the soul of a dragon
Donatella, Nobu & Antonina


Sous l'oeil inquiet des alchimistes aéronautes, Antonina jette un dernier regard aux cercles alchimiques d'énergie qui alimentent la machinerie imposante. Les calculs se bousculent dans les circonvolutions de sa cervelle, tirent les conclusions adéquates et un peu rassurée, elle trace, sans un mot, le chemin entre la salle des machines et la cabine du dirigeable.

Derrière le calme souverain, la Pierre n'est pas à l'aise. Sous ses pieds, il y a une résonance inhabituelle, une distance étrangère entre elle et les courants telluriques qui alimentent son essence même. Avec lenteur, les doigts ne cessent de se plier et de se déplier - saura-t-elle déployer son alchimie si nécessaire ? La question la hante de ses et si hypothétiques, insupportables.
Mais il y a aussi une excitation certaine qui court sur sa peau, jusqu'au bout de ses doigts. Pour la première fois, elle sort de Cittàgazze. Et elle prend un instant pour admirer à travers un hublot l'étendue à conquérir. Etait-ce ainsi que ses ancêtres se sentaient quand iels exploraient d'autres mondes ? Etait-ce aussi jubilatoire ?

L'alchimiste solmène se fait l'impression d'être une enfant traçant son premier cercle - à la fois pleine d'appréhension et d'excitation.

Rapidement, ses pas l'amènent devant les lentilles de détection, rejoignant les autres membres de l'expédition. Le salut est profond, révérencieux pour la représentante de leur dieu ; et poli envers lae dragonologue qu'Antonina rencontre pour la première fois. « Je crois voir la Poussière par là, l'oeil brun collé à la lentille, le doigt pointe la direction en question : Nous devrions tenter d'aller par là. »

Te faire affecter à cette expédition n’est pas allé de soi : un·e sorcier·ère, quoique dragonologue, n’est pas lae bienvenu·e dans les missions de hautes importances, que l’on confie plus volontiers à la hiérarchie et aux alchimistes. Mais la présence de la Grande Prêtresse a joué en ta faveur et c’est grâce à elle que tu as pu quitter l’observatoire pour t’élancer dans le ciel à la recherche du lambeau céleste du Dieu parmi les dieux. À vos côtés, une autre alchimiste, une Pierre du nom d’Antonina Tivoli, que tu ne connais que de nom. Le dirigeable quitte la cité des cimes un matin et c’est l’immensité bleue du ciel qui vous cueille. Tu es habitué·e à voler, à prendre de la hauteur, mais jamais autant, et voir la ville rétrécir puis disparaître derrière vous fait monter un mélange d’excitation et d’appréhension en toi. Tu as emporté avec toi des livres et un carnet d’observations, dans lequel tu comptes réaliser des croquis du lambeau et des relevés des taux de Poussière. Tu as tout préparé avec le soin que l’on porte aux très grandes occasions.

Tu as déjà eu l’occasion d’étudier les mouvements du lambeau céleste depuis l’observatoire, mais tu n’as encore jamais rencontré le dragon de près, à la différence du lambeau marin, que tu visites régulièrement dans la grotte marine pour prendre des relevés et lui faire des offrandes. Tu n’as pas préparé d’offrandes pour le lambeau céleste, les conditions n’étant pas très propices à la ritualité, mais tu espères que votre présence sera reçue dans sa plus grande humilité, et non comme un acte d’arrogance pure.

Vous volez depuis une heure déjà lorsque tu quittes tes livres pour rejoindre la cabine de contrôle. Tu t’approches des lentilles de détection, près desquelles la Pierre s’affaire déjà. Tu les connais bien, pour en manipuler de semblables à l’observatoire. Tu viens observer à ton tour les relevés faits par Antonina, avant de hocher la tête en signe de confirmation. Les aéronautes obtempèrent et font virer de bord le dirigeable pour aller dans la direction indiquée par la Pierre. « Le ciel est dégagé, à en juger par les relevés, il ne faudra pas longtemps pour rejoindre le lambeau. » tu observes en commençant à prendre des notes. Tu es fébrile, mais tes mains ne tremblent pas. Tu n’as qu’une hâte : rencontrer le dragon, quoi que cela implique. Cette expédition court peut-être à sa propre perte, mais pour voir le lambeau ne serait-ce qu’un instant, tu serais prêt à tout risquer.

Ses yeux s’accrochaient au hublot comme les doigts d’un enfant se prennent à la jupe de sa mère. Elle observait le panorama les yeux brillants, découvrant l’étendue d’un territoire inconnu. Le mystère de ce vaste monde réveillait quelque chose en elle ; dans son ventre se battaient les remous de l’excitation et de l’anxiété, créant tantôt de lourds poids, tantôt de légers papillonnements. Elle qui voyait de moins en moins sa propre cité, protégée par les murs souterrains du Mausolée, elle n’aurait jamais imaginé s’envoler au-dessus de celle-ci. Sa présence même dans le dirigeable tendait tout l’équipage, elle le sentait ; plus d’une demi-année s’était écoulée depuis son avènement, mais elle ne s’habituait toujours pas aux nouveaux regards intimidés posés sur elles, aux têtes baissés et aux prudences accrues en sa présence.

« Hum… Pardon, Ma dame, mais vous êtes attendue. » Elle se retourna pour discerner la provenance de la voix, et trouva l’un·e des membres de l’équipage, sa casquette gavroche entre ses doigts tendus. À son regard fuyant et à ses joues empourprées, Dona devina son malaise ; iels le portaient tous, lorsqu’iels se retrouvaient seul·e·xs en sa compagnie. « Je viens, merci. » Avec regret, elle délaissa sa fenêtre et gagna la petite salle, là où la guidait ce timide petit bout de personne.

Elle arriva la première, mais les autres ne tardèrent à la rejoindre. Elle adresse une inclinaison de tête polie en réponse à leurs salutations profondes, un sourire aux lèvres. Elle les écouta ainsi parler, échanger leur expertise sur la question, suivant l’un·e et l’autre du regard en tâchant de ne pas laisser paraître sa confusion. Sous leurs discours experts, Donatella se sentait plus néophyte que jamais. Elle souhaiterait à son tour présenter ses connaissances, mettre en œuvre son alchimie, mais à quoi bon peut servir le son, en étant enfermée dans une cabine de dirigeable ? « J’ai entière confiance en vos hypothèses, déclara humblement la prêtresse. Vous saurez nous apporter à bon port, j’en suis convaincue. » Et elle tenta de camoufler, sous un sourire calme, la profonde honte qui planait en elle.

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Donatella, Nobu & Antonina


tw mention d'animal blessé/mort

La Grande Prêtresse, une des Pierres et un‧e draconologue. L'assemblée qu'iels forment à elleux trois est estimable, mais la mission le requiert. Car, qui d'autre de plus indiqué que la Voix de leur dieu pour comprendre Son Âme et communiquer avec Elle ? Malgré le palpable stress supplémentaire lié à la présence de Donatella dans ce dirigeable, Antonina ne voit pas de personne plus indiquée que leur Grande Prêtresse pour cet office.

Alors qu'elle devise avec Nobu de la direction à suivre, qu'iels échangent leurs observations respectives, Antonina n'oublie pas de se tourner vers Donatella pour s'assurer qu'elle est d'accord avec elleux et que tout lui convient également : « Est-ce que cela - » Commence-t-elle alors qu'un chtomp résonne dans l'habitacle, suivi  dans un grincement métallique affreux.

« Que se passe-t-il ? » questionne la Pierre d'une voix autoritaire qui ne souffre aucun délai et un‧e membre de l'équipage hésite : « Il semble que nous ayons percuté un animal en vol et que l'une des hélices soit abîmée dans le choc. » Autour d'elleux, les autres alchimistes s'agitent et se dépêchent, les un‧e‧xs à discuter comment évaluer finement les dégats structurels, les autres à réajuster la trajestoire pour regagner en vitesse. De longues minutes s'écoulent, pendant lesquelles la tension se lit jusque dans les épaules de l'alchimiste. Puis, enfin, lae capitaine se présente devant elleux trois et explique : « Votre Eminence, la révérence est profonde : le choc ressenti plus tôt a causé des dégâts sur notre gouvernail et une hélice. Nous avons mobilisé les navigateurs pour compenser ce défaut et continuer d'avancer à bonne allure mais le reste du voyage risque d'être inconfortable. »

réussite Annule un échec aux dés.

La Grande Prêtresse vous accorde sa confiance, et tu lui adresses un regard rempli de gratitude, lui renvoyant un respectueux signe de tête pour la remercier. Mais vous n’avez pas le temps d’émettre de nouvelles hypothèses qu’un grondement brutal résonne dans l’habitacle, suivi d’un grand fracas, comme si le dirigeable avait percuté quelque chose dans le ciel. Un·e membre de l’équipage vient vous informer que vous avez effectivement rencontré quelque chose, peut-être un animal, et qu’une hélice est défectueuse. Tu serres les dents. « Je présume que vous avez une solution à proposer ? » tu menaces plus que tu ne demandes. Il serait franchement étonnant qu’il n’y ait pas d’instruments de secours dans le dirigeable, pour prendre la relève lorsque l’un d’eux subit des dégâts, mais tu ne voues pas une très grande confiance à ce véhicule volant. Lae capitaine survient, s’incline respectueusement devant la Grande Prêtresse, avant de confirmer les dires de lae membre d’équipage.

Mais soudainement, le dirigeable commence à tanguer, victime des vents et de la dépressurisation progressive. Instinctivement, tu te rapproches de Donatella, prêt·e à la soutenir si elle venait à basculer. Une mécanicienne ne tarde pas à venir vous trouver pour vous expliquer que des phénomènes incontrôlés sont en train de se produire, bousculant la composition même des atomes d’hélium, et propulsant le dirigeable bien trop haut dans l’atmosphère. Tu croises les yeux de la Grande Prêtresse, avant de déclarer d’une voix étonnamment calme : « Votre Altesse, s’il le faut, nous sortirons et je vous ramènerais à terre. » Il faudra faire la manœuvre avant que le dirigeable n’ait pris trop d’altitude, sinon le froid et le manque d’oxygène deviendront insupportables, mais il t’est tout à fait possible de t’envoler. Mais tu sais aussi que Donatella n’acceptera pas tant qu’il restera un espoir de sauver cette expédition. Tu jettes un regard rapide à Antonina ; tu ne sais pas si tu pourras les sauver toutes les deux.

Vous traversez des coursives étroites jusqu’à l’intérieur de la membrane, où des alchimistes s’activent déjà pour tenter d’endiguer la dépressurisation et la prise d’altitude. La mécanicienne vous a indiqué d’utiliser vos pouvoirs pour leur venir en aide, et tu t’exécutes. Tu tentes de te concentrer pour contrôler les éléments, les plier à tes desseins et rassembler les atomes déchirés, mais cherchant une maîtrise parfaite, tu contiens totalement tes émotions et rien ne se produit. Alors tu laisses place à l’inquiétude, à la peur, celle non pas de perdre la vie, mais de perdre celle de la Grande Prêtresse – et de la Pierre – et cette fois-ci tes pouvoirs ne te résistent pas. Lentement, la pression atmosphérique se modifie, recouvre un peu de sa stabilité, alors que tu tentes d’insuffler aux éléments ambiants du calme et de l’unité.

indice Obtention d’un indice sur la prochaine intrigue du forum. Carte à jouer par mp à l'Être caché.

#staff

the soul of a dragon
Nobu & Antonina


La suite du voyage n'est pas aussi confortable que son début, et cette réalité devient un euphémisme lorsqu'une mécanicienne vous rejoint de la salle des machines jusqu'au poste d'observation où vous vous tenez tous‧tes les trois. A sa voix et à la demande qu'elle ose émettre, humble mais déterminée, tu ne doutes pas un instant que la situation est urgente - et mortelle. Pourtant tu restes de marbre, même lorsque lae sorcier‧ère te jette un regard rapide. Au contraire, tu acquiesces brièvement, tu as compris et tu acceptes cet état de fait : la survie de la Grande Prêtresse doit, bien évidemment, avoir la préséance sur ta propre vie. « Ne vous souciez pas de moi si la situation l'exige. » Glisses-tu avec la simplicité de l'évidence. Tu savais déjà les risques que tu prenais lorsqu'on t'a assignée à cette mission.

Puis sans rien ajouter d'autre, tu suis la mécanicienne dans les traverses du dirigeable. Immédiatement, un‧e alchimiste t'alpague jusqu'à un cercle et tu secoues la tête, lui intimant de t'expliquer la formule alchimique utilisée et d'attribuer ce pentacle à un‧e autre alchimiste pour gagner du temps. Toi, tu n'as guère besoin de cela pour déployer ton alchimie alors que tes mains s'abattent sur la membrane intérieure du dirigeable. Et tu sens l'énergie alchimique te traverser, se déverser. Tu n'as pas l'habitude de l'alchimie élémentaire d'air mais tu y tisses ta propre alchimie d'énergie pour aider les particules élémentaires des atomes à garder leur cohésion.

Petit à petit, alors que tu t'efforces de maintenir ta concentration, tu sens l'air se stabiliser grâce à, tu le devines, la magie de Nobu. Puis c'est au tour de la pression alors que vos alchimies combinées font leur œuvre. Mais ta concentration se brise soudainement quand un crissement de métal froissé se fait entendre. Juste après un cri résonne, vous informant que votre dieu est juste au-dessus de vous et immédiatement, une de tes mains s'enroule autour de ton écaille de Quetzal alors qu'une prière suppliant ton dieu d'épargner l'expédition et de la bénir te monte aux lèvres et au cœur.

ÉCAILLE DE QUETZALUne écaille de dieu vous protégeant de l'ire de Queztalcoàtl.

Le crissement de métal qui vient vous briser les tympans vous indique sans mal la nature de la menace : des griffes immenses viennent de se planter dans la nacelle. Le lambeau s’est agrippé au dirigeable, renversant le matériel encore stable dans l’habitacle. Ton cœur se soulève à la chute de pression dû à la perte soudain d’altitude causée par le poids considérable du monstre qui s’est attaché au dirigeable. Mais bien vite, tu reprends tes esprits, et un étrange silence se dessine sur tes lèvres, dénué de toute crainte. On peut y lire une sorte d’excitation fébrile, couplée à une curiosité grisante, presque malsaine. Tu n’as jamais été si proche du lambeau céleste, que jusqu’alors, tu n’avais qu’aperçu dans le ciel depuis l’observatoire. Là, tu pourrais presque le toucher – tu vas le toucher.

Tu t’approches lentement des griffes immenses qui se sont agrippées à l’habitacle, ayant percé la coque en métal. Autour de toi, la panique s’est emparée du dirigeable, les aéronautes se pressant autour de lae Grand·e Prêtre·sse pour la secourir. Des pentacles alchimiques se sont mis à luire sur le corps de celle-ci, qui semble prendre parfaitement son destin en main, si d’aventure le monstre s’en prenait à elle. Mais celui-ci ne semble pas vraiment hostile. Il s’est accroché au dirigeable et ne bouge désormais plus – sans quoi l’engin volant aurait déjà fini brisé en milliers d’éclats métalliques. Le lambeau n’est pas agressif ; tu le savais. Quetzalcóatl n’est pas cette créature sanguinaire que dépeignent les écrits, ou tout du moins est-elle douée d’intelligence. Elle paraît presque curieuse, attentive aux faits et gestes des membres de l’expédition ; bien loin de l’être destructeur qui a tenté d’abattre les dirigeables un an plus tôt.

Tu ne prêtes plus vraiment attention à la Grand·e Prêtre·sse, qui semble se défendre vaillamment toute seule. Ton attention est toute entière absorbée par le monstre. Une fois que la sidération s’est estompée, tu t’avances jusqu’aux griffes et t’empresses de tirer de ta poche une petite fiole, ainsi qu’un petit crochet. Tu grattes légèrement la matière de la griffe pour la porter à l’étude quand – si – vous rejoindrez la terre ferme. Et soudain, une pensée te traverse. Tu ne peux pas te contenter de si peu, pas alors que le lambeau est si près. Tu sais voler, alors tu te précipites jusqu’à la nacelle en contre-bas, poste d’observation privilégié. Tu ouvres le sas, et tu te jettes presque à l’extérieur, usant de ta maîtrise du vol pour te caler sur la vitesse du dirigeable. La créature est là, devant toi. Tes yeux, écarquillés, se posent sur chaque partie qui compose cet immense corps détruit, vraisemblablement arraché à un être plus grand, plus abouti. Un morceau de chair avec des griffes et des écailles semi-arrachées, sanguinolent. Tu t’avances précautionneusement, jaugeant les réactions du lambeaux – sans égards pour ta propre vie – jusqu’à pouvoir tendre la main et la poser directement sur les écailles du monstre. Son sang vient ruisseler entre tes doigts.

réussiteAnnule un échec aux dés.