What's up? ~ Grimm

What's up?

Gabija quitte son logement au-dessus de son café par une fenêtre, Kasparas derrière elle, volant en direction de son point de rendez-vous. Elle est un peu nerveuse, mais pas trop non plus. Elle a confiance que ce qu'elle va dire va être compris par la personne qu'elle doit rencontrer. Elle n'est pas la plus rapide pour prendre des décisions. Elle a du temps pour penser et des sujets qui vont et viennent en tête de façon régulière. Elle fait quelque chose, une pensée arrive et elle s'en occupe pour ensuite faire autre chose. Elle n'est pas très constante. Cela fait donc quelques années qu'elle pense à ce qu'elle fait annoncer à Kretschmar. Elle ne compte plus être zutique et va retourner chez les noénautes. Ces dernier•ères ne sont pas parfait•es, aucune faction ne l'est, mais au moins leurs aspirations n'ont pas trop changé au fil des années. Iels veulent l'amélioration de Cittàgazze et non pas sa destruction. Certes, la violence est présente, mais d'une autre façon. Pour les zutiques, peu importe ce qu'elle peut faire, tout semble pointer dans la direction d'une augmentation de la violence. Elle n'arrive plus à se contenter du côté art... qui pointe aussi vers cela assez souvent. Elle ne compte pas l'annoncer en le criant sur tous les toits, juste à quelques personnes plus importantes. Dont Grimm. Elle ne pense pas que cela fasse une grosse différence avec le peu de participation qu'elle a envers la faction. Une amitié ne doit tout de même pas avoir ce genre de secrets, même infime. Elle lui a donné rendez-vous à l'Oliveraie, ayant chargé un•e messager•ère de lui faire parvenir un message et la réponse a été ensuite positive. Elle aime bien ce lieu, les plantes diverses qui s'y trouve, le bord de la falaise, l'océan à portée de vue. Elle se promène lentement, regardant, touchant et sentant ce qui s'y trouve. En se retournant pour marcher dans une autre direction, elle lae voit apparaître et se dirige vers ce•tte dernier•ère. « Bonjour Kretschmar, tu vas bien ? » lui demande-t-elle, signant en même temps, bien qu'il y ait de l'hésitation. Son apprentissage se fait de façon aléatoire comme elle le fait avec tout ce qu'elle apprend en général. Une fois près d'ellui, elle lae prend dans ses bras en souriant. Cela fait un moment qu'iels ne sont pas rencontré•es afin de se parler. Croiser parfois, mais iels n'ont jamais pris le temps de pouvoir faire plus. Kasparas fait un signe de tête à Miro, toujours aussi peu bavard. « Tu as testé des nouvelles manières de voler ? » Une passion pour ellui et elle est toujours curieuse de connaître ses avancées. Voler est naturel pour elle, elle n'a besoin de rien d'autres qu'elle-même pour y arriver. Elle est toujours impressionnée d'apprendre les nouvelles méthodes pour visiter les airs. Elle en a testé quelques unes, mais aucune n'arrive à la cheville de ce qu'elle peut ressentir dans le ciel avec rien d'autre qu'elle.

I decide to postpone all the bad ~ I try not to sing when I’m sad ~ And in the end it is a brighter day apart

Dans ton petit atelier, tu bricoles, les doigts dans le cambouis, des outils plein les mains, couché sous la carlingue de l’avion que tu es en train d’assembler, le fameux B-612. Tu tires la langue dans l’expression de l’effort et de la concentration, de petits cliquetis de fer brisent le silence du garage. Tu étais en train de visser un écrou de toutes tes forces lorsque la porte de l’atelier s’entrouvre et qu’un enfant s’approche de toi. « Si c’est pour une réparation, pose l'objet sur l’établi, on s’en occupe dans la journée. » explique Miró pour ne pas déranger ta concentration. Mais le nouveau venu vous explique qu’il n’est pas venu pour faire réparer un objet, mais parce qu’il vient transmettre un message de Gabija Zemaitis. Il te tend le morceau de papier où sont indiqués un lieu et une heure, avant de s’éclipser sans demander son reste. Tu sors de sous la carlingue, les yeux pétillants de joie, avant de signer : ⠨⠛⠁⠃⠊⠚⠁ ⠖ ⠨⠚⠄⠁⠊ ⠓⠡⠞⠑ ⠙⠄⠁⠇⠇⠑⠗ ⠇⠁ ⠗⠑⠞⠗⠕⠥⠧⠑⠗⠲ Miró te sourit. « Oui, moi aussi, j’espère que nous irons voler à nouveau. » Tu te dépêche de retirer ton tablier et d’enfiler des vêtements plus confortables que ceux de mécanicien que tu portes d’ordinaire, avant de t’élancer dans les rues à la rencontre de la sorcière.

Elle t’a donné rendez-vous dans l’Oliveraie. Tu as l’habitude de venir ici, mais principalement de nuit, pour t’envoler depuis les hauteurs avec tes paravoiles et parcourir la ville depuis le ciel. Il n’est pas rare que tu te crashes contre les tours de la Ville Haute, mais de plus en plus, tu arrives à maîtriser tes atterrissages et tu es désormais capable de poser pied sur les toits, en douceur – ou presque. Tu aperçois rapidement Gabija, que tu rejoins en grandes enjambées. Tu la salues d’un grand signe de la main. La sorcière te demande comment tu vas, et tu signes : ⠨⠕⠥⠊⠂ ⠚⠑ ⠧⠁⠊⠎ ⠞⠗⠮⠎ ⠃⠊⠑⠝⠂ ⠍⠕⠝ ⠿⠏⠁⠥⠇⠑ ⠎⠄⠑⠎⠞ ⠑⠝⠋⠊⠝ ⠗⠑⠍⠊⠎⠑⠂ ⠚⠑ ⠏⠑⠥⠭ ⠙⠑ ⠝⠕⠥⠧⠑⠁⠥ ⠧⠕⠇⠑⠗ ⠝⠕⠗⠍⠁⠇⠑⠍⠑⠝⠞ ⠖ Ton épaule était blessée depuis que tu avais chuté dans la mer, il y a de cela un an, après t’être envolé depuis les falaises. Le courant t’avait fait percuter un récif. Il t’aura fallu de longs mois pour que ton épaule soit enfin totalement guérie. Tu n’éprouves désormais plus aucune difficulté pour lever le bras, ni aucune douleur. Tu es tellement soulagé d’avoir retrouvé toute ta mobilité – la blessure était très handicapante pour voler, mais tu préférais avoir mal qu’arrêter de tutoyer le ciel, raison pour laquelle ton épaule a mis longtemps à se remettre totalement de la chute.

Puis Gabija s’enquiert de tes avancées aéronautiques. ⠨⠕⠥⠊⠂ ⠚⠄⠁⠊ ⠞⠑⠗⠍⠊⠝⠿ ⠍⠁ ⠝⠕⠥⠧⠑⠇⠇⠑ ⠏⠁⠗⠁⠧⠕⠊⠇⠑⠂ ⠑⠇⠇⠑ ⠑⠎⠞ ⠏⠇⠥⠎ ⠇⠿⠛⠮⠗⠑ ⠑⠞ ⠏⠇⠥⠎ ⠎⠕⠇⠊⠙⠑⠂ ⠚⠑ ⠎⠥⠊⠎ ⠎⠱⠗ ⠟⠥⠑ ⠚⠑ ⠏⠕⠥⠗⠗⠁⠊⠎ ⠍⠄⠑⠝⠧⠕⠇⠑⠗ ⠙⠑⠏⠥⠊⠎ ⠇⠑⠎ ⠋⠁⠇⠁⠊⠎⠑⠎ ⠁⠧⠑⠉ ⠖ Tu ouvres grands les bras pour mimer la taille de la voile, quand bien même toute leur envergure ne permet pas de témoigner de sa largeur véritable. Tu te projettes déjà dans le ciel, t’élançant depuis les falaises pour tutoyer le vide et le ciel. Malgré l’évident danger, tu n’as pas peur de le braver et de tenter l’impossibilité, quitte à chuter dans la mer, quitte à te faire du mal, quitte même à en mourir. Ta blessure à l’épaule ne t’a jamais résigné à voler, malgré sa gravité et le fait que sans l’aide des Lucioles, tu n’aurais sans doute jamais vraiment guéri et n’aurais jamais plus planer de nouveau avec tes paravoiles. ⠨⠑⠞ ⠇⠁ ⠉⠕⠝⠎⠞⠗⠥⠉⠞⠊⠕⠝ ⠙⠑ ⠍⠕⠝ ⠁⠧⠊⠕⠝ ⠁⠧⠁⠝⠉⠑ ⠖ Tes gestes sont très enjoués, tu signes avec enthousiasme. Tu es tellement heureux d’arriver de plus en plus à déchiffrer les notes de ton père et de voir B-612 s’assembler peu à peu et commencer à ressembler vraiment à un avion. Dans ton petite garage dans le Porto Vecchio, tu ne pourras pas monter ses ailes, mais tu as déjà bien avancé le poste de pilotage et le fuselage. Le moteur est encore en cours de construction, mais l’assemblage avance de plus en plus vite, te comblant de motivation et de joie. ⠨⠑⠞ ⠞⠕⠊⠂ ⠉⠕⠍⠍⠑⠝⠞ ⠞⠥ ⠧⠁⠎ ⠢ ⠨⠞⠥ ⠧⠕⠥⠇⠁⠊⠎ ⠍⠑ ⠏⠁⠗⠇⠑⠗ ⠙⠑ ⠟⠥⠑⠇⠟⠥⠑ ⠉⠓⠕⠎⠑ ⠢ tu demandes finalement, et Miró traduit.

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Je rêve d'une langue
dont les mots
comme des poings
fracasseraient les mâchoires. (e. m. cioran)

Gabija esquisse un sourire à Krestchmar, contente de lae voir et que son épaule se porte mieux. Encore plus contente de savoir qu'iel n'a pas décidé d'arrêter ses tentatives de voler malgré cet accident. Cela aurait pu arriver. Elle n'est pas étrangère aux incidents de vol, les premières années d'apprentissage sont toujours plus compliquées. Entre apprendre à maitriser la vitesse, les directions, la force et l'orientation, elle a fait quelques rencontres inattendues de toutes sortes et s'est retrouvée blessée. C'est naturel, mais il faut travailler sur ceci tout de même, malgré tous les exemples qu'elle a pu avoir partout autour d'elle lors de sa jeunesse sorcière. Lae jeune humain•e (enfin, à moins qu'iel ne le soit plus ? Elle a toujours autant de difficulté à juger l'âge des humain•es) parle de sa nouvelle paravoile qui semble être mieux que les autres. « Tu me montreras si tu veux. » Elle ne veut jamais s'imposer... surtout avec ce qu'elle compte lui annoncer. Elle ne sait pas trop comment iel va prendre ce qu'elle compte lui dire. « J'ai bien hâte d'essayer cet avion. » Elle a entendu parler de ce que c'était, c'est une curieuse idée comme les dirigeables, mais elle n'a rien contre embarquer dedans et faire un tour. Elle n'est jamais fermée aux nouvelles expériences. Enfin, toujours selon sa réaction. « N'hésites pas si tu as besoin d'aide. » Elle ne sait pas en quoi elle pourrait être utile, c'est un domaine qui demande trop de tête pour elle, mais aider ne lui dérange jamais. « Surtout si tu as besoin de force. » ajoute-t-elle, tout de même. Ça, elle ne doute pas d'être capable de l'aider à ce sujet. Elle se la joue rarement gros bras, mais ils sont toujours présents tout de même, sans même qu'elle ait besoin de les entretenir. Son enthousiasme fait plaisir à voir. Elle espère ne pas trop le gâcher avec ce qu'elle compte lui annoncer.

Iel lui pose ensuite quelques questions et elle ne compte pas faire durer plus le moment. Son regard se fait un peu plus sérieux, ce qui n'arrive pas très souvent. Elle prend la majorité des sujets à la légère. « Je vais bien. » Elle n'a aucun doute sur son état ou encore sur sa décision. Elle l'a bien assez mûrie pour cela. « J'ai décidé de quitter les zutiques et de retourner chez les noénautes. » lui annonce-t-elle, signant de nouveau, continuant de parler de façon la plus claire possible. « Je ne pense pas que cela va changer grand-chose, je n'ai jamais été très impliquée, mais je tenais à te l'annoncer en personne. » Krestchmar est l'un•e des rares zutiques dont elle est proche et lui dire directement lui semble ce qui est de mieux à faire. « J'ai essayé de lutter, mais je me vois de moins en moins dans leur vision. » L'art semble prendre de moins en moins de place et d'une autre manière. Elle a toujours aimé exploré, a toujours continué et ne s'est jamais vraiment éloignée des noénautes. Une sorte de retour aux sources.... d'il y a un peu plus de trente ans. Elle préférerait un plus vieux retour aux sources, mais cela semble être assez impossible. La douleur de ne plus revoir ses enfants, son amoureuse et sa famille en général s'est apaisée, mais elle est toujours là. Avec ce qu'elle a pu comprendre à Cittàspide, il est bien mieux qu'il n'y ait plus aucune tentative d'essayer d'aller dans un autre monde. Elle secoue la tête légèrement, ce n'est pas le moment. Elle se concentre plutôt sur lae zutique devant elle, ne sachant pas trop comment iel allait prendre cette nouvelle.

I decide to postpone all the bad ~ I try not to sing when I’m sad ~ And in the end it is a brighter day apart

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