C'était un de ces matins, sans histoire.
Et pourtant, te voilà, réveillé, éveillé à l'aurore. Cittàgazze ne dort jamais vraiment, tu le sais. Ce serait faux de se croire seul dans la lumière tamisée du premier jour. Mais tu ressens du calme, de la douceur dans cette matinée. Tu as l'impression d'être seul au monde lorsque tu prends une gorgée de ton thé, que tu grignotes la sucrerie qui accompagne toujours le moindre de tes repas. Le sucre te donne toujours un shot de courage, un soupçon de d'assurance.

Il t'en faudra alors que pointe la lumière du jour. Il t'en faudra alors que tu quittes à petits pas la Casetta Leoni. Tu as encore une de ces idées un peu stupides, un peu futiles d'observer l'éclosion au matin d'une fleur rare ramené d'Alterre. Et tu files vers L'Oliveraie sans regarder en arrière. Bien sûr, tu t'es gardé de prévenir Andrea, Antonina. Iels t'auraient sans doute découragé.e.s ou auraient voulus t'accompagner. Ce que tu ne désires pas.

Tranquillement, doucement, tu te glisses dans les jardins botaniques. La verdure, l'odeur des plantes te font frémir d'excitation alors que tu descends l'allée avec prudence. Jusqu'à trouver ta proie du jour, cette fleur aux pétales rosées, aux couleurs chatoyantes et chantantes. Les yeux brillent en constatant qu'elle a bien éclos dans la nuit. Et tu sors un tout petit carnet pour la dessiner, compléter des notes que tu as trouvé dans la Bibliothéque des Quatre Mondes.

Et c'est là que tu ne fais plus attention à rien et il te faut une branche qui craque pour sursauter et regarder vers un endroit en particulier : "Bon-Bonjour ? J-Je vous ai en-entendu vous sa-savez ?" Tu espères simplement que ce n'est personne qui est prêt à faire tout cramer et dont toi avec.

Anouk n'arrive pas à se rendormir. Cela doit bien faire une heure qu'elle est réveillée, qu'elle se sent réveillée. Il n'y a rien à faire, elle n'arrive pas à rester endormie. Bottine grommelle dans son sommeil, nullement atteint•e du même problème. Il ne fait pas encore jour, c'est décourageant. Surtout qu'elle ne sait pas pourquoi elle se sent comme cela. Sans bruit, elle se met à se faire du thé, elle enlève la bouilloire du feu avant qu'elle ne se mette à crier et réveiller lae mouffette. Elle s'installe près d'une fenêtre et se met à lire. Cinq minutes plus tard, un bâillement se fait entendre, Bottine est réveillé•e. Elle lui verse du thé dans une tasse qu'iel boit aussi, les yeux encore à demi fermés. « Une promenade ça te dit ? » lui demande-t-elle après quelques minutes et iel opine de la tête, s'installant sans bouger devant elle, prenant un (faux) air sage. Elle lae prend donc dans ses bras après s'être habillée. Il ne fait pas aussi froid que dans les hivers de son enfance à Montréal, mais c'est tout de même assez frais pour qu'un manteau soit conseillé pour la majorité des personnes. Elle arrive à l'Oliveraie où elle aime bien se promener, déposant saon daemon par terre qui est à présent un peu plus réveillé•e. Iel se met à errer un peu partout, sentant ce qui se trouve à sa hauteur. Elle se met à marcher, sentant, regardant, marchant sur une branche et la faisant craquer, faisant un boucan d'enfer dans cet endroit bien silencieux à cette heure si (trop) matinale. Une voix se fait entendre. « Bonjour, je ne voulais pas vous déranger. Je ne pensais... » Elle s'est avancée en parlant pour s'arrêter. « Sienna, bon matin. » fait-elle, le reconnaissant. Saon daemon continue de sentir les fleurs et les herbes diverses, de boire la rosée sur quelques feuilles nullement dérangé•e par cette non solitude. « Je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un ici aussi tôt. » complète-t-elle sa phrase.

Anouk baisse la tête pour le saluer, tandis que Sienna semble se détendre un peu. Enfin, il se détend d'une façon pour l'être moins d'une autre (selon son aura). Elle hoche la tête, comprenant son sentiment C'est inusité, surprenant et elle n'aime pas vraiment les surprises, même si c'est seulement rencontrer un collègue ailleurs que dans l'hôpital. « J'évite le blanc le reste du temps pour changer. » Son manteau est assez simple, d'une teinte brune foncée. « Je peux soigner aussi en dehors de l'hôpital, mes voisin•es viennent me voir de temps à autre. » Ce qui n'est pas le cas dans la situation actuelle. « Oui, j'aime bien quand c'est calme. » Éviter la foule autant que possible est toujours une idée attirante pour elle. « Je viens rarement aussi tôt par contre. » Plutôt avant d'aller dormir de temps à autre. Elle peut être debout aussi tôt, mais pour le travail et elle ne prend pas le temps d'aller se promener. Elle se rend directement à l'hôpital. Pour une rare journée de congé, c'est presque étrange qu'elle n'arrive pas à dormir. Sûrement l'habitude de se réveiller à des heures matinales. « Vraiment ? Elle a un nom ? J'aime bien les fleurs, mais je suis loin de pouvoir toutes les nommer. » Elle est toujours prête à apprendre, mais il y a un peu trop de fleurs et de plantes à connaître. Certain•es y arrivent probablement, ce qui n'est pas son cas. Elle préfère se concentrer sur les divers remèdes qu'elle peut donner, s'assurer qu'il n'y ait pas d'interactions dangereuses lorsqu'elle en administre plusieurs. Certes, c'est aussi le rôle du soignant, mais elle est aussi là pour faire une deuxième vérification, juste au cas. « L'oliveraie est assez grande, je vais prendre un autre chemin et vous laisser tranquille. » Moins de gêne pour lui, elle ne voudrait pas qu'il se sente mal à l'aise plus longtemps.