so eager to please
Sienna & Antonina


Oh, tu le tuerais.
Lui et son regard perdu.
Lui et son expression fragile.

Tu le tuerais si tu ne savais pas pertinemment qu'il se tue plus efficacement encore. Tout en lui, de sa posture à son expression, trahit l'épuisement mental et physique. Il ne te voit même pas arriver, du haut de l'escalier qu'il gravit péniblement, alors que tu ne pipes pas un mot en allant à sa rencontre. « Il ne fallait pas ? Tu t'étrangles presque tant tu es outrée par sa réponse à ton inquiétude, à ton amour pour lui : Personne à l'hôpital n'a su me dire où tu étais, il aurait pu t'arriver n'importe quoi dans les rues. » En venant ici, tu as vu un groupe d'habitant‧e‧xs prendre à parti des milicien‧ne‧xs. Et toi, tu as frémi en imaginant Sienna, seul, se faire haranguer et agresser par une foule paniquée par les évènements de la nuit.

Ta main tremble encore quand elle s'empare de celle de Sienna et que tu l'attires vers toi pour l'enfermer dans une étreinte étroite. « Ne disparais plus jamais, d'accord ? » Ton souffle dans son oreille est un murmure, fragile, chevrotant. Les instants s'écoulent et petit à petit, ton cœur s'apaise, ta respiration revient à la normale : « Je ne t'empêcherai pas de faire ce qui compte pour toi mais tu dois me permettre de te soutenir et de te protéger, tu entends ? »

Tu t'apprêtes à lui demander où il se rend, prête à t'improviser escorte et garde pour lui, mais un éclat attire son attention dans une boutique abandonnée. « Je reviens tout de suite. » Il ne t'est pas difficile de glisser un bras à travers la vitrine à moitié brisée pour saisir la pierre qui a appelé ton regard. Les reflets te semblent étranges, curieux même, alors tu décides de la garder, la glissant dans une des poches de ton sac.

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Sienna & Antonina


Tes sourcils se froncent, abîment un peu plus le calme des traits alors que tu l'entends précipitamment te dire qu'il a l'habitude d'y aller et rattraper ses mots tout aussi rapidement : « Mais les circonstances sont différentes aujourd'hui. » Tu ne doutes pas qu'il sache naviguer dans les ruelles étroites de la Ville Basse, dans les boyaux de la cité mieux que tu ne le ferais. Mais ton instinct te hurle que tout est différent aujourd'hui. Quelque chose dans l'air te hérisse la peau.

Mais il te promet.
Il promet et sa parole est tout ce dont tu as besoin pour le croire. Pour te rassurer. « Tu m'as manqué aussi - dormons ensemble ce soir, d'accord ? » Proposes-tu, demandes-tu comme une promesse à vous retrouver quoi qu'il arrive quand la nuit jettera son voile sur la nuit. Pour, peut-être, la dernière nuit avant la fin de ce monde.

Un rire t'échappe quand il te taquine sur le joyau que tu chapardes - tu te dis que tu aurais aimé avoir plus de temps à être des amoureux‧ses insouciant‧e‧s avec Sienna. Avant le Poignard et la Pierre, avant les traître‧sse‧xs et tout le reste. Tu regrettes de ne pas avoir vu avant qu'il était tout pour toi. « Et regarde, ses reflets sont étranges. » Tu lui montres avant de glisser la roche dans ton sac.

« En haut aussi, ce n'est pas vraiment mieux : j'ai vu des casetta barricadées en te cherchant. » Tu lui décris la Ville Haute telle que tu l'as vu sur ton trajet alors que vous arrivez au niveau d'une fresque en cours de la guilde des Haruspices. Tu notes que le motif général te fait penser à des crocs mais tu n'arrives pas à savoir à quelle créature ils pourraient bien appartenir. Tu t'approches de Sienna pour discrètement lui murmurer tes hypothèses à l'oreille : « On dirait des crocs, tu te souviens si Quetzalcoatl en avant ? »

Puis vous repartez vers les jardins suspendus où un vieillard fredonne, fait peu cas de l'agitation ambiante. « Le temps n'est pas à la discorde » Vous rappelle-t-il, mais tu sais que les esprits là-bas s'échauffent et que chaque faction, chaque groupuscule tentera de tirer à soi la couverture dans l'espoir de survivre, voire de voir ses adversaires détruit‧e‧xs dans le processus. « Ca n'est pas si simple, la discorde était là bien avant cette nuit. » Tu lui affirmes en entraînant Sienna ailleurs par le bras.

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Sienna & Antonina


Tu le reconnais bien, ton Sienna - cette belle âme qui se donne aux autres sans marchander, sans même compter. Et ce que tu admires en lui, ordinairement, te fait peur aujourd'hui : tu as peur de le perdre, de te le faire voler par le reste du monde. « Je ne t'empêche pas de changer le monde, tu le rassures de deux baisers, de ta main cajolant sa joue amaigrie par les nuits trop courtes et les journées trop longues : je te demande de me prévenir pour que je puisse venir te protéger en cas de problème. » Tu ne veux pas empêcher Sienna d'être Sienna, d'être celui que tu aimes ; mais tu ne peux pas non plus te permettre de le perdre, de le voir disparaître de ta vie.

Un dernier baiser - pour se rassurer, pour se donner du courage ; et vous repartez. « Je ne sais pas si c'est la fin » L'incertitude, corrosive, te ronge les os et les nerfs. « Mais si ça l'est, alors je veux la passer avec toi. » Vos pas vous mènent à la fresque des haruspices et tu acquiesces à la remarque de Sienna : Nobu en saura sûrement plus. Quant au vieillard, il te laisse froide, peu convaincue par ses conseils d'apaisement et d'union. Tu es persuadée que les factions vont chercher, chacune, à tirer la couverture à elles. Peut-être même que ça a déjà commencé.

Tu relèves la tête à la question de Sienna, tes pas stoppés brusquement lorsque le regard croise celui d'un oiseau sur la place. Et tu sursautes. Tu n'aimais déjà pas cette statue mais avec sa volée d'oiseaux fixes pour vous suivre des yeux, l'endroit te fait frissonner et sans te faire prier, tu emboîtes le pas à ton compagnon. « Tu crois que ce sont des oiseaux normaux ? Iels avaient l'air trop concentrés pour ça : ce sont peut-être des inkumbolis ? »

Sur le côté, alors que vous filez de la place, hors de vue des oiseaux, tu repères une boutique qui accueille des enfants : « La chose ? Quelle chose ? » Tu demandes au couturier quand il t'explique qu'il a réhabilité sa boutique. Mais tu es coupée par un groupe d'enfants qui cherchent refuge et le couturier part immédiatement prendre soin d'elleux sans te répondre. « Il parlait d'une chose en Ville Basse ? Ou il parle de la vision peut-être, c'est une étrange formulation, chose, pour parler d'une vision d'haruspices, tu ne trouves pas ? »