Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
10
alo
13
sol
15
zut
12
pan
14
noé
Rejoignez les analogues et remportez 200 fragments à votre validation !
☽ Nouveautés ☾
NEWS #12 : maj des 3 ans, 3 ans déjà à vos côtés ♥ EXIL : la nouvelle intrigue globale est lancée ! Venez découvrir la prophétie.
☽ Scénarios ☾
oiseaux des mers — ft. pelagia Atdekeep you safe
oiseaux des mers — ft. pelagia Bcnsyou only care to win
oiseaux des mers — ft. pelagia Gip8spider queen
oiseaux des mers — ft. pelagia Bfrvle roi et l'oiseau
☽ Pré-liens ☾
oiseaux des mers — ft. pelagia 4a4fmunstrum théatre
oiseaux des mers — ft. pelagia W7hxles quatre cavalier‧ère‧xs de l'apocalypse
oiseaux des mers — ft. pelagia Ucdil'imaginarium
oiseaux des mers — ft. pelagia 0uelfamille lewis-ménard
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal


oiseaux des mers — ft. pelagia
Arthur L. Covenant
Arthur L. Covenant
Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré
Staff

Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré

https://nelvespero.forumactif.com/t1240-blood-water-arthur
https://nelvespero.forumactif.com/t1234-l-o-n-e-l-y-arthur#29973
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t1239-collection-d-arthur
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) oiseaux des mers — ft. pelagia Dim 3 Mar - 22:06

TW syndrome post-traumatique

Il est encore tôt lorsque tu quittes le locali de Jade pour gagner le port. Le ciel est encore mauve des tiédeurs de la nuit. Tu vagabondes sur les quais, observes longuement le roulis des péniches, le ressac des vagues, avant de t’installer sur la plage, les genoux ramenés contre ton torse, assis pour contempler la mer. Son calme et son arrogance ont toujours réveillé en toi des sentiments contraires, faits de feux et de chagrin. Tu te rappelles cette flamboyance que tu éprouvais dans ton enfance, à courir sur les quais en pensant t’envoler, à plonger pour découvrir les récifs, à t’agripper aux haubans et aux mahonnes lorsque la mer retrouvait son calme et qu’il était temps d’aller naviguer. Tu était un enfant téméraire, bouffant les épreuves à pleines dents, défiant les aubes les plus tumultueuses en sautant de péniche en péniche pour te préparer au roulis des vagues du grand large lors des tempêtes. Tu étais inarrêtable, comme une caravelle, comme un albatros. Tu soulevais des inquiétudes dans les yeux de ton père et de ta mère, mais ta détermination et ton sourire victorieux finissaient toujours par les chasser. Tu étais prêt à tout sacrifier pour t’envoler sur les flots, tu aurais vendu ta peau pour un morceau d’horizon. Et dans la tragédie humaine, c’est ce que la mer t’a pris, ta vie.

Tu contemples l’océan, les yeux lavés de chagrin. Le port se dessine dans un coin de ton champ de vision, mais tu ne le regardes pas. Un navire s’est échoué là il y a quelques semaines, et sa carcasse abandonnée, que les noénautes ne sont pas encore parvenu·es à extraire des quais, te rappelle à ton propre naufrage. À cette expédition lointaine à la recherche de terres peut-être habitées, à la recherche de frissons et de nouvelles ressources, à la recherche d’un ailleurs. Tu te souviens de chaque jour passé sur les flots, ces derniers jours de ta vie. Et dans ta mémoire remplie d’horreurs, tu te souviens de tous les visages des autres marins, de tes compagnes·ons. Celleux que la mer a emporté, qui ont eu la chance de mourir sur le coup. Car l’Isola fiamata n’a jamais été un miracle, mais une condamnation. Après trois ans et deux jours, un navire s’est dessiné à l’horizon, dévié de sa route par des courants contraires, jusqu’à apercevoir tes feux. Jade est venu te chercher, de force. Tu t’es débattu ; tu voulais mourir, tu ne comprenais pas qu’il restait encore quelque chose à sauver de toi. Tu l’as frappé, tout du moins tu as tenté, du haut de tes maigres forces, et les marins furent obligé·es de t’enfermer dans la cale du navire, pour apaiser la fureur de Lone. Durant les deux semaines de navigation, ce fut un mélange de sanglots et de coups qui ponctua le bruit des vagues sur le navire, de cris et de suppliques. Tu n’étais plus le même.

Et tu ne l’as plus jamais été. À ton arrivée à Cittàgazze, tu n’étais rien qu’une ombre, rien qu’une silhouette éprouvée dont on doutait encore qu’elle survivrait. Et puis deux années se sont écoulées, et certaines blessures se sont atténuées ; d’autres non, et ne le seront jamais. Tu n'as plus remis un pied sur un bateau depuis que tu es rentré à Cittàgazze. La péniche des Covenant te terrorise, raison pour laquelle tu as longtemps vécu au phare avec Nino, avant d’être hébergé par Nicholas et Kafka à sa disparition, puis de trouver le réconfort des bras de Jade. Tu détournais les yeux de l’horizon, lorsqu’il était encore possible d’apercevoir les caravelles, avant le naufrage du navire dans le port. Les voir partir au loin réveillait les plus profondes douleurs. Mais souvent le matin, alors que le Porto Vecchio est à peine animé du retour des pêcheur·ses, tu viens te poster sur la plage pour regarder les vagues qui s’aventurent parfois jusqu’à tes pieds. Tu te souviens de l’eau, mais le souvenir n’est que sel et blessure. Tu te souviens du ressac, mais il n’est qu’abandon et oubli. Tu restes de longues minutes à contempler la mer avec douleur, avant de repartir, de rejoindre ta petite herboristerie et de survivre un jour de plus dans la peur constante du retour de Lone et dans la douleur des souvenirs.

Parfois pourtant, une petite embarcation apparaît sur les flots, les voiles gonflées par les vents, si petite qu’elle semble sur le point de s’envoler à chaque bourrasque. Et ce matin-là, c’est près de la plage, à la limite même du port, que le minuscule navire est venu mouiller, et dont la capitaine te rappelle encore à ton enfance : Pelagia Greco, qui te semble avoir immensément changée depuis ton départ de Cittàgazze et ton naufrage. Elle est tout ce que tu étais, tout ce que tu aimerais encore être, et sa fougue et sa bravoure réveillent en toi les profonds chagrins de ce qu’on a perdu à tout jamais. Tu éprouves envers elle admiration et une étrange crainte. Ce matin pourtant, malgré ton appréhension, tu te relèves pour venir à sa rencontre, mais restant à une certaine distance du ponton avant de la héler : « Pelagia ! » Tu attends que la jeune femme te rejoigne, avant de la saluer d’un sourire tendre mais voilé par la mélancolie. Tu avoues : « J’aime beaucoup te voir naviguer. Je te vois souvent depuis la plage. » Tu marques une pause avant d’ajouter, curieux, tendre, désireux de retrouver un morceau de ton enfance à travers elle : « Est-ce que tu as ramené beaucoup de trésors aujourd’hui ? »


Si tu as cru, destin
que je pouvais partir
il fallait me donner
des ailes. (p. reverdy)
Pelagia Greco
Pelagia Greco
Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique
Humaine

Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique

https://nelvespero.forumactif.com/t2487-pelagia-la-mer-a-berce-mon-coeur-pour-la-vie#68444
https://nelvespero.forumactif.com/t2476-pelagia-bergere-d-azur-infinie#68099
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t2647-collection-de-pelagia#74617
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia Mar 12 Mar - 17:23

Le soleil n'était pas encore levé quand la mer a appelée mon nom ce matin. C'est la lune, peut-être, qui m'avait poussée à mettre mes souliers et quitter le lit sans un bruit, pour sortir sur le Porto Vecchio encore silencieux et solitaire. Sa lumière m'attirait comme un insecte qui souhaitait aller danser autour d'elle dans une valse infinie. Elle était presque rose derrière la brume, un grand cercle entier qui volait dans la nuit noire et assommante, où les étoiles, elles, n'étaient pas entièrement visibles depuis la cité. Mais sur l'eau, au milieu de rien, elles sortiraient de leur cachette et guideraient mes rames, comme toujours. Les mouettes dormaient encore comme le reste de la ville, pas un cri à l'horizon, tout juste quelques vagues qui claquaient contre les bois trempés des pontons, venant déposer leurs algues dans chaque petites interstices qui voulaient bien d'elles. J'avais poussé L'Oiseau depuis le sable, l'eau jusqu'aux mollets me donnant des frissons et glaçant jusqu'à mes os. Les voiles hissées en quelques coups, les drapeaux de couleur en hommage aux Greco disparu·e·s voletants sous les effets du vent, nous - L'Oiseau et moi - étions partis vers les récifs de coraux les plus proches, en contre-bas des premières falaises.

Je ne sais pas ce que je cherchais. Ne sais pas davantage ce que j'y ai trouvé. En bateau on a l'impression que le trajet dure mille vies, alors pourtant que les trésors se trouvent sous notre nez. J'ai pris avec moi un petit jeu de tarot pour poser mes questions aux guides et aux arcanes, mais les réponses, toujours trop floues, ne m'ont pas particulièrement permises d'estomper mes doutes et assurer mes instincts. Le trésor que j'ai fini par trouver, pourtant, brille de mille reflets, étire des larmes contre mes joues, mais la lumière manque pour bien le voir, bien le croire. Alors je décide de rentrer au port, afin de préparer un petit sac, et ce serait là, contre cette si belle découverte, que je prévoirais de passer ma journée. L'eau qui éclate sur mes pommettes et les coins de ma bouche alors que je reviens à contre courant vient saler ma peau, lui donner ce petit goût d'évasion lorsque ma langue s'y aventure dans des grimaces involontaires lorsque je force sur les cordages pour bien les serrer. Le sel tire les pores, assèche le derme, mais pour rien au monde je passerai sous l'agression d'un filet d'eau claire pour nettoyer l'aventure qui se glisse et se laisse absorber dans mes mains, mes bras et mes jambes. C'est ainsi, imbibée de saleté et de la mer, que je me sens la plus forte, resplendissante.

Les cheveux défaits par les vents, je relève la tête en arrivant non loin du ponton lorsque j'entends mon nom. Je plisse les yeux et me penche en avant pour déceler la silhouette dans l'obscurité qui laisse doucement place aux premiers rayons du soleil. « Arthur ? ». Le Covenant n'est pas un de ces ami·e·s intimes ou de longue date, faute à son absence que l'on a toujours gardé comme un secret à mes oreilles, mais je reconnais sa démarche, ses gestes lents et tendres, et sa voix douce, presque trop, au flegme qui ne cesse de pleurer ces choses invisibles qui m'échappent. « Arthur ! » je finis par héler à mon tour, avec une plus grande envie cette fois-ci, et un réel plaisir de croiser une âme connue aux confins de l'aube. D'un petit bon, je me lève sur L'Oiseau, en gardant entre les mains le bout qui me permettra de l'amarrer, et je rame jusqu'au ponton où j'enroule et noue le cordage avec fermeté. Sans avoir peur de glisser, je m'élance sur ce qui est pour moi la terre ferme, mais semble être le démon de toute une vie dans les yeux d'Arthur qui se tient éloigné ; puis je le rejoins dans un pas enjoué.

« Oh, arrête, tu vas me faire rougir ! Et preuve en est, mes joues commencent à se parer du rose que la lune n'a plus, chassée par le soleil. Hm, je n'ai rien ramené, j'ai tout laissé là-bas, mais j'ai bel et bien trouvé un trésor de bon matin, oui ! J'avais besoin de revenir à Cittàgazze pour prendre un sac avec des choses à manger et puis une lampe ambarique, portable... Ce que j'ai trouvé, c'est... quelque peu caché, on le voit pas très bien. ». En quittant le ponton et retrouvant la terre du Port, je lève la main comme pour attendre qu'Arthur ne vienne taper dedans, mais je m'arrête alors que j'arrive définitivement à sa hauteur. « Tu... Tu veux m'accompagner ? Une petite pause fait que ma main, bloquée en l'air, descend lentement. Ce que j'ai trouvé là-bas, je n'arrivais pas à le sortir seule, c'est trop gros ou trop difficile d'accès, mais c'est si beau... Oh, j'aimerai tellement te montrer ! Mon corps a commencé à se secouer dans tous les sens, épris sous la hâte, sous l'espoir, mais il se calme quand soudain je me rappelle des démons qui bloquent le garçon à terre, où du moins ce que j'en sais. Enfin, euhm, je veux dire, je sais que tu ne va pas vraiment sur ou dans l'eau, mais peut-être que tu peux me suivre depuis la rive, je crois que ce n'est pas si loin à pied ! Et puis si on tombe sur un obstacle, tu peux le contourner, je peux trouver un moyen de t'aider depuis la mer ! Dans mes yeux, des petites pépites brillantes se mettent à scintiller et mes mains s'élèvent contre mon cœur, où mes doigts s'emmêlent, faute de venir dans les siens pour ne pas le brusquer. Allez, Arthur, dis oui ! Viens, on va pique-niquer sur le sable, et je vais te montrer ce que j'ai trouvé, il faut que tu le voies, même juste un peu ! C'est incroyable. Ca vaut le détour, promis ! Promis. S'il te plait ? ».

Doucement, ma tête se penche sur la droite, revêtant un petit sourire en coin, à la fois amusé et gonflé d'espoir. Je ne connais que trop peu Arthur, mais quand dans mes yeux à moi il ne reste que la mélancolie, la nostalgie et la peur, ce sont ces voyages et ces moments évadés qui me ramènent à mon âme. Alors si je peux essayer de le ramener à la sienne, en partageant quelques douceurs, je ne peux qu'attendre et prier qu'il me suive.
Je repense à la carte que j'ai tiré la première : l'Hermite, ce personnage solitaire, rempli de connaissance, oscillant entre le rôle de guide et d'aidant. Puis je souris.


Et puis la mer enfin
Le sable fin le vent soudain
Alors j'ai regardé l'horizon
J'y ai bâti ma raison
Et je suis parti·e (piedbois)
Arthur L. Covenant
Arthur L. Covenant
Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré
Staff

Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré

https://nelvespero.forumactif.com/t1240-blood-water-arthur
https://nelvespero.forumactif.com/t1234-l-o-n-e-l-y-arthur#29973
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t1239-collection-d-arthur
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia Jeu 14 Mar - 19:30

Pelagia te rejoint, son éternel sourire étirant ses lèvres et t’en arrachant un en retour. Elle semble attendrie par ton attention, toi dont les matins sont rythmés par le retour des bateaux de pêcheur·se·xs et de cette petite embarcation en mal de trésors, toujours endiablée sur l’horizon. « Comment s’appelle ton navire ? » tu demandes, une curiosité sincère dans la voix. Pelagia te parle d’un trésor aperçu près d’ici, sur une autre plage, et tu la regardes avec des yeux intrigués. Voilà longtemps que tu ne crois plus aux trésors. Et la proposition de l’exploratrice, soudain, te prend de court.

« Non, Pelagia, je… » Mais l’enthousiasme de la jeune femme te serre le cœur. Elle insiste, se démène, et un sourire tendre naît sur tes lèvres à la voir ainsi s’emballer pour te faire abdiquer. Tu es pris de curiosité à l’idée de découvrir, toi aussi, ce trésor si exceptionnel. Tu peux te souvenir de cette époque désormais lointaine où, dans le creux de l’enfance, toi aussi, tu partais en quête de trésors imaginaires. Tu ne sais pas si la découverte de Pelagia est une réalité ou un songe, mais son existence véritable t’importe moins que sa quête. Alors tu souris, et dans le fond de ton cœur, un rêve fugace s’installe. Toi aussi, tu aimerais voir le trésor que la jeune femme te dépeint. Tu aussi, tu aimerais goûter à son enthousiasme, à son bonheur simple. « Bon, d’accord. » tu finis par répondre avec un petit rire. La Greco a fini par te convaincre, toi qui d’ordinaire ne déroge jamais à tes habitudes, quotidien presque millimétré, sans surprises ni déconvenues, pour ne pas attiser les fureurs de Lone en te confrontant à ta propre fragilité. Le moindre écart est une mise en danger, toujours – c’est tout du moins ce que tu crois. « Je te suivrai depuis la plage. » tu déclares en saluant déjà Pelagia d’un signe de main et prenant la directement indiquée.

Tu retires tes chaussures et commences à remonter la plage, jusqu’à la petite crique indiquée par Pelagia. Tu ne prends pas vraiment en considération le fait que des spectres pourraient surgir à tout instant, la curiosité l’emportant sur l’évident danger. Il n’y avait pas de spectres sur l’Isola fiamata, pas de traînes noires arrachées aux réel comme des fumées, pas de corps laissés sans vie, avec ces yeux de verre dépourvus désormais de la moindre ambiguïté. Tu serais mort rapidement, si tel n’avait pas été le cas. Tu marches, tes pieds s’enfonçant doucement dans le sable à chacun de tes pas, ce sable que le jour commence tout juste à réchauffer. Tu ne sais plus apprécier ces gestes si simples, parcourir la plage dans une errance sereine, éprouver les vagues qui ramène vers toi des langueurs d’eau qui viennent chatouiller tes orteils. Tu ne sais plus trouver de beauté dans le son du ressac et des goélands, ni dans la tiédeur du sable. Tout est à réapprendre, ou à continuer de nier. Tu jettes par moments de petits regards vers l’embarcation de Pelagia, pour ne pas la perdre de vue et suivre le bon chemin – cela dit, en remontant la plage, il n’y a qu’un seul chemin. Le soleil commence doucement à caresser tes épaules et tes bras nus, réchauffant aussi ton cœur chagrin.

Au fond de toi, la peur n’a pas été délogée. Elle pulse toujours sa fureur latente dans tes veines, comme un ressac intime. Tu te tiens à plusieurs mètres de la mer, laissant tout juste les vagues ramener vers toi quelques éclaboussures. L’eau est comme devenue douloureuse. Mais bientôt, alors que l’embarcation de Pelagia commence déjà à échapper à ton regard, un obstacle se présente à toi. La plage s’est changée en un plateau rocheux que la mer vient lécher et creuser au fil des années, directement collé à la falaise. Tu montes prudemment sur les pierres, les jambes tremblantes, avisant quelques crabes, coquillages et anémones dans les anfractuosités de la roche. Ta progression devient plus hésitante ; tu sais que le moindre faux pas suffirait à te faire tomber à l’eau. Tu avances tout doucement, les pieds sensibles sur la roche râpeuse, te tenant le plus près possible de la falaise, la longeant comme son ombre, les dents serrées. Ton cœur commence à battre plus fort, plus vite dans ta poitrine, jusqu’à tambouriner au creux de tes tempes. « Putain, putain… » Tu fermes les yeux, prends une profonde respiration. T’as un peu envie de pleurer, tellement la peur te serre le ventre, mais tu renifles pour ravaler tes larmes. Tu ne vas abandonner maintenant, pas déjà.

Alors tu continues de progresser, lentement, maladroitement, jusqu’à ce que la plage se dévoile de nouveau dans une petite crique inondée de soleil. Lorsque tes pieds rencontrent le sable, c’est un soupir de soulagement qui t’échappe. Tu essayes de ne pas penser au fait que tu seras obligé de faire ce chemin dans l’autre sens pour rentrer, essayant de profiter de ta découverte. Mouillant déjà près de la plage, tu retrouves l’embarcation de Pelagia, à qui tu adresses un grand signe de main pour te manifester. Tu la retrouves bientôt sur la plage. Tu te retiens de narrer tes aventures récifales, te contentant d’un sourire sur lequel un peu de peur s’attarde encore. « Alors, où est ton trésor ? » À ce moment-là, tu ignores qu’il s’agit d’un trésor immergé dans la mer. Tu pensais à un objet coincé entre des rochers sur la plage, ou un coffre à déterrer au pied de la falaise, quelque chose de cet ordre. Le déni sans doute a mis de côté dans ton esprit les explications de Pelagia. Et tu ignores alors que les mésaventures ne font que commencer.


Si tu as cru, destin
que je pouvais partir
il fallait me donner
des ailes. (p. reverdy)
Pelagia Greco
Pelagia Greco
Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique
Humaine

Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique

https://nelvespero.forumactif.com/t2487-pelagia-la-mer-a-berce-mon-coeur-pour-la-vie#68444
https://nelvespero.forumactif.com/t2476-pelagia-bergere-d-azur-infinie#68099
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t2647-collection-de-pelagia#74617
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia Sam 23 Mar - 15:25

Arthur est un albatros. Exilé sur le sol au milieu des huées. Il a la mélancolie et la tristesse de l’oiseau qui marche sur ses ailes trop grandes, alors qu’il est fait au fond pour suivre les navires et leurs aventures sur les eaux. Lui, naguère si beau, depuis qu’il est cloué sur la terre ferme a cette douleur dans les yeux. Et moi, j’aimerai juste qu’il prenne son envol. Qu’il déploie ses ailes à nouveau, pour suivre, indolent compagnon de voyage, le navire glissant sur les gouffres amers*. C’est pour cela, dans cet espoir vain et quelque peu enfantin, que je souris lorsque je le vois et que je tente, petit à petit, de l’amener à moi, les pieds nus dans le sable humide, jusqu’à ce que l’écume recouvre ses orteils. Il n’y a qu’en faisant des petits bonds successifs qu’il arrivera à prendre suffisamment d’élan pour repartir dans les cieux iodés des courants chauds qui s’échappent de l’océan. C’est un peu ce que j’essaye de lui faire comprendre, dans ma réponse à sa question à propos du nom de mon navire. « Il s’appelle L’Oiseau ! C’est un ami qui l’a choisi, ça va très bien à mon bateau : un compagnon de mer sans être de celleux qui se laissent engouffrer dans l’abysse. Ça me plait, pas toi ? ».

Puis après un échange de quelques demandes et regards suppliants, je sens que le Covenant est en train de céder. Lui aussi il le sent, l’appel de la mer. Et contre ses peurs et ses traumas, l’océan qui hurle gagne, lentement. Il n’a besoin que d’un petit coup contre le dos pour pousser et l’aider à franchir le pas, suivre, comme l’albatros, le bateau qui le guide. Ce sera donc L’Oiseau. Fière et heureuse de me voir déjà dans cette place de sauveuse, sur le quai se trouve un coffre où j’avais préalablement déposé quelques affaires que je ne souhaitais pas emmener avec moi, faute de place et de poids. Alors je vais faire le tri, j’y récupère des vivres et une lampe, mais aussi quelques autres accessoires qui pourraient être utiles, et en dépose certains qui m’encombrent. La petite nasse attachée au mât est déjà bien remplie et ne saurait supporter le poids de tous ces trésors trop futiles. En refermant le coffre, je souris à Arthur, la main sur le cœur à me retenir de sautiller sur place. « Parfait ! Ca va être super, tu vas voir ! Tu peux commencer à avancer, je te rattraperai vite par la mer. ».

Et commence alors cette course sans ligne d’arrivée, car lae premier·ère ne sera pas forcément lae vainqueur·euse. Assise sur mon caïque voguant, je ne quitte pas des yeux le garçon qui redevient un peu cet aventurier d’antan. Je le regarde vaincre quelques démons à l’intérieur de lui, bombant la poitrine pour retenir mon souffle aux instants délicats où il semble presque chuter, et en pleure à moitié de joie quand sur ses deux jambes il se relève. Cette force de vivre, je sais qu’il n’en a pas toujours conscience, mais là, pris dans les jeux d’une simple gamine, qu’il n’abandonne pas et tente de continuer à avancer... Cela fait de lui l’albatros aux ailes les plus belles. Je pince mes lèvres, heureuse d’avoir intimé l’ordre silencieux de me suivre, et ponctue notre chemin de quelques coucous, les mains levées et le sourire enjôleur. Puis nous arrivons à la plage. Dans les yeux d’Arthur, il y a ce sentiment de réussite beau et flottant ; et je ne sais pas encore comment faire pour lui raconter la suite de mes trouvailles sans le piétiner ou le détruire. Il va me falloir ruser, garder cette joie dont il a besoin pour faire pulser le sang dans ses veines. J’accoste doucement en amenant L’Oiseau près de la plage, sens le bois s’enfoncer dans le sable sous quelques centimètre d’eau, et sors de la coque pour attacher l’encre autour d’un lourd rocher pas près de bouger. Mes cheveux viennent dans mes yeux alors que je me penche à droite puis à gauche pour faire un bon nœud solide, et je me relève d’un coup sec en frappant dans mes mains.

Nous y sommes. Je saisis le sac que j’avais amené avec moi, et m’approche de la plage pour rejoindre Arthur. Mon pantalon a été retroussé jusqu’au dessus de mes genoux pour m’éviter de le tremper, me donnant l’air d’une enfant qui chasse les crabes. Le tissu fruste frotte contre mes jambes, s'imbibe inévitablement des moutons des dernières vagues qui viennent s’échouer sur la rive. A peine le sac déposé à un endroit sec, que je me retourne vers Arthur qui n’a plus l’air aussi exsangue que lors de son périple que je ne suivais que de loin : il a repris des couleurs, un sourire pendu aux lèvres, et je lève alors les mains au ciel en arrivant vers lui. « Incroyable ! Je te regardai de loin, tu n’as rien perdu de tes acrobaties. Tu sais je te regardais souvent quand j’étais petite, avec mes frères, partir dans l’une de vos aventures. Mes mains s’abaissent lentement, ne voulant pas aller sauter sur le garçon comme une sangsue. Ca me fait plaisir de voir que tu en es bel et bien capable, encore, de grimper et de sauter entre les cailloux. ». A la suite d’un petit rire, je souffle et m'assois juste à côté du sac de vivres. J’étends mes jambes, me plie pour dérouler le pantalon jusqu’à mes chevilles, et me tais une courte seconde lorsque mes yeux remontent vers l’horizon. Le soleil est définitivement levé à présent, mais le ciel est encore teinté de ses couleurs d’aurore. « Viens, assieds-toi un peu, je te montre le trésor après. On a bien mérité une petite pause, et un petit déjeuner pour se récompenser d’être venu·e·s jusqu’ici ! ».

Plongeant ma main dans le sac de toile, je sors des morceaux de pain, une large bouteille en verre remplie d’un liquide d’une couleur beige crémeuse et quelques morceaux de chocolat précieusement emballés dans une serviette en tissu. Quelques fruits viennent ponctuer le festin que je dépose sur le sac lui-même, devenu nappe. « Regarde, ça c’est une copine qui cultive des fruits à coque sur les Terres Brûlées, elle les fait infuser dans de l’eau et après elle presse ! Ca fait comme du lait, mais tout doux. Je crois qu’elle me disait que ce sont les analogues qui lui en ont parlé. C’est super, tu trouves pas ? Sers-toi ! ». De mon côté, je commence en saisissant une orange à la peau rougeâtre. Mes ongles se plantent dans sa peau, enlèvent un petit morceau, et de là mes doigts viennent creuser leur chemin pour décortiquer le fruit. Je retire méticuleusement la pellicule blanche et acide qui reste, avant de suivre les découpes naturelles en quartiers que j’éclate un à un. Il y a du jus qui coule le long de mes doigts, je le lèche en regardant la mer venir et s’en aller devant nous ; puis j’avale un quartier, en tend un autre à côté de moi à Arthur. « Tu crois que tu pourrais retourner dans ou sur l’eau, si tu n’es pas seul ? Je crois que tu lui manques, regarde. ». Mon doigt, collant et sucré d’orange sanguine, montre l’écume de la vague qui se rapproche aussi près de nous que possible. Les vaguelettes de mon côté s’arrêtent bas, mais du côté d’Arthur, c’est comme si l’eau tentait le tout pour le tout pour venir lécher le bout de ses pieds. L’écume essaye de l’atteindre, de l’appeler à lui, pour retrouver ainsi son vaste oiseau des mers.

*:


Et puis la mer enfin
Le sable fin le vent soudain
Alors j'ai regardé l'horizon
J'y ai bâti ma raison
Et je suis parti·e (piedbois)
Arthur L. Covenant
Arthur L. Covenant
Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré
Staff

Pseudo : solomonsuaire
Pronoms : il/iel
Faceclaim : jacob bixenman
Dialogue : #296c5f
Crédits : hel ♥
oiseaux des mers — ft. pelagia Hoy3
Messagi : 338
Fragments : 2836
Multicomptes : kafka, simurgh, grimm, nil, eluard, tsoar, nobu
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : il/he
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia Gzl5
Palabres : #296c5f ▻ Arthur
#9093be ▻ Aragon
Specie : humain
Età : 30 YO
Daemon : ARAGON / Alcin des chauves-souris
Fazione : noénautes
Capacità : survivant
Mondo : alterrien
Cuore : désœuvré

https://nelvespero.forumactif.com/t1240-blood-water-arthur
https://nelvespero.forumactif.com/t1234-l-o-n-e-l-y-arthur#29973
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t1239-collection-d-arthur
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia Jeu 4 Avr - 17:27

TW mention de noyade, de cadavre, pensées morbides

L’Oiseau. « C’est un très joli nom. » tu reconnais avec un sourire. Et c’est riche de cette douceur, celle qui rayonne toujours de Pelagia, communicative et puissante, que tu entames ta progression le long de la baie et des falaises, suivant l’embarcation ailée de la navigatrice par la côte. Tu traverses des épreuves plus difficiles et effrayantes que d’autres, te raccrochant à ce qu’il reste de courage en toi pour dépasser tes peurs, et tu rejoins finalement la petite crique où se cache supposément le trésor découvert par Pelagia, et que vous êtes venu·es déterrer. La jeune femme semble sincèrement fière et heureuse que tu l’aies accompagné, malgré les épreuves qui auraient pu te conduire à faire demi-tour, et un sourire tout aussi fier naît au seuil de tes lèvres. « Merci Pelagia. » Tu ne t’attendais pas à une telle démonstration de tendresse et d’affection ; après tout, vous n’êtes pas si proches que cela. Mais la navigatrice semble sincèrement concernée par ta réussite, et par voie d’extension, par les démons qui t’habitent. Tu es touché. Vous vous installez sur la plage, juste à la limite où l’eau vous effleure, et Pelagia sort de sa besace tout un ensemble de victuailles qui affermissent ton sourire. Elle avait tout préparé, et elle te tend une bouteille étrange, en t’expliquant qu’il s’agit d’une sorte de lait de coque, ce qui fait se hausser un sourcil sur ton visage. « Euh, c’est… merci ? » Par politesse, tu goûtes le surprenant breuvage, et t’étonnes bien vite du goût étonnamment doux et pas si déroutant.

Vous mangez tranquillement en détaillant l’océan, jusqu’à ce que Pelagia te pose la question. Ton sourire se nimbe peu à peu de tristesse, et un silence s’égare entre vous. Tu baisses les yeux pour ne pas voir l’horizon, où des bateaux de pêcheurs se dessinent, sur le point de rentrer au Porto Vecchio. Tu ne veux pas les voir, tu ne veux pas y penser. À la place, tu regardes l’écume des vaguelettes venir grignoter vos pieds, à Pelagia et toi, comme un tendre appel. Tu enfonces un peu des orteils dans le sable mouillé ; mais c’est là tout ce dont tu es capable. « Je ne sais pas Pelagia… je ne sais pas. » tu répètes, comme si le poids de cette conscience était trop lourd à porter, qu’il ne demandait qu’à s’arracher à ton ventre pour appeler à l’aide. Tu prétends ne pas savoir, mais au fond de toi, tu sais parfaitement que, non, jamais plus tu ne pourras retourner sur les flots, ni même te baigner. La mer t’a tout pris, et une peur atroce est désormais fichée dans ta chair, le genre de peur qu’on ne dépasse pas, même avec toute la volonté et la persévérance du monde. Tu demeureras à jamais cloué sur la terre, à penser aux horizons comme on cauchemarde la nuit, à perdre ton regard dans un bleu qui n’est plus désormais plus qu’une couleur froide. Le bleu était autrefois une couleur chaude*. Si chaude, si lourde de rêves qu’elle en débordait de ton cœur. Tu étais un enfant-bleu, un enfant-vague, perdu au milieu des nuées.

Tes yeux retrouvent le visage de Pelagia, mais ton sourire triste n’a pas abandonné tes lèvres. « La mer me manque. » tu avoues, et c’est une triste vérité. Combien de matins, tu ne t’es pas réveillé avec le cœur si lourd d’entendre les vagues au loin et de sentir les embruns ramenés jusqu’au Porto Vecchio. « Mais je lui en veux aussi. » Tu lui en veux terriblement. La mer, elle t’a massacré, elle t’a détruit. Elle n’a laissé dans ton cœur qu’une espèce de charnier fait d’abysses et de corps sans vie ramené sur une plage déserte. Car tu les as vus, certains cadavres de tes compagne·ons de navigation, poussés sur la plage de l’Isola fiamata, le corps déjà livide dont les crabes faisaient un festin. Tu les as contemplées dans ta sidération, ces peaux blanches et ces regards éteints où la terreur pouvait encore se lire. Tu te souviens de tout, et leurs noms encore hantent ta mémoire. Cette traversée qui ne fut qu’un long couloir vers la mort. Quoique vous étiez tous·tes conscient·es des risques en embarquant, il n’est pas possible de se préparer à un naufrage, à mourir noyé·e. On a beau être prêt·e, on n’a jamais vraiment rien à perdre. Il y a toujours quelque chose qui rappelle que nous nous accrochons à la vie, et que la vie s’accroche à nous ; la mort n’en est que plus douloureuse.

Tes doigts se serrent un peu sur le morceau de pain que tu tiens dans ta main, comme pour extérioriser des sentiments trop forts, trop insupportables. Tu gardes les yeux baissés, observant tes pieds que tu ramènes un peu plus vers toi pour que la mer te laisse tranquille. Tu n’es pas prêt. Tu lui en veux. Tu voudrais tellement la détester. Mais au fond de toi, tu n'y arrives pas. « Tu sais Pelagia, la nuit, je rêve encore du naufrage. Et je crois que je ne cesserais jamais d’en rêver. » Les aveux se déplient malgré toi. Tu as besoin d’en parler, toi qui t’es si peu confié sur l’Isola fiamata, sur la mort, sur la solitude. Tes adelphes elleux-mêmes ne sont pas au courant de tout, car Lone entrave toute confession. « Tout le monde est mort, sauf moi. Mais au fond, j’aurais préféré mourir aussi. » tu avoues d’une voix minuscule, presque inaudible. Ton sourire est parfaitement disparu. Tu croques dans un morceau de chocolat, mais le réconfort est en réalité bien maigre. Tu ne veux pourtant pas gâcher cette matinée avec Pelagia, alors tu lui adresses un sourire qui pue le mensonge, qui ne dissimule rien de ta tristesse, avant de déclarer d’une voix un peu vacillante, mais où l’entrain s’est immiscé à nouveau : « Alors, où est ton trésor ? » Tu ne sais toujours pas que c’est la mer qui le recèle, et que les horreurs qui t’habitent seront bientôt mises à l’épreuve ; le deuil ou le retour à la vie.

*titre remanié de la bd Le bleu est une couleur chaude de Jul Maroh.


Si tu as cru, destin
que je pouvais partir
il fallait me donner
des ailes. (p. reverdy)
Pelagia Greco
Pelagia Greco
Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique
Humaine

Pseudo : Musca/Lisa
Pronoms : Elle
Faceclaim : Rachel Zegler
Dialogue : Teal
Crédits : Avatar : Sha | signature : Hel
oiseaux des mers — ft. pelagia EBRRliY
Messagi : 281
Fragments : 797
Multicomptes : Skye Eirhart, Faust Lindbergh & Hyacinth Brennan
Triggers :
Spoiler:
Pronomi : Elle
Specchio : oiseaux des mers — ft. pelagia AOYbt5E
Specie : Humaine
Età : 20 ans
Lavoro : Exploratrice ; commerçante dans la Ville Basse et avec les Analogues
Fazione : Noénautes
Mondo : Monde de Cittàgazze
Cuore : Trop jeune encore pour être construit
Personnage : Classique

https://nelvespero.forumactif.com/t2487-pelagia-la-mer-a-berce-mon-coeur-pour-la-vie#68444
https://nelvespero.forumactif.com/t2476-pelagia-bergere-d-azur-infinie#68099
https://nelvespero.forumactif.com/
https://nelvespero.forumactif.com/t2647-collection-de-pelagia#74617
oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia Ven 10 Mai - 22:28

La brise vient doucement caresser nos visages quand Arthur commence à répondre à ma question qui, vraisemblablement, vient éveiller plus qu'une simple houle à l'intérieur de lui. Je l'avais vu hésiter devant le lait d'amande, entendu me remercier de mes inquiétudes, et désormais je le vois qui s'ensevelit sous ce qui semble être une plus forte peine que je ne le pensais. Mes doigts dansent les uns dans les autres, se resserrent et s'éloignent, et je sens une boule de culpabilité grimper dans mon ventre. Coupable d'avoir réveillé ses peurs, de lui avoir rappelé des traumas, d'avoir poussé un peu trop et d'envisager, malgré tout, de continuer de le faire... Je sais que mon incessant sourire, parfois, déstabilise et agace. Je sais surtout que tout le monde n'a pas à sourire avec moi, que la vie n'est pas toujours clémente, et que tout le monde ne peut pas, ou ne veut pas oublier la douleur en la mettant dans un tiroir fermé à double tour. Toustes ne partagent pas ma vision ; loin des préoccupations de l'avenir, dans un présent bien vivant, oubliant avec facilité le passé et le poids qu'il laisse parfois sur les épaules. Dans mon monde, l'oubli est roi, les tapis cachent des montagnes de poussières qui s'accumulent jusqu'à disparaître. Le deuil n'est pas une fin, la mort n'est pas un au revoir, et l'errance, où qu'elle soit, nourrit la vie avec laquelle elle s'abandonne. Mais comment, devant les mots remplis de doutes du Covenant disparu si longtemps, devant sa peur palpable et si effroyable qu'elle m'en glace malgré tout le sang rien qu'à regarder le noir de ses yeux, puis-je avouer tout cela, à celui qui souffre et pleure en silence ?

Je me contente de garder ma bouche scellée, ne pas le perdre du regard, entendre sa mélancolie et sa colère. J'essaye de glisser mes pieds dans ses chaussures, de comprendre cette sensation de trahison qu'Arthur ressent envers l'océan. Comment aurais-je fait, moi, si la mer m'avait tourné le dos ? N'aurais-je pas, malgré tout, une colère immense contre elle ? Oh, moi aussi je lui en voudrais... Si elle m'avalait tout entière pour mieux me recracher à chaque fois que je tentais de l'attraper à nouveau, de sa bouche béante, faisant passer mon corps sous ses crocs à chaque fois... Ce serait un sentiment au-delà de la haine. Ce serait l'impression qu'il me manque des morceaux, mais même incomplète, comment faire pour résister à l'appel des embruns ? « Elle a gardé un peu de toi avec elle. C'est pour ça que tu lui en veux. Tu n'es plus vraiment entier. ». Mes yeux s'éloignent vers l'horizon, dans ma main l'orange sanguine a perdue toute sa peau, et j'arrache machinalement les quartiers les uns des autres, en dévorant un premier. Puis mes yeux retombent sur le fruit découpé qui gît entre mes mains, à qui il manque à présent toute une petite partie. « Mon orange n'est plus entière maintenant. Est-ce que ça en fait pour autant un autre fruit ? Est-ce que c'est parce que j'en mange un morceau, qu'elle n'existe plus ? ». Je ne sais pas vraiment où je vais avec ces questions rhétoriques, m’engouffrer dans des pensées philosophiques n'est pas dans mon habitude et je suis bien mauvaise pour apporter du réconfort à un aventurier qui a vue sa soif de découverte être brisée par ses explorations passées. Moi, après tout, je n'ai jamais rien vécu. Comment pourrais-je juger, ou simplement, m'en donner le droit ?

« Je suis désolée. Je n'aurais pas dû te parler de tout cela... Je tourne ma tête vers lui, le regarde, et lui tend ma main pleine d'orange. En réalité, il est dans l'eau, mon trésor. Juste au bord, là-bas. Un petit coup de tête vers la gauche accompagne sa géographie évasive. Je comprends si tu ne veux pas venir voir... Je comprends, maintenant. Mais je pense que tu es suffisamment encore entier pour être toujours Arthur, l'explorateur qui rendait ma famille envieuse. ». Dans ma voix, il y a de la nostalgie, à la fois rivale et jalouse, mais surtout fascinée et excitée d'imaginer pouvoir partager mes découvertes avec LE Arthur Covenant.
Je ramène mes genoux à moi, repliés désormais entre mes bras comme une petite enfant. Je m'en veux, de le traîner dans ses démons, mais je m'en veux surtout de ressentir une telle tristesse, moi, à comprendre que je ne vais peut-être pas montrer mon trésor. Alors, la tête baissée, je bafouille : « L'eau ne monte qu'à nos chevilles là-bas. Promis, elle ne pourra pas t'emporter..., me détestant un peu d'insister, encore... encore, et encore, Ou peut-être que je peux essayer de construire un barrage qui retienne l'écume de rentrer... J'aurais tellement voulu te montrer. Mais... Non. Non, oublie, ce n'est rien après tout, ce ne sont que des coraux qui brillent. Peut-être que j'en fais juste beaucoup trop pour pas grand chose. ». Je prends une large inspiration puis je finis par déplier mon dos, étendre mes bras en hauteur au-dessus de ma tête et m'allonger de tout mon long sur le sable en me laissant tomber. Ce n'est plus le bleu de l'eau qui inonde mon regard maintenant mais celui du ciel ; en voyant les nuages je pense à Grimm qui cherche toujours à les atteindre, à comment malgré toutes ses chutes, il ne cesse jamais de s'envoler à nouveau. Et en songeant à cette résilience-là, je lâche, involontairement alors que j'essayais de ne plus attirer Arthur dans les abysses : « Il se passe quoi exactement, dans ton rêve quand tu revois le naufrage ? ».


Et puis la mer enfin
Le sable fin le vent soudain
Alors j'ai regardé l'horizon
J'y ai bâti ma raison
Et je suis parti·e (piedbois)
Contenu sponsorisé


oiseaux des mers — ft. pelagia Empty
(#) Re: oiseaux des mers — ft. pelagia

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Collection de Pelagia
» Bateau sur l'eau + Pelagia
» Pelagia | La mer a bercé mon cœur pour la vie
» Je suis un petit poisson perdu tout au fond - Pelagia

Sauter vers: