Tu es en première ligne quand les corps tombent dans les rues, quand les blessé‧e‧s arrivent en trombe dans l'Hopital. Et ça te fait si mal au ventre de les voir défiler, de les voir si mal. Rien ne semble les apaiser alors que la rétine s'explose, que les cris résonnent. Lorsque tu as fait ton premier poison, tu avais eu mal. Lorsque tu ne sais pas comment les aider, t'as l'impression que ton monde pourrait s'effondrer. Et il tombe en miette bout à bout, morceaux par morceaux. Une seule pensée t'a pourtant taraudé, taquiné : et celleux laissés pour compte. Celleux qui n'ont pas pu gagner le Capitello. Qui va s'occuper d'elleux ?

Et tu connais la réponse alors que le souvenir du corps brutalisé de Kafka te revient. Alors que tu sais comme on en a rien à foutre des orphelins ou des crève-la-faim. Alors que tu voudrais que le monde s'unisse. C'est peut-être pour ça que lors de cette pause, tu ne rentres pas chez toi. C'est peut-être pour ça que ton corps se dirige vers la Ville Basse. Rapidement, ton coeur tambourine alors que tu avises deux personnes : une brune aux cheveux emmêlés et un garçon fort et grand. Un souffle, une hésitation, tu te tortilles les mains alors que tu souffles doucement : " Bon-Bonjour ... Je ... Une autre inspiration et tu avises les deux : vous n'a-avez l'air pas b-bien tous‧te‧s les d-deux. J-Je peux vous ai-aider, tu montres tes mains en douceur, en geste d'apaisement. Tu ne veux pas leur faire de mal. J-Je suis mé-médecin. " Même si tu n'as aucune putain d'utilité dans cette catastrophe. Même si t'as échoué à soigner la foule et la foule d'haruspices. " Mon pré-prénom, c'est Sie-Sienna. " Tu ne t'approches pas, tu les laisses t'accepter. Tu ne veux rien forcer. Après tout, tu connais le mal de celleux d'en Haut. Tu sais qu'iels n'en ont rien à faire des petites gens.

Un petit silence poursuit ta présentation et tu viens te gratter la nuque, un peu gêné, un peu abîmé par le fait qu'on puisse te rejeter : " J-Je ne vous veux vrai-vraiment aucun mal. " Une petite voix fragile dans l'espace de ce jour où la souffrance est un langage commun, où les murs tombent. Et tu veux juste un peu aider avec tes mains, tes bras. Avec ce que tu as. Avec ce que tu es.

Le membre 'Sienna Leoni' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :

RETOUR. RETOUR.

Comme un cri qui vient marteler les tympans, qui imbibe tout le corps d'une sensation brûlante. Ce mot, Haakan le ressent hurler jusque dans ses tripes, éveillant chaque cellule de son corps, comme un signal de détresse qui résonne et résonne encore et encore. Le sang qui macule les escaliers de la cité, retraçant les ruelles de Cittàgazze comme les veines d'un géant, au milieu de ces flammes qui danse devant les yeux, qui incendient sa peau, tranchent son âme.
Et ça ne s'arrête pas. Ça tourne en boucle devant ses yeux, jusqu'au vertige. Un vertige tourbillonnant, nauséeux, qui malmène l'estomac, le coeur, et l'esprit tout entier. Le temps qui s'arrête, ou file trop vite, ou les deux. Des lignes qui s'étendent sur le sang et toujours, cette même peur qui ne cesse de l'entraîner, l'aspirer dans sa spirale infernale.

Lorsque Haakan revint à lui, la mer était au-dessus, le ciel en-dessous et les étoiles scintillaient dans l'océan d'encre à ses pieds. Sa main s'était agrippée au bras de Mercy, comme à une bouée de sauvetage. Il se rappelait que, dans le chaos et les cris, il était venue la retrouver, cherchant refuge au seul endroit où il avait jamais pu le trouver. Uniquement pour la trouver en proie aux mêmes démons que lui. La poitrine manquant encore d'exploser sous les tambourinements de son coeur, Haakan réalisa finalement sa situation. Il gisait, là, écroulé tête en bas sur les marches d'un escalier, un filet de sang s'écoulant de sa tempe, là où son crâne avait probablement heurté le sol. Les flammes et le sang avaient disparu, pourtant, la vision était encore palpable. Elle rugissait encore en lui, l'emplissant d'un sentiment de détresse suspendue. C'était comme si tout un monde se tenait au bord du précipice. C'était comme s'il tombait, tombait, tombait. Attendant la chute. Attendant son RETOUR.
Chancelant, Haakan se hissa sur les marches, les doigts tremblants cherchant quelconque appui, dans une tentative fébrile de remettre le monde à l'endroit. Instinctivement sa langue se mit alors à balbutier, souffler entre deux inspirations saccadées, en même temps que ses oncles grattaient la poussière : « Retour. Retour. Retour. » Comme si tout autre mot avait été remplacé par celui-ci dans ses souvenirs, comme si la bobine de son cerveau s'était coincée sur ces deux seules syllabes. La nausée fit encore une fois se retourner ses yeux dans leurs socles, un voile noir repassant brièvement devant son champ de vision, avant que, titubant, il ne se reprenne à nouveau.
Il voulut se tourner vers Mercy, chercher Noarah du regard, mais une voix chevrotante l'interpela. L'inconnu, Sienna disait-il, semblait faire de drôles de gestes d'apaisement de ses mains, d'un air nerveux. Mec, tu fais quoi ? T'essaies d'apprivoiser un animal sauvage ? Son esprit voulut lui lancer une remarque acerbe, mais sa gorge, trop serrée, empêcha le son de sortir, nouant les mots dans des chaînes d'effroi, les étouffant dans sa bouche, les froissant comme de simples bouts de papiers. RETOUR, RETOUR.
Quelque part, à quelques pas de là, une voix s'éleva, au milieu d'une foule de gamins, comme si la vie continuait son petit train, alors que lui se sentait au bord de l'implosion. « Une idée sans exécution est un songe. », lança-t-on. Mais Haakan se sentait justement emprisonné dans ce monde de songes qui détonnait de partout autour de lui. Il se sentait comme un lapin au milieu d'un labyrinthe d'obscurité, cherchant en vain une issue.
Dans un élan de détresse, Haakan plongea alors vers l'avant, ses mains agrippant le docteur par le col pour venir placer son visage à quelques centimètres du sien, le regard fou.
« T'es médecin, mh ? Alors, arrête de bégayer et dis-moi ce que j'ai. C'est quoi, hein ? Un poison ? Une drogue ? Qu'est-ce que vous avez encore déversé dans la nature, hein ? Une nouvelle sorte d'expérience, c'est ça ? On est vos cobayes, cette fois-ci ? »
Les poignes se resserrèrent, le pouls s'emballa. Dans un mécanisme de défense désespéré, Haakan sentit la paranoïa se saisir brusquement de lui. Il ne savait plus où donner de la tête, vers quoi diriger sa méfiance. D'où viendrait le danger ? D'où venait cette menace qu'il savait toute proche ?
Puis, enfin, il sentit les écailles de Noarah se coller à sa peau, enrouler son bras, le serrer, comme une étreinte protectrice, et ses muscles se relâchèrent, ses doigts délivrant le pauvre docteur. Ne restait plus que cette confusion qui planait sur son esprit. Et le besoin impérial de fuir. De se cacher. Mais où ? Comment ? Et de quoi ?

Le membre 'Haakan Z. Miszczuk' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :

Le membre 'Lior S. Greco' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :

Le membre 'Mercymorn Lazzaro' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :

Et tu ne t'attendais pas à ça. Lorsque les doigts de l'Haruspice se referme sur ton col, lorsqu'il te secoue et déverse sa bile, pas d'expressions de peur, de panique. Il n'y a que la douceur de tes mains qui rejoignent les siennes. Il n'y a que la tendresse de quelques mots : " C-C'est une vi-vision. Que vous a-avez tous‧te‧s vé-vécu au mê-même mo-moment, au mê-même in-instant. Un souffle doux. J-Je ne peux pas soi-soigner la vision mais j-je peux vous soi-soigner physiquement. " Tu laisses tes doigts dévier vers sa tête, son crâne. Tu commences à l'inspecter alors qu'il a toujours ses mains sur ton col. Pas le moins du monde inquiété par le coup que tu pourrais prendre.

Lior te distrait à peine de ta tâche alors que tu rougis bien à ses mots : " O-Oh non. T-Tout va bien. Un petit silence. J'a-allais soigner mon-monsieur. " L'absurde de la situation invite plus à l'agression qu'à des soins. Doucement, d'une pression plus forte, tu fais relâcher Haakan ton col alors que sa compère lui claque la tête, l'invite à réfléchir. " O-Oh il n'y a au-aucun‧e milicien‧ne a-avec moi. J-Je suis ve-venu seul, et ça ferait sans doute hurler Antonina. Mais tu invites déjà l'homme face à toi, à s'asseoir. Par terre si nécessaire. Lentement, tu inspectes ses yeux, leur mouvement. Ju-Juste une pe-pettite commotion. Vous ne vous êtes pas trop fait mal. " Tu soupires de soulagement que ce ne soit que ça. Et tu le relâches.

Tu hoches la tête à la demande de la zutique. " Ou-Oui mais a-attendez, vous au-aussi ... Mais tu n'as pas le temps de la poursuivre, de l'inviter à s'asseoir qu'elle s'éloigne déjà pour enfoncer son poing dans la gueule d'un Gaston en train de déblatérer des débilités. Tu fais quelques pas très vite pour calmer le jeu, faire deux-trois courbettes et revenir avec la poétesse. Vous au-aussi, vous a-avez besoin de soin. Tu l'invites à s'asseoir aussi. Mais à part une malnutrition évidente, elle ne souffre de rien. Ca a l'air d'a-a-aller, expires-tu. On peut y a-aller en-ensemble si vous vou-voulez. I-Il y au-aura sans doute des gens qui ont be-besoin d'ai-aide en chemin. " Et tu prends les devants en t'avançant dans les rues, inquiet de ce que tu pourrais y trouver.

Doucement, de quelques pas, tu te retrouves à proximité des jardins botaniques. La terre semble avoir été retournée ici et là, et tu t'approches curieux. Tu fouilles la terre de tes mains et en tire un éclat de poignard subtil. Un sourcil se hausse et une moue se tisse. Du dégoût s'y lit. Pourtant, tu enfonces l'éclat dans un pan de ta cape. Même si c'est un faux, il faut que tu le ramènes au chemin sans histoire. " Pa-Par où co-commencer ? "

Le membre 'Sienna Leoni' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :

Les yeux ronds, Haakan haussa un regard incrédule sur le curieux personnage qui s'était invité à leur conversation, les mains munies d'une sorte de...calepin ? Pris au dépourvu, son esprit oscilla entre le rire et l'envie d'en coller une à l'inconnu, l'empêchant tout juste de démarrer au quart de tour. Était-il donc réduit à cela ? Une bête de foire sur laquelle il fallait écrire un documentaire ? Mais il était soudainement trop las pour s'en prendre à quiconque, alors un simple « 'Xcuse, mais t'es qui toi, et qu'est-ce que tu fous ? » désabusé suffit amplement à traduire son désintérêt.
Il était tout juste parvenu à détourner son attention qu'un coup sur sa tête le ramena violemment à sa vision, l'ancrant à nouveau dans ce sentiment d'urgence qui lui donnait la nausée comme rien d'autre. Grimaçant, Haakan se tourna vers Mercy qui sembla aussitôt reprendre les choses en mains. Pourtant, pour le vivre en même temps qu'elle, le jeune zutique savait qu'elle tentait ainsi vainement à se rattacher à un semblant de réalité, alors que la vision l'assaillait encore. Franchement, qu'y avait-il réellement à faire face à cette vague d'impuissance, face au tsunami qui les attendait ? Par où commencer ? Alors, tandis que le Solmène commençait à jouer aux détectives avec elle, Haakan, lui, tentait désespérément de faire le vide dans sa tête, peinant à se concentrer sur leurs mots qui se bousculaient dans sa tête. Une chose était cependant sûre, lui et Mercy semblaient entourés d'étranges bougres.
Pourtant, le coup de poing de Mercy - pour le coup impitoyable - destiné au pauvre gaston, bizarrement, lui insuffla l'énergie nécessaire à se redresser. Il lui fallait se distraire, peu importe si la cause était peine perdue ou pas.

« À la Nef des Fous...ça grouille d'haruspices, de voyants, et d'experts en phénomènes chelous là-bas...peut-être qu'on aura la chance de tomber sur des gens qui en savent un peu plus. », marmonna-t-il, presque à contre-coeur.

Et puis, qui sait, peut-être trouverait-il un peu d'Ambrume pour y noyer les sensations hurlantes en lui. Les bras venant se croiser sur son torse, Haakan n'attendit donc pas l'accord de ses nouveaux camarades pour s'empresser dans la prochaine sombre allée, grimpant les marches de la Ville Basse pour finalement débouler dans l'une des chambres du bordel. Tombant aussitôt nez-à-nez avec Lorenzo, le corps légèrement tordu au dessus d'un reptile mort, il sentit le dégoût monter en lui, tandis que le sifflement de Noarah fit crisser l'air.
« Je crois qu'il était ici.
- Comment ça ? Qui ? »
La peur le submergea à nouveau, tandis que la vue du serpent rappela immédiatement l'existence de Quetzalcoatl à ses pensées. Là était sans doute l'explication la plus évidente à ses visions d'apocalypse.

Le membre 'Haakan Z. Miszczuk' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'donjon ville basse' :