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sons of wind ((zuko))
Nevo Obision
Nevo Obision
Pseudo : lufen
Pronoms : elle.
Faceclaim : andrew garfield.
Dialogue : uc.
Crédits : avatar (bynukaven) + signa (astra) + gifs uc
sons of wind ((zuko)) 56cf6abc7ff488f2bca148daa019144f
Messagi : 39
Fragments : 38
Multicomptes : être singulier.
Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.

Je n'ai aucun TW.
Pronomi : il.
Specchio : sons of wind ((zuko)) F3c8cd06d436347fb47d37ef7b54ca29
Specie : sorcier.
Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées.
Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes.
Daemon : ((petra)) rouge-gorge.
Fazione : recors pour les noénautes.
Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie.
Mondo : terrien
Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé))
Personnage : Éphémère
Sorcier

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(#) sons of wind ((zuko)) Mar 16 Juil 2024 - 11:49

tw blessure, sang
@Zuko Scordato

Dévolu aux fleurs les plus vigoureuses, dont tu pourras tirer les meilleures essences. Elles rejoignent le panier à ta hanche, empli d'herbes et d'aromates. Tu n'avais guère eu le temps de sortir de la cité pour ceuillir toi-même tes essences, cela te chagrinait. Néanmoins, tu aspirais à une sortie, très bientôt. Voir, parfois, les autres noénautes explorer les alentours de Cittàgazze te rendait mélancolique. Tu n'étais jamais mieux que sous le cosmos des étoiles, bras nus aux manches retroussées, cheveux effarouchés par le vent frais. Le froid t'était inconnu, le picotement délicat des étoiles ou du soleil parsemait ta carne de frissons délicats comme des baisers d'amant. Comment ne pas rechercher cette sensation, enfermé entre les foules de la ville basse et les arômes de l'humanité ? Tout à tes pensées, une minuscule boule de plumes vint se poser sur ton épaule. « Quelque chose d'intéressant ? » que tu demandes, sourire aux lippes. « Peut-être. As-tu terminé tes emplettes ? Alors suis-moi ! » Vive voix, féminine et aïgue, douceur d'hydromel à tes oreilles alors que Petra s'envolait doucement. Le lien ténu entre vous se fit plus puissant, grâce à votre proximité. Assez intrigué par la curiosité que plaidait le rouge-gorge, tu remontas les escaliers de la ville basse. Les odeurs des quais, proches du marché, parvenaient à tes narines. Saveurs salées, humide, marines, force océane qui te donnait des réminiscences d'abysses profonds où tu nageais, bambin.

Combien d'années avais-tu vécu, au sein de ton clan, Prince de rien, Roi de ta seule carcasse ? Dans une mélancolie, vague à l'âme maussade, les images réminiscentes de silhouettes autour d'un feu de camp, le contact des tissus légers portés sur des corps féminins, la douceur d'une main maternelle qui repousse tes cheveux empoissés de sueur. Des éons, des siècles - tu sentais le poids du temps sur tes épaules tel un vieillard, obligé d'arborer une jeunesse illusoire au peuple externe. Certains, ici, partageaient tes peines, tes regrets, tes pertes et tes déconvenues. Sorcie.re.s comme toi, enfants de la magie, de la nature, membres de clans aujourd'hui rassemblés, disséminés, dans les factions, vous nétiez plus, tous, que des individus égaillés comme des pistils floraux aux champs du monde.

« Cesse de rêver, Névo » te morigéna Petra, en se posant une seconde sur ton crâne. Elle ne pesait rien, oiselle à la gorge rousse comme le feu, et elle s'envola aussitôt pour te guider encore. Tes yeux, où le soleil de l'après-midi endormi faisait refléter quelques reflets noisette, se posèrent enfin sur l'objet de l'inquiétude de ta daemon. Un rapace, au regard cerné de couleurs vives, se tenait sur le sol entre deux caisses de marchandises. Caché aux regards curieux, peut-être que les passants ne tenaient pas à s'appesantir sur un simple animal au pelage froissé de sang. Si tu ne devais pas interférer dans les affaires humaines - serment bien piétiné depuis ton arrivée dans cette ville, hélas - les bêtes et les fauves étaient partie intégrante d'une nature plus grande que la simple humanité. Avec délicatesse, pour ne pas effrayer l'oiseau sauvage, tu approches à pas légers, tes mains basses, tendues devant toi, ouvertes paumes vers le haut. « Il a l'air un peu paniqué. Mais surtout il est blessé » « Je vois ça. Va à l'échoppe et attends moi là-bas s'il te plaît. » Petra hésita un instant à s'outrager, puis elle pépia un assentiment et s'éloigna, discrète compagne de ton âme. Tu t'agenouilles, près des caissons, et observes lentement l'animal. Peu importait ce que tu dirais, le timbre et le ton étaient plus essentiels. « Bonjour, toi. Tu es blessé à l'aile. Tu ne peux plus t'envoler, n'est-ce pas ? Là, calme-toi. Nous ne sommes pas loin de mon échoppe, je vais t'y mener et te soigner. Cela ne prendra guère de temps, promis » et ta voix était fluide, rivière onctueuse, douce et rassurante.

Combien de créatures, faune éclectique, avais-tu traités, depuis ces décennies ? Tu ne connaissais pas le nom de cette créature, mais comme il s'agissait d'un oiseau, tu sentais une légère attirance. Être de l'air, plumes ébourrifées et enfante du vent, cette bête était capable de voler, comme toi, comme Petra. Appréciait-elle lorsque les bourrasques venaient tirer ses ramiges, la poussaient plus haut dans les cieux, quand elle traversait les nuages ou que le soleil venait engourdir son corps ? Enfin, ta main pût se poser sur son corps chaud. Avec des gestes empreints de tact et de douceur, tu tins son bec loin de tes doigts pour observer la blessure. Tu fronces les sourcils : ce n'est pas lésion originaire d'une autre créature, comme tu aurais pu le croire. Ce rapace n'avait pas été attaqué par l'un des siens, ou par un quelconque fauve.  « Où est-ce que tu as reçu ça ? » tu murmures, sans attendre de réponse, cependant. « Là, calme, calme » tu répètes, et comme tu avais vu des soigneuses de ton clan faire, tu tiens l'oiseau pour ne pas le faire souffrir, contre ton torse, de manière à le garder immobile. Caisse de résonance de ta voix, ton torse réverbérait ton doux fredon - si les hommes n'avaient pas l'honneur de t'entendre chantonner, un simple rapace le pouvait bien. Les chants et les mélodies pouvaient calmer les pires fauves.

Rapidement, tes pieds te mènent jusqu'à ton échoppe, proche du marché. Petra avait déjà, de son bec, repoussé l'écriteau ouvert en le faisant tourner sur lui-même, affichant fermé à la possible clientèle. Tu pousses la porte et la refermes d'un geste assuré du pied. Petra t'accueilles d'un petit piaillement : « Il te reste du souci des jardins, de l'hamamélis, et du miel. » Tu songeais à d'autres possibilités pour ton emplâtre ; il devait également être stocké, quelque part, des potions pour le soin. « Je vais le déposer sur le lit » et tu montes sur la mezzanine de l'échoppe, où se trouvent tes menus meubles de ton logis. La cuisine de l'échoppe de potions te suffisait pour préparer ta nourriture. Tu n'avais pas besoin de plus. Le rapace se retrouva bientôt sur tes couvertures éparpillées - tu n'avais jamais été du genre à faire ton lit. Est-ce qu'il s'était calmé ? Ses yeux semblaient rouler dans leurs orbites. De douleur, de panique ? Tu retins l'envie de caresser son crâne emplumé pour alléger sa peine. « Je le surveille » et Petra vint se poser sur le montant du cadre de lit pendant que tu allais chercher baumes et médicaments.

Enfin, avec ces mêmes gestes doux, tu revins pour désinfecter la plaie, agenouillé près du lit pour être à hauteur de l'oiseau. « Je ne reconnais pas cette sorte de rapace. Néanmoins, tu remarqueras le profil vif et les couleurs chatoyantes du pourtour de son regard. J'en déduis qu'il est peut-être originaire de pays chauds, où les tons chauds sont parfois utiles pour les parades amoureuses ou les intimidations de prédateurs » fis-tu d'un ton docte, pendant que Petra reniflait d'un air agacé devant ton timbre de monsieur je-sais-tout. Lorsque l'emplâtre à base d'herbes hâchées fût posé sur la plaie, tu t'asseois en tailleur pour mieux observer l'animal. « D'où tu viens, petit ? Tu n'es pas un daemon, mais que fais un rapace dans une telle ville ? » tu t'interroges, repoussant tes cheveux en arrière avant de te relever pour aller chercher un breuvage à lui faire avaler, contre la douleur et pour calmer ses nerfs.




magic in our blood.
Le Petit Prince ☽ On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux.
Zuko Scordato
Zuko Scordato
Pseudo : Seung
Pronoms : elle
Faceclaim : gong yoo
Dialogue : /
Crédits : alcara
sons of wind ((zuko)) 4f6a7085ca966743d5573b00f6df2d0afefb6633
Messagi : 179
Fragments : 192
Multicomptes : Kassandra, Itha, Ori, Djinn, Jade, Azur, Pelléas & Nikandros
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il
Specchio : sons of wind ((zuko)) 86c61cbb73385f196bec048a8b9290310371e3d8
Palabres : #a71e34 | Zuko
Specie : inkumboli
Età : 40 yo
Lavoro : faune ; mémorialiste
Fazione : analogue
Capacità : messager sagittaire
Mondo : cittàspide
Cuore : flamboyant
Personnage : Classique
Staff

Pseudo : Seung
Pronoms : elle
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(#) Re: sons of wind ((zuko)) Mar 23 Juil 2024 - 11:11

tw crise de panique, dissociation, dépersonnalisation, blessure, sang

T’avais promis à Tsoar que tu prendrais plus d’ayahuasca. Mais la douleur est trop vive, l’angoisse est trop forte. Et tu ne tiens plus. Tu aurais pu te concocter la boisson seul, tu sais le faire, mais tout semblait te prendre aux tripes. T’as les mains – les serres ? – qui tremblent. Tu ne sais plus où tu es, t’es même pas sûr de te rappeler vraiment de la réalité. Il y a les rires de Numénor qui se jouent dans ton esprit. Ils se superposent à tes cris alors que Tsoar ne se réveillait pas, à tes pleurs quand Numénor est mort au cirque de la solitude. C’est une cacophonie et tu ne t’entends plus penser. Faut que ça s’arrête, tu ne sais plus quoi faire. T’as l’impression de devenir fou. Il y a une ombre qui te suit, faut que tu coures, faut que tu voles, faut que tu partes. Paranoïa et dissociation se mêlent, t’es comme perdu en toi-même. Il n’y a qu’un filet de conscience qui te maintient à flot. Alors tu t’envoles d’abord puis tu retombes lourdement sur le sol, incapable de contrôler tout à fait ta trajectoire de vol. Tu ne te rends pas compte que tu es le messager sagittaire, tu ne sais plus quelle forme tu as. Elles se mêlent, se mélangent et ça te perturbe. Pourquoi il y a des plumes là où il devrait y avoir de la peau ? T’étais sûr de ne pas avoir revêtu cette autre peau dans laquelle tu te sens mieux. D’habitude tout s’éclaire quand tu es le messager sagittaire, mais là tu ne comprends plus rien. T’es désorienté, tu parviens à courir, tu reprends forme humaine et il y a toujours les rires, les pleurs, les cris dans ta tête. Putain faut que ça s’arrête.

Tu finis par arriver au marché des ambrumes, c’est presque miraculeux. Tes pas te guident sans que tu ne parviennes réellement à avoir conscience de ce qui t’entoure. Les badaud‧es sont flou‧es, tu les bouscules parce que tu ne les vois pas. Iels se mélangent avec ce que tu vois dans ton œil intérieur. Tu n’es plus Zuko, t’es comme en dehors de toi-même. La culpabilité est trop forte, t’as fait une crise d’angoisse et ça a duré trop longtemps. C’était en pleine nuit, mais maintenant il fait jour et tu ne sais plus où tu es. Tu ne comprends plus rien, tu vois tout comme par une fenêtre. Mais les carreaux sont sales. Tu bouscules la personne de trop, peut-être un‧e milicien‧ne ? Tu ne sais pas. Iel s’énerve te prends à parti, mais tu n’arrives pas à lui répondre. Tu grognes quelque chose, tu ne sais pas trop quoi. Le coup d’épée part, tu te retrouves avec une estafilade à l’épaule. D’un coup il y a de la peur partout et il faut que tu partes. Alors tu fais demi-tour, tu cours, tu finis par trébucher et tomber. Ta main est serrée contre ta blessure. La douleur te semble insupportable, tu ne sais pas quoi faire. Le messager sagittaire prend le dessus et ton instinct te dis de te cacher, de te rouler en boule et de disparaitre. Alors tu trouves deux caisses, un peu d’ombre et tu te recroquevilles là. Ton bec est contre ton aile blessée, il finit petit à petit tâché de sang. T’aurais voulu t’envoler, partir loin d’ici, mais tu n’arrives plus à bouger. T’es tétanisé, et toutes les sensations te reviennent d’un coup. La dépersonnalisation vole en éclat et tu retrouves ton corps. Tu sens que tu commences à respirer trop vite, que ton cœur s’emballe. Et tu ne veux pas faire une nouvelle crise d’angoisse. Tu ne veux pas paniquer encore et avoir l’impression que tu pourrais mourir. Et tu te recroqueville encore plus sur toi-même. Tu voudrais disparaître.

Il y a des mains sur tes plumes. Il y a de la chaleur contre ton corps. Il y a une voix douce qui se veut rassurante. Ça te sort de la panique, ça te calme. Tu ne sais toujours plus où tu es. Tu es transporté ailleurs. Pas loin, ça ne dure pas longtemps. Et tu n’arrives toujours pas à décider de ce que tu devrais faire. Ton aile te fait mal et tu agis comme un oiseau blessé, effrayé. Tétanisé, tu n’oses pas bouger. Tu restes calme alors que l’autre te pose sur le lit. Tu comprends à demi-mot qu’il veut essayer de te soigner. Tu ne bouges toujours pas. L’aile toujours serrée contre ton corps, tu restes calme. L’autre revient, désinfecte ta plaie. Et tu l’entends qui parle, mais tu ne comprends pas tout. Tes instincts sont bien plus forts qu’à l’habitude, tu sais que tu ne seras pas capable de prendre de décisions rationnelles. Il applique un cataplasme sur ton aile, tu ne bouges toujours pas. Tout est trop lent dans ta tête, mais l’idée fini par germer. Il faut que tu reprennes forme humaine. Seul ainsi tu pourras lui faire face. Ce serait dévoiler ta nature a un humain, mais peut-être qu’il faut prendre le risque. Les inkumboli ne sont plus inconnu‧es à Cittàgazze. Petit à petit, vous avez pu obtenir des droits, et les solmènes n’en sauront rien. Il vaut mieux que tu sois l’homme plutôt que le messager sagittaire en cet instant. Tes idées s’éclairent quelque peu, mais t’es épuisé. Épuisé par les crises de panique, par la dissociation, par la vie. Il faut pourtant que tu luttes encore contre cette fatigue, que tu t’assures d’être en sécurité avant de pouvoir dormir. Faut que tu rentres au village, que tu retrouves les Flamboyants.

Il y a l’autre oiseau, la daemon de l’humain qui t’as ramené ici, peut-être. Elle semble te surveiller. Tu tentes de bouger ton aile blessée mais ça te fait mal. Tu sauras mieux gérer dans ton autre forme. Alors tu changes, tes os s’allongent, tes muscles changent de place et le messager sagittaire s’efface, ne reste que quelques plumes dans ton cou, mais sinon il y a un homme dans le lit. L’aile est devenue un bras. Tu regardes autour de toi et les choses sont moins floues, tu es moins désorienté. La pièce n’est pas bien grande et tu entends l’autre, tu poses tes yeux sur lui. « Euh… merci de m’avoir aidé, mais… » Et tu ne sais pas quoi lui dire de plus. Il risque d’être surpris et peut-être que tu aurais dû rester le messager sagittaire. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Faut juste que tu agisses, que tu sortes de cet état de panique, de peur qui te pèse tant. La nuit a été horrible, la journée l’est aussi, mais peut-être que ça ira mieux là que tu n’es plus seul. Les cris et les pleurs se sont tus dans ta tête. Tu trouves ton haut déchiré là où il y a la plaie à ton épaule. Tu te redresses, t’assoies sur le bord du lit et tu regardes le sorcier et sa daemon. « Je m’appelle Zuko. » Et tu ne penses même pas à lui donner un alias. T’es un danger pour toi-même, mais tu n’arrives plus à en avoir quelque chose à faire. Tant que les cris, les pleurs, les rires cessent, tu te fous de tout le reste.
Nevo Obision
Nevo Obision
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(#) Re: sons of wind ((zuko)) Mar 23 Juil 2024 - 12:08

tw blessure, sang
@Zuko Scordato

Le panier contenant les emplettes du marché avait été déposé près de l'entrée. Tu n'avais plus guère la tête aux potions commandées ou aux divers clients qui avaient fait sonailler la cloche cristalline. Tout ton esprit était concentré sur l'étrange individu à plumes que vous veniez de reccueillir. La panique semblait l'avoir quittée, mais tu comprenais parfaitement combien un animal sauvage pouvait passer d'un état de conscience sereine à une frénésie angoissée. Tes doigts avaient souvent caressé, touché des corps fauves et anguleux, délicatement remis en place os et pansés blessures et plaies. Tu avais toujours aimé consacrer du temps aux oiseaux. Si les daemons des sorciers étaient tous des créatures de l'air, ce n'était pas une coïncidence. Vous aviez tous cette connexion au zéphyr, cette liaison du firmament qui vous embrassait la peau de ses baisers étoilés. Ta curiosité face à la race de la bête fait place à une curiosité pour sa blessure. Cela semble fait de main d'homme, à ce qu'il paraît à tes yeux de multiples fois spectacteurs de telles contusions. Petra babille doucement, alors que tu remontes enfin sur la mezzanine, tes mains pleines d'une fiole de verre laissant entrevoir un breuvage clair. Te faudra t-il t'équiper d'une seringue pour le faire boire au rapace ?

Puis tu remarques enfin le mouvement de l'animal. Un spasme de douleur ? L'aile toute empoissée d'emplâtre, il semble chercher à bouger, enfin. Tu y vois un bon signe : s'il était resté prostré, cela aurait sans doute été dû au choc. Tu essayes de capter son regard, d'accrocher ses prunelles, mais trop tard. Tu te figes devant la transformation ; tu n'en as jamais vu, même si cela étiquette le rapace non comme une bête sauvage mais comme un inkumboli. L'âme pétrifiée, devant la mutation du corps étranger. Tu sais que bien des êtres présents dans la ville crieraient à la milice, devant un tel spectacle. Même si les choses semblent changer, orientées vers une tolérance plus épanouie. Le corps enfin retourné à sa carne humaine, tu observes, silencieux et le coeur battant, l'inconnu sur ton lit. L'emplâtre empoisse son bras, non plus une aile. Mais de-ci de-là, des ramiges froncent la peau, preuves de sa nature de changeur. Tu le laisses reprendre ses esprits. De ce que tu en sais, passer d'une forme à une autre peut être très contraignant. Quand il lève les yeux vers toi, tu souris d'un air encourageant. Tu n'as pas bougé, à quelques pas de lui. Tu clignes du regard, prunnelles accrochées, avant de hausser les sourcils. « Mais ? Allons, il n'y a pas de mais dans vos propos à avoir. Qu'importe ce qui est en face de moi, il est de mon devoir de l'aider. Et au moins, sous cette forme, je n'aurai pas à vous enfoncer la potion dans le gosier » que tu tentes en plaisantant, un début de sourire aux lippes. Ta tentative d'aplanir l'ambiance est comme celle d'un enfant, malhabile mais sincère. Enfin tu t'approches de lui, lentement, pour ne pas paraître menaçant. Tu peux lire sur son visage expressif combien ses pensées sont troublées. Qu'il soit un inkumboli, sans daemon, devrait sûrement te déranger, mais ce n'est pas le cas. Tu as rejoins les noénautes avec des valeurs chevillées au corps - l'égalité pour tous, la volonté d'une justice, d'une entraide entre tous. Valeurs chevaleresques, sûrement, souvent moquées, mais quitte à prendre parti dans le monde humain, tu préfères y apporter du positif et non la guerre, les complots et les incendies qui couvent dans les myocardes.

Redressé, assis sur le bord du lit, tu réalises finalement qu'il doit être grand, tu devines un corps bien bâti, et tes facultés de médecine te disent qu'il se remettra bien vite de sa plaie. Il se présente et alors que tu te plantes près de lui, tu tends une main vide l'invitant à la serrer, l'autre tenant la fiole. « Enchanté de te rencontrer, Zuko. Je m'appelle Névo. Tu es dans mon échoppe, je suis potionniste. D'où, eh bien, l'odeur tenace de plantes et le chaudron et ceci » et tu tends enfin l'autre main, en écho de la première. « Je ne sais si l'emplâtre a engourdi la douleur, mais ce philtre va totalement engourdir le tourment de la plaie, fortifier le sang et elle apaise les esprits fiévreux. Promis, je ne l'ai pas empoisonné » et, preuve de bonne volonté, tu décachettes le sceau de cire et en bois une gorgée avant d'essuyer le goulot et de lui tendre, encore. T'as l'air d'une espèce de gosse en observation, le regard pétillant de curiosité devant l'être singulier devant toi. Petra, qui jusque là, s'était tenue tranquille, vient sautiller près de Zuko - elle adorerait titiller les plumes qu'elle voit, tu le devines et tu lui fais les gros yeux. Elle s'ébourriffe puis, se posant sur ton épaule, elle claironne : « Je suis Petra, Petra la grande ! Et tu as devant toi le Prince Obision du clan sorcier Ob- » Cette fois, tu attrapes la rouge-gorge et tu ne laisses sortir que sa tête de ton poing, avant de grimacer quand elle picore ton poing. Ton rang n'a plus lieu d'être, il n'avait de toute façon été qu'une pantalonnade, car les seuls êtres à régner étaient féminins, reines et soeurs, toujours, quand les frères n'avaient que titres ronflants à dégainer. C'est presque blessant qu'elle en fasse étalage ainsi, comme si Zuko pouvait comprendre ce que cela représentait. « Pardonne-moi, elle a tendance à trop bavasser quand elle est excitée. Oublie ce qu'elle vient de proférer s'il te plaît. J'ai quelques questions à te poser si tu veux bien. Mais, première des choses : as-tu faim, froid ? Soif ? Nous ne serons pas dérangés ici, ne crains rien. » Petra relâchée, elle va se poster près d'une fenêtre, vexée.

Douceur qui exsude de toi, ce besoin de prendre soin des autres. « Je ne veux pas pousser l'interrogatoire avant que tu ne sois complétement remis. Et si tu tiens à garder tes secrets, eh bien, je n'insisterai pas. Mais - je n'avais jamais vu un inkumboli d'aussi près, et surtout une transformation. » Comment exprimer alors l'attirance que tu avais eu pour le rapace, à sa vue ? Non pas que l'enveloppe humaine ne soit pas charmante elle aussi. Tu enterres tout cela dans une contrée lointaine de ton esprit et tu t'asseois de nouveau en tailleur devant Zuko.  « Que t'es t-il arrivé, pour que tu sois blessé ? » Voix tiède, suave et douce. Tu sais que les questions peuvent parfois trancher plus profond qu'un coutelas. A dire vrai, vous êtes sûrement tous les deux dans une espèce d'impasse ou de voie à sens unique : il a sûrement deviné ta nature de sorcier, et tu as vu sa nature d'inkumboli. Tu as néanmoins l'avantage d'être en mesure de le soigner - avantage dont tu te serviras uniquement pour cela. Il ne te vient pas à l'esprit toutes les basses choses et les ruses qui pourraient pousser d'autres humains. « Tu as l'air épuisé. Depuis combien de temps navigues-tu dans le corps de ton rapace ? Pardonne-moi, je comprendrai si tu ne souhaites pas me répondre. » Timidité derrière l'intérêt. « Il préfère peut-être être oiseau. Véritablement voler est une telle expérience » et tu roules des yeux dans sa direction, amusé. Petra peut être orgeuilleuse et fière, mais tu devines qu'elle ne peut qu'apprécier un changeur de forme qui se transforme en oiseau. Elle voltige jusqu'à vous à nouveau et se poste tout près de Zuko en le dévisageant effrontément. « Peut-être souhaites-tu un peu de calme. Avec Petra et moi qui bavassons à tes oreilles, cela ne risque pas de t'aider à guérir. » Réalisation, mains qui gratte le chaume de ta barbe, repousse chevelure en arrière, parce que tu n'as pas envie de le laisser. Mais pour qu'il se repose, cela serait peut-être nécessaire. Le laisser seul, sur la mezannine, le temps que les soins fassent effet. Tu te lèves lentement, sourire avenant aux lèvres. « Je- je m'éparpille un peu trop dans mes propos. Faisons simple. Comment puis-je t'aider, à cet instant précis ? N'hésite pas à formuler ton vrai besoin. Tu es mon invité, et mon patient en quelque sorte. Je serai vexé que tu te sentes contraint » ajoutes-tu avec un petit sourire en coin, en le conviant à s'épancher s'il le souhaite sur les désirs de son coeur. Mais à voir combien son minois est plissé de fatigue, une bonne nuit de sommeil ne serait pas de trop. Mais il n'est pas un animal sauvage que tu peux conserver le temps qu'il faut ; c'est un homme fait, conscient, et tu l'invites à faire ses choix.




magic in our blood.
Le Petit Prince ☽ On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux.
Zuko Scordato
Zuko Scordato
Pseudo : Seung
Pronoms : elle
Faceclaim : gong yoo
Dialogue : /
Crédits : alcara
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Messagi : 179
Fragments : 192
Multicomptes : Kassandra, Itha, Ori, Djinn, Jade, Azur, Pelléas & Nikandros
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Spoiler:
Pronomi : il
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Palabres : #a71e34 | Zuko
Specie : inkumboli
Età : 40 yo
Lavoro : faune ; mémorialiste
Fazione : analogue
Capacità : messager sagittaire
Mondo : cittàspide
Cuore : flamboyant
Personnage : Classique
Staff

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(#) Re: sons of wind ((zuko)) Jeu 1 Aoû 2024 - 16:05

Tu n'es pas sûr de savoir combien de temps a passé depuis ta crise d'angoisse de cette nuit. Le temps a filé entre tes doigts et c'est peut-être comme ça que ce sent Tsoar lorsqu'il perd la mémoire. Tu as perdu pied avec la réalité, t'as eu l'impression d'être sous l'eau et de ne réémerger que lorsque tu t'es retrouver chez le sorcier. Tes yeux balaient la pièce alors que tu te présentes. Tu essaies de comprendre où tu es. Il y a le bruit des mouettes et des goélands, l'odeur salée de la mer, le port ou peut-être le marché des Ambrumes alors. Tu n'es pas perdu et tu n'es pas dans un coin trop dangereux de la ville. Tu pourras toujours fuir s'il le faut, quoiqu'avec une aile blessée, tu n'iras pas bien loin. Tu ne sais plus si tu devais voir tes frères ce soir, peut-être que c'était hier. Il faut que tu leur reviennes. Le sorcier ne t'inquiète pas pour l'instant, tu es encore trop épuisé pour réussir à te rendre compte d'une quelconque mauvaise intention. Il est seul, son daemon est minuscule, s'il le faut, tu t'en sortiras. Tu inspires profondément. Il est étrange de se retrouver d'un coup conscient du monde, il n'y a plus tous les bruits incessants qui se jouent dans ta tête. Seulement le silence et tu peux enfin penser un peu plus posément.

Tu souris à sa remarque. Tu te serais certainement débattu sous la forme du messager. Tes instincts sont plus fort lorsque tu laisses à l'oiseau toute sa place. Il te semble être du genre à parler beaucoup. Toi t'es plutôt silencieux, surtout depuis Numénor et ensuite Tsoar. Tu t'es habitué à tout garder pour toi parce que tu devais absolument être un soutien pour les Flamboyants. Il fallait que tu ailles bien pour qu'eux puissent se reposer sur toi. Sauf que maintenant, tu ne sais plus rien gérer. Tu n'aimes plus être seul, tu ne te supportes plus. Tu es devenu tout ce que tu t'étais juré de ne jamais devenir. Nouvelle inspiration. Tu devrais éviter de partir sur des pensées dépréciatives de la sorte. C'est presque ça qui a déclenché ta crise de panique. Tu t'es souvenu du corps étendu de Tsoar, de ces yeux fermés et de l'expression d'effroi sur son visage. Il ne bougeait plus et tu criais pour qu'il se réveille. Tu le suppliais de revenir. Il a fini par cracher l'eau qu'il avait avalé et tu l'as ramené à Coatlinchàn. Il ne t'a jamais vraiment parlé de cette journée. Les souvenirs manquent de t'attraper de nouveau, ils sont comme des centaines de main qui veulent te garder au fond du gouffre. Tu as l'impression que tu n'auras jamais le droit de voir la lumière, d'être apaisé. Les nuits où tout est gris, où tes pensées et tes réminiscences te foutent la tête sous l'eau, ce sont les pires, ce sont celles où il te faut absolument quelqu'un‧e ou de l'ayahuasca. Tu ne sais plus y survivre.

Tu te concentres sur sa voix parce que tu te sens basculer. Tu sens que la panique remonte. Ton état est instable, t'es presque au bord des larmes, mais tu luttes. Comment t'es supposé survivre comme ça ? Il te tend la main et tu la serres fébrilement. Tu as son nom, tu comprends un peu mieux où tu te trouves. « Je ne sens quasiment plus la douleur déjà, merci. » La douleur est ailleurs. Une simple blessure comme celle-ci te semble bien peu de chose face à la tourmente dans ton esprit. Il te présente une fiole, supposée elle aussi soulagée la douleur. Le sorcier te prouve que la potion n'est pas empoisonnée en buvant une gorgée du breuvage. Tu ne sais pas à quel point le corps d'un sorcier est résistant aux poisons, mais tu te dis qu'il t'aurais déjà fait du mal avant. Tu étais vulnérable lorsqu'il t'a trouvé. Pourtant tu as peur. Tu sais que les gazzi ont donné une Mémoire Blanche à Tsoar avant de le jeter à l'eau. Et s'il voulait te faire subir le même sort. Peut-être qu'il veut se venger de ce que vous avez fait à la Tour Castagniccia ? Peut-être que tout était prévu depuis le début, iels t'auraient vu débouler totalement perdu jusqu'au marché et en aurait profité pour te tomber dessus. Tu ne sais plus quoi croire. Tu sais que tu es paranoïaque. Tu sais que c'est à cause de l'ayahuasca. Ça a des effets sur ta psyché, ça fini par te faire voir des choses qui ne sont pas là et tu ne te fais plus confiance. « Je pense que je n'ai pas besoin de la potion. Je... » Tu hésites. Tu voudrais te justifier mieux que ça, mais tu n'as pas envie de te dévoiler comme ça à un inconnu. « J'ai des problèmes d'addiction. J'essaie de me sevrer et je ne préfère rien prendre qui pourrait avoir un quelconque effet de dépendance. » Tu baisses les yeux. Tu ne veux pas voir de jugement dans ses yeux, mais c'est la chose à faire. Tu évites de boire une potion qui pourrait t'empêcher de t'enfuir et tu tiens par la même ta promesse à Tsoar.

Tu ne sais pas comment il réagira à ton refus, alors tu te recroqueville un peu plus sur toi-même. Tu donnes vraiment l'impression d'être un animal blessé, acculé. Il t'a rencontré au pire des moments. Son daemon prend la parole et tu n'arrives pas vraiment à te concentrer sur ce qu'elle dit. Tu te refermes de nouveau sur toi-même, sur cette culpabilité et cette détestation de toi-même qui te ronge. Tu finiras par tout détruire. Toi et les Flamboyants compris. « Je n'ai besoin de rien, merci de m'avoir soigné, je ne veux pas m'imposer. Je peux partir s'il le faut. » Tu n'arrives pas à accepter son hospitalité, sa gentillesse. Tu ne peux t'empêcher de penser qu'il pourrait avoir de mauvaises intentions, que tout n'est qu'un piège. Tu serais presque prêt à te relever, mais tu n'arrives pas vraiment à t'y résoudre. Tu ne sais pas quoi faire. Tout te semble encore tourner trop lentement par rapport à d'habitude. Névo se remet à parler, ça te fait quelque chose sur quoi porter ton attention. Si tu pouvais ne pas te retrouver de nouveau seul, ça irait déjà mieux. Tu n'arriverais pas à garder tes démons à distance sinon.

« Je me doute que ça ne court pas les rues. Habituellement, je me transforme toujours à l'abri des regards, mais là... j'ai paniqué. » Et ce n'est que la stricte vérité, tu n'avais pas vraiment les idées claires et tu as fait ce qui te semblait le plus urgent. Il sait que tu es un inkumboli, tu as compris qu'il était un sorcier, vous êtes a priori sur un pied d'égalité. Il ne sait pas encore que tu n'es pas un gazzi et bizarrement tu ne le détestes pas comme tous‧tes les autres. Peut-être parce qu'il n'a pas encore chercher à te tuer. « Je ne sais plus vraiment, à vrai dire. J'ai fait une crise d'angoisse, je cherchais de l'ayahuasca et je crois que j'ai bousculé quelqu'un‧e. Je ne sais pas pourquoi iel m'a attaqué, je ne me souviens plus. » Et encore une fois tu es brutalement honnête. Tu ne le connais pas et peut-être qu'il te jugera, que tu seras un moins que rien pour lui, mais si c'est le cas tu pourras ne jamais le revoir de ta vie. Tu peux dire ce qui ne va pas quand tu n'es que Zuko, quand tu n'es pas un frère. Il te pose d'autres questions et tu réfléchis quelques temps, mais là encore tu n'es pas vraiment capable de lui répondre. Tout est flou depuis hier soir. Était-ce seulement hier soir ? « J'ai dû garder la forme du messager sagittaire pendant quelques heures, la transformation n'a pas été si douloureuse que ça, c'est que ça fait moins d'une journée. Mes souvenirs ne sont pas très précis depuis hier soir ou peut-être avant. J'ai perdu le fil et je ne suis plus sûr de rien... » Cette perte de toi-même te terrifie. Tu n'es pas capable de dire avec certitude ce qu'il s'est passé, pourquoi tu t'es retrouvé en ville. Petra fait une nouvelle remarque et elle te fait presque sourire par sa justesse. Si tu n'avais pas les Flamboyants, tu te serais déjà laisser emporter par l'oiseau. Tu aurais laissé derrière Zuko et tous ses problèmes pour n'être qu'un rapace enfin libre. Tu hoches tristement de la tête parce que cette part de toi t'appelle sans cesse et que c'est presque toujours une lutte pour reprendre forme humaine. Tu ne dis rien. Ta gorge se serre et tu voudrais pleurer encore. Tes paupières battent plus vite comme pour chasser les larmes qui ne coulent pourtant pas.

Il te propose de te laisser au calme et sans réfléchir ta main attrape son bras. Un non étranglé s'échappe d'entre tes lèvres. Tes propres pensées te terrifient et tu ne sais plus les contrôler lorsque tu te retrouves seul. Tu sers son bras entre tes doigts. « Vos questions ne me dérangent pas. Je ne veux pas être seul. Je ne veux pas refaire une crise d'angoisse. Je n'arriverais pas à dormir de toute façon. » Tu ne croises pas son regard alors que tu lui dis ce dont tu as besoin. Il doit te trouver pathétique. Tu es brisé en mille morceau. Le feu est éteint et il ne suffirait que de souffler sur les cendres pour que tu t'éparpilles.
Nevo Obision
Nevo Obision
Pseudo : lufen
Pronoms : elle.
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Multicomptes : être singulier.
Triggers : Névo risque d'évoquer les triggers warnings suivants : deuil, rejet, violence physique ou verbale.

Je n'ai aucun TW.
Pronomi : il.
Specchio : sons of wind ((zuko)) F3c8cd06d436347fb47d37ef7b54ca29
Specie : sorcier.
Età : cent vingt années, quant la carne n'affiche qu'une trentaine, voire quarantaine à peine dépassées.
Lavoro : potionniste de sa propre échoppe, aux mille et une herbes.
Daemon : ((petra)) rouge-gorge.
Fazione : recors pour les noénautes.
Capacità : prophétie, immortalité, sauvegarde de la nature, protection de la magie.
Mondo : terrien
Cuore : ((côtes pétrifiées, autour d'un coeur esseulé))
Personnage : Éphémère
Sorcier

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(#) Re: sons of wind ((zuko)) Sam 3 Aoû 2024 - 15:30

tw blessure, sang
@Zuko Scordato

Fil de pensées tourné vers la magnificence de se transmuter en oiseau. Tu ne vois pas en l'inkumboli un ennemi. Le temps d'un battement de coeur, il est passé de rapace à enveloppe humaine, mais cela n'escompte guère à tes yeux. Tu observes ses expressions, ses regards qui errent dans ton échoppe, pour évaluer la situation. Voilà qui est intelligent de sa part. De plus, tu imagines sa surprise en reprenant conscience en ton logis. Tu fais attention à ne pas paraître agressif - de toute façon, tes manières n'ont jamais été violentes, âme trop doucereuse pour se tourner vers une quelconque brutalité. Tes gestes et tes mots sont recherchés, empathiques. Et le voir sourire à ta plaisanterie fait écho à tes propres lippes étirées. Cela fait longtemps que tu n'as guère soigné de mortel. Ton autrefois se pare d'étincelles mélancoliques. Reliefs décombres, cimetière vivant aux esprits égarés, ta terre natale a été dévastée et tes accroches ont dû trouver un autre quai où s'amarrer. Les souvenirs sont encore pourtant si vivaces, plants incrustés en ton coeur, lierre venimeux qui empoisse chaque instant de réminiscences nostalgiques et douloureuses. Mais tu t'interdis de t'appesantir sur tes mémoires endolories. Parce que tu vis, tu respires, et que d'autres n'ont pas eu cette chance. Tu foules un sol qui est tien, tu sens les caresses des étoiles le soir sur ta carne fatiguée, et ces simples inspirations qui gonflent ton poitrail, tout doit être vénération à cette vie qui t'appartient et qui doit être magnifiée. Célébration plutôt que tombeau commémoratif, relique trophée.

Mille lieux d'imaginer les démons qui dévorent l'homme face à toi, l'âme mâle résiliente, brisée de ressouvenances amères et lestée de tourments. Il te semble apercevoir le calme vaciller sur ses traits élégants, y apposant une humanité profonde. L'envie, impulsive, de le protéger contre ce qui le ronge. Il ne s'agit là que de ton besoin avide de secourir tout le monde. Mais tu le sais, tout le monde ne peut être sauvé - et tu auras beau tendre une main secourable, hurler et te débattre, tu ne seras jamais assez chevaleresque, assez puissant, assez capable pour préserver cette humanité que tu as appris à aimer, d'une certaine façon. Ton appartenance aux noénautes a pour origine cette émotion, la sauvegarde d'autrui. Naïveté d'enfant qui sort bouclier et épée pour se faire chevalier blanc. « La douleur n'est qu'un symptôme. Il faut faire attention à l'envenimement de la plaie. » Tu t'amuses de ta propre propension à bavarder, quand Zuko semble taciturne. Non pas secret - mais le prénom qu'il s'est apposé est peut-être faux, tu n'en sais rien. Tu n'as même pas songé à être plus discret que cela. A camoufler ta vraie identité, à l'empêcher de voir Petra, ou de voiler ton échoppe. Tu es trop innocent pour cela - car seule compte sa santé et sa blessure. Tu bois une gorgée de la potion en la lui proposant. Son refus fait se soulever tes sourcils ; pourquoi refuser ? Se méfie t-il de toi ? Son explication te laisse silencieux quelques secondes. Un problème d'addiction ? Craint-il que les propriétés de la potion ne cachent une abdication de l'esprit, soumis aux envies pulsatives ?

« Je puis t'assurer que mes breuvages n'induisent aucune sorte d'addiction, mais je n'insiste pas. Si tu changes d'avis, je pose la fiole sur mon bureau. » Ta voix est douce, compréhensive et modulée, veloutée. Assujetir quelqu'un, qu'il s'agisse d'alcool, liqueurs empoisonnant l'âme, ou de drogues qui broient les myocardes de leurs victimes - que voilà une façon de se divertir que tu n'as jamais comprise, chez les mortels. Néanmoins, tu ne portes aucun jugement. Tu n'en as pas le droit, tu ne t'en octroies par le droit. Zuko, yeux baissés, a l'air non pas malade mais misérable ; se tient-il rigueur de sa dépendance ? Comment réagit son esprit, quelles sensations, quelles pensées frôlent sa conscience ? Il s'est replié sur lui-même, comme craignant que tu ne le frappes. Cette mesure, innapropriée, te fend le coeur. Comment le rassurer, comment apaiser même un instant son âme ? Après avoir fait taire Petra, tu te tournes vers lui, prunelles de biche aux scintillements de sympathie. « Tu ne t'imposes pas. A dire vrai, un peu de compagnie n'est pas pour me déplaire. Mais si tu désires t'en aller, je ne te retiendrai pas. Tu es invité ici, non prisonnier. » Est-ce que ces mots suffiront ? Tu crains que non. Tu espères qu'il va rester un peu plus longtemps. Tu es empli de curiosité à son égard, n'osant pourtant poser le millier de questions qui se creusent dans ta gorge. Tu ne peux te résoudre à le laisser, cependant. Tu écoutes ses explications, te concentrant sur son timbre de voix, les tonalités sur les mots, la sonorité presque chantante. Tu es charmé qu'il accepte de te parler, lui qui semble garder ses distances. Le mot est lâché, entre ses phrasés - ayahuasca. Tu déduis facilement que son addiction est peut-être celle-ci. Ton regard devient compatissant. Fortement hallucinogène, ce n'est pas une panacée mais poison des sens. Ainsi donc, en cherchant sa substance il s'est retrouvé embriguandé dans une quelconque rixe. Tu inspires lentement pour chercher les mots, avant de réaliser que tu n'as pas besoin d'enrober tes propos. Il ne le fait pas. Tu lui dois cette même honnêteté.

« Je connais les propriétés de l'ayahuasca, je comprends mieux lorsque tu parlais d'addiction. Je suis navré que tu subisses les symptômes et les effets pervers de cette drogue. Il doit être difficile pour toi de gérer cette situation » et tu n'es qu'empathie et compréhension, quand bien même tu n'as jamais consommé ladite drogue. Tu t'enivres, toi, du contact des astres sur ta peau, ou du chant d'un rapace. Tu continues tes questions, curieux de savoir combien de temps il a pu rester sous sa forme d'oiseau. Tu notes intérieurement que les transformations peuvent être douloureuses. Qu'il a prononcé pas si douloureux, sous-entendant qu'il y a eu cependant la douleur présente. Alors qu'il termine ses mots, tu saisis avec évidence son angoisse. « Voir ses souvenirs s'effriter et se dissoudre est une circonstance effroyable. Est-ce là un contexte habituel de tes transformations, ou est-ce dû aux substances ? » Encore une fois, ce n'est que de la curiosité qui roule dans ta voix, aucun avis critique. Tu n'oses construire dans ton imagination une situation où ta mémoire exceptionnelle ne saurait fournir les renseignements demandés. Voir une heure, une journée, disparaître de tes souvenirs, n'y laisser que le flou et les ombres, est une idée qui fait cogner ton coeur de peur contre tes côtes pétrifiées. Petra s'est glissé près de Zuko, bougeant la tête de droite et gauche, aussi curieuse que toi. La rouge-gorge est presque silencieuse, par respect pour votre patient. Voyant combien l'inkumboli est perdu dans ses pensées, tu proposes de le laisser, affectant de t'éloigner.

Le contact sur la peau de ton bras, innatendu, provoque un frisson sur ton échine. Tu t'es immobilisé, tourné vers lui, sans faire un geste pour te débattre. Son non, désespéré, résonne presque dans le silence comme un cri déchirant. Tu clignes des yeux, ne sachant que faire - non, c'est un mensonge. Tu vois, tu décèles chez lui l'affliction et la détresse. Avec une franchise déroutante, il avoue - je ne veux pas être seul. Avec une délicatesse, comme si tu craignais de le briser, tu poses ta main sur la sienne qui tient ton poignet et tu t'asseois à côté de lui sur le lit. Son désarroi touche ta corde sensible, et tu voudrais le serrer contre toi pour le rassurer. Impulsif désir, stupide et incohérent, pourtant là, à battre comme la pulsasion de l'univers. Tu es ridicule, à être aussi sensible au sort d'un parfait inconnu,  mais la pensée est rapidement chassée. Tu as attrapé ses doigts entre les tiens, et tu tiens sa main avec légéreté, bienveillant. « Alors je ne vais nulle part. Je ne te laisse pas seul. Et je ne te laisserai pas avoir une nouvelle crise d'angoisse » tu souffles, le timbre vibrant d'empathie sincère. Il a les yeux baissés, et tu voudrais qu'il puisse lire en toi pour ne plus craindre - quoi, ton jugement ? Un éclat brutal, chez toi ? « Je comprends que tu ne saches rien de moi, mais je ne te ferai aucun mal. Pour ce que cela vaut, je te le promets. Il ne t'arrivera rien ici, entre ces murs. Ne crains rien, alors - je suis trop vieux pour juger autrui, et trop stupidement chevaleresque pour refuser d'aider quelqu'un  » et tu as un sourire en coin, ironique envers toi-même. Ta chaleur se mêle à la sienne. Tu es trop conscient de ce contact, alors tu causes pour chasser le trouble si délicat, si fébrile, qui tinte en toi comme une cloche fêlée.  

« Depuis combien de temps consommes-tu de l'ayahuasca ? Oh, une petite chose, même si je suis plus vieux que je n'en ai l'air, tu peux me tutoyer. Le vouvoiement n'a pas lieu d'être. » Tu mordilles ta lèvre inférieur, songeur, avant d'ajouter : « Tu sembles craindre quelque chose. Puis-je m'enquérir ce qui t'angoisses à ce point ? » Tu voudrais pouvoir caresser ses cheveux comme à une bête effrayée, pour le tranquilliser. Petra s'est juchée sur un meuble et vous écoute, curieuse. « Quel âge peux-tu avoir ? Quatre décennies, peut-être. Tu es encore trop jeune pour être ainsi dévoré de tourments, Zuko » Tu as prononcé son prénom avec délicatesse, comme si tu murmurais un sort, pour l'attirer à toi, et malgré toi, tu lèves une main pour repousser une mèche de cheveu de son front. Pas d'arrogance ou de sufficance, juste un constat - tu te sens vieux, devant cette jeunesse mortelle envenimée de douleurs. Et, plutôt que de l'étreindre, tu serres de nouveau ses digitales mâles, tout contre ta main, dans un geste profondément humain. Qu'importe, à cet instant, qui il est, qui tu es - tu ne vois qu'un être conscient, sentiens, pétri d'amertume et de malaise.




magic in our blood.
Le Petit Prince ☽ On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux.
Zuko Scordato
Zuko Scordato
Pseudo : Seung
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Età : 40 yo
Lavoro : faune ; mémorialiste
Fazione : analogue
Capacità : messager sagittaire
Mondo : cittàspide
Cuore : flamboyant
Personnage : Classique
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(#) Re: sons of wind ((zuko)) Mar 27 Aoû 2024 - 14:50

Les épaules levées et les bras croisés contre ton torse, tu te recroquevilles, caches ta stature pour paraître plus petit. Tu as peur. Tu ne sais plus vivre. Tu ne supportes plus cette peur panique qui est presque tout le temps là. Elle te donne l'impression d'être un oiseau de malheur plantée sur tes épaules. Ses serres s'enfoncent dans ta chair et tu ne sais plus quoi faire. Elle est là et c'est tout. Tu as peur que le sorcier t'en veuille de ne pas accepter son remède. Seulement, tu as trop de souvenirs, trop d'histoires qui te font peur. Tu ne veux pas prendre le risque. Tu ne veux pas plonger dans une nouvelle substance qui te ferait perdre tous tes moyens. L'ayahuasca t'a détruit. Elle a grignoté petit à petit et elle a fini par s'insinuer partout. Le soulagement qu'elle t'apportait au début n'est plus du tout. Elle empire tout et fait peser sur toi cette paranoïa et ce poids qui manque de te faire succomber. Tu ne sais plus vivre sans elle, mais tu devrais t'en défaire. Elle a pris possession de tes craintes les plus enfouies et elle les a fait grandir pour qu'elles deviennent des monstres informes qui hantent tes nuits. Les rires de Numénor, tes pleurs, les visages des Flamboyants. Tout ça ne te laisse jamais en paix. Par chance il ne se passe rien. Le sorcier accepte ton refus sans sourciller et te rassure même quant à la composition de son remède. Tu ne lui fais pas encore confiance. Tu ne fais confiance à personne. Il n'y a bien que les Flamboyants, mais tu n'arrives pas à te reposer sur eux. Tu es le plus vieux, c'est toi qui doit les soutenir. Tu sais que tu devrais apprendre à faire autrement, mais tu n'y arrives pas. Tu n'oses pas, comme si tes problèmes étaient moins importants que les leurs. Tu hoches de la tête en sachant pertinemment que tu n'iras pas chercher sa potion. Tu ne lui feras pas suffisamment confiance pour ça.

Tes épaules se détendent quelques peu. Tu testes ton amplitude de mouvement de ton épaule blessée. Ce n'est pas très handicapant sous forme humaine, mais il te faudra un petit temps de convalescence avant de pouvoir t'élever dans les airs sans douleur. Tu seras un peu comme Abel pendant un temps, même si tu guériras pas comme lui avec cette aile qui le tire toujours lorsqu'il prend son envol. Tu te détestes d'être sortie indemne de toutes vos épreuves. Tsoar a ses amnésies, Bateleur ses brûlures, Abel sa blessure et Numénor est mort. Toi, tu es en un seul morceau et peut-être que c'est pour ça que tu as plongé dans l'ayahuasca. Parce que la culpabilité t'écrase. Parce que tu voudrais que tes frères n'aient jamais eu à souffrir. Tes blessures sont mentales, psychologiques, elles ne laissent pas de traces et pourtant elles se font sentir à chaque instant de ta vie.

Tu lui dis pour ton addiction, pour tes crises d'angoisses. Les Flamboyants savent, mais pas de la même façon que cet inconnu. Tu ne sais pas pourquoi tu lui dis tout ça. Pourquoi te confier à lui alors que tu viens à peine de le rencontrer ? Tu n'en sais rien, mais ça te fait du bien de ne pas mentir, camoufler une vérité qui serait trop douloureuse. T'es plus qu'une coquille vide, accroché à la vie par ton amour pour tes frères et ton peuple. Pourtant tes espoirs se meurent petit à petit, tu te sens faiblir, t'éteindre. Les souffrances ont été trop nombreuses et il ne reste de toi qu'une plaie suintante qui ne parviendra peut-être jamais à se refermer. T'es peut-être irréparable, incapable de défaire ce que tu as fait tout seul, ce que l'ayahuasca t'a fait. Il n'est pas exclu que tu subisses encore quelques effets secondaires du psychotrope. La paranoïa ne partira peut-être jamais vraiment.

« Je me le suis infligée à moi-même. C'était une solution pour faire taire les angoisses et la culpabilité, ça a tout empiré. » Tu baisses les yeux parce qu'encore une fois tu es honnête. Plus que depuis très longtemps. Tu ne parviens plus à être franc avec toi-même, comment le pourrais-tu avec d'autres ? Pourtant avec Névo, tu y arrives. Il est suffisamment extérieur à tous tes problèmes pour que tu oses enfin mettre des mots sur ce que tu as toujours tenté d'ignorer. Ça fait plus de dix ans que tu prends de l'ayahuasca, t'en défaire ne sera pas choses aisés et tu sais encore trouver des moyens pour t'en procurer. Alors même qu'au village, les guérisseur‧euses et la coryphée savent. Alors même que tes frères te surveillent. Tu sais t'éclipser, te glisser en dehors du labyrinthe pour te rendre au marché des Ambrumes. Et lorsque quelqu'un‧e se met sur ta route, tu prétextes une ballade en forêt pour changer d'air et tu trouves les plantes qu'il te faut pour réaliser ta mixture toi-même. Tu n'as plus de cache, tu n'en prends presque plus au village, mais l'ayahuasca est toujours là à te susurrer ce que tu dois et ne dois pas faire. Elle est partout. Peut-être que la peur sur tes épaules à fini par être remplacé par le psychotrope, que tout est faux... Tu ne sais plus. Le sorcier te pose de nouvelles questions et parler ne te dérange pas plus que ça. Ça t'empêche de ressasser. Tu te laisses trop souvent emporter par les pensées noires. « C'est à cause de la crise d'angoisse. Je suis dans un état second depuis qu'elle a commencé. J'ai totalement perdu pied. J'aurais pu crever dans cette ruelle et alors j'aurais véritablement abandonné les miens. Je détruit tout ce que je touche. » Tu te rends enfin compte de l'ampleur de ce qu'il s'est passé. Si le sorcier ne t'avait pas retrouvé, tu n'aurais peut-être pas pu regagner seul le village. L'ayahuasca t'aurait tué puisque c'est en étant parti en chercher que tu aurais péri. Tu te détestes. Il faut que tu te reprennes en main. Il faut que tu trouves une solution.

À ton non étranglé et ta main qui enserres son bras, le sorcier décide de s'installer à côté de toi sur le lit. Il ne te laissera pas qu'il t'annonce et tu te sens un peu moins seul face à tout ce que tu vis. Sans le savoir, il t'apaise, t'aide à chasser les dernières affres de la crise d'angoisse. Le brouillard qui s'était emparé de ton esprit s'est totalement levé. Les peurs reviennent, mais elles sont pour l'instant silencieuses. Et tu voudrais te perdre dans une transe, tout oublier, mais il ne faut pas. De toute façon, tout pourrait se transformer en cauchemar. Faut que tu te répètes que l'ayahuasca te détruit pour qu'elle perde de son emprise sur toi. Il te rassure encore et tu te dis qu'il a bien gentil. Bien différents de tous les gazzi qui ont déjà croisé ton chemin. Tu les as tous‧tes mis‧es dans le même panier, parce que chaque fois iels t'ont fait du mal et que le souvenir du corps trempé de Tsoar ne s'effacera jamais de ta mémoire. Tu ne peux pas leur faire confiance parce qu'iels ont failli tuer ton frère. Mais tu as le sentiment que Névo est différent. Son âme te semble plus douce, plus bienveillante. Peut-être que c'est dû à ses nombreuses années d'existence. Il doit être bien plus vieux que toi. Tu devrais peut-être te fier à lui. Sans pour autant lui donner une confiance aveugle, tu peux baisser ta garde, au moins pour quelques heures. Tu hoches de la tête en signe d'assentiment. Il ne te fera rien. La tension qui s'était accumulée dans tes épaules semble disparaître petit à petit et tu te sens plus léger d'un poids. Tu as passé le gros du cauchemar et des angoisses, tu vas pouvoir maintenant te reposer.

La chaleur du sorcier contre toi te calme petit à petit. Tu n'es pas seul et il ne te laissera pas aux mains avec tes propres démons. L'ayahuasca ne plantera pas ses griffes dans ta peau aujourd'hui. Elle est contrainte de te laisser tranquille, chassée par un sorcier inconnu. Il t'offre son aide et tu ne peux plus la refuser. Tu en as désespérément besoin après tout. Les questions reprennent et tu hésites d'abord à la façon de lui répondre. Mais tu es las, tu n'en peux plus de mentir et de te mentir. Alors tu inspires, tentes de faire le vide dans le tourbillon de pensées contradictoires et te décides à continuer sur ta lancée, celle de l'honnêteté. « La première fois, c'était il y a un peu plus de dix ans. Mon frère a manqué se noyer et son visage pris d'effroi me hante encore chaque nuit. J'ai réussi à le sortir de l'eau, mais il n'a pas respiré tout de suite. J'ai cru qu'il était mort. Depuis, il a des amnésies et je suis terrorisé à l'idée de le perdre totalement. Un autre de mes frères est mort alors que je n'avais pas vingt ans. Son corps étendu, recroquevillé sur lui-même... c'était le plus solaire de nous tous. Il trouvait de la beauté partout et je n'ai pas su le protéger. » Tu déglutis. C'est la première fois que tu racontes ça à quelqu'un d'autres que les Flamboyants. Tout le monde au village connait l'histoire, mais personne ne te l'a entendu dire. Les mots sont trop lourds de sens, trop durs à dire. Tes doigts se crispent contre la paume de ta main et tu te retrouves à devoir lutter pour ne pas qu'une larme coule sur tes joues. La main du sorcier est encore contre la tienne et tu la serres tout contre toi. Tu n'es plus seul dans la tempête. « Ils comptent tous sur moi, mais je ne fais que les décevoir. Tu comprends ? J'ai cette impression crasse d'être un boulet qu'ils doivent trainer derrière eux, alors que je voudrais les préserver du monde. Je voudrais que mon plus jeune frère ne soit jamais mort. Je voudrais qu'on... » Je voudrais qu'on aie jamais foutu le feu à cette tour. Mais tu le dis pas, tu gardes cette pensée pour toi parce qu'il était magnifique ce feu, même s'il a des conséquences terribles. Tu voudrais surtout que Numénor soit toujours là, peut-être qu'avec lui tout irait mieux. Il saurait peut-être vous canaliser mieux que toi, calmer Abel. Parce qu'il y a ça aussi, tu aurais peut-être dû laisser Abel s'abandonner à son animal-mémoire. Il va au devant de tous les dangers et tu ne peux rien faire pour l'arrêter. « Désolé de déverser tout ça sur toi. J'aurais pas dû. » Et tu te détournes presque, seulement, tu n'arrives pas à lâcher sa main. Tu es honteux d'avoir avouer tout ça à un inconnu, mais tu ne savais pas comment faire autrement. Peut-être que tu pourras partager ce poids avec quelqu'un et que tu te sentiras un peu moins misérable.
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