Un aussi long vol lui a manqué. Prisca a toujours apprécié de dépasser ses limites, de toujours être capable d'aller plus loin, de ne pas se contenter de ce qu'elle a naturellement. Bien jeune, elle a toujours voulu être la plus rapide, la plus forte, celle qui pouvait devenir semi-invisible avant les autres. Il lui est donc apparu naturel de travailler pour ceci. Pour une sorcière de son âge, assez jeune, elle est un peu plus avancée. Son voyage jusqu'à cette île lointaine le lui confirme. Elle a pu y aller sans problème, ne se reposant qu'une seule fois sur un bateau qui s'y dirigeait. Elle est repartie le lendemain matin, arrivant bien avant celui-ci. Elle arrive sur cette île dans l'après-midi, aux alentours de quatorze heures environ si elle se fit au soleil. Quelques nuages blancs sont dans le ciel, avançant paresseusement. Elle prend une grande inspiration, l'air est bien plus pur ici, cela fait du bien. Cela lui rappelle les îles où elle a principalement vécu avant d'arriver à Cittàgazze. À défaut de mourir, la cité des pies est bien, mais elle préfère tout de même être plus isolée. Là, même aux petites heures du matin, elle ouvre sa fenêtre et elle risque de voir une ou autre deux personnes ou encore d'en entendre. Le silence est un trésor sous estimé. Silence agréable sur cette île. Bruissement du vent dans les feuilles, vagues qui vont et viennent, quelques bruits d'animaux de toutes sortes, craquements des branches... un silence de qualité. Elle explore l'île quelques minutes à pied, et ce décide à utiliser son moyen de locomotion préférée : elle. Elle retrouve bien vite les airs, observant cette nouvelle terre de haut. Elle se pose un peu partout pour mieux regarder certains détails, savoure l'impression d'être seule bien qu'elle aperçoit quelques silhouettes plus bas, mais pas assez pour qu'elle en tienne compte.

Sauf une après une quinzaine de minutes. Un faucon pèlerin semble la suivre. Comportement assez anormal pour un oiseau de ce type puisqu'elle n'est pas une proie. Daemon, inkumboli ? Peut-être un animal apprivoisé, mais avec les deux premières options existantes dans ce monde, cela lui semblerait être tiré par les cheveux. Elle décide d'aller assez vite pour ne pas qu'il puisse la suivre, passe en arrière de lui le frôlant afin de montrer qu'elle a compris qu'elle était suivie. Elle aurait pu lui parler, mais la conversation ce n'est pas trop son truc. Elle décide ensuite de rejoindre le sol et elle attend de voir si l'autre va l'approcher ou non. D'un côté l'océan, de l'autre des arbres.

@Yi Sôma