Tu n’as pas compris immédiatement pourquoi l’Absent·e·x des explosifs s’était tourné·e·x vers toi pour te confier la pénurie inquiétante de salpêtre au sein de la faction, et en conclusion : la pénurie d’armes explosifs. Tu avait déjà croisé @Emilie Javot à la Nef des fous et lors de quelques attentats dans la Ville Basse, comprenant assez vite qu’il s’agissait de ta caution explosif quand toi tu étais– tu étais quoi d’ailleurs ? Qu’est-ce que tu foutais dans cette mission ? Et puis lorsqu’il te fut demandé d’apporter ta paravoile, tu n’as pas tarder à comprendre les rouages de cette mission : comment rapporter le salpêtre depuis les montagnes ? Les paravoiles étaient le plus rapide et le plus discret moyen d’y parvenir, bien que tu ne les aies jamais envisagées de la sorte

Dans ton atelier du Porto Vecchio, tu termines les dernières modifications de ta dernière paravoile : des voiles noires et longues, un portant beaucoup plus solitude, avec l’espoir que cela suffise pour transporter les minéraux. La trajectoire la plus probablement était que la paravoile s’échoue en bord de mer, ce qui laisserait aux zutiques le temps de venir chercher la cargaison avant qu’une autre faction ne s’en empare.

C’est ainsi qu’Emilie et toi avez commencé votre attention vers les cols de la montagne où le salpêtre est dit le plus fructueux. Ton premier pas dans la forêt n’a pas manqué de t’arracher un léger frisson ; au-delà, les territoires étaient aux mains des nahualli et des spectres. Une seule hésitation avant de vous enfoncer tous deux entre les arbres, en directement des montagnes.

Bordel, il fait FROID. J’aime PAS les sorties de nuit, surtout en presqu’hiver. Le zutique rumine depuis une bonne heure désormais, dans le mutisme parfait qui caractérise leur petite échappée nocturne. Ah, c’est pas qu’il n’aime pas les petites aventures, les faits d’armes et l’adrénaline du danger. Mais autant a-t-il déjà eu l’occasion (la malchance) d’être envoyé faire les courses des Justes, autant aller crapahuter dans les bois, de nuit, avec tout jsute des vagues indications géographiques globalement nazes, ça le tend un poil.

Il voudrait bien palabrer avec son nouvel acolyte, surtout qu’il n’a qu’à moitié compris comment ils étaient censés rentrer avec leur chargement ensuite. Une vague histoire de parasol, prt. C’est con, le gars a l’air intéressant. Mais c’est carrément pas l’heure ni le lieu pour faire plus de bruits qu’ils n’en produisent déjà, entre les spectres et leurs voisin.e.s bestioles de la forêt. À défaut, le zutique a de quoi s’occuper. Le chemin est dense, et il doit régulièrement leur dégager un passage de son large couteau. Malgré son armement, il n’est pas serein.

Les explosifs auront intérêt à refaire les stocks de la faction pour un bon moment, vu tout ce qui se prévoit dans les mois à venir, et alors que les menaces en provenance de la Ville Haute se font toujours plus fortes.
Maintenant que les nuits s’allongent, ils tacheront de se charger au maximum, histoire d’éviter qu’on les y renvoie chercher des compléments.

À mesure de l’ascension, la fatigue commence à se faire sentir et même les encouragements de Miró ne parviennent pas à redorer ton enthousiasme d’être utile à ta faction : « J’aperçois le col, il n’est plus très loin, vous y êtes presque ! » Tu lèves le nez vers les montagnes, pas vraiment convaincu qu’elles se rapprochent vraiment. Tes genoux commencent à se faire douloureux ; il faut dire que les randonnées à Cittàgazze n’est pas ce qui court les rues, quand bien même celles-ci ne cessent de monter.

Tu ne prends pas vraiment le temps d’échanger avec ton compagnon, concentré sur l’ascension. Mais bientôt le col se dessine vraiment à quelques centaines de mètres de vous, et tu t’exclames sans passer par le langage des signes : « Nous y sommes ! » Ta démarche se fait plus rapide à mesure que vous approchez, et lorsque vous gagnez enfin votre destination, tu prends le temps de t’asseoir sur un rocher et de déposer ta paravoile pour te reposer. « Il faut trouver la mine de salpêtre à présent. » rappelle Miró sans même te laisser le temps de souffler.

Tu te redresses en ne dissimulant pas ta fausse pénibilité, simplement pour faire comprendre que cette mission s’annonce plus usante que prévu. Ton regard a beau balayer le paysage, c’est ton daemon qui repère très rapidement l’objet de votre mission : « Là, la mine ! »

#staff

La mine est un désastre, te stoppant net dans ta précipitation. Des outils laissés là à l'abandon, des coups de griffes, des wagons de charbon renversés, et quelques gouttes de sang ça et là, laissant penser à une bataille ou à une fuite à toute vitesse. Tu songes immédiatement à un prédateur des bois, peut-être un ours, ou encore un inkumboli, cherchant à déstabiliser la cité en la privant d'une ressource essentielle : le salpêtre. « Peut-être un ours, peut-être un inkumboli, ou les deux. » tu constates en signant, poussant du bout du pied une cage à outils qui se renverse mollement sur le sol. Miró vient traduire tes paroles.

Puisque que vous ne pouvez pas rebrousser aussi lâchement chemin, tu allumes ta torche et t'enfonces en premier dans la bouche peu accueillante de la mine, où continuent de luire les griffures sur les parois. Tu attrapes une pioche encore enfoncée dans la roche et poursuis ton chemin, t'assurant qu'Emilie est toujours à tes côtés. Arrivés à une intersection, Miró s'exclame, inquiet : « À droite ou à gauche ? » Mais tu fonces à gauche sans lui répondre et sans demander son avis à Emilie, car tu aperçois au loin un métal réfléchissant la lumière de la torche, et qui n'est autre qu'un wagon. « Nous y sommes ! » signes-tu, traduit par Miró.

La petite lanterne ambarique que tu allumes révèle devant vous les pans de salpêtre, mi-pierre mi-poussière, qui courent le long des parois de la grotte. Bouche bée, tu suis leur chemin avant que celui-ci ne s'enfonce dans des profondeurs encore moins accueillantes. Ce sont les coups de pioche d'Emilie qui te rappellent à la réalité, et tu resserres tes mains autour de ton outil pour le suivre dans la manœuvre. Bien que tu connaisses nombre d'outils grâce à ton atelier, tu n'es pas ce qu'on pourrait appeler un piocheur de grand talent.

Au fur et à mesure de vos efforts, le wagon près de vous se remplit, chancelant à chaque nouveau minerai apporté par Emilie et toi. La présence des spectres tout près vous condamne à agir vite, et vous ne prenez aucun cas de la sueur et de la fatigue qui commence à pointer le bout de son nez au fil de votre travail. Vous demeurez concentrés, rapides, la réussite de la mission tout proche de vous.

Le travail est pénible, la tâche, répétitive. Le salpêtre remplit pourtant peu à peu le wagon, et voir votre effort récompensé te pousse à piocher toujours davantage. La détermination d’Emilie aussi. Tu songes à tout ce dont les zutiques pourraient faire avec ce minerai, une fois raffiné. Miró vous observe tout en surveillant les environs, mais à part les coups répétés de vos pioches, un silence de tombe règne dans la mine, qui semble désertée de toute vie depuis des siècles – tant mieux pour vous.

Désertée de toute vie, mais les spectres ne le sont pas vraiment, vivants. Et c’est alors que la confiance s’était installée quant à la réussite de cette mission qu’un cri strident et méphitique traversa vos cœurs comme une balle tirée dans le vide. I fantasmi. Il fallait fuir, fuir aussi vite que possible. Toi qui avais déjà été confronté aux spectres en t’aventurant hors de Cittàgazze pour voler avec ta paravoile, tu savais mieux que quiconque que la vie ne tenait qu’à un fil en leur présence.

Pas besoin de mots dans ce genre de situations. Tu agrippes le guidon du wagon pour commencer à le pousser sur les rails vieillies. Oui, car ta témérité n’allait toutefois pas déclarer forfait si facilement, et s’il était possible de sauver le plus de salpêtre possible, tu foncerais sans hésiter. Si Emilie te prête main forte, tu es certain de pouvoir échapper aux spectres jusqu’à la sortie de la mine, pour avoir le temps d’emporter avec vous le plus de minerai qu’il vous sera possible de transporter à deux.

réussiteAssure la réussite de votre action ou de votre sort, quel que soit le résultat des dés.