième fois, ce qu'ils ont dit est vrai.»
Le volatile fait rouler ses yeux d'agacement, déjà prête à éconduire le Lovelace s'il ose lui demander encore une fois de partir en avant-garde. Le messager lui, est poussé dans ses retranchements. Les adages deviennent aussi fort que les paroles d'évangiles, il n'y a jamais de fumé sans feu. Il se redresse doucement et soulage ses genoux, depuis trop longtemps fléchis.
Au fur et à mesure qu'il s'approche de la porte de l'arrière-boutique, Whisper se sent faiblir. Il n'a jamais aimé les confrontations, encore moins quand elle concerne Arthur, l'aîné qui a laissé sur une île isolée une part de lui-même. Mais ce qu'il redoute le plus, c'est le mensonge, il ne veut pas le voir se faufiler sur le visage de son adelphe, lui qui donne même des airs de paradis à l'omission.
Le messager toque à la porte et presque instantanément, il reconnait la voix de son frère derrière la protection de bois. Celui-ci lui réclame un mot de passe, une clé d'accès qui lui a été transmise plus tôt par sa turbulente, mais utile daemon.
«Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle.» Récite t-il, non sans remarquer l'influence d'Aragon derrière cet alexandrin.
Pronomi : il/he Specchio : Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon Specie : humain Età : 30 YO Daemon : ARAGON / Caïman nain de Cuvier Fazione : noénautes Capacità : survivant Mondo : alterrien Cuore : désœuvré
(#) Re: do i wanna know ? Dim 18 Juin 2023 - 21:14
Les journées se ressemblent. Avec elles, ton état semble s’améliorer doucement, mais sans toutefois que les stigmates de l’Isola fiamata ne s’estompent vraiment, vivaces comme des brûlures jamais guéries. Les matins sont placés sous le signe des solitudes, perdu sur les falaises ou dans la forêt bordant Cittàgazze à la recherche d’herbes, de fleurs, de plantes en tous genres à préparer puis revendre dans ta petite boutique d’herboristerie. En quelques mois, tu es parvenu à mettre en marche un petit commerce de quartier apprécié dans le Porto Vecchio. La singularité de tes remèdes et les plantes insolites que tu ramènes de tes errances ont fait de toi le botaniste loufoque, celui que l’on vient quérir dans les situations nécessitant des savoirs marginaux, que tu hérites tout droit de tes deux années à survivre sur l’Isola fiamata. Aux côtés de tes remèdes et de tes plantes médicinales, on vient parfois te trouver pour des gerbes de fleurs sauvages ou des pétales séchés, des expressions de tendresse ou encore des boutures.
Mais dans la Ville Basse, ta réputation ne tient pas seulement à tes étranges onguents. Dans le secret de ton arrière-boutique, à laquelle seul un mot de passe permet d’accéder, tu distilles cette drogue qui embrase comme de la poudre explosive la Ville Basse – la tristement célèbre ambrume. D’abord pour soulager tes nuits fautives de cauchemars, pour éloigner Lone et éteindre les tristesses le temps de quelques heures, tu as plongé dans les mondes noirs de l’ambrume sans même t’en apercevoir. Tu n’en distilles plus pour ta propre consommation, n’ayant trouvé dans ce faux remède qu’un nouvel échec pour échapper à tes démons. Tu n’as pourtant pas cessé d’en fabriquer, quoique tu n’en éprouves plus le besoin. Dans ta lente descente vers les abîmes de la Ville Basse, tu as éprouvé bien des choses, notamment cette tristesse poisseuse qui semble coller au corps des plus miséreux·se·xs, des plus marginale·aux, des parias, des drogué·e·xs. Une tristesse que seule l’ambrume permet de soulager, le temps d’une nuit, le temps d’un rêve.
Alors pour soulager cette peine, tu es devenu bourreau sans même t’en apercevoir. Iels sont des dizaines à dépendre désormais de toi, de ta drogue, de ce que tu leur refiles pour une vulgaire bouchée de pain. Tu ne peux pas les abandonner à leur sort, et c’est dans cette étrange ambiguïté que tu es devenu distillateur d’ambrume, malfrat comme un autre dans la Ville Basse. Tu essayes de les décourager en leur vendant du même coup la lame pour les couper. Ton cœur faible ne peut se résoudre à abandonner à leur sort celleux qui ne vivent plus que pour cet insidieux liquide doré, comme tu n’as pas pu abandonner Loup.
Penché sur tes préparations, tu entends le mot de passe résonner derrière la porte de l’arrière-boutique. « Entrez. » tu lances par-dessus ton épaule, saisissant un flacon en pensant recevoir l’un·e des habitué·e·xs venu·e·x chercher sa dose pour la nuit. Mais lorsque la porte s’entrouvre, un frisson prémonitoire remonte le long de ton échine et t’arrache un tremblement. Aragon s’est tu lui aussi, et tu comprends qu’il ne s’agit pas d’un·e client·e·x sur le seuil de l’arrière-boutique. Te retournant lentement, tu découvres un visage que tu aurais préféré ne jamais entrevoir ici. « Whisper ? » tu balbuties en échappant le flacon de liquide doré, qui vient se briser sur le sol. Ton cœur bat à tout rompre contre les os de ta cage thoracique. Les pensées s’entrechoquent à toute vitesse dans ton esprit ; que va-t-il se passer ? La déception dans ses yeux est plus douloureuse encore qu’une lame. « Putain, qu’est-ce que tu fais ici ? » Ta voix s’est durcie, mais c’est la peur qui prédomine dans tes mots.
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Si tu as cru, destin que je pouvais partir il fallait me donner des ailes. (p. reverdy)
Contraint par l'invitation, Whisper pose sa main sur la poignée de porte. D'habitude si résistant au température, le sorcier est surprit par la fraîcheur de la feraille. La morsure du froid parvient même à le paralyser, ou bien se sont les canines d'une autre allégorie, plus pernicieuse encore, qui l'immobilise. Une fois le battant poussé, plus rien ne pourra le faire revenir en arrière, il ne pourra plus fermer les yeux sur les activités répréhensibles de son aîné et sera obligé de l'accabler. Malgré toute son appréhension, le châtain appuie sur la poignée de porte et d'une simple impulsion, comme celle du froissement d'aile d'un papillon, la tempête est formée.
«Whisper ?» Prononce Arthur, péniblement.
Sa sidération pourrait suffire à le condamner, mais le flacon qui se brise à ses pied, le liquide qui s'en répend, ainsi que les fioles et alambiques derrière lui confirment encore terriblement ce qui n'était auparavant qu'une spéculation. Le zutique lui, observe la scène, à la fois impuissant et interdit.
«Putain, qu’est-ce que tu fais ici ?» Demande le Covenant, tout à coup plus grave.
La sévérité dans sa voix agit comme un éléctrochoc chez le messager, lui ramenant en mémoire toutes les fois ou son aîné à haussé le ton, pourvu d'une autorité que lui confère naturellement ses années supplémentaires. Le sorcier s'empresse de refermer la porte derrière lui, de sorte à ce que personne ne puisse voir à l'intérieur de l'arrière-boutique. Lorsqu'il se retourne, ses opales dardent l'herboriste d'un air inquiet.
«Je suis venu pour démentir les rumeurs qui courrent à propos de ta boutique.» Dit-il, hagard.
Le Lovelace a beau n'avoir dit qu'une phrase, il a déjà perdu tout l'air de ses poumons. Heurté par un stresse trop intense, il est privé de ses repères, il ne sait plus réfléchir, ni agir correctement. Ses deux mains viennent encadrer son visage d'un air dramatique tandis qu'il avance de quelques pas.
«D'abord Nico va te tuer, mais il faudra vraiment que tu y survives, parce que Maman voudra certainement te tuer aussi !»
Son regard traverse une nouvelle fois la pièce et rencontre derechef le laboratoire de fortune. Ses paumes quittent son visage pour attraper le col du noénaute qu'il secoue virulemment.
«Mais qu'est-ce qui te passe par la tête ?!» S'exclame t-il, sa voix s'éraillant dans les aigu.
Les paumes de Whisper s’agrippent à ton col et te secouent, mais tu demeures inerte de longues secondes, pris dans la sidération et la tourmente. Pourquoi tout devait se passer ainsi ? Pourquoi lui, pourquoi ton frère ? Tu finis par le repousser vivement, faisant instinctivement plusieurs pas en arrière. « T’as pas intérêt de le dire à qui que ce soit, Whisper ! » tu réponds sur le même ton, la colère se mélangeant à l’inquiétude dans ta voix. Tu es hors de toi et assailli par mille émotions contraires : la tristesse, l’incertitude, le remord, l’arrogance, le défi. Tu es pétrifié à l’idée que ton frère révèle quoi que ce soit de tes agissements à ta famille, et ta respiration se fait sifflante. Tu dardes tes yeux d’un bleu délavé dans ceux de Whisper, une lueur ombrageuse dans le regard : « Si tu le répètes, je te jure que– » Que quoi ? Que pourrais-tu faire, si ce n’est subir et baisser les yeux ? Mais tu ne l’en penses pas capable, pas de révéler cela à la famille ; il sait que cela les ferait trop souffrir. Il ne sait plus rien de toi et de ce à quoi tu occupes tes journées, tu es comme un étranger dans ta propre famille depuis que tu es revenu de l’Isola fiamata. Plus tout à fait des tien·nes, plus tout à fait seul non plus. Tu ne sais plus comment renouer les liens éprouvés par la disparition. Tu ne sais plus comment croire qu’iels ne t’avaient pas oublié.
Tu finis par détourner le regard, les dents serrées, pris à ton propre piège. « Je consommais quand je suis rentré de l’île… pour tenir, et pour éloigner Lone. » tu avoues à demi-voix, fuyant les yeux de ton frère. Un regard plein de jugement, que tu interprètes comme de l’hostilité. Comment peut-il te juger ? Tu n’avais rien, tu n’étais que l’ombre d’une carcasse vide, tu n’avais qu’une attente, de disparaître. Une famille retrouvée et pourtant lointaine, comme si ces deux années vous avaient irrémédiablement séparé·es. Tu sais que cela est faux, mais tu ne peux t’empêcher de croire que tu n’as plus ta place ici. Cittàgazze t’a oublié, les Covenant t’ont oublié, seule l’île se rappelle de toi. Alors tu t’es abandonné à l’ambrume, cherchant dans la drogue une façon de supporter les souvenirs, et de supporter Lone. Lone était horrible, Lone était cruel, et si sa présence s’est tarie ces dernières semaines, ton retour à ses côtés était un supplice. Alors comment, comment peut-il te juger ? « Comment peux-tu me juger ? » tu lâches avec amertume, les yeux miroitant de larmes contenues. Ta voix trahit cette tristesse funèbre qui te colle à la peau, celle qui ne passe jamais vraiment et que seuls les yeux savent trahir.
Tu poursuis tes explications, mais ta voix n’est plus aussi assurée. Chaque mot est un supplice. « J’ai continué à distiller ensuite car des gens dépendent de moi. » Celleux à qui tu deales sont des dépendant·es, des marginales·aux, de celleux qui n’ont rien d’autre que leurs yeux pour pleurer et leurs bras pour se piquer. Des âmes que tu ne peux te résoudre à abandonner, quoique tu tentes de les détourner de l’ambrume. Tu ne fais pas cela pour le troc ni pour l’influence, tu fais cela pour celleux qui n’ont plus que ça. « Sans moi, iels n’ont rien. Et je les comprends. » tu finis par lâcher, reportant tes yeux lourds de larmes dans ceux de ton frère. « Alors réponds-moi, comment peux-tu me juger ! »
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Si tu as cru, destin que je pouvais partir il fallait me donner des ailes. (p. reverdy)
Arthur repousse la prise de son adelphe d'un geste aussi déraisonnablement virulent que le sien. Il recule ensuite de quelques pas, la distance est bénéfique, elle permet aux deux garçons de ne pas s'échauffer plus encore. La violence qui émane d'eux à ce moment là est aussi soudaine que maladroite, certainement parce qu'elle n'a jamais été coutumière.
« T’as pas intérêt de le dire à qui que ce soit, Whisper ! » S'empresse l'aîné, avant de renchérir. « Si tu le répètes, je te jure que– »
Le trouble est visible dans ses sclères, mais elles criblent si intensément le plus jeune qu'il n'ose prendre à la légère cette menace, même si elle n'est encore qu'une ébauche. Débordé par cette tournure qu'il n'attendait pas, le sorcier pince ses lèvres. Forcé de reconnaitre que ni son attitude, ni ce qu'il a témoigné plus tôt n'est enclin à un dénouement favorable.
Whisper a toujours aspiré à ne pas causer de tort à sa famille, à ne pas être un élément perturbateur à l'alchimie parfaite qui les lient les uns aux autres. Pour ça, il a une fâcheuse tendance à vouloir ne rien laisser paraître et à se laisser consumer par ses états d'âmes. Un plan qui marcherait certainement s'il n'était pas aussi expressif. En tout cas, la seule idée d'être celui qui allume la mèche le terrifie.
« Je consommais quand je suis rentré de l’île.. pour tenir, et pour éloigner Lone. »
Cette révélation dérobe un hoquet de surprise à Whisper, son regard vacille jusqu'à retrouver le visage de son frère qu'il scrute avec acuité. Il refuse d'y croire, l'enveloppe qui lui fait fasse se mêle encore aux souvenirs d'un grand-frère modèle, mais à chaque interaction depuis son retour, il apparaît plus rongé par la solitude et plus différent de celui qu'il était avant l'Isola Fiamata.
« Comment peux-tu me juger ? » Dénonce Arthur, avec un air qui trahit l'agitation.
Tandis que ses prunelles s'écarquillent, le messager lève un bras hésitant. Il voudrait pouvoir enlacer les épaules de son frère, mais il ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise. Il a l'impression de ne pas être à sa place, encore plus depuis qu'une distance s'est érigé autour d'Arthur. Une distance dont il n'arrive pas à déterminer si elle est volontaire ou circonstancielle.
« J’ai continué à distiller ensuite car des gens dépendent de moi. Sans moi, iels n’ont rien... Et je les comprends. Alors réponds-moi, comment peux-tu me juger !»
Comme n'importe qui le ferait, le Lovelace reconnaît une détresse dans les paroles de l'herboriste. Il est touché par son honnêteté, mais aussi affligé par le tourment qui le tenaille. Cette vulnérabilité désarmante le pousse au contact et quand la paume de sa main touche enfin l'épaule de son adelphe, ses bras arrivent plus facilement à l'étreindre.
« Ça va aller, pardonne-moi.. »
Whisper est désolé de ne pas avoir été assez attentif, désolé d'avoir été trop intense et trop sévère. Pourtant, il est impossible qu'il laisse son frère continuer ainsi, malgré son désarroi et malgré le réconfort qu'il trouve pour lui-même à distiller de l'ambrume pour ceux qui sont aussi abandonné qu'il se considère.
« Tu ne peux pas continuer à distiller de l'ambrume pour eux Arthur.. » Souffle t-il, en passant une main réconfortante le long de la colonne vertébrale de son aîné. « Tu comprends ? »
Lone t’a tout pris. Derrière lui, il n’a laissé qu’une traînée de solitude, et des liens familiaux défaits. Depuis ton retour de l’Isola fiamata, tu ne sais plus qui tu es, et personne ne te reconnaît, ni les tien·nes, ni les autres, tous·tes celleux qui ne croyaient pas à ton retour. Tu es devenu un fantôme, arraché aux souvenirs et aux embruns à tout jamais. Alors lorsque Whisper arrive dans ton herboristerie et te découvre dans le plus grand des dénuements, celui de n’avoir plus rien qu’une fiole d’ambrume à disperser dans des outrages, tu as l’impression que tout s’effondre. Tes mains tremblent, tes dents claquent, pris d’un froid ténébreux. C’est Lone qui parle, celui qui menace, celui qui s’emporte. Et lorsque tu avoues enfin pourquoi tu as agi ainsi, c’est comme si tu reprenais le contrôle sur ton corps et sur ta voix, et qu’instantanément, tu devenais minuscule, petit pantin malmené par la vie et par l’autre. Des larmes contenues brillent dans tes yeux et finissent par couler. T’as l’impression de ne plus rien contrôler, de n’être plus qu’une coquille vide. Tout s’effondre autour de toi ; cette découverte est comme une mise à mort.
Lorsque Whisper s’approche, tu as d’abord un mouvement de recul, avant de te laisser faire. Une main est posée sur ton épaule, puis des bras viennent t’enlacer, et tu t’abandonnes à l’étreinte. Tu ne réponds rien. Les larmes coulent silencieusement le long de tes joues, viennent tâcher le vêtement de ton frère. Tu as enfoncé ton visage dans son épaule et des sanglots te prennent. Whisper tente de te rassurer, et tu te sens soudainement enfin en sécurité dans ses bras. Tu aurais tout donné pour qu’il t’étreigne plus tôt, dans les tourments. Mais tout était si difficile, tu étais si distant, si sauvage. Tu n’as pas laissé la possibilité à ta famille de t’aider réellement. « Je voudrais arrêter… mais je n’y arrive pas. » tu réponds dans un murmure presque éteint, presque inaudible. Tu n’as pas le courage, pas la force. Tu te sens lâche, abandonné. « Je n’y arrive pas… » tu répètes d’une voix lointaine, éreintée par les efforts passés. Oui, tu as tenté de tout ton être d’arrêter de consommer et de faire consommer, mais Lone toujours revient, et distiller de l’ambrume est devenu un réconfort ; celui de servir enfin à quelque chose, de pouvoir aider, de pouvoir apaiser. Tu ne peux pas te résoudre à les abandonner – et à t’abandonner toi. Car il t’arrive de consommer encore, rarement mais quand les crises sont trop violentes, l’ambrume n’est jamais loin. Sinon, il y a Nino. Tout le reste n’est que fumée. Ta famille, que tu aimes tant, que tu as tant aimée, est devenue un territoire étranger.
Tu finis par déclarer : « Je ne peux pas les abandonner. » Mais c’est toi, que tu as peur d’abandonner. C’est toi, que tu crains de perdre à tout jamais. Alors qu’une autre vie serait possible, tu le sais. Une vie où tu serais un simple herboriste, qui aide son prochain avec des onguents et des fleurs, mais, et Lone ? Que faire de Lone ? Tu t’écartes enfin de ton frère, te détournes, cessant de lui faire face, comme si la honte devenait trop insupportable. Tu ne te sens plus la force de croiser son regard. C’est dos à lui que tu demandes, d’une voix qui retrouve peu à peu sa consistance : « Whisper, promets-moi de ne rien dire. Maman ne s’en remettrait pas. » Mais tu sais que la promesse est vaine, car chez les Covenant, tout se sait et surtout, tout peut se réparer. La famille compte plus que tout.
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Si tu as cru, destin que je pouvais partir il fallait me donner des ailes. (p. reverdy)