La faction est réunie aujourd'hui à la Cupola del Duomo. Tous‧tes ont besoin de discuter, parlementer pour décider de la marche à suivre. Le porteur du poignard est revenu en la personne de Renard de Saint-Exupéry. Et si le porteur est de retour c'est donc bien qu'il va falloir reforger le poignard. Plus tu y réfléchis, plus tu te dis que c'est ça. Vous ne pourrez pas garder indéfiniment votre fragment, seul il ne servira à rien. Quetzalcoatl est réapparu lui aussi et il vous faudra certainement lutter contre lui. Tu as poussé pour que tous‧tes puissent avoir voix au chapitre. En temps de crise, un Zaal est nécessaire, pour que chacun‧e puisse s'exprimer et qu'une décision commune soit prise. T'es pas sûr que vous parviendrez à un accord, mais t'as bon espoir d'au moins y voir plus clair sur ce futur incertain.

Il y a du bruit, le brouhaha des discussions en cours et des avis exprimés par chacun‧e et il y a du monde. T'as l'impression que tous‧tes les noénautes sont là. Iels se rendent compte de l'importance de la situation. Tu poses ton regard sur les autres doyen‧nes et sur lae capitaine. Elleux aussi vont certainement s'exprimer lors de cette réunion, mais tu as envie de donner ta vision des choses. C'est un moyen de poser des questions, d'exprimer tes doutes et de voir ce que les autres pensent. Tu n'es pas sûr de ce qu'il faut faire avec votre fragment, pour toi il faudra collaborer. Mais avec qui ? Les sans-factions et Renard ou bien les pandémoniques avec qui une alliance à déjà été négociée en ce sens ?

"Notre fragment seul ne pourra rien contre Quetzalcoatl. Je pense que tous‧tes ici en ont conscience." Ta voix s'élève clairement. Les discussions se calment et tu as l'impression que beaucoup se tourne vers toi pour t'écouter. C'est ce que tu voulais. "Nous avons notre alliance avec les pandémoniques, mais nous n'aurons que deux fragments, c'est toujours insuffisant pour reforger Æsahættr. Je ne pense pas que les solmènes nous donneront les leur volontairement alors peut-être qu'il faut se tourner vers Renard et les sans-factions. Seul lui pourra véritablement utiliser le poignard pour ouvrir des failles." Tu prends le temps de regarder chaque personnes présentes. Résumer la situation te permet de dérouler ton raisonnement. "Je sais qu'ici certain‧es ont encore espoir de retrouver leur monde et je pense que c'est surtout elleux qu'il faut écouter. Pour ma part, j'ai l'intime conviction que nous n'y arriverons pas seul‧es. Reforger le poignard nécessite chacun des fragments mais aussi la forge alchimique des solmènes et un porteur. Chaque faction a son rôle dans tout ça et c'est à nous de choisir si l'on veut leur tendre la main ou non. Je suis pour une réponse diplomatique et une volonté d'alliance avec les autres factions. J'ai l'intime conviction que nous pouvons mettre nos querelles de côté au moins pendant un temps. Reforger le poignard profitera à tous‧tes et peut-être que nous pourrons retrouver nos mondes d'origine." Tu te tais et fais un pas en arrière. Tu as dit ce que tu voulais et maintenant c'est aux autres de s'exprimer. Cette décision sera commune et a pour objectif de satisfaire le plus grand nombre.

Résumé Jade est pour reforger le poignard et pense qu'il faut une alliance globale entre toutes les factions et les sans-factions pour y arriver. Il propose de la jouer diplomatique et de tendre la main aux solmènes et aux zutiques.

Bien qu'Eco soit encore jeune, il se tient dans les bras de Nicholas, suçant son pouce en suivant avec de grands yeux les discussions autour d'elleux. Le noénaute ne se voyait pas l'exclure de cette réunion qui les concerne tous‧tes, peu importe leur âge, et il sait également que son fils assiste ici à un moment déterminant dans l'avenir de leur faction - et de leur famille.

Carine s'appuie contre lui de tout son poids, ayant du elle aussi être aidée à venir jusqu'au Duomo. Malgré les souffrances de sa jambe blessée, elle non plus n'aurait loupé pour rien au monde ce zaal, et dans la foule elle renifle les odeurs de leurs allié‧e‧xs, de leur famille. Contrairement à ses habitudes, la caracal ne louvoie pas entre les humain‧e‧xs pour aller discuter - l'émeute lui a ôté pour le moment toute envie d'éloignement de Nicholas.

Chacun‧e‧x prend la parole, les un‧e‧xs pour appuyer Renard, d'autres pour le dénoncer, lui et ses allié‧e‧xs qui ont fait tant de mal à Cittàgazze en quelques jours. Des ami‧e‧xs, des familles, sont désormais brisé‧e‧xs par de nouvelles allégeances, par un ressentiment que personne n'a semblé voir venir. Nell élève la voix pour proposer de consolider leur position, pour profiter du moment afin d'affaiblir les solmènes et les zutiques, et il secoue la tête, navré et las des conflits perpétuels. Il doit sa vie, celle de Kafka, aux gens qui les ont sauvé. Sans considération de factions.

"Ceci est plus grand que nous. Les sans-factions nous alertent : nous ne pouvons plus raisonner en termes factionnels, à privilégier un nombre toujours plus restreint de noénautes affirmé‧e‧xs. Combien d'entre elleux étaient des nôtres ? Leur départ est notre faute. Affaiblir les autres factions ne serait qu'une diversion, qu'un cache-misère de nos problèmes internes. Iels nous ont montré le chemin à suivre : il faut reforger le poignard, et Shirazi a raison. Nous ne pourrons pas le faire au dépend des autres factions. Nous ne pourrons pas le faire sans Renard."

Il ne cherche pas à convaincre, bien que son regard croise celui de Nell un temps. Il pourrait parler de Quetzalcoatl, de la mort qui les guette tous‧te‧xs, bien plus précise et présente que ces failles qui relèvent encore de l'utopie pour lui. Mais Eco le fixe et il ne lui donnera pas de cauchemars aujourd'hui. Pour lui, et pour Nell, il finit, plus bas, "On doit se réconcilier et avancer ensemble. En famille."

Toi aussi tu es présente dans la foule. Tu n'aurais manqué ça pour rien au monde. C'est l'occasion de réfléchir ensemble et de prendre des décisions. L'avenir est incertain, il te parait bien sombre et peut-être que tout se joue aujourd'hui. Ton avis n'est pas totalement arrêté. Tu as bien compris l'enjeu. Quetzalcoatl est revenu, il représente une menace. Et tu te souviens encore du lambeau du ciel lors de cette expédition en dirigeable. Il est mortel et il pourrait détruire tout ce que vous êtes parvenu‧es à construire ces trente dernières années. Cittàgazze est le dernier monde, connu en tout cas, le dernier bastion de l'humanité. Il faut vous défendre, montrer les crocs et ne pas vous laisser écraser par le Dieu-serpent. Alors oui il faudra reforger le poignard, mais comment et avec qui ? Tu n'arrives pas à te dire qu'il faudra vous faire confiance les un‧es les autres, qu'une alliance globale est possible. Les guerres intestines ont trop durées. Il y a cinq visions des choses qui s'affrontent sans cesse et tu as le sentiment que le fossé est immense. Comment tendre la main à celleux  qui vous ont autrefois attaqué‧es ? Tu ressens beaucoup de défiance vis-à-vis des solmènes, des zutiques, des pandémoniques, des analogues. Les alliances que vous avez déjà su former te semble bien trop fragile et tu as peur que vous finissiez par vous entre-déchirer. Par périr avant même que Quetzalcoatl ne vous tombe dessus.

Tu écoutes chacun des arguments. Tous‧tes ont voix au chapitre. Tu aimerais être moins pessimiste, moins méfiante. Le projet d'alliance globale te parait si facile dit comme ça. Mais il y aura les jeux d'influence, les intrigues des un‧es et des autres et rien ne sera aussi simple dans la réalité. Alors tu doutes, tiraillée entre ce que tu voudrais voir et le besoin de protéger les tien‧nes. Il y a Nicholas et Echo non loin de toi. Carine est calme et tu ne peux t'empêcher de voir la faiblesse de son membre blessé. Nell est un peu plus loin dans la foule. Vous avez tous‧tes subie les conséquences de l'attaque des sans-factions et du chaos provoqué par Fureur et Renard. Qui vous dit qu'iels ne tenteront pas un deuxième coup de la sorte ? Tu ne leur fais pas confiance et tu as du mal à te dire qu'il faudrait leur confier ton fragment du poignard. C'est pourtant la seule solution qui permettrait au plus grand nombre de s'en sortir. Et c'est là toute la difficulté de ce zaal, peser les risques et voir si vous souhaitez faire confiance à quelqu'un dont vous ne connaissez presque rien. Parce qu'il faudra bien trouver des terrains d'entente.

Shirazi rappelle les faits et tu es d'accord avec les conclusions qu'il en tire. Seulement, tu le trouves bien naïf, optimiste. Il te donne l'impression de ne pas se rendre compte des risques, des dangers d'une telle alliance. Et c'est peut-être l'un de tes défauts, tu ne fais plus confiance. Tu essaies de moins douter, mais tu n'y arrives jamais vraiment. Nell prend ensuite la parole. Sa vision des choses est plus alignée avec la tienne. C'est cynique, calculé. Elle réfléchi à un moyen de protéger les noénautes avant tout. Parce que ce manque de confiance, vous le ressentez toutes les deux. Et tu sais que tous‧tes ne seront pas d'accord, à raison. Tu te feras violence, tu suivras l'avis du plus grand nombre. Tu sais déjà ce qu'il faut faire, il faut juste que tu acceptes les périls. Et enfin, la voix de Nicholas s'élève. Et ce qu'il dit ressemble à une utopie et tu le comprends. Mais tu ne peux pas croire comme lui. Il faut rester unis, mais qui vous dit qu'il n'y aura pas des trahisons.

« Il nous faut nous allier, c'est vrai. Mais comment s'assurer que nous ne serions pas trahis par les autres factions, par Renard et ses sbires ? On a tous‧tes joué à ce jeu, on sait comment iels sont. Il y a encore deux mois, on assassinait un responsable zutique pour saper leur influence. On monte des complots dans tous les sens pour continuer à se livrer cette guerre intestine. Même l'Effondrement n'a pas réussi à rassembler les humain‧es de tout horizon. J'ai dû mal à croire que nous parviendrons à nous allier, mettre nos différends de côtés pour lutter ensemble pour notre survie. Je voudrais être optimiste, mais j'ai peur qu'iels finissent par nous planter un couteau dans le dos. Alors s'allier oui, mais comment se protéger des coups bas ? Comment oublier des années de luttes et de conflits ? Comment faire table rase du passé ? Je sais que je n'apporte aucune solution, mais il faut que l'on reste prudent‧es. »

Et tu sais que tu n'apportes pas de solution. C'est bien les grands discours, les idées merveilleuses où tout ira bien, il faut tout de même se rappeler du concret. Vous avez tout intérêt à vous allier, mais ça se transformera certainement en jeu de pouvoir. C'est tout ce que vous avez jamais su faire. On ne changera pas votre nature. On ne balayera pas des années de luttes acharnées pour obtenir la moindre goutte de pouvoir. Vous vous êtes déchiré‧es des milliers de fois. C'est dans l'histoire de tous les mondes, ceux qui sont tombés dans l'oubli et les autres. Il y a toujours des idéaux différents, des intérêts contraires et tu sais que personne ne se privera pour tirer son épingle du jeu. Vous les premier‧ères. Quetzalcoatl finira peut-être par tous‧tes vous détruire, mais vous n'avez pas eu besoin de son aide jusqu'à maintenant. Et peut-être que ce qu'il vous faut c'est de reprendre à zéro, faire table rase du passé, tout oublier, tout recommencer. Tu te doutes que ce n'est pas facile à faire, mais c'est peut-être votre seul espoir. Il faut espérer que la menace de Quetzalcoatl est suffisamment rebattu les cartes pour que vous puissiez vous tendre la main. Seul‧es vous n'arriverez à rien et tu en as conscience plus que jamais.

Résumé C'est très long, mais globalement Kassandra comprend la nécessité de faire une alliance globale, mais elle rappelle qu'une trahison est toujours possible et qu'elle ne fait pas vraiment confiance aux autres factions.