T'es pas tout seul aujourd'hui alors que tu parcours les allées familières du marché des ambrumes. C'est un mélange de bric et de broc. Il y a là les diseur‧euses de bonnes aventures et ici les étals de simples. Et puis en s'enfonçant un peu plus, on trouve aussi les dealeur‧euses. Celleux qui vendent de la drogue pour apaiser les douleurs des un‧es et des autres. Toi, tu viens souvent y chercher des plantes pour apprendre l'art des potions. T'as jamais été très porté là-dessus. Tes capacités de sorcier t'as arrêté de les développer quand tu as pu voler et te rendre invisible. Le reste ne t'a jamais semblé utile. Jusqu'à ce que le nombre de naufrages et de blessures n'augmentent dans cette ville de fin du monde.

Ce que t'aimerait contrôler les tempêtes pour que plus jamais un navire ne soit dévier de sa course. Il y en a eu trop qui se sont fait pousser sur des récifs par des vents violents. Et puis, tu voudrais pouvoir soigner Arthur lorsqu'il se blesse dans les crises violentes de Lone. T'as beau le retenir, il ne cessera de se faire du mal. Lone est un cauchemar, un démon, un fantôme qui hante vos nuits et vos jours. T'es fatigué, mais tu veux aider Arthur, tout pour lui rendre la vie plus facile.

Alors t'es venu ici avec Sienna. Lui s'y connait en soin et en médecine, il pourra peut-être t'aider sur tout ça. Tu sais qu'ici il y a aussi des sorcier‧ères qui pourront te donner des conseils. Les membres de ton clan sont de bons conseils, mais iels ne savent pas tout, alors tu trouves l'aide qu'il te manque là où tu peux. "Comment tu fais pour soulager les bleus ? Chaque fois que je fais des baumes analgésiques, ils sont soit trop fort et endorment totalement la zone, soit totalement inefficace. Je n'arrive pas à doser correctement mes plantes." Tu te tournes vers l'alchimiste. Peut-être qu'il pourra t'aiguiller sur la question. Ici, tu es sûr que vous trouverez les simples qu'il vous faut, il faut que tu arrives à retrouver l'étal sur laquelle tu étais tombé la dernière fois. Elle est tenu par trois vieilles sorcières qui choisissent avec attention leurs plantes.

L'alchimiste se rapproche de toi pour répondre à ta question. Il utilise un pentacle, une puissance variable et ça fonctionne correctement avec les plantes nécessaires. Tu te donnes l'impression d'être un bien piètre sorcier. Lorsque d'autres cultivaient leurs capacités innées, toi tu parcourais le monde, assoiffé de découvertes et d'inconnus. Et tu le regrettes parfois ce choix de partir à l'aventure plutôt que d'être resté auprès des tien‧nes. Tu aurais pu apprendre tellement d'elleux. Il n'en est rien. "Je vois, j'ai jamais été très doué avec ma magie. J'avais d'autres centres d'intérêts et les choses qui devraient me venir naturellement sont tellement compliquées. Ma mère faisait toujours les potions les plus réussies, mais j'ai jamais appris auprès d'elle." La mélancolie s'invite dans ta voix. Elle n'est plus là, elle a été emportée par les spectres et jamais tu ne pourras apprendre d'elle. "Nos rituels sont différents des pentacles. Ils nécessitent un contrôle important sur les émotions et clairement je suis pas encore au niveau." Tu n'as pas peur d'être honnête avec Sienna. T'as cette impression qu'il te comprend, que vous n'êtes pas si différents l'un de l'autre et ça t'aide de ne pas avoir besoin de faire le fier. "Je suis certain que si sorcier‧ères et alchimistes échangeaient plus souvent, nous ferions d'immenses progrès en médecine."

De vieux marins vous interpellent pour jouer aux dés. Tu préfères ne pas t'aventurer là-dedans,  tu ne fais pas vraiment confiance à ta chance. Par contre Sienna joue volontiers et un rire t'échappe lorsque tu le vois revenir. "Dis-toi que tu as fait des heureux." Et tu t'éloignes des marins après les avoir salué d'un signe de main. L'un d'elleux est déjà partie en expédition pour toi. Une petite, pas de celle qui ne revienne pas, mais tout de même. Il a permis à tous‧tes de mieux connaitre les côtes de Cittàgazze.

Au détour d'une ruelle, tu entends des sanglots d'enfant et sans hésiter tu attires Sienna avec toi pour voir ce qu'il se passe. Là, il y a une petite en train de pleurer et tu t'agenouilles à sa hauteur. "Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu t'es perdue ?" L'enfant essuie ses larmes et hoche de la tête. "Ma maman..." Elle pointe la rue d'où vous venez et tu la prends par la main pour chercher sa mère. Vous la retrouvez bien vite et c'est le visage apaisé que vous laissez la gamine.