real friends, real talks

L'inspiration se trouve partout, raison pour laquelle Odalys a fermé l'atelier pour la journée et s'est rendue aux jardins botaniques, armée d'un petit carnet et d'un crayon devenu trop petit pour être confortablement tenu. Depuis l'ouverture des jardins, elle aime venir ici pour prendre l'air, s'abreuver des couleurs et des formes qui viendront ensuite inspirer ses créations et ses tissus.

Lirong avance à ses côtés, presque plume contre robe, un air satisfait de quitter l'atelier, pour se dégourdir pattes et ailes. Et de temps en temps, c'est lui qui l'attrape du bout du bec pour la tirer de l'observation d'une plante ou d'une fleur. « Mais ! Arrête, Lirong. » Ce que le daemon ne fait absolument pas. « Tu es déjà en train de te dire que tu troquerais bien cette plante pour l'avoir à l'atelier. » Dit-il, à la place, d'un ton très calme, très au fait des travers de la sorcière. Et du nombre de plantes qu'elle n'a pas réussi à faire survivre, aussi.

Une moue mécontente s'empare aussitôt du visage d'Odalys mais s'efface aussi vite quand elle aperçoit, plus loin, une silhouette familière. « Docteur Leoni ! appelle-t-elle, un grand mouvement de bras enthousiaste, en s'avançant d'un pas vif dans la direction de l'alchimiste. Arrivée à ses côtés, il ne reste rien de la moue mécontente et le visage est dévoré d'un sourire content : Comment allez-vous ? C'est la première fois que vous venez ici ? Vous venez troquer des plantes ? »

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Tu veux croire qu'entre vous, il y a toujours eu plus que la simple relation soignant-soignée. Que tu es plus qu'une patiente pour lui alors que vous discutez, bien sûr, de tes maux mais aussi de ses hésitations sentimentales. A tes yeux, c'est certain : il est plus qu'un médecin, il est aussi ton ami. Alors tu l'approches sans timidité, sans retenue. Tu l'appelles, et la joie éclate dans ton cœur en le voyant te sourire en retour. « Je vais bien, et Lirong me surveille. » Tu promets avec un rire comme si tes excès ne pouvaient pas être si graves alors que le daemon hoche la tête, fier de son rôle à tes côtés. « Ce sera avec plaisir de nous promener avec vous. » La marche reprend, lentement mais constante, alors que vous passez près des cultures de pommes de terre que tu ignores. La présence de Sienna à tes côtés t'empêche de t'égarer trop souvent, l'alchimiste t'offre une compagnie sur laquelle te concentrer au lieu de papillonner. « Je suis venue chercher de l'inspiration pour mes prochains tissus. Avec le changement de saison, tout le monde va vouloir des vêtements plus colorés. » Expliques-tu avec entrain et Lirong lâche un claquement de bec qui ressemble à un rire moqueur. « Certes certes - et sans moi, tu aurais déjà troqué deux plantes depuis notre arrivée. Il ne faut pas la croire, docteur. » « Lirong ! Initialement, je suis venue pour trouver des idées ! » « Oui oui, et on a failli repartir avec lesdites idées. » Une moue se tisse sur ton visage juvénile devant les moqueries de Lirong qui te mettent en défaut devant Sienna. « C'est moins grave que ce qu'il dit, docteur. Et je n'ai aucun symptôme, je voulais juste mettre des plantes dans mon atelier pour le rendre plus chaleureux, que tu jures alors que vous approchez d'un groupe de botanistes occupé‧e‧xs à examiner un parterre de plantes d'un autre monde : Vous me croyez, pas vrai ? »

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« D'accord, Sienna ! » Tu goûtes le prénom comme un nouveau goût, une saveur inédite dans l'accord qu'est votre relation. Et à ton sourire, ça te plait, visiblement, cette cordialité nouvelle qui se noue entre vous. « Le problème, c'est qu'entre ses doigts, les belles plantes deviennent vite des plantes mortes » Rappelle Lirong à ton bon souvenir. Car combien de plantes as-tu fini par oublier ? Tu esquisses une moue, mais c'est vrai que tu n'as pas la main verte, même si ça t'embête de l'avouer.

Mais la proposition de Sienna te séduit et dans ton cœur, au creux de ton âme, tu sens Lirong ciller, vaciller, tenté lui aussi par l'idée. « Oh, j'adore ! Tu t'emballes, tu t'imagines déjà une pousse qui grandirait sous vos soins jusqu'à devenir plante, jusqu'à éveiller questions et curiosités ; et tu répondrais que c'est votre plante à Lirong et toi, que c'est votre amour : Qu'est-ce que tu en dis, Lirong ? J'ai envie de le faire ! » Le daemon soupire, réajuste pensivement quelques plumes de son bec alors que toi, tu ne tiens déjà plus en place : « d'accord mais comme Sienna a dit : il faut que la plante nous plaise à tous‧tes les deux. » Aux premiers mots du daemon, tu es déjà pendue au cou de ton daemon, perdue au milieu de ses deux grandes ailes et tu manques tout de la scène qui se joue entre Sienna et lae jardinier‧ère. « Promis, promis, promis ! » Souffles-tu à Lirong en proposant déjà mille plantes dont les noms ne lui évoquent rien.

C'est le rire de Sienna qui te sort le nez des plumes de Lirong et tu secoues la tête en observant l'alchimiste : « Oh mais ce n'est rien de très grave, ce n'est qu'un peu de terre ! » La protestation est gentille, mais surtout, elle s'arrête net quand les mots du médecin percutent ton cerveau. Mon amoureuse. Et cette fois, tu bondis hors des ailes de Lirong pour rejoindre l'homme. Tu te retiens à peine de saisir ses deux mains entre les tiennes alors qu'un immense sourire te dévore le visage d'une joie infinie : « Oh par toutes les rivières de l'Alterre ! Pour de vrai ? Elle vous a dit oui ! Racontez-moi, vous vous êtes déclaré comment ? Elle a répondu quoi ? Enfin, elle a forcément accepté mais elle a rougi ? Elle était étonnée ? Il y a un miliers d'interrogations bienheureuses dans ta voix, de quoi te faire continuer pour des heures mais soudain, tu te stoppes, les mains plaquées devant ta bouche comme si tu pouvais encore rattraper tes questions : attendez, on parle bien de votre amie dont vous étiez amoureux, c'est bien elle, n'est-ce pas ? »

La possibilité que tu te soies trompée et que tu aies créé un malaise t'épouvante et te gêne tellement que tu décides de t'occuper toi-même de tailler un mur de lianes rouges trop longues. Tout pour t'occuper en attendant que tombe la réponse de Sienna.

couteau prométhéen Un couteau qui ne blessera que vos ennemi‧e‧xs.