Tour de ville ♫ Antonina

Tour de ville
Antonina & Kay

Des airs de ballet en tête comme bien souvent, Kay est en train de finir de repriser une chemise qu'on lui a confié. Elle fait cela avec le plus grand sérieux possible, ce qui ne lui arrive pas très souvent. Enfin, ne lui arrivait pas très souvent. Depuis l'Effondrement de Nimrod, elle est beaucoup plus sérieuse qu'avant. Cela ne paraît pas nécessairement tout le temps, mais si on pense à avant l'Effondrement, son côté sérieux a bien augmenté. Le avant lui manque terriblement. Elle ne fait qu'y penser, ne parvient pas à s'habituer à ce monde plus dur. Elle a le mal de son monde qu'elle ne va jamais pouvoir revoir. Elle préfère ne pas trop y penser, sinon elle va encore finir sous ses draps à pleurer et ce n'est pas comme ça que la chemise va être arrangée. Chemise provenant de Antonina Tivoli. Elle ne sait pas trop comment Antonina ou les Tivoli en général ont eu connaissance qu'elle se débrouillait en couture alors qu'il y en a d'autres sûrement plus connu•es qui doivent mieux s'y connaître qu'elle. Ce qui ne l'empêche pas d'être bien contente de pouvoir rendre ce service, aimant bien se rendre utile. C'est justement Antonina qu'elle compter aller voir dans moins d'une heure, cette dernière devant lui faire faire un tour de la ville et lui en parler aussi. Ce en quoi la nimrodienne est bien reconnaissante, peu importe le nombre de fois où elle a pu parcourir la ville, elle a toujours l'impression qu'il n'y a que des nouveautés. Des nouveaux murs, des nouveaux escaliers, des nouveaux immeubles, des nouvelles clôtures... Il est vrai qu'elle a toujours eu une tendance distraite, elle l'avoue. Cependant, elle ne pense pas l'être autant que cela. À moins que ce soit la question d'alchimie et de magie toutes les deux présentes dans la ville qui fait en sorte que tout semble apparaître d'une nuit à une autre. Elle aimerait bien être un peu plus à l'aise dans ses déplacements alors que cela fait deux ans (!) qu'elle est à Cittàgazze.

Elle examine le vêtement à la lumière du soleil, vérifie les coutures, les boutons. Tout semble être impeccable. Elle s'installe ensuite pour lire près de la fenêtre, lisant à haute voix pour que May puisse aussi suivre les aventures de Tom Sawyer. Lorsque le soleil a assez baissé, elle range le tout, prend la chemise qu'elle range. « On va voir Antotina. » annonce-t-elle à son Ombre qui se met à la suivre sans ne piper mot, comme elle le fait toujours. Kay qui est tristesse qui doute dans sa chambre s'efface pour devenir Kay souriante joyeuse qui profite de la vie. Elle veut éviter qu'on pense qu'elle n'est pas reconnaissante d'être ici. Ce qui est le cas... iels auraient pu ne pas les accueillir. Ce qui ne l'empêche pas de trouver tout trop difficile. Elle fait donc semblant assez souvent que tout va très bien. Une fois au point de rendez-vous, elle s'installe, appuyée sur un mur, observant les alentours et les habitant•es. « Bonjour Antonina, ça va ? » lui demande-t-elle, lui souriant, la voyant arriver, s'approchant de cette dernière. « Tiens, j'ai fini de la réparer. » qu'elle fait ensuite, sortant de son sac en bandoulière une chemise appartenant à la jeune femme. « Si la réparation n'est pas à ton goût, je peux recommencer. » On ne sait jamais, malgré qu'elle l'a bien regardé, elle a pu rater un détail ou un autre. Elle a surtout appris à arranger ses pointes pour la couture, et au fil du temps ses morceaux de vêtements. Ici, c'est devenu plus important. Elle n'est pas experte, mais trouve qu'elle s'est bien améliorée depuis son arrivée.

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Kay & Antonina

Le point de rendez-vous se trouve non loin de la casette des Tivoli, pile sur le trajet qu'Antonina fait tous les jours entre son laboratoire d'alchimie et sa maison. Mais aujourd'hui, ce n'est pas chez elle qu'elle se rend après une longue journée passée à déchiffrer de vieux grimoires et à expérimenter d'anciens cercles de transmutation. C'est précisément à l'endroit où se tient Kay que sa route s'arrête alors qu'elle est aussitôt saluée par la Nimrodienne : “Bonjour Antonina, ça va ?” L'alchimiste acquiesce, le nez enfoncé dans son écharpe, les mains à l'abri dans leurs gants. “Bonjour Kay, je vais bien, je te remercie, et toi ? Je ne t'ai pas trop fait attendre ?” Le vent ne souffle pas aujourd'hui mais par ce froid hivernal, il ne fait pas bon de rester immobile dehors. Surtout tandis que le soleil baisse.

“Tiens, j'ai fini de la réparer.” Un regard critique observe la chemise, les réparations à peine visibles sur le tissu usé et vieilli par le temps. Un hm satisfait s'éternise sur sa langue. “Si la réparation n'est pas à ton goût, je peux recommencer.” Ajoute aussitôt Kay mais Antonina secoue la tête : “Non, ça me convient tout à fait, ne t'inquiète donc pas.” Elle n'a pas besoin de fioritures ou de décorations complexes sur ses vêtements, la Tivoli. Elle a l'habitude de la simplicité, voire de l'austérité que force la pauvreté alors “c'est très bien.” Affirme-t-elle à nouveau pour rassurer et féliciter la jeune femme. Dans un même geste, son sac est ouvert et le vêtement, soigneusement glissé à l'intérieur.

“Que souhaites-tu visiter ? Je pensais à un lieu en intérieur, vu les températures. Sur le chemin, nous pouvons aller à l'Università - ou nous pouvons visiter l'oliveraie, plus haut encore.” Et elle pointe du doigt le sommet de la montée, là où les toits s'étendent en une vue imprenable.

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you can’t have it without sacrifice.

Antonia a l'air d'être bien protégée dans ses vêtements de saison. Kay a froid, mais elle a presque toujours froid. Elle a vécu une grande partie de sa vie avec des chaudes températures et elle n'arrive pas à se réchauffer s'il ne fait pas au moins vingt degrés et plus. Quand les autres commencent à avoir chaud, elle, elle commence souvent à être bien. Elle ne se plaint tout de même pas. C'est tout de même moins froid que lorsqu'il y a eu de la neige et les grands froids quelques mois après son arrivée. « Ça va. » répond-elle, souriant. Surtout depuis qu'elle n'est plus seule dans sa chambre à avoir envie de pleurer. « Non, pas du tout. » Et si cela avait été le contraire, elle aurait dit la même chose. La solmène est là et c'est tout ce qui compte pour elle. « Je suis contente que cela t'aille. » fait-elle, moins inquiète. Elle l'est souvent inquiète. Beaucoup plus qu'avant. Parfois, elle ne se reconnaît même plus sur certains points de sa personnalité depuis qu'elle est arrivée dans ce nouveau monde qui se résume à plus au moins une seule ville. Elle essaie de rester celle qu'elle était avant, mais cela est bien difficile quand elle a toujours peur de tout ou presque, qu'elle ne se souvient pas nécessairement de toutes les coutumes et de toute l'histoire. Le vêtement est rangé, une proposition est faite avec le mot intérieur dedans et elle ne peut qu'être d'accord avec cela. « Ça me va. » accepte-t-elle. Elle n'a pas peur de la montée, surtout que cela va lui permettre de parcourir un peu plus l'extérieur de Cittàgazze, ce qu'elle essaie de faire autant que possible. Pour l'université, tant qu'on essaie pas de la forcer à s'inscrire, cela lui va. « Tu as déjà suivi des cours à l'Université ? » qu'elle lui demande alors qu'elles commencent à se mettre en route. Elle aime bien parler de tout et de rien, apprendre à connaître les autres. Elle ne va pas forcer tout de même, peut-être que la jeune femme veut que leur relation ne reste qu'échange. Pour l'instant, essayer d'apprendre à les connaître ne coûte rien.

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Kay & Antonina

Kay lui assure qu'elle n'a pas attendu longtemps et Antonina lui offre un hochement de tête satisfait. Elle connait sa mauvaise habitude, les retards causés par le temps avalé trop vite par des recherches prenantes. Alors elle est contente que Kay n'en fasse pas les frais, surtout par ce temps. « Je suis contente que cela t'aille. » Nouveau hochement de tête et elle glisse : « J'ai eu des compliments pour la tenue que tu m'as arrangée la dernière fois » Certes la tenue était simple, quasi austère à l'image de toutes les tenues d'Antonina, mais le travail de Kay était bien fait, soigneux et ça n'est pas passé inaperçu. « Si tu as besoin de plus de clients, je peux t'en présenter. » Propose l'alchimiste. Elle ne pense pas forcément aux grandes familles de la Haute Ville qui ont déjà toutes leur couturier.e.x ou leur tisserand.e.x favori.te.x ; mais plutôt à d'autres personnes qui, comme elle, se satisfont très bien d'un travail simple mais soigneux et qui pourraient être intéressées par les compétences de Kay.

« Je n'ai jamais suivi leurs cours, toute ma formation a été faite auprès des alchimistes, à la Torre degli Angeli, répond Antonina alors qu'elles font route vers l'Università : mais il m'arrive de solliciter occasionnellement leurs savant.e.xs pour mes recherches. » Les marches sont gravies lentement, le pas rendu prudent par le risque de glissade. « Quel était ton métier sur Nimrod ? » Demande Antonina, curieuse. C'est sans doute la première fois qu'elle pose des questions à la Nimrodienne sur son ancienne vie. Jusqu'ici, les discussions ont toujours principalement tourné autour de Cittàgazze, de sa culture et de ses mœurs. Mais la Solmène est curieuse, souvent animée par l'envie de tout comprendre autour d'elle, y compris les gens qu'elle côtoie.

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Kay cligne des yeux en attendant ce que la demoiselle lui partage. « Oh ?! » qu'elle s'exclame, surprise et enchantée, un grand sourire traversant son visage. « Ça me rassure. » fait-elle. Elle sait qu'elle se débrouille assez pour être capable de rendre des services, mais pas nécessairement assez pour avoir des compliments. Cela lui fait vraiment plaisir à entendre, tout comme ce que vient de rajouter la jeune femme. « J'aimerais bien, merci beaucoup. » son ton est excité, elle l'est aussi. Elle tape légèrement dans ses mains, cet enthousiasme soudain lui a donné une surdose d'énergie. Elle fait quelques pas en avant de la solmène, s'arrête, change de direction et retourne près d'elle. Elle sauterait bien de joie, mais cela serait plutôt étrange se dit-elle. Elle est assez impulsive en général, mais a appris à se contrôler sur certains sujets. Un grand sourire est toujours présent, et ne va sûrement pas la quitter avant un moment. Elle est dirigée vers l'université, tandis qu'Antonina répond à sa question. Elle opine la tête. Elle ne peut pas la juger, elle n'a jamais été à l'université non plus, enfin pour étudier. « Des recherches sur quel sujet ? » Les études, les recherches, elle n'a jamais eu la tête à ça. Elle est donc assez impressionnée par celleux en faisant. « Je faisais du ballet. Une sorte de danse. » explique-t-elle, habituée de préciser ceci, beaucoup ne sachant pas ce que c'est. « C'est un peu plus compliqué ici. » Assez aléatoire aussi. Elle ne peut plus compter sur cela pour vivre comme elle faisait avant. La danse lui manque, ne pas avoir à multiplier ses activités pour arriver à s'en sortir aussi. « C'est comme ça que j'ai appris à coudre, pour pouvoir réparer mes costumes au besoin, aider les autres et pouvoir arranger mes pointes comme je le veux... des chaussures de danse pour le ballet. » explique-t-elle, pouvant en parler des heures au besoin.

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Kay & Antonina

Un sourire se dessine sur la courbe de tes lèvres en voyant l'enthousiasme de Kay. A la réflexion, c'est la première fois, semble-t-il, que tu vois la Nimrodienne excitée par quelque chose. Elle a toujours ces incertitudes qui viennent se refléter dans ses yeux, dans ses gestes. Alors la voir prendre les devants, se taper les mains et sourire en grand te tire un petit rire satisfait, heureux même. « Ca fait plaisir de te voir ainsi » tu lui confies simplement en prenant la direction de l'Università.

« Je fais des recherches en alchimie élémentaire, expliques-tu simplement : en particulier sur l'alchimie d'énergie et parfois, je tombe sur d'anciens traités à déchiffrer. Dans ce cas, il m'est nécessaire de trouver plus d'informations sur le contexte historique ou personnel pour m'aider dans mon travail. » Puis tu lui renvoies la question, lui demande quel était son travail sur Nimrod. « Oh, je comprends. Et vous faisiez des spectacles également ? Comme des représentations de théâtre ? Je demande ça car tu as parlé de costumes. » Tu es sincèrement intéressée, honnêtement curieuse de la façon dont la vie se déroulait dans cet autre monde, dans cet endroit loin d'ici et vaste, tellement plus vaste que cette cité où tu te sens de plus en plus à l'étroit.

Bientôt, les murs de l'Università s'élèvent devant vous mais tu n'as pas terminé d'explorer Nimrod sur les mots de Kay. Alors tu vous fais entrer pour être au chaud mais tu stoppes votre exploration au hall d'entrée du bâtiment. « Comment était Nimrod ? Si tu es à l'aise pour en discuter bien sûr. »

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