Il lui semble que quelques instants seulement auparavant, le soleil filtrait au travers des fenêtres, la poussière virevoltant au soleil comme de la poudre d’or. Les jours raccourcissent, l’automne qui progresse et bientôt arrivera l’hiver et les souvenirs qui l’accompagne. Le blizzard de l’année dernière, ses morts et ses nuits sans sommeil. Le froid qui ronge ses os comme un charognard, réduit le monde en poussière blanche. Elle ne laisse pas le loisir à son esprit d’y penser.

La porte de la bibliothèque a été réparée, les ouvrages les plus précieux mis en lieu sûr afin d’éviter une autre incursion des embrasé.e.x.s et de leur folie destructrice. Elle est convoquée dans la réserve par le Cardinal, représentant de l’Autorité à Cittàgazze. Elle ne sait pas bien pourquoi elle, mais elle ne saurait dire non à un ordre émanant d’aussi haut, pas dire non à une occasion de prouver son utilité à la faction.

Salomè connaît l’endroit, certains traités médicaux y sont sous scellées, contenant les derniers savoirs des mondes engloutis. On lui a confié une clé en cire, malléable et fragile. Elle connaît d’autres moyens d’entrer dans la réserve, préfère garder cette information pour elle pour l’instant, qui sait quand on une nouvelle expédition nocturne pourra se révéler utile.

Sans surprise, la lourde porte s’ouvre mais le soulagement est de courte durée devant la tâche qui s’annonce. Elle est pour l’instant seule et n’ose pas trop s’enfoncer dans les rayonnages de peur de manquer l’arrivée de quelqu’un. Elle soupire, les mains sur les hanches, réfléchissant à un plan d’attaque. Elle n’est pas certaine que la Classification décimale de Dewey soit de mise ici. La missive mentionnait en premier lieu de localiser l’APOCALYPSE SELON SAINT-JEAN, et si Salomè est familière avec les écritures, une version en particulier semble intéresser les hautes instances Pandémoniques. “I am the Alpha and the Omega—the beginning and the end,” says the Lord God. “I am the one who is, who always was, and who is still to come—the Almighty One.”

La réserve est plongée dans une obscurité poisseuse, perforée par les lampes à ambarismes qui parviennent à peine à la blesser. Cela risque de lui prendre des heures.

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#staff pour l'indice  

@Hwangero Jill, @Juste Delamare

Si Juste continue à travailler de jour à la Bibliothèque, il n'a jamais pu y pénétrer la nuit, ne le souhaitait d'ailleurs pas - les rumeurs sur les mécanismes de défense présents en son sein lui enlevant le gout du risque, pour une fois. C'est donc une opportunité (légale) que de s'inspirer de cette ambiance de papier sans le bruit de fond des grattes-papiers.

Alighieri ouvre la voie et Juste sort son carnet, écrivant quelques lignes sur leur mission, les ouvrages à rechercher. Il glisse à voix basse à Jill Hwangero, toujours professionnel, un "Et donc, votre don, comment fonctionne-t-il ? C'est pour expliquer à mes lecteur‧rice‧xs." A titre personnel aussi, il est fasciné par l'haruspicie, ses mécanismes, ses déclencheurs. Ce pouvoir qui sommeille dans une aussi frêle personne...

A leurs pieds, après avoir tourné en rond dans les rayons à la recherche d'un indice, se découvrent bientôt de petits morceaux de papiers déchirés. En ramassant un, Juste le froisse entre ses doigts pour en sentir la texture. "C'est celui qu'on utilise pour les manuscrits. Peut-être que nous devrions vérifier qu'il n'a pas été sorti pour être copié. C'est par ici."

L'espace réservé aux copistes, il le connait par cœur, et peut facilement les y mener malgré la pénombre. Selon leur rareté et leur état de conservation, les œuvres en train d'être copiées ne sont pas conservées au même endroit, et la tache reste immense. "J'espère qu'il n'est pas sous clé dans le bureau de Eirhart, on ne pourra jamais y entrer." Possiblement car il s'était comporté comme une enflure avec elle. Possiblement.

réussite Annule un échec aux dés.

edit staff : carte retirée, cf signalement

PREMIER TOUR Jill se tenait droite comme la justice divine, le menton haut se détachait des étagères sombres des livres sous la lumière opaline de la lune. L’astre déversait des fontanelles d’une douce clarté qui retirait l’intérêt d’allumer des torches dans ce lieu hors du temps. Pour l’haruspice, le temps lui même était une donnée relative. Si cause et conséquences restaient les impondérables de sa relation à ce cernier, elle mélangeait les routes, possibles devenant réalité. Pour elle, le futur était déjà là, contenu dans toute sa complétude dans les données du présents. Seul son cerveau ne réussissait pas à collecter, à comprendre et l’analyser e. Seules des parcelles, probabilités incomplètes d’un arbre infini se trouvait connu d’elle.

La pandémonique ne tenait pas particulièrement à se trouver ici, seule haruspice dans le silence solennel de la Bibilothèque des Quatre-Monde, elle se contentait d’exécuter un ordre. Statue désintéressée, elle se mêlait aux gracieuses sculptures qui décorait la grande salle où ouvrages si précieux. La spider-Queen, qu’une caresse sur ses cheveux, lui avait demandé d’obéir au nouveau Cardinal pour démêler les fil des plans tortueux de l’Autorité – ô que sa reine n’aurait pas aimé cette expression – dans ses temps incertains et impétueux. La présence de l’archange de la curse of the spider était un moyen de connaître les prochains déroulés, intégrer un agent au plus prêt de la prise de décision. L’empoisonneuse avait hochait la tête, silencieuse, prête ç jouer son rôle dans un jeu où elle n’aimait rien, surtout pas les questions incongrues. Son dévouement était certain, mais il se limité au strict nécessaire. « Vos lecteurs n’ont aucun besoin de connaître les détails de mon don, c’est une question de foi dans les inspirations des possibilités du futur, comme une intuition faillible ». Elle n’en croyait pas un seul mot, l’inspiration n’avait pas grand-chose à voir avec son don ni une croyance aveugle. Elle savait que ce qu’elle avait vu était possible, comment cela était possible. Parfois, le chemin à suivre pour ce futur se dérouler sous ses pas sans qu’elle le sache. Jill se refusait de s’affaiblir en révélant ses secrets pour les plaisirs d’avides yeux et de secrets.

La lourde porte de la Bibliothèque a été ouverte d’une clé de cire, qui disparaissait lentement devant elleux. La missive mentionnait l’apocalypse selon Saint Jean, un texte fondamental selon les enseignements ennuyants de son enfance. Si Jill avait pour elle son don, elle n’avait qu’un intérêt circonstancié et un rapport distancié à la foi qui la rendait assez inutile. Trouver le bon livre dans l’obscurité de la nuit sans attirer inutilement l’attention risquer d’être inutilement long, des heures pour un simple ouvrage. Néanmoins, devant la troupe, des morceaux de papiers déchiquetés se  trouver sous leurs pieds. Jill suivit Juste en silence pour arriver devant le lieu où tous les copistes tenter de sauvegarder les rares écrits récents. Elle espérait elle aussi que l’ouvrage n’était pas sous clef, ce n’était pas le moment de tenter de crocheter une serrure et elle détestait perdre son temps. Silencieusement, elle regardait sur les bureaux si l’un des lourds manuscrits correspondait à l’objet de leur recherche. L'haruspice n'aimait pas particulièrement parler, surtout dans le vide. Elle vivait très bien dans le silence.

carte(s)

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#staff pour la formulation de l’indice  

@Hwangero Jill, @Juste Delamare, @Esther Kang

C'est dans la Bibliothèque des Quatre Mondes que tu retrouves Juste et Jill. Tu as répondu tardivement à l'appel du cardinal de chercher dans les ouvrages de la bibliothèque pour trouver des réponses sur un futur toujours plus incertain. Cette bibliothèque tu la connais relativement bien, tu y passes de nombreuses heures à la recherche de tous les ouvrages que tu pourrais trouver sur les langues anciennes. L'atmosphère dans le bâtiment est différente, tout est plus calme, tu en perdrais presque tes repères.

Suivant tes deux acolytes, tu marches sur les papiers déchirés. Juste en récupère un et vous indique qu'il provient des manuscrits. Tu le suis et tu cherches toi aussi. Il faut que vous trouviez l'Apocalypse selon Saint-Jean et comme tes comparses, tu espères qu'il n'est pas sous clé. "Ce serait bête de nous avoir envoyé ici si nous n'avons pas accès au livre que l'on cherche." Atalyah se presse derrière toi. Tout lui semble trop étroit, la bibliothèque n'est pas faite pour un ours. Les allées centrales sont suffisamment large, mais il y a des recoins qui sont bien trop étroits pour iel. Il faudra que tu prennes ça en compte.

Tu parcours des yeux tous les ouvrages que tu vois. "Ce livre vous aidera réellement à prédire les futurs possibles ?" Les dons d'haruspice, tu n'as jamais réussi à comprendre comment cela fonctionnait. Tout te semble bien trop magique et tu as un peu de mal à croire que l'Autorité en a fait don à certaines personnes. Peut-être que les haruspices sont des élu·e·xs. Iels ont un rôle à jouer dans la préservation de l'humanité. Tu n'en sais rien et tu préfères éviter de t'engager sur ce chemin de pensées.

DEUXIÈME TOURLes voix chuchotées s’éteignent alors qu’iels aperçoivent une lueur chancelante qui parvient à leurs iris avant qu’une forte odeur d’alcool ne rejoigne leurs narines. Jill fronce le nez, l’air visiblement peu heureuse de cette vapeur d’éthanol désagréable qui embrume la Bibliothèque. Les chuchotements discrets de l’expédition sont remplacés par les hoquetements bruyants du copiste complètement bourré tirant un roulement des yeux aux anges à l’haruspice. L’absence d’amour du travail bien fait l’épuisait, elle aimait l’efficacité, la rapidité et l’absence de babillage inconséquent. Rien de ce que l’intermédiaire ne lui offrait alors qu’elle envoie un regard consterné à Juste.

Alors qu’il traîne, les yeux encore collés de sa sieste impromptue, l’archange se saisit brusquement de la copie encore fraîche, elle embaume de papier neuf et d’encre humide, de ce qu’elle identifie comme L’Apocalypse selon Saint-Jean. Comme quoi les heures d’enseignement auront réussi à marquer quelques éléments dans son cerveau obtus. Elle le laisse se rendormir, alors qu’elle jetta un œil au bureau désigné avant de s’y diriger abandonnant le copiste sans aucun regret. « Bon débarras ». Aucun mot de remerciement ne franchit les lippes rosées de Jill, elle n’en voyait pas l’utilité.

Dans la lumière vaseuse de la lune, l’haruspice ouvre avec délicatesse le manuscrit qui nonobstant quelques enluminures discutablement réalisées, l’ensemble du texte demeure lisible. D’un nouveau mouvement brusque, elle se laisse tomber dans un petit canapé vers bouteille avant de déposer avec délicatesse l’ouvrage sur un petit bureau. « À tout de suite ». Jill n’avait jamais été très bavarde ou dispensieuse dans ses mots. Telle une araignée, Jill laisse son esprit se dégageait de tout lien avec le reste de la réalité pour parcourir les possibilités du futur à la recherche de la probabilité la plus importante. Elle sent lentement le reste du monde s’effacer alors qu’elle se referme du monde actuel et découvre ce que le futur leur réserve.

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#staff pour la vision

@Hwangero Jill, @Juste Delamare

L’haruspice est aussi aimable qu’une porte de prison et Juste se retient visiblement de souffler devant son silence impossible. Qu’est-ce qu’il est sensé pouvoir tirer de cette mission, si elle ne partage rien ? L’idée de n’être que le larbin l’irrite et lorsqu’iels rencontrent le copiste ivre, la patience de Juste s’effrite. « Oui, oui, merci beaucoup. Buvez de l’eau. »

Il tire sur la manche du copiste endormi pour retirer de sous ses bras les enluminures sur lesquelles il travaille, fronçant le nez. C’est du bel ouvrage, rendu encore plus amer par l’état dans lequel il se trouve ; même après deux ans à Cittàgazze, Juste n’a pas le niveau pour ce type de calligraphie avancée. En tout cas, il note le nom et le visage du personnage, pour pouvoir le dénoncer un jour, s’il en éprouve le besoin. Ou lui proposer d’aller boire un verre ensemble, puisqu’ils partagent donc ce vice.

« Le bureau est là. » Il a un geste pour l’haruspice, qu’il suit ensuite sans plus rien dire, avant de s’installer dans le canapé, les bras croisés. Puisqu’elle ne veut pas parler, il l’observera. Et montera la garde. Tout en la regardant surtout. Il s’en voit encore plus décu qu’elle ne révèle rien à un œil extérieur, poupée de cire pâle à peine éclairée dans ce bureau.
Se levant, il s’approche pour lire la page à laquelle elle a ouvert l’ouvrage, dans l’espoir que cela ait une signification spécifique qu’il n’aura pas à déchiffrer via Hwangero. « Que vois-tu ? Je dois tout noter pour leurs éminences. »

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