Le soleil à l'horizon berce le silence si caractéristique du crépuscule, fourvoyant l'illusion d'une sérénité, d'une quiétude trompeuse et dangereuse. Le calme avant la tempête, qu'il se dit. Cette fois-ci, c'est un peu différent. Un calme avant et après la tempête, celle à venir encore plus grande et calamiteuse si Cosimo en croit les rayons tièdes qui caressent d'une manipulation tendre son derme qui recherche un peu de chaleur pour contre la froide humidité de l'océan qu'ael est entrain de traverser.

Le soleil comme seule indication de l'heure qu'il est, alors que læ philosophe n'a pas fermé l'œil de la nuit, à ne penser qu'à la grotte et à réfléchir comment y arriver. Cerveau en éternelle effervescence, éruption de mille idées certaines farfelues d'autres pragmatiques, qui commence à perdre pied avec la réalité. L'adrénaline qui fait vibrer chacun de ses nerfs d'une impatience quelque peu enfantine, la hâte qui læ fait oublier le monde autour et les conséquences de ses actes sur son entourage. L'égoïsme de la curiosité de l'ambition avant tout, quitte à mettre celleux qu'ael aime en danger. Amener @Kafka S. Lindbergh alors que le jeune solmène avait exprimé son inquiétude la veille — pas qu'il ne l'aurait laisséæ y aller seulæ malgré tout.

Le soleil qui se dessine derrière la falaise et s'élève maintenant assez pour éblouir de ses rayons qui se réveillent, et Cosimo est prisæ par la beauté du paysage, oubliant la situation morbide de i fantasmi qui rôdent probablement non loin d'elleux. Dans la lumière du matin encore bien frais, iels atteignent les bordures noyées de la grotte marine, et ael fait un effort surhumain pour ne pas danser sur place au risque de se renverser et tomber à l'eau. Stabilisé·es, Cosimo saute de leur embarcation, ses pieds touchant le sol rocailleux trempé pendant que ses yeux admirent les peintures rupestres occultes qui ornent les murs de pierres qui les entourent. Le cœur qui bat fort dans la poitrine sous cette extase intellectuelle, ael se fait violence pour ne pas foncer la tête la première dans la gueule du loup qu'est ce labyrinthe abyssale, mais plutôt adopter l'attitude responsable en restant avec son groupe, certain·es envoyé·es par les solmènes, d'autres plus pour leur propre intérêt.

Le soleil n'est plus aussi fort maintenant qu'iels ont pénétré les entrailles de la grotte, comme un signe de mauvais présage.

(+ edit avec le résultat des dés.)
L'esprit ailleurs, la fascination qui lui donne la tête qui tourne alors que son attention est uniquement concentrée sur les dessins énigmatiques qu'ael ne peut décemment pas déchiffrer. L'eau jusqu'aux mollets, malgré la non difficulté à se déplacer en marchant dans les parages, ael ne se préoccupe absolument pas du sel qui bouffe son pantalon. Peu importe d'être trempé, Cosimo ne s'est jamais arrêtéæ à des problématiques si superficielles, surtout lorsque la connaissance nouvelle est en jeu. Donc non, ael ne s'en préoccupe pas. À tel point qu'ael ne remarque pas l'eau bouger autour de lui, ou plutôt met ça sous le coup du courant, mais ne voit pas la forme linéaire sombre s'approcher dangereusement de læ. C'est donc un cri de surprise mais aussi de douleur qui s'échappe de ses lippes, formant elles-mêmes une grimace sous le choc, exclamation qui résonne en écho contre la pierre de la grotte, et ael donne un gros coup de pied pour faire lâcher la murène. Inspection de sa jambe, des bouts de chair sont déchiquetés sous la morsure acérée, et du sang se répand doucement dans l'eau turquoise obscure.

HRP un groupe de solmènes, dont @Kafka S. Lindbergh et @Cosimo de Luca, est parti à l'aventure de l'exploration de la grotte. mais ce rp est ouvert à tous·tes, iels peuvent très bien croiser des personnes d'autres factions — plus on est, plus on rit.
tags sauvages de personnes qui pourraient être intéressées. @Herschel Loewe, @Park Minjae, @Mercutio Carelli, @Sano Ashitaka. et d'autres obviously.

résumé :

Tes mains tremblent sur tes genoux, que tu gardes serrés piteusement l’un contre l’autre. Familier du roulement langoureux de la mer, ce n’est pas l’embarcation de fortune qui glace tes sangs, ni les résidus de nuit s’éternisant sur l’horizon, ni même i fantasmi, rodant sur la côte. La destination est seul objet de tes tourments. Silencieux, tu gardes les yeux rivés sur la carapace rougeoyante d’Inespérée, effleurant la surface de l’eau alors que la brave tortue use de sa force insoupçonnée pour tirer la barque sans un bruit jusqu’à la grotte marine. La sage daemon a offert son aide naturellement lorsque Cosimo et toi avez gagné le port, au beau milieu de la nuit, pour vous enfuir de Cittàgazze avec d’autres camarades. Plus silencieuse qu’aucune autre embarcation, le plan semblait rêvé pour læ philosophe ; pourtant insuffisant pour te rassurer toi.

L’aube à peine levée vous accompagne alors que vous gagnez les récifs acérés de la caverne. Autour de vous, de larges pans des falaises de craie, écroulés quelques nuits auparavant, forment dans l’océan des monolithes blancs immobiles, comme surgis d’un autre temps. À l’orée de la grotte, d’étranges peintures rupestres captivent ton attention de longues minutes durant, en oubliant presque la terreur dans tes entrailles. ⠨⠚⠑ ⠧⠕⠥⠎ ⠁⠞⠞⠑⠝⠙⠎ ⠊⠉⠊⠲ ⠨⠎⠕⠽⠑⠵ ⠏⠗⠥⠙⠑⠝⠞⠎⠲ t’intime Inespérée avant de disparaître sous la surface de la mer. « Merci, nous serons vite de retour. » tu souffles, presque à toi-même, sans véritablement croire les mots que tes lèvres prononcent. Cosimo ne semble pas remarquer ton trouble, pénétrant sans réelle hésitation dans la caverne à l’aura mystique, accompagné de vos autres camarades d’infortune. Bon dernier, tu fais preuve d’un suprême effort pour trouver le courage d’emboîter le pas aux autres aventurier·ères solmènes.

Dans l’entrée dans la caverne, les dessins énigmatiques continuent d’happer tes regards, glissant à plusieurs reprises sur les rochers humides. Lorsque la lumière du jour commence à s’amenuir, défilent dans ton esprit un nombre incalculable de jurons, aucun suffisamment radical pour décrire ton état émotionnel en cet instant. Pourquoi a-t-il fallu que Cosimo t’entraîne dans l’une de ses frasques périlleuses ? Pourquoi n’as-tu seulement pas songé à le laisser aller seulæ, ne pouvant te résoudre à abandonner læ philosophe à la seule conscience d’un danger ? Tu ne læ seras sans doute d’aucune aide si quelque créature marine ou spectre venait à surgir pour vous dévorer, alors pourquoi ? Tes dents se serrent au constat se lisant entre les lignes de tes choix. Obsédé par tes angoisses, tu progresses à reculons dans les boyaux de la caverne, lorsqu’un cri retentit contre les parois rocheuses. Ton cœur rate un battement en comprenant de qui il s’agit. Tu te précipites en avant pour trouver Cosimo aux prises avec une murène, le sang de læ philosophe commençant déjà à se répandre dans l’eau salée. Ton premier réflexe est d’attraper la première roche passant à ta portée et la lancer pour espérer assommer l’animal.

ÉCHEC – La pierre vient s’écraser sur le pied de Cosimo, oupsi.
RÉUSSITE – La pierre écrase la murène et le passage est libre.

résumé :

Pieds dans l’eau. Si tu es là, c’est que l’on te l’a incité. Mots rouges sur un morceau de papier. Aurais-tu fais le déplacer seulement sur la proposition de Cosimo ? Non. Certainement pas. Pour toi, cette grotte n’a pas la moindre importance. Simple verrue dans le paysage de la ville qui ne fait que se désagréger chaque jour un peu plus sous tes yeux. Mais là, les pieds dans l’eau, tu te sens étonnamment à l’aise. Tu hésites presque à enlever tes chaussures pour sentir le liquide entre tes orteils… comme avant. Tu t’enfonces dans le boyau. Tu suis les autres et leurs ambitions. Si Gold veut que tu participes à tout ceci, alors tu y participeras. Il n’y a pas d’autres questions à se poser. Mais la présence de Kafka ne t’enchante pas. Tes yeux se plantent dans son dos. Aiguilles de regards. Pourquoi fallait-il qu’il soit là ? Il ne maîtrise pas l’alchimie, n’est-ce pas ? Quelle est donc son utilité ? Tu ne connais pas tous.tes celleux qui vous accompagnent. Ce n’est pas étonnant, dernièrement tu es cerné par tes responsabilités. Les mondanités et rencontres sont remises à plus tard. L’eau se fait plus profonde. Assez pour laisser nager des murènes… Tu n’as pas le temps de réagir. Tu vois à peine une ombre se mouvoir dans l’eau qu’il est déjà trop tard. Un cri. Ce ne peut être Kafka. Tu le suis de trop près, l’observe trop finement pour avoir rater quelque chose qui lui arriverait. Début d’obsession. Mais qui alors ? La voix… il te faut tout de même un instant pour la reconnaître. Cosimo. Ton attention est à nouveau happée par l’existence de l’Haruspice. Il s’agite, tu ne comprends pas ses gestes… Bruits d’éclaboussures et panique. Tu saisis enfin la situation. Agacement. Les mêmes questions sur l’utilité de sa présence qui tournent en boucle. Jalousie. Elle te bouffe. Elle grappille tout ce qui te reste d’humanité. Elle te fait roi de la bêtise. Cette couronne te va à merveille. Tu sors une lame, toujours accrochée à ta ceinture lorsque tu es de sortie. Elle vaut trop cher pour être gâchée… mais soit. Tu la nettoieras. Tu fais d’aussi grandes enjambées que l’eau te le permet pour rejoindre la hauteur de Cosimo. Au passage, si tu éclabousses ou bouscules Kafka, tu ne t’en préoccupes pas. D’un grand geste, tu t’apprêtes à planter ta lame dans la bête aux dents dangereusement attachées à Cosimo.

Echec / Echec : Tu t’encoubles dans ton geste et plante ta lame dans le sol de la grotte, la cassant.

Echec / Réussite : Tu atteins ta cible et plante ta lame dans la murène mais l’élan mal contrôlé te fais tomber contre Cosimo et vous tombez tous les deux dans l’eau.

Réussite / Réussite : Tu atteins ta cible et cette dernière meurt sur le coup.

résumé :

Équipe non officielle des Solmènes, certain·es sont présent·es pour la curiosité intellectuelle de l'aventure et de la découverte, mais la plupart ne savent pas véritablement ce qu'iels foutent dans les parages. Cosimo est trop partiæ dans son excitation et ses pensées pour remarquer le malaise de @Kafka S. Lindbergh à l'avoir accompagnéæ dans un endroit aussi dangereux où aels pourraient tomber tout bêtement sur degli fantasmi — merci la discrétion d'Inespérée, la tortue rouge qui a bien voulu faire avancer leur barque sans un bruit — ou si ce n'est sur quelque chose de pire, ou réaliser la tension qui émane de @Park Minjae à devoir subir la proximité des deux. Cosimo à mille années lumières de cette ambiance, totalement naïæ ou plutôt d'un déni égoïste.
Probable revers de karma, s'ael n'est pas une mauvaise personne — bien que ça soit tout à fait débattable —, rien ne semble rester impuni et les tourments qu'ael provoque chez ses camarades d'infortunes se retournent contre læ sous la forme d'une murène qui l'a prisæ pour un sacré bifteck — on læ dirait qu'ael est bon au goût et à manger qu'ael le croirait aisément.
Le cri qui résonne et avertit toute personne dans leur petit groupe, la murène qui finit heureusement par lâcher prise mais le sang qui s'écoule dans l'eau salée, avec le sel qui pique atrocement la plaie. Dans la volonté d'aidé mais aussi dans la panique, @Kafka S. Lindbergh lance une pierre qui atterrit sur le pied de læ philosophe toujours plus meurtriæ alors que l'exploration vient à peine de commencer.

Succès Le caillou étant tombé sur son pied, ael trébuche de surprise d'une nouvelle douleur et chute dans l'eau entièrement. Néanmoins, ael se relève et essuie les gouttes salées de ses yeux, le petit rocher a plus été un imprévu que dangereux.
Échec Le choc de la pierre est violent, ça heurte son pied mais surtout sa cheville qui prend un très mauvais coup. Ce n'est pas réellement une entorse, mais un hématome qui va enfler et l'handicaper. Une jambe bien amochée entre sa cheville violette et sa guibole qui pisse le sang d'une morsure qui a déchiqueté une partie de sa chaire.

C'est au tour de @Park Minjae de vouloir aider, mais la murène réussit à se sauver et non seulement il rate l'infâme bête mais il en profite pour en casser sa fidèle lame.
Tout en jurant et en marchant comme ael peut, Cosimo s'affaisse sur une surface plus sèche et déchire un pan de sa chemise pour bander sa blessure au mollet. Ce n'est pas le meilleur des pansements, mais ça devra faire l'affaire pour le moment. « C'est bon, ça ira. », essaie-t-ael de rassurer, le teint un peu blême mais l'éternel sourire sur ses lèvres, celui dont ael ne peut jamais se défaire. « Ça tombe bien, dernièrement je me disais qu'il me fallait une nouvelle démarche. » N'écouter rien ni personne, seulement læ. Bornéæ comme personne, seulement l'envie de continuer.

Et ne pas regrette sa décision dangereuse alors que le petit groupe tombe sur cette magnifique tête de serpent momifiée. Évidemment, Cosimo s'émerveille de cette trouvaille, rappelant indirectement pour des raisons frappantes le fameux serpent-ailé. Sifflement excité, ael s'approche, toujours en boitant et son t-shirt s'empourprant doucement de sang, sans la moindre prudent et observe la gueule. « Okay, aidez-moi à en retirer une dent. » S'aels ne peuvent pas se déplacer avec cette tête immense, aels peuvent au moins repartir avec une de ces dents précieuses.

Succès. Avec un peu d'effort, la dent finit par se détacher sans trop de complication, et malgré la taille encombrante elle est légère et transportable.
Échec. La dent ne veut pas se décrocher de la mâchoire, mais Cosimo, toujours aussi entêtéæ, force et finit non seulement par abimer la dent mais aussi par se griffer plutôt profondément le bras sur la dent toujours aussi acérée.

résumé :

Echec. Ta lame se brise. Cela ne blesse que ton orgueil. Cela aurait pu être pire mais tu aurais aussi pu faire tellement mieux. Tu te retiens de faire un pentagramme d’électricité sur le coup de la frustration. Tu pourrais tous vous tuer avec vos pieds dans l’eau. Mais tu l’aurais eu, cette foutue murène. Non, garder ton sang froid. Si les Trois t’ont fait venir ici, ce n’est certainement pas pour chasser des poissons… Mais savent-iels seulement quoi que ce soit de plus que toi ? Tu sens le jugement de Soleil peser sur toi. Tu n’as pas besoin de la regarder pour savoir. Apparemment, Cosimo n’avait pas besoin de toi. Ael bande sa blessure alors que tu observes l’eau au cas où autre chose bougerait. Tu ne te laisseras pas surprendre une deuxième fois. Tu ne sais trop comment vous atterrissez dans une pièce qui contient une tête gigantesque de serpent momifié. Une telle bête a-t-elle réellement existé ? Tu n’as pas envie d’en croiser une vivante. Sans trop savoir pourquoi, tu te retrouves avec la dent que ton amantæ a décroché de la mâchoire monstrueuse. Tu n’as pas pensé à prendre de sac. Tu avais seulement pris ta lame et de quoi faire des cercles d’alchimie… Tu défais rapidement un bouton de ta chemise pour pouvoir la glisser contre ta peau. Elle restera là pour le reste de votre exploration. Autre cavité. Autre trésor de pacotille. Tu ne sais même pas si c’est Cosimo ou l’Autre qui a ramassé ou non quelque chose. L’étincelle dorée de l’aiguille n’attise pas ton regard. Distrait. Tu passes plus de temps à te demander ce que tu fais là que regarder ce qui t’entoure. Cela pourrait te faire courir à ta perte.


Des voix. Tu sursautes légèrement. Soleil se rapproche de toi à t’en coller la jambe. Protectrice. Deux personnes déboulent dans la cavité que vous vous êtes approprié.es. Tu ne les connais pas. Mais en suivant leurs regards se portant sur Cosimo, ael ne doit pas leur être inconnuæ. Ta main se pose sur la tête de Soleil. Sur les gardes. Tu n’aimes pas le ton de la voix. Tu fais semblant de ne pas entendre. Visage neutre que tu offres à ces étranger.ères. Tu ne détends que lorsque lea deuxième individu.e parle à son tour. Tu lea préfères amplement. Un sourire qui glisse à tes lèvres.   Tu admires la panthère noire majestueuse. Tu n’as jamais vu un tel daemon. « Je ne dirai pas non à passer une nuit en bonne compagnie… juste pas ici, si possible. » Si tu peux écourter votre séjour pour gagner un lieu plus sec et éclairé, tu n’es pas contre. Presser le pas. Cul-de-sac. Soleil grogne. Etre enfermée commence à lui taper sur les nerfs, elle, amoureuse des grands espaces.

Façade de pierres. Où tout cela vous conduira ? Tu dessines un cercle alchimique en quelques secondes. Pour celui-là, tu n’as même pas besoin de réfléchir. Tu apposes tes mains sur ce mur naturel. Besoin de ressentir la matière. Tu te concentres. Tu peux le faire. Tu l’as déjà fait. L’électricité est Ton énergie. Tu fermes les yeux. Prière pathétique… Tu cherches à vérifier si tout ceci a un quelconque source électrique. Rien. Aucune résonance. Qu’un silence moqueur. Tu soupires. Tout ceci ne mène à rien.

résumé :

En d’autres circonstances, la situation aurait eu de quoi t’arracher un rire – si les perspectives de mourir noyé, enseveli sous un éboulis, dévoré par un monstre marin ou perdu dans un labyrinthe dépourvu de lumière n’avaient pas pris le pas sur l’humour grotesque de la situation. Læ philosophe a beau prétendre maîtriser la situation et dénigrer la douleur, le sang se répandant sur la roche humide et la béance des incisions dans son mollet te font pâlir plus que tu ne l’étais déjà. « P— pardon. » bredouilles-tu d’une petite voix, véritablement incapable de formuler quoi que ce soit d’autre. Un bandage de fortune permet à Cosimo de se remettre sur pied et d’intimer de nouveau au petit groupe d’avancer dans l’obscurité. Lorsque la lumière du jour ne vous parvient plus et que les réverbérations de l’eau ne sont plus suffisantes pour éclairer votre chemin, tu t’empresses de tourner la flamme d’une lanterne à pétrole, tâchant de presser le pas pour éclairer le chemin.

Les boyaux étroits laissent bientôt place à une cavité aux parois luisantes, entièrement vide à l’exception d’un autel de pierre, finement sculpté de gravures épiques. Mais les bas-reliefs perdent inévitablement de leur superbe face à l’immense crâne de serpent momifié trônant sur la pierre, comme un trophée venu du fond des âges. « Qu’est-ce que— » la phrase meurt entre tes lèvres, ébahi devant la découverte, le ventre malmené de curiosité et de frayeur. Comment un si gros animal avait-il seulement pu exister ? Existait-il encore, quelque part dans cette caverne ? À mesure que vous progressez vers l’autel, les battements de ton cœur s’accélèrent, comme si la créature s’apprêtait à sortir de sa torpeur mortuaire pour vous sauter à la gorge. C’est d’un naturel presque trop pragmatique que Cosimo décide d’embarquer l’une des dents du monstre, alors que tu peines de ton côté à t’approcher du squelette. Il te faut l’appui d’un effort surhumain pour parvenir à une raisonnable distance de la créature, et timidement, tendre une main pour effleurer les écailles momifiées.

Etrangement, aucune vision ne t’assaille, aucune voix ne résonne dans ton esprit, aucune image ne vient percuter ta rétine. Rien, si ce n’est le silence glaçant de la caverne, tout juste brisé par l’arrivée impromptue de deux individus hors de ta connaissance, mais visiblement familier·ères de Cosimo. Tu les salues d'un signe de tête discret, tentant de te faire le plus petit possible dans cette situation. D’une certaine manière, la présence de nouvelleaux arrivant·es te rassure, comme si la caverne dévoilait peu à peu ses secrets et sa quotidienneté. Finalement, cette grotte n’était peut-être pas si effrayant qu’elle n’en avait l’air a priori, en oubliant les murènes et les monstres momifiés ? Et puis, combler l’angoisse que la présence de Minjae suscite en toi par d’autres venues n’avait que du positif à tes yeux. C’est alors que vous vous apprêtez à quitter l’endroit qu’un trait lumineux attire ton retard, sur le sol de la caverne. Un objet vraisemblablement boudé par tes comparses, que tu t’empresses pourtant te récupérer, fasciner par la finesse et la brillance de ce drôle d’artefact en forme d’aiguille.

Alors que vous rebroussez chemin, trop occupé à suivre des yeux Cosimo et à te tenir à bonne distance de Minjae, tu ne t'aperçois que trop tard que tes pieds dérapent sur le sol humide de la caverne, pour finalement basculer à la renverse dans le noir. Un hoquet de douleur vient accueillir ta chute, alors que les pics acérés de la crevasse heurtent tes vertèbres et que ta nuque échappe par miracle au tranchant d'une pierre. Le mal se répand comme du feu liquide dans tes veines, alors que ta pauvre carcasse s'échoue maladroitement sur la roche dure, éraflant tes bras de stries rouges au passage. Le souffle coupé, il te faut quelques secondes pour revenir à toi et que la douleur ne t'arrache un gémissement, alors que tes jambes peinent à retrouver leur axe naturel. « Che cazzo... » tu jures entre tes dents, alors que tu tentes de te redresser dans la crevasse exiguë. Bien vite, ce ne sont pas tes jambes, miraculeusement intactes, mais ton épaule gauche qui t'indique la gravité de la situation. « Cazzo, cazzo, cazzo... » tu répètes en grognant, comme si les injures avaient le quelconque pouvoir de calmer la douleur. Sous ta main serrant vainement ton épaule, un liquide poisseux et familier vient confirmer tes inquiétudes. Tu ne peux que lever les yeux vers le bord de la crevasse, à deux mètres au-dessus de ta tête, en priant ton seul dieu d'être dans un mauvais rêve.

résumé: