Iels ne se débarrassent plus de ce froid qui leur colle aux os, malgré les couches de vètements et tous les efforts faits pour conserver une température correcte sur la péniche. Leurs nuits sont courtes, l'épuisement finissant par vaincre les frissons et la peur mordante qui leur tord le ventre. Toute la famille est là, en vie, pour l'instant. Mais combien de temps tiendront-iels encore ? Combien de temps avant la fin du blizzard ?

Nicholas conserve ses forces, partageant sa chaleur avec Carine. Et avec Kafka. Le prostitué est venu les trouver au début de la tempête, et n'est pas reparti. C'est bien la seule chose positive qui soit sortie de cette catastrophe, de le savoir en relative sécurité, de pouvoir rentrer chaque soir auprès d'une présence, d'un ami. Nicholas sait bien que tout ceci est temporaire, du à l'adversité, mais il se connait, et il appréhende déjà le jour où le brun reprendra sa liberté.  

Alors que le sommeil lui échappe, un bruit sourd et puissant le sort de sa torpeur. "Vous avez entendu ?" Il n'y a pas grand chose qui peut teindre la voix d'un‧e non-sedentari d'une telle angoisse, mais seul‧es celleux qui ont grandi sur un navire peuvent comprendre. Un deuxième craquement, et c'est la bousculade, daemons et Covenant s'activant à se rhabiller pour sortir, en pleine nuit, en plein blizzard.

Car il est un appel auquel iels répondront toujours - celui qu'époumone soudain, à l'ouverture de la porte, un garde du port : "VOIE D'EAU ! La péniche du vieux D'jan !" Bouclant son fleuret à sa ceinture malgré ses doigts déjà engourdis par le froid, Nicholas laisse court à tous les jurons qu'il connait, peu importe leur langue. "Carine -" La daemon est déja dehors, ses yeux de félin perçant l'obscurité. Iels sont nombreux‧ses, et armé‧es. Il va falloir se battre.

Spoiler:

flashback

Les membres craquelant comme une fine couche de glace ayant déjà tout recouvert derrière elle, même les êtres. Tu progresses dans une lenteur morbide, les muscles pétrifiés, le souffle court, mais une destination implacable fichée dans ton esprit ; la péniche des Covenant. Tu n’as nulle part où aller, aucun·e dieu·éesse à prier, aucune bonne âme  à supplier, rien que ta carne noircie là où les engelures ont déjà imposé leur empire sur ta chair. Respiration douloureuse, à chaque bouffée d’air semble se jouer ta vie entière, comme si d’un moment à l’autre, tu allais t’asphyxier. La  brûlure de ton souffler semble jouer une lutte à mort avec le vent qui t’agresse et emporte dans un putain d’instant les dernières onces de chaleur fabriquée par ton organisme. Le froid tapisse jusqu’à l’intérieur de ta bouche, jetant sur tes lèvres des tons bleus de cadavre.

Tu te traînes ainsi comme un fantôme, le gamin des rues sur lequel personne n’auraient parié dans cette roulette russe géante où les mort·es déjà ensevelissent les caves en attendant des beaux jours. La glace préserve encore les ruelles de leurs odeurs pestilentielles, mais tu sais que le moindre redoux lâchera sur la ville le plus gigantesque des charniers. En attendant, tu te traînes, la nuque brisée par les bourrasques assassines, descendant les mille et unes marches de Cittàgazze dans le but de rejoindre le Porto Vecchio, et ta dernière perspective de salut : Nicholas. Le jeune brocanteur est ta dernière perspective de salut, le seul éclat persistant dans la neige et la glace, réchauffant ton cœur de ses pauvres sentiments calfeutrés.

Derrière vous, des insultes et des hurlements résonnent encore comme les cris d’un fantasmi, mais tu n’as pas le choix ; lui ou mourir comme un paria dans les rues glacées de cette ville devenue fantôme. Sur tes épaules, tes maigres possessions se changent déjà en glace, quelques couvertures dérobées dans les chambres de la Nef des fous et du pain congelé comme seule vivre. La péniche de Covenant luit dans la nuit d’une minuscule lumière rougeoyante, répétée sur les autres navires comme un trésor silencieux dont personne ne douterait. Ta main glacée se lève sans force contre le battant de la péniche, avant que tu ne t’effondres sur le palier, dépourvu de force, dépourvu d’avenir, inconscient.

Spoiler:

TW alcool, sevrage

Mes habitudes ont dû drastiquement changer avec ce froid qui s'infiltre partout. Plus de balades en mer, plus de temps interminable passé sur le Bellérophon à s'occuper des huîtres ou à boire. Rien de tout ça n'est possible maintenant. Il fait bien trop froid, la glace à recouvert bien trop de surface et il serait suicidaire de rester en mer par ce temps. Les premiers jours, j'avais été un peu stupide, Mercurio s'était fait un malin plaisir de me le répété et dès que j'avais réalisé mon erreur, il m'avait sorti un beau "Je te l'avais dit" tout fier de lui. Je lui avais tiré la langue, je crois. Restait que maintenant, mon bateau de pêche restait indéniablement amarré au port et je n'avais d'autre choix que de dormir dans la péniche familiale là où il était plus facile de trouver de la chaleur. Habituellement, je ne rentrais pas du tout ou très tard - ou tôt, d'ailleurs - et on ne me voyait pas. Je ne voulais pas qu'on me voit, je voulais être tranquille. Là, je n'avais pas le choix. Je restais tout de même un minimum dans mon coin, isolée, mais je ne pouvais pas faire grand chose à part essayer de survivre comme tous les autres.

Le froid. Le froid, je le détestais. Il s'infiltrait partout, me donnait l'impression que j'étais gelée jusqu'au os et j'avais beau empiler couche de vêtements sur couche de vêtements pour garder la chaleur produite par mon corps, rien n'y faisait. Je me retrouvais tremblotante, recroquevillée sur moi-même à claquer des dents incessamment. Mercurio ne pouvait plus voler, à peine décollait-il que ses plumes commençaient à geler. Il était contraint de rester au sol ou contre moi. On essayait tant bien que mal de se réchauffer. J'avais aidé, comme d'autres, à ramener du bois, du charbon, n'importe quoi que l'on pourrait faire brûler. Ça demandait bien trop d'énergie pour un résultat décevant, mais il fallait que je fasse quelque chose. Je devais aider. Je n'avais pas bu une goutte d'alcool depuis que je ne sortais plus en mer. J'allais vérifier que mon bateau était en bon état tous les soirs, mais le froid me forçait à me sevrer. C'était dur, les tremblements dûs au manque d'alcool s'ajoutaient à ceux dûs au froid glacial, j'avais mal au crâne, de grosses sueurs froides et l'impression permanente que le danger était partout. Je faisais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, mais pour sûr, l'un de mes adelphes aura vu quelque chose. Je me rendais donc utile pour oublier un tant soit peu le froid et le manque.

Et puis, je fus réveillée en pleine nuit. Je ne sais pas trop comment j’avais réussi à dormir, l’épuisement certainement d’avoir trop lutté contre le froid, et j’avais entendu un bruit qui m’avait réveillé en sursaut. Un bruit que je n’aurais jamais cru entendre. Un craquement si fort que je me sentais déjà prête à bondir et à protéger corps et âme cette péniche que l’on cherchait à éventrer. L’heure est grave, les Gazzi sont maintenant suffisamment désespérés pour s’en prendre à nous, Noénautes. Je bondis, attrape un pull que je mettais rarement avant ce froid, une étoffe qui me sert d’écharpe et surtout, mes armes. Une dague, une épée courte, quelques couteaux de lancer. Je vois déjà Nico qui sort, lui aussi réveillé par les craquement, les autres aussi sont là et je le rattrape pour finir à sa hauteur alors que mon daemon est perché sur mon bras. Je scrute les environs, comprends d’où vient le bruit et me prépare à me battre. Je ne parle pas, non, je suis en colère. Une colère noire. J’ai déjà tant perdu, je ne veux pas voir périr des amis, de la famille et surtout perdre ma liberté.

Spoiler:

Deux jours t'ont été nécessaires pour parvenir à recouvrir totalement tes esprits et guérir de tes engelures. Mais tu compris bien vite que ta présence chez les Covenant était un fardeau en ces temps troublés, et qu'il allait falloir gagner ta place dans cette famille t'ayant recueilli avec tant de bienveillance. La présence de Nicholas et de Carine te remplissait le cœur d'une joie que le blizzard avait essoufflé dans ton être, et tu entrepris de travailler comme tout‧e autre membre de la famille, afin de pourvoir aux besoins de chacun‧e et repousser le froid glacial qui s'insinuait jusque sous les portes. Les exténuantes journées se terminaient sur la couche de Nicholas, contre lequel ton petit corps venait se lover, échangeant de discrètes caresses avant de vous endormir.

À l'aube de ton rétablissement, tu commenças par te précipiter vers l'océan pour retrouver Inespérée, étendue sur le sable, les membres gelés et la carapace couverte de verglas. Nicholas fut une aide bienvenue pour désensabler la tortue et parvenir à la tirer jusqu'à la péniche. Dans une bassine d'eau suffisamment grande, vous installèrent Inespérée près du poêle à bois, et tu la veillas deux jours et deux nuits dans l'espoir qu'elle se rétablisse. Lorsque ton amie ouvrit enfin les yeux et croisa les tiens, ses seules paroles furent : ⠨⠚⠑ ⠝⠕⠥⠎ ⠧⠕⠽⠁⠊⠎ ⠙⠿⠚⠷ ⠏⠗⠣⠞⠎ ⠏⠕⠥⠗ ⠇⠑ ⠇⠕⠝⠛ ⠧⠕⠽⠁⠛⠑⠲ Si l'urgence de trouver des ressources n'avait pas été telle, tu serais demeuré encore de longues heures auprès de ta daemon, à t'excuser de ne pas avoir été là à temps, à jurer que rien ne les séparerait plus.

Une nuit, le sursaut de Nicholas te réveilla brusquement. En un instant, la quiétude de la nuit sembla se renversa dans une agitation angoissée. Tous·tes les non-sedentari quittèrent le repos de leurs péniches pour chercher dans la nuit les craquements sinistres qui résonnaient jusqu’au marché des Ambrumes de leur effroi. Quelqu’un·es étaient en train de désosser des bateaux pour récupérer les combustibles et survivre. Et parmi ces traître·sse, une lignée d’alchimistes se dressa entre la foule et les navires pris d’assaut. « Ces navires sont réquisitionnés par le Conseil degli Angeli pour servir de combustibles en ces temps rudes. Nous vous remercions, vos familles seront dédommagées dès l’arrivée des beaux jours. »

complotRéussite de votre complot ou échec du complot de votre adversaire.

Spoiler:

Décidément les événements ne semblaient pas vraiment en leur faveurs. Entre le cataclysme qui avait touché son monde, le voyage pour le fuir, pour rejoindre Cittagaze et maintenant ça ? Hythlodaeus devait avouer qu'il n'était pas vraiment serein. Car à la limite un hiver rude... il aurait pu s'y faire. Mais ce qui l'inquiétait c'était que, d'après les habitants, c'était la première fois qu'ils connaissaient de telles conditions météorologique. Hythlodaeus ne voulait pas être un oiseau de mauvais augure mais ça ne sentait pas bon. Seulement succomber au désespoir, se laisser aller après tous les efforts qu'il avait fait pour survivre et dire qu'il allait faire de son mieux pour ressortir la tête de l'eau... il en était hors de question ! Du coup il tentait juste de faire avec, de tenir face à ce froid glacial quitte à hiberner comme certains mammifères de son monde. Alors oui dormir quand il faisait froid pouvait parfois être dramatique, mais avec toutes les couvertures et vêtements que Isle leur avait sortit, c'était juste un bon petit cocon de chaleur où il pouvait tenter de trouver un peu de repos.

Du coup il était là, en boule, ne demandant rien à personne tandis qu'il tendait de rejoindre le domaine des songes. Mais un brouhaha extérieur le sortit de sa torpeur, de même que la voix de Isle qu'il pouvait entendre résonner à l'extérieur. Que se passait-il ? Était-ce déjà la journée ? Se redressant, il s'arrêta de justesse devant un des pots suspendu que Isle avait ramené à l'intérieur. Ouai... il y avait ça aussi... bien sûr il comprenait pourquoi, mais son front commençait à en avoir marre de se les manger à la moindre occasion. Il s'était alors glissé en dehors de son lit, se rajoutant quelques couches de vêtements sur son dos avant de voir ce qui se passait à l'extérieur. Et là... autant dire que ce fut le choc ! Déjà de par le froid mordant qui lui donnait l'impression que ses boucles allaient se briser mais aussi par ce monde... qui tentait de démonter les bateau « Hey, mais qu'est-ce que vous faite ? Arrêtez ! » disait-il, tentant de faire preuve d'un peu d'autorité qui fort heureusement était accentuée par la grande ombre derrière lui qui se tenait droite et menaçante, pas le moins du monde embêtée par le froid. Il l'enviait tellement. « C'est quoi ça ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » avait-il demandé, se rapprochant alors de Isle, voyant les miliciens Solmènes et finissant par faire le lien sur ce qui se passait « Vous avez pas le droit ! Ces gens ont rien d'autre ! Sans les bateaux c'est les condamner à mort ! » et lui aussi par la même occasion d'ailleurs. Dans tous les cas ce n'était pas acceptable, ça ne pouvait pas être une solutions. À moins qu'ils se proposent de reloger tout le monde là haut ? Mais vu ce qu'il avait pu observer des débats politiques de la ville... il en doutait très sérieusement.

Spoiler:

Ah le port... c'était le refuge de Dvalin depuis si longtemps maintenant ! Oh il avait vécu en divers points de la ville, bougeant au fil des générations. Mais c'était ici qu'il avait fini et vécu le plus longtemps. Une petite chambre dans une péniche, gracieusement offerte par un vieil ami qui à ce jour encore était ravi de l'héberger et disons que cet endroit était devenu comme un refuge, un sanctuaire. Il connaissait quasiment tout le monde ici, il aimait quasiment tout le monde aussi. Il fallait dire que le fait que la plus grande majorité des noénautes aidait grandement. Du coup forcément dès qu'il y avait un problème, qu'on cherchait des noises aux gens du port, il se sentait concerné. Et aujourd'hui... disons qu'il était ravi de ne pas être partit en vadrouille trop loin. Car il était partit cherché du bois certes, profitant de sa résistance naturelle au froid qui l'aidait à supporter ses conditions difficiles et ses capacités en vol pour faire des aller retour rapide, mais il ne lui fallait pas longtemps pour faire le chemin et pour voir surtout ce qui se passait. Alors forcément, quand il vit toute cette foule amassé en fasse des navires, l'air pas franchement commode, il avait compris que quelque chose n'allait pas. Il avait donc accéléré le pas, fusant à travers les flocons pour tenter de rejoindre le port le plus vite possible. Surtout que cette fois il n'y avait pas de Venti pour veiller, ce dernier étant resté bien au chaud, pas vraiment fait pour le vol sous blizzard.

En approchant il n'eut aucun mal à se rendre compte de la situation. Ces rapaces... voilà déjà qu'ils étaient en train de se masser autours des navires afin d'en décortiquer la moindre planches de leurs outils, bien peu concerné par les pauvres âmes qu'ils mettaient en danger pour simple désir égoïste de préserver la leur au prix de lourd sacrifice. L'humanité avait beau vivre des catastrophes à répétition, s'en sortir qu'après avoir pigé qu'ils devaient se rassembler et pourtant à chaque nouvelle crise c'était la même chose... ils tentaient de s'entre dévorer au lieu de se tendre la main. Sérieusement Dvalin commençait à en avoir marre à force. Surtout que pour ne rien arranger voilà que débarquait les alchimiste Solmène, tous si bien vêtu dans leurs petits uniformes bien chaud à réclamer une chose sur laquelle ils n'avaient aucun droit. Transformer les navire en combustible ? Rémunérer les familles dès l'arrivée des beaux jours ? C'était ridicule. Un fagot de bois à chaque main et un sur le dos, il en balança un avec la puissance d'un boulet de canon aux pieds des alchimistes, se brisant à l'impact telle une grenade à shrapnells mais version petit bois. « Vous voulez du bois ? Tenez, je me sens généreux ! » avait alors hurlé Dvalin, volant toujours à quelques mètres au dessus d'eux, situé entre ces derniers et les navire. L'image était presque belle en soit, son long manteau flottant de la blizzard, sa capuche sur la tête dont les bords était givrée, l'écharpe remontée jusqu'au nez et des goggles sur les yeux, il ressemblait presque à un justicier comme ça, un super héros venu défendre des opprimés. « Je vous conseil de faire comme la dame à dit. Je suis sûr que le Haut Conseil et tous les gens de la ville haute ont tout un taaaaas de choses à brûler. Des meubles, des œuvres d'art, des portes de leurs foutus palace. Bref plein de trucs qui retireront pas le toit qu'on au dessus de la tête de pauvres gens qui en chie déjà assez. Et si vraiment il vous en faut plus... je suis prêt à vous en fournir si vous en voulez ! » Redressant son bras, le second fagot à son sommet, prêt à leur envoyer mais façon projectile surtout si ils tentaient quoi que ce soit de stupide. Dvalin se rappelait-il la période où il était supposé être pacifique ? Ouai bah... là fallait quand même arrêter de déconner un peu, il était prêt à en violenter un ou deux si ça pouvait les ramener à l'ordre.

Spoiler:

Fleuret dégainé, Nicholas fait front avec Kassandra et Kafka, les traits durs. Les paroles de la milice solmène le mettent hors de lui, ça et le fait que l'ordre vienne du Consiglio. Il y a des sièges noénautes, comment ont-iels pu laisser faire ça ? Pourquoi personne ne les a prévenu ?

Isle tente de temporiser, mais Nicholas entend surtout la voix de Dvalin, avec qui il est pour une fois en plein accord. Il n'était pas question de donner la moindre barque, que feraient-iels, au printemps, avec les jardins flottants à reprendre de zéro, le gibier appauvri par l'hiver, si en plus personne ne pouvait aller pêcher ?!

"Vous venez de la part du Conseil ? Voilà ce que j'en pense." Il crache au sol, puis s'avance, rejoignant Dvalin au premier rang, affrontant les milicien.nes du regard. "Ca ne pouvait pas attendre le matin, une information officielle, le temps que les familles s'organisent pour déplacer leurs biens ? Vous ne seriez pas en train de mentir, surtout ? Prouvez-nous que cette réquisition existe. En attendant, lea prochain.e qui touche à un navire sera traité.e comme un.e pillard.e."

Carine crache à ses cotés, prête à mordre le daemon qui ne respecterait pas les règles. S'iels peuvent s'en tirer sans violence, alors Nicholas essaiera, mais il n'en peut plus, et cette énième privation est de trop.

Spoiler:

Nous ne sommes pas seuls, d'autres nous rejoignent pour se battre. Les Noénautes veulent garder leur maison et c'est compréhensible. Sans navire ou barque, plus de moyen de gagner notre pain. Voir ce monde se dressait contre les pillard.es me fait chaud au cœur. Je respire un coup, caresse la tête de Mercurio pour me donner du courage et de la force. Et puis je bouillonne quand je vois les Solmènes venir se pavanaient. Je les hais à cet instant. La colère qui s'était calmée gronde de nouveau. Je me crispe, sert les poings sur mes armes et lance un regard noir à ces intrus.es qui cherchent à nous foutre à la rue, sans le sous, sans moyen de travailler. Je ne préfère ne rien dire, ne rien faire, je pourrais faire une connerie, quelque chose qui nous mettrait plus dans la merde qu'autre chose.

J'écoute les autres, la proposition d'Isle de brûler sa barque, Dvalin qui leur balance du bois et Nico qui tente un petit bluff. Pourquoi iels viennent nous voir, nous ? Iels ont leurs meubles, leurs grandes maisons dans la Ville Haute, nous, on a que nos péniches, nos bateaux de pêche, nos barques, notre jardin flottant. Oui, tout ça est en bois, mais c'est la seule chose qui nous permettent de vivre décemment. Je regarde mon daemon, il comprend ma colère, il sait que je n'arriverai pas à prononcer un mot. Il sait que je préfèrerai qu'il parle pour moi. De nous deux, il a toujours su être le plus diplomatique. Je garde ma position à côté de mon frère, je regarde chaque membre de la milice, Kafka que Nico garde dans sa chambre pour qu'il ne meurt pas de froid. La colère me fait oublier le manque d'alcool, c'est un répit libérateur, mais maintenant, on risque tout. Une nouvelle inspiration, un nouveau regard sur l'assemblée. Je reste là, alors que Mercurio prend la parole à son tour. « Vous seriez donc prêt à mettre à la rue une partie de la population pour une autre ? Pourquoi ne pas se serrer les coudes plutôt ? Pourquoi chercher à toujours prendre l'ascendant, même dans les moments les plus désespérés ? Des gens sont morts, des gens mourront et si l'on se bat plus de gens encore mourront. Pourquoi ne pas chercher à éviter le pire plutôt que de se battre pour le moindre bout de bois ? Depuis le début de ce blizzard, les Noénautes ont coupé du bois dans la forêt, à chaque fois, notre récolte est pillée, à chaque fois, nous dépensons une énergie considérable pour quelques miettes. Nous faisons notre possible pour aider notre peuple, sans nuire à quiconque et vous venez réquisitionnez nos navires ? » Son ton est cynique au possible, dur, désagréable et j'ai envie de lui dire merci. J'aurais été bien trop violente dans mes mots si j'avais pu prendre la parole, mais lui il essaie d'exposer la situation. Il montre l'absurde dans tout ça. Je crache à mon tour et j'espère que nos efforts conjugués nous feront au moins gagner un peu de temps.

Spoiler:

Lovée contre Impeta, ce sont des cris et alarmes qui nous extirpent du sommeil. Je grogne de devoir sortir de mon lit alors que nous avons peiné.es de nous réchauffer. Mais l'urgence et le danger sont imminents quand je sens que ça tremble de partout. C'est face à un groupuscule d'alchimiste que nous faisons face. Depuis quand elleux ont de l'audace ? Réquisition de nos péniches pour faire chauffer le bois. Vous osez demander du bois alors que vous êtes capables de tout transformer .. C'est le moment de vous voir briller en ces temps bien trop froids. Au lieu d'avoir le cerveau givré, reprenez vous ! La panique se mêle à la colère. C'est donc ainsi que nous sommes traité.es comme des jouets qu'on peut laisser dans la rue, et reprendre plus tard. C'est écœurant ! J'ordonne à Impeta de ne mettre aucune distance entre nous, bien qu'iel était prêt.e à en découdre. Autant que moi. Personne ne prendra notre toit. Je tâtonne ma cuisse, pour vérifier que j'avais bien ma lame. Si un fait un peu, tu me donnes mon tir à l'arc, je vais faire chauffer mes flèches dans leur torse pour leur bon plaisir. On ne cèdera jamais nos maisons ! Voix d'une mère au caractère bien teinté suggérant plutôt de négocier, au lieu de s'entretuer. L'idée de voir ses petit.es dans une bataille l'enchante peu.

Spoiler:

Installé près de la fenêtre, je tente de profiter des derniers rayons de soleil qui pénètrent dans l'appartement, profitant du peu de chaleur que cette journée à encore à offrir. Le froid est toujours présent, constant, rude, mortel, depuis le début de l'hiver. Il dévore les imprudents qui osent s'attarder trop longtemps dehors, ceux qui sont mal préparés à l'affronter, mais pas que. Les infortunés, ceux que les conflits de la ville n'épargnent pas, ceux qui depuis plusieurs mois luttent pour s'en sortir, l'hiver leur est fatal. Peu à peu, la lumière laisse place à l'obscurité, et avec elle, chutent les températures, déjà très basses. J'avais beau être sorcier, elle ne m'épargnait pas beaucoup plus que les autres. Tasse de thé chaud entre les doigts, je subis la violence du blizzard, limitant la durée de mes expéditions en journée, évitant toute sortie une fois la nuit tombée. Plus encore depuis l'incendie qui avait embrassé la ville basse quelques jours plus tôt.

Et je ne suis d'ailleurs pas le seul à rester reclus chez moi, cherchant à me réchauffer au mieux sous diverses couches de vêtements ou de couverture. La ville ressemblait de plus en plus à une toundra gelée, désertée de toute vie, de toute chaleur humaine. C'est donc avec surprise que je découvre, pendant la nuit, quelques points lumineux sur la banquise ayant figé ce qui ressemblait autrefois à un immense océan. Immense océan que nous avions traversé il n'y a pourtant pas si longtemps. Les torches progressent lentement vers l'extérieur de la ville, s'approchant d'une zone que je ne connais que trop bien. Curieux, Saorsa se pose sur mon épaule, observe avec moi les lumières vacillées dans l'obscurité. Et soudainement, des dizaines d'autres apparaissent, comme venus de nul part. Ou des péniches. Mon regard croise celui de mon daemon, inquiet. On avait bien eut vent de quelques rumeurs en ville, mais je n'aurais jamais cru qui que ce soit assez inconscient pour aller attaquer les bateaux. Mais il semblerait pourtant que le désespoir de la situation ait nourri l'idée, pas des plus brillantes.

Sans hésiter, j'attrape une longue cape pour me couvrir sous laquelle je cache Saorsa alors que nous quittons le peu de chaleur de notre foyer pour rejoindre ceux de nos compagnons, et pas que, qui semblent faire face à des difficultés. Arrivée par les airs, je me stoppe aux côtés d'un de mes semblable, @Dvalin Lindvall, comprenant rapidement les intentions de ceux qui sont présents. Bien sur, les péniches représentaient une sources importantes de bois, mais les démonter conduirait à mettre des centaines de personnes en péril, sans foyer. Et parmi ces personnes, le sort de l'une d'elle, @Valentine Covenant, me touchait plus encore. « Vous y réfléchirez à deux fois la prochaine fois que vous vous voudrez nous empêcher de quitter les limites de la ville. Les réserves ne seraient pas les mêmes sans ce stupide embargo que vous avez voulu tenir pendant des semaines. Comme on vous l'a déjà suggéré, on vous conseille d'aller trouver des choses à brûler ailleurs. Ca va mal se finir autrement... Pour vous. »

Résumé:

Nos efforts réunis ne changèrent pas tant que ça les choses. Nous avions fait de notre mieux pour tenir nos positions, pour montrer l'absurde de la situation et pour gagner du temps. Tout ça pour rien. Les Solmènes étaient déterminé.e.s à récupérer nos bateaux. Iels voulaient nous laisser mourir de froid pour qu'elleux soit bien au chaud dans leur maison de la haute. Iels me répugnaient. Je comprenais donc bien vite que si je voulais protéger nos péniches et ce port qui m'avait vu grandir, je ne serai plus qu'une hors-la-loi. Je le comprenais, très bien, et pourtant je n'était pas prête à reculer, à laisser tomber. Je ne pouvais tout simplement pas abandonner et les laisser gagné. Je ne pouvais pas accepter que d'autres gazzis étaient prêts à ça.

Je n'eus même pas le temps de reprendre mon souffle, de dire quelque chose vraiment que les flammes firent fondre la glace. Je reculais de quelques pas, le regard apeuré fixé sur les membres de la milice. Iels pouvaient faire du feu et pourtant iels venaient nous voler le bois de nos navires. Je n'y comprenais rien. La glace était maintenant instable, je tentais au mieux d'être prudente, mais c'était la débandade. Certains Noénautes avait fini à l'eau, d'autres perdaient l'équilibre et manquaient de tomber alors que les haches reprenaient leur funeste mélodie. Je ne savais pas quoi faire. Me battre contre la milice ? Essayer de déloger celleux qui détruisaient nos navires ? Les membres de la milice étaient infiniment mieux préparé que nous, j'avais l'impression de ne pas pouvoir être utile dans cette situation. Je ne savais pas où l'on aurait plus besoin de moi et j'avais peur. Peur de me retrouver en danger, peur que l'un de mes adelphes soient blessé.e.s, peur pour la péniche, peur pour mon bateau de pêche, peur.

Mercurio me chuchotait à l'oreille qu'il fallait que je respire et que je ne me laisse pas faire. J'étais encore debout. Nico, Val et les autres étaient assez grands pour se gérer tout seul et s'iels avaient besoin d'aide, mon daemon me préviendrait. Oui. Je ne risquais que de tomber dans l'eau glacée et une hypothermie, ce n'était rien comparé à perdre tout ce que j'avais. Un cri de rage s'échappait de mes lèvres précédemment serrées alors que je fusais en direction du premier membre de la milice que je voyais. Mon épée courte serrée dans ma main droite et mon poignard à la ceinture. Je pourrais le récupérer si besoin. Mercurio était sur mon épaule, il regardait tout autour de lui, prêt à me prévenir du moindre danger autres que ma cible. Arrivée à sa hauteur, je tentais pour le mieux de le.a déséquilibrer en le.a poussant de mon épaule de tout mon poids. Peut-être que ça finirait par un.e milicien.ne par terre c't'affaire.

Tout cela était ridicule... un ridicule qui malheureusement ne prêtait pas vraiment à sourire. Pourtant Dvalin était passé pro pour faire le pitre afin d’apaiser les esprits. Mais il n'était plus question de calmer le jeu mais d'éviter un drame. La situation était déjà trop partit en couilles et le début des hostilités avait marqué le point de non retour. Et même si ça ne lui plaisait pas, il savait qu'il devrait agir car malheureusement il n'était pas certain que les mots suffiraient à calmer le jeu cette fois, pas avant que trop de ses camarades ne soient blessé si ce n'était pire. Que d'ironie tout de même... réclamer leur bois et les attaquer avec un fouet de flamme, prouvant qu'ils pouvaient trouver des solutions alternatives. C'était juste de l'extermination pure et simple, sans doute un choix politique fait dans les grandes instance pour tenter d'affaiblir une faction adverse. Tout n'était que machination dans cette ville de toute manière, les intérêt de l'humain ne passant que rarement en priorité. Mais Dvalin ne comptait pas laisser faire. Son regard se tourna vers Neven qui flottait à côté de lui, hochant de la tête l'air de dire qu'il allait passer à l'action, qu'il serait prêt à défendre les autres à ses côtés, se doutant bien que ça démangeait aussi son camarade. Il s'était ensuite tourné à nouveau vers les miliciens, hurlant « Sérieusement ? Vous nous attaquez par le feu pour nous prendre notre bois alors que vous pourriez vous servir de vos dons pour vous en passer ? Hahaha, non mais la blague ! Vous savez quoi ? J'en ai rien a foutre de vos générateurs, je suis sorcier, je survivrais à ce froid avec ou sans votre aide. J'en ai rien à foutre d'être un hors la loi non plus, je le suis déjà à vos yeux et je le serais encore volontiers si ça peu empêcher que vous condamniez de pauvres gens qui n'ont rien d'autre. Alors vous voulez un ennemie à affronter ? AFFRONTEZ MOI ! » les provoquant depuis les airs, se servant de ses pouvoirs pour créer une véritable petite tornade de flocons autours de lui, une action ayant plus pour but de détourner l'attention en attirant les regards sur lui tout en essayant possiblement de les impressionner pour les dissuader d'attaquer.

Il avait alors saisis plus fermement le second fagot de bois qu'il avait à la main, se mettant à tourner sur lui même pour prendre de l'élan avant de le lancer avec la force du sorcier qu'il était, transformant ces branches et ces bûches en un véritable obus. Sa cible ? La capitaine de la milice. Quitte à devoir en venir aux mains autant s'en prendre directement à celle qui donnait les ordres plutôt que les autres autours, espérant bien que Neven et les autres noénautes doué dans ce genre de situation repousseraient les miliciens. Mais si il coupait la tête du serpent... du coup cette fois il n'était pas question de viser les pieds, il l'avait visé elle directement en espérant bien la mettre hors d'état de nuire. Mais comme il se doutait qu'un projectile pourrait facilement être contré, il avait commencé à faire un salto aérien pour pouvoir plonger en piqué à pleine vitesse, rasant le sol pour percuter et repousser la cheffe solmène. Il espérait vraiment que Sandro ne serait pas dans les parages... mais il n'avait pas vu de Yack, il n'était pas aussi con au moins.

Spoiler:

C’est seulement lorsque les premiers cris se firent entendre qu’Alastor réveilla Elenor à coup de patounes sur le visage : « Ele, il faut qu’on aille voir, il se passe quelque chose dehors ! ». En redressant la tête, les yeux encore à peine ouverts, elle se rendit compte qu'il avait raison : elle apercevait des lumières inhabituelles sur la glace, qui éclairaient une foule. Elle sortit précipitamment, Alastor dans ses bras, encore un peu endormie et ne comprenant pas ce qu’il se passait. Elle resta en retrait du groupe, le temps de comprendre ce qui était en train de se passer – le temps de se réveiller aussi, lorsqu’elle entendit l’une des milicien·nes réclamer du bois et menacer les noénautes. Mais de quoi était-il question ?

Personne, malheureusement, n’était disposé·e à lui répondre, d’autant plus que cette milicienne ponctua son discours d’un fouet en feu. Elenor perdit l'équilibre sous l'effet de la surprise et Alastor et elle poussèrent un cri en tombant à terre. Heureusement, le coup était passé assez loin de la jeune femme et son daemon et la glace ne céda pas. Elle réussit à se relever rapidement, mais lorsqu'elle regarda autour d’elle, tous les noénautres s'étaient déjà éparpillé·es et la foule mixte et mouvante l’empêchait d’apercevoir sa famille. Elle eu juste une rapide vision de Kassandra qui poussait un·e opposant·e à terre,  mais où étaient les autres ? Espérant de tout son coeur que personne n'était tombé·e à l'eau, elle décida de se mêler à l'action.

Les premier·es ennemi·es qu'elle vit furent un couple de milicien·nes qui s’approchaient dangereusement de la péniche familiale, or elle en était encore très proche. Alastor s’élança en premier, agrippant la glace, et fondit sur la première milicienne, enfonçant griffes et crocs dans son mollet. Elenor s’occupa du deuxième milicien. Elle lui asséna quelques coups qui le firent gémir, en bonne combattante. Des années d'entraînement lui assuraient de pouvoir se défendre convenablement. Toutefois, alors qu’elle allait mettre son adversaire hors d’état de nuire, elle aperçut la milicienne avec laquelle se débattait Alastor l’envoyer valser à plusieurs mètres. Elle ressenti une douleur dans les côtes qui lui firent perdre deux secondes d’attention. Le milicien en profita pour lui faire perdre son équilibre, et elle tomba brutalement contre la glace. Son poignet lui fit instantanément mal. Elle vit la milicienne retourner dans la foule, alors qu’Alastor lui sautait au visage du second, ses griffes acérées de sortie.


Succès numéro un : Le poignet d'Elenor n'a rien, la douleur passe rapidement
Succès numéro deux : Alastor atterrit tranquillement sur la tête du milicien, lui lacérant au passage  

Résumé:

Carte réussite:

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