Nuit brune au contraste ardent, les âmes désespérées qui se raccrochent à une lueur vers le Royaume des Cieux. Pourtant le divin se doit d’avoir des disciplines, eux qui se plieront pour répandre de l’espoir chez les déchus, tous pourvues d’une mission qui se déploie plus dans la dévotion que dans les corvées. Mischa le dos droit toujours prête à se plier pour l’Autorité, pour ceux qui se démènent pour faire entendre le bon et le respectable, elle qui est toujours en alerte alors que les règles sont gravées dans son esprit. Alors que le regard se fait perdu, elle perd le fil de ses pensées parfois trop bruyantes, la concentration sur autre chose, évènement des plus rares et irritants, assez pour que Oksana vienne plonger ses griffes sur son épaule. Appel silencieux pour la ramener dans le présent, la sortir de sa transe déplaisante et désordonnée. La gorge de Mischa laisse à peine sortir un grognement de mécontentement, réponse frustrée de la concernée qui se rend bien compte de son manque d’attention alors qu’elle prend beaucoup au sérieux la tâche qu’on lui a accordée, offerte même. Elle peut entendre son deamon lui murmurer « fais les choses bien et jusqu’au bout ou ne fais rien du tout. » La vérité vient lui secouer le corps, les muscles pourtant réchauffés par le brasier éternel dont elle a la garde pour quelques minutes de plus, jusqu’à la prochaine relève. Elle qui pourtant retarde le moment à chaque fois, anxieuse du sérieux de ceux qui les succède, en cette nuit elle ne pourrait pas être des plus impatientes. La fatigue sur son visage, les cernes rares qui se font presque permanentes dans les ombres du feu.

L’esprit alerte alors que des pas peuvent résonner derrière elle, son corps se détourne alors que son regard se fixe sur l’entrée secrète, celle que les privilégiés connaissent. Mischa se veut imperturbable, un exemple de bonne conduite alors que les dernières minutes se faisaient difficiles, un bourdonnement la suit dans ses tympans et elle ne saurait dire s’il s’agit de pensées écrasantes ou des murmures d’Oksana qui l’agressent d’un ton moralisateur. La posture se fait plus à l’aise -dans la manière du possible pour Mischa- alors que l’obscurité laisse place à un visage qu’elle connait. Elle aurait presque oublié qui était censé prendre la relève. Elle s’étonnerait presque à chaque fois qu’il se présente devant elle, Zen héro dans son esprit d’un moment perdu, d’instants qui ne laissent que de la déception sous sa langue, qui se manifeste à chaque fois par un pincement de lèvres. Un espoir peut être mal placé qu’elle a toujours du mal à digérer. « Zen. » Politesse toujours de mise qu’elle ne cache pas en sa présence, toujours dans la formalité quand elle s’adresse aux autres, elle n’arrive néanmoins pas à retourner au stade de nom de famille, habitude peut être trop ancrée dans sa mémoire d’un élève qu’elle aurait voulu voir grandir de ses connaissances. Elle allait ouvrir la bouche, pour surement prononcer des mots qui les lanceraient dans une discussion qui tournerait dans le vide, quand une ombre fait tiquer Oksana, un crissement de mâchoire lui fait détourner le regard pour se poser au loin sur une silhouette inconnue, une silhouette défendue, dangereuse. Ses mains se mettent à piquer, désireuse d’enlever toute la vermine qui s’y trouve.

@Zen de Luca

blaze of hope
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Le souffle court, le jeune homme s’arrête brusquement, une main posée sur la rampe pour garder son équilibre précaire. Au cœur de la sorgue bleutée par les lumières floues çà et là dispersées, il sent sa tête tourner et son cœur cogner dans sa poitrine dans un tango vertigineux, signe indéniable de sa mauvaise condition physique. On pourrait croire que les combats illégaux, qui se jouent dans les coulisses de la nef des fous à la nuit tombée, auraient aiguisé son endurance et sa volonté face à l’adversité, mais ce serait mal connaître Zen de Luca. Il connaît des gens capables de s’entraîner du matin au soir, parfois même du soir au matin, pour mettre toutes les chances de leur côté une fois dans l’arène, où pitié ne rime qu’avec faiblesse. Il est vrai que dans ce huis clos souillé de violence et de sang, les maladresses ne pardonnent pas, lui-même ne le sait que trop bien pour avoir mordu la poussière un nombre incalculable de fois. Hélas, il fait partie de ces personnes indifférentes à leur orgueil meurtri, leur légendaire indolence comme seul moteur dans leur pathétique existence.

Il pousse un soupir qui ressemble plus à une lamentation qu’autre chose avant de reprendre sa longue et pénible ascension vers le sommet de la cathédrale. Bien que ses longs cheveux soient noués en une queue de cheval qui descend jusqu’à ses larges épaules, quelques mèches rebelles se plaquent contre son front nimbé de sueur — un véritable paradoxe par ce froid intense. Quelques marches plus loin, son dæmon, un paresseux à gorge brune, souffre lui aussi, ses longues griffes crissant contre le béton de l’escalier en colimaçon. Momo garde le silence, mais le jeune homme peut sentir son exaspération à travers leur lien invisible et il ne la comprend hélas que trop bien. Dire qu’il regrette s’être porté volontaire pour cette tâche ingrate serait un euphémisme. Mais il faut bien quelques sot‧te‧s pour garder en vie ce satané brasier, ne serait-ce que pour réchauffer les cœurs pandémoniques en ce blizzard sans fin. Un enfer glacé apparu d’on ne sait où.

Il pose enfin le pied sur la dernière marche, ô miracle, et son souffle chaotique s’échappe de ses lèvres gercées comme une étrange exhalation. Il ne remarque la présence de l’autre personne dans l’alcôve que lorsqu’iel s’adresse à lui, par son prénom qui plus est. Momo se recroqueville contre ses jambes, sa surprise prenant le dessus sur sa curiosité. En silence, tous deux s’avancent vers le brasier, à la lumière duquel le visage étranger devient soudain connu. Eh bien, ça alors. Professeure Voskresensky, quelle bonne surprise! Un sourire sincère étire les lèvres du jeune homme devant son ancienne mentore, l’une des rares personnes en ce monde à s’être souciée de lui, à avoir cru en son potentiel. L’une parmi tant d’autres, se rappelle-t-il alors et non sans honte, qu’il ait déçues d’une manière ou d’une autre. Il n’a toutefois pas le temps de s’apitoyer sur son sort, car quelque chose semble avoir attiré l’attention du dæmon de son aînée. Les sourcils froncés, il jette un œil à son dæmon, maintenant aux côtés de celui de la professeure, tous deux à l’affût d’un danger invisible, mais bien là. Une ombre pernicieuse rôde près du repère des pandémoniques, bien qu’il soit encore trop tôt pour l’identifier. Que faire? Il s’approche de la professeure Voskresensky, sans nul doute plus qualifiée que lui pour agir dans un tel cas de figure. Je me suis pourtant assuré que personne ne me suivait quand je suis monté, s’étonne-t-il à voix basse. Et si j’envoyais Momo en éclaireur? Avec ses griffes, il peut aisément grimper sur le parapet et voir ce qu’il se passe. Peut-être qu’il s’agit simplement de quelqu’un voulant nous faire une blague? Et à ce moment, il ignore qui il essaie le plus de convaincre : Voskresensky ou lui-même.

@"Mischa Voskresensky"

Salomè n’a aucune raison de se trouver là, elle n’est pas attendue avant le prochain tour de garde. Elle devrait être en train de grappiller quelques heures de sommeil, mais malgré la fatigue, celui-ci lui semble l’éluder. Elle voulait simplement venir prier, espérant trouver l’apaisement à défaut de trouver le repos. Sur le parvis de la cathédrale, elle enjambe ceux qui sont venus y mourir. On ne ramasse plus les corps, souvent il est même impossible de les bouger. Ils restent figés dans leurs derniers instants, recroquevillés sur eux-mêmes. Elle contemple le ciel, quelques secondes entre elle et les étoiles à se demander si Dieu la regarde, si c’est bien la fin qu’il a envisagée pour eux.

C’est là qu’elle a aperçu la silhouette, quelques secondes, du coin de l’œil, comme un mirage.
Elle n’est pas tout à fait certaine d’avoir bien vu. Elle tombe de fatigue et seul le brasier semble éclairer la nuit, pourtant, elle ne peut pas s’empêcher de guetter, le vent soufflant dans ses oreilles. Il lui semble apercevoir du mouvement, sur la corniche. Les événements de la bibliothèque lui reviennent en mémoire, la destruction. Le blasphème. Il y a forcément quelqu’un, au brasier, pour monter la garde. Une personne… seule.

La cloche qui marque l’heure resonne, vibrant dans sa cage thoracique. Et Salomè se met à courir, pénétrant dans la cathédrale, ses pas rapides résonnant dans la nef. Quelques visages se lèvent, mais elle n’a pas le temps de s’en soucier. Elle a certainement l’air ridicule, à tenir sa jupe pour ne pas s’y prendre les pieds. Elle ralentit, s’assure de ne pas être observée, avant d’enclencher le mécanisme et s’engager dans l’escalier dérobé.

À bout de souffle, elle tente de ne pas ralentir, le goût du sang dans sa bouche se fait de plus en plus présent, ferreux et désagréable contre son palais. Elle transpire malgré le froid mordant, ses joues rougies par l’effort de monter quatre à quatre les marches jusqu’au sommet de la Cattedrale Sant’Ambroggio. Elle trébuche, son genou heurtant l’angle d’une marche, une douleur vive qui lui arrache un juron qu’elle aurait bien été incapable de défendre devant l’autorité. Elle se relève, époussetant vaguement son habit pandémonique avant de continuer son ascension, sa respiration douloureuse emplissant l’espace. Il lui semble que la montée dure une éternité, et lorsqu’elle pousse enfin la porte, au bord de l’apoplexie, elle se penche en avant pour reprendre son souffle, une main sur le mur pour ne pas s’évanouir et gâcher le peu de crédibilité qu’il lui reste.

Dans l’alcôve, deux personnes sont déjà là. Misha Voskresensky et Zen, déjà à l’affut. Elle se relève, s’adosse au mur et d’un signe de main vers la corniche, elle murmure, la respiration sifflante. « Désolée pour l’irruption, mais, je crois que quelqu’un approche. » Salomè se rends compte du ridicule de son intervention. Qu’est-ce qu’elle comptait faire, empêcher un attentat zutique à main nue ? Zen propose d’envoyer son daemon, Momo, à qui elle jette un regard inquisiteur. « Je veux pas vous vexer Zen… mais ça ne risque pas de prendre, quelque chose comme trois heures non ? »

Cependant, Salomè n’a pas de meilleur plan, elle murmure « C’est nyctalope les paresseux ? »

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(tw) aucun Comment diable est-il possible qu’il n’ait pas remarqué cette fichue silhouette en gravissant les mille et un escaliers de la cathédrale? Sans doute son esprit était-il trop occupé par l’exercice physique qu’était l’ascension de la tour pour remarquer quoi que ce soit hors de l’ordinaire. Il faut dire qu’à la base, il n’est pas très observateur, le pauvre Zen. En règle générale, il n’a conscience de ce qui l’entoure que lorsqu’il le frappe par inadvertance de son bras ou de sa jambe, sa distraction n’ayant d’égale que sa maladresse légendaire. Deux défauts qui lui ont valu pléthore de moqueries en grandissant. Tout de même, il ne pouvait se douter que ça lui porterait préjudice ce soir. Lui, il voulait simplement passer une soirée tranquille autour du brasier, une source de chaleur non négligeable au cœur du blizzard, et disons que croiser le fer avec un‧e‧x potentiel‧le‧x ennemi‧e‧x ne faisait pas trop partie de ses plans. Naturellement, il fallait que sa malchance coutumière frappe de nouveau.

Il plisse les yeux, tente d’apercevoir quelque chose à son tour dans la noirceur, mais rien, tout semble tranquille. Trop, peut-être. La seule certitude, c’est qu’il s’agit d’un·e·x intrus·e·x, sans quoi iel ne se tapirait pas dans les ombres, sans parler du fait qu'iel aurait emprunté le chemin habituel pour se rendre à la tour. La question est donc : comment faire pour l’empêcher d’accomplir son méfait, en prenant pour acquis que ses desseins soient malveillants? C’est pile à ce moment qu’une figure nouvelle fait irruption dans l’alcôve, qu’il reconnaît non sans stupéfaction comme étant Salomè, une sage-femme qu’il croise parfois dans les couloirs de l’hôpital. Elle semble s’être départie de son flegme habituel en chemin, ses joues cramoisies par l’effort, quelques mèches de cheveux plaqués sur son front par la sueur. Zen ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire, c’est rassurant de voir qu’il n’est pas le seul qui devrait améliorer son endurance physique.

Son amusement s’évanouit toutefois assez vite lorsqu’il apprend le but de cette visite des plus impromptues. Oui, on est au courant, on se demandait justement quoi faire, chuchote-t-il, une note d’anxiété dans sa voix. Zen, il n’aime pas tellement être au centre de l’action, n’aime pas non plus avoir à prendre des décisions importantes, aux conséquences peut-être dramatiques pour sa faction. En l’occurrence, il se réjouit de pouvoir se reposer sur les deux autres dans une situation aussi critique. Il tente quand même de proposer une solution à ce délicat problème, une main posée sur la tête du paresseux, lequel a affronté bien pire dans l’arène… du moins, il tente de s’en convaincre, il ne veut pas passer pour un poltron. Si la professeure Voskresensky garde le silence, la nouvelle venue s’oppose à l’idée, son scepticisme dans sa voix comme dans son regard. Ah, parce que vous avez une meilleure idée, peut-être? s’enquiert Zen, quelque peu froissé par le sous-entendu. Insulter un dæmon revient à insulter son alter ego humain, après tout. Cela dit, rien d’étonnant à ce qu’une personne dénué·e·x de ce lien si particulier ne le comprenne pas. Sans piper mot, Zen aide Momo à s’agripper au parapet, où il pourra s’approcher de la mystérieuse ombre qui, pendant que les deux pandémoniques se prenaient le bec comme des enfants, s’est rapprochée de la tour. À la question posée, il fait une pause avant de répondre, l’air hésitant : Assez pour nous dire ce qui se passe? Enfin… je pense. Trop tard pour faire marche arrière, de toute façon.

Il n’y a pas à dire, le fier brasier des pandémoniques mérite clairement mieux que ces trois clowns qui ne savent pas vraiment ce qu’iels font face à cette éventuelle menace.  

#staff hello, on voudrait une relance de l'être caché, s'il vous plaît.
@salomè alighieri
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La professeure Voskresensky s’éclipse dans l’ouverture pour aller chercher du renfort. Et Salomè voudrait presque la retenir par la main, lui dire qu’ils seront certainement plus à même de se défendre à trois. Elle a entendu assez d’histoire pour savoir qu’il ne faut jamais se séparer dans ce genre de situations. Pourtant elle ne dit rien, sursaute légèrement lorsque la porte claque derrière elle et que le bruit des pas dans l’escalier s’évanouit.

Elle lèverait presque les yeux au ciel, si la situation n’était pas aussi grave. Zen a raison, elle n’a aucune autre idée. Et la perspective de jouer les équilibristes ne l’enchante guère. Le vent souffle, de longues rafales glacées qui semble pénétrer jusqu’à dans ses os, et bien qu’elle n’ait pas le vertige, l’idée de la chute la fait vite se ranger au plan de Zen, aussi ridicule soit-il.

Elle se rapproche légèrement du brasier pour se réchauffer, observant l’obscurité pour tenter de capter le moindre signe de mouvement tandis que Zen aide le paresseux à s’agripper au parapet. Elle ne comprend pas, ne comprendra jamais, le lien qui unit daemon et humain‧e‧s. Salomè n’a jamais ressentit de jalousie, comme d’autres enfants Gazzi, à ne pas partager ses pensées, sa vie avec un‧e autre être. Pourtant, la curiosité est là, enfouie. Elle ne peut s’empêcher de se demander quelle forme aurait pris son·sa daemon, la représentation de son âme.

Perdu dans ses pensées, elle fait un bond lorsqu’elle la silhouette réapparait, flottant dans le vite, Momo entre ses griffes. Un hoquet de surprise, elle observe l’ombre, tétanisée par ce qu’elle voit. Il existe certains tabous, elle le sait, n’aurait jamais un jour pensé être témoins d’une violation aussi profonde, inhumaine. Une boule acide se forme dans sa gorge.

Zen est terrassé par la douleur, et Salomè voudrait se pencher vers lui, lui apporter son aide comme elle le fait souvent lorsqu’il arrive amocher à l’hôpital, lorsqu’elle prétend ne pas savoir d’où viennent les blessures et les hématomes qui maculent son corps comme une peinture douloureuse. Mais la peur l’empêche d’esquisser un mouvement. Alors Salomè fait ce qu’elle fait toujours lorsque les actions n’ont plus de sens.

Elle prie.

Les contours de la forme sont flous, derrière ses yeux qui brûlent, comme le brasier qui réchauffe son flan. Une braise se pose sur son poignet, elle ne laisse rien paraitre de la douleur vive. « On ne peut pas, on ne peut pas. On vous laissera faire, tout ce que vous voulez, s’il vous plait, ne nous faites pas de mal. » Puis un sanglot. Un sanglot parfait, une larme ronde et glacée qui roule contre sa joue et vient mourir au coin de sa lèvre. « On ne vous empêchera pas de le faire. On ne veut pas d’ennuis, s’il vous plait. » Sa voix se fait suppliante, presque enfantine. « S’il vous plaît, vous ne savez pas ce qu’ils sont capables de nous faire s’ils apprennent que c’est nous qui avons éteint le brasier. Ayez pitié, s’il vous plait, on ne vous arrêtera pas. » Elle recule, adossée au tas de bois qui alimente le feu sacré, laissant le champ libre à l'intrus‧e pour se poser.

blaze of hope
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(tw) torture mentale La porte claque et la silhouette si rassurante de la professeure disparaît dans les coulisses, incapable de venir en aide aux deux jeunes pandémoniques au-delà d’une promesse de secours qui tient plus de l’utopie que de la réalité. Car enfin, comment Voskresensky espère-t-elle trouver de l’aide à cette heure tardive ou même seulement convaincre quiconque de la menace, peut-être imaginaire à ce stade, qui plane au-dessus de la tour? Ne serait-ce pas plus stratégique de rester en place plutôt que de déserter son poste? Qu’importe, il est trop tard pour la retenir, encore plus pour la faire changer d’avis. Zen et Salomè doivent se débrouiller par leurs propres moyens et la seule idée qui leur vient en tête, c’est de se servir d’un dæmon aux mouvements patauds en guise d’éclaireur. Mais que peuvent-ils faire d’autre? À leurs doutes, seul un silence obstiné et inquiétant leur répond.

Une fois le paresseux posé sur la corniche, le jeune homme lui tapote le dos pour l’encourager. Hélas, le pauvre animal n’a pas le temps de faire deux pas que l’inconnu·e·x émerge des ténèbres et s’empare de lui, sa vitesse d’exécution (quasi) surhumaine. Zen hoquette face au raz-de-marée inimaginable et indescriptible qui envahit ses sens, son visage crispé, son corps pétrifié. Les doigts profanes s’agrippent à son dæmon sans la moindre pitié, l’éloignent de plus en plus de lui tandis que le lien invisible — intouchable — s’amincit, s’amincit, s’amincit, jusqu’à frôler le point de non-retour. Momo, pantelle-t-il. Zen! s’époumone le paresseux, se débattant en vain dans tous les sens. Il réapparaît alors à quelques mètres au-dessus du sol, captif d’une silhouette flottant dans les airs.

La fameuse silhouette vient de faire son entrée en scène. Et sa demande, son ordre plutôt, est sans équivoque. Éteindre le brasier. Zen n’arrive pas à se concentrer pour formuler mille et une théories sur le pourquoi du comment, il serre les dents face à la douleur qui va et revient à la manière des vagues de l’océan solitaire qu’il admire parfois, la nuit, en compagnie de Nino. Nino, qui ne peut l’aider en cet instant précis, pas plus que la professeure Voskresensky. Son salut ne dépend que de Salomè, dont les supplications ferventes lui parviennent comme dans un rêve lointain. Le souffle court, il reste prostré près de sa camarade. Impuissants, l’un comme l’autre. Que peuvent un alchimiste floral et une sage-femme contre un·e·x sorcier·ère·x aux multiples pouvoirs? Rien du tout, sinon peut-être prier. Et espérer.

succès Lea sorcier·ère·x consent à se poser près du brasier.
échec Iel reste dans les airs, continuant à les faire chanter.

@salomè alighieri
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Sur son visage nu, les larmes ont laissées des trainées sur ses joues, blanches et sinueuses contre la suie du brasier qui s’y dépose. La silhouette semble insensible à ses suppliques. Salomè fronce le nez, contrariée. Elle essuie les larmes orphelines avec la manche de sa toge pandémonique, renifle légèrement. En général, les larmes et les sanglots fonctionnent à tous les coups.

Le paresseux se débat entre les mains fermes de la silhouette. Il lui semble soudainement si fragile, cet animal dont elle sait pourtant qu’il participe à des combats dans la basse-ville. Zen est prostré, la torture infligée à son âme, inimaginable pour elle. Elle penche légèrement la tête sur le côté, observe l’inconnu‧e avec attention tentant de deviner ses traits dans l’obscurité. Elle sait que le temps presse, sait qu’elle devrait accéder à sa requête au plus vite. Les gémissements de douleurs de Zen sont la seule chose qu’elle entends contre le battement de son propre cœur.  Le brasier brûle encore, olympien et somptueux dans la nuit poisseuse. Elle pourrait courir vers la porte et sonner l’alerte, laisser Zen à son sort et prétendre ne pas avoir eut d’autre choix. Qui pourrait la contredire après tout ? Il n’y a qu’eux, au sommet de la tour et il serait si facile, de céder à la peur.

« Non. »

Quelle est la valeur d’un symbole ?

« Non. Ni lui, ni moi n’allons éteindre le brasier. Tuez-nous, vous en avez peut-être déjà l’intention pour ce qu’on en sait. » Elle lui sourit, la lèvre supérieure tremblant légèrement. « Allez-y, faites de nous des martyr‧e‧s. De qui pensez-vous qu’on parlera quand on racontera cette histoire ? De vous ? »  Elle éclate d’un rire sans joie, moqueur et mesquin. « Un‧e pleutre sans courage, ni dignité. »

Elle écarte les bras, lui laissant le champ libre pour accomplir son dessein. « Un soir de lumières lointaines… un lâche en haut d'une tour. »

REUSSITE : La provocation fonctionne et l’inconnu‧e se pose
ECHEC : La provocation fonctionne et l’inconnu‧e décide qu’il veut faire taire Salomè.

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(tw) torture mentale Quoi que soit en train de faire l’Autorité en cet instant précis, les suppliques de deux de ses fidèles semblent lui passer par-dessus la tête par une cruelle fatalité. Ils ont beau prier, encore et encore, ça ne change rien au fait que le dæmon de Zen demeure prisonnier des mains de cette mystérieuse figure. Les traits tiraillés par la douleur, le jeune homme serre les dents, avec l’insoutenable impression qu’on souille l’essence même de son être. Le lien profond l’unissant au paresseux s’amenuise de seconde en seconde, mais peut-être s’imagine-t-il des choses, la peur de perdre sa douce moitié exacerbée par l’impitoyabilité évidente de leur·e·x ennemi·e·x. La crise de larmes feinte par Salomè n’a pas eu l’effet escompté et les revoilà à la case départ, face à ce marché qui n’en est pas vraiment un.

Le temps s’étire tout comme, sans nul doute, la patience de saon tortionnaire. Soudain, il entend ce qui s’apparente à leur arrêt de mort en bonne et due forme. Il dévisage sa collègue avec effarement. À quoi joue-t-elle? Réalise-t-elle que sous la colère, leur adversaire pourrait fort bien décider de réduire à néant la connexion entre Momo et lui? Après tout, une seule personne suffirait pour éteindre le brasier. Il ne sait pas comment iel la ferait chanter étant donné qu’elle ne possède pas de dæmon, mais iel trouverait certainement un moyen. Surtout s’il s’agit d’un·e·x sorcier·ère·x.

Il faut croire que lae pleutre n’est pas assez stupide pour tomber dans le panneau, ce qui n’est pas très étonnant quand on y pense. Iel n’a pas cru aux fausses larmes de crocodiles de la jeune femme, pourquoi l’écouterait-iel lae narguer? L’alchimiste détache son regard du pauvre Momo un moment pour le poser sur saon ravisseur·re·x, dont l’une des mains tout à coup s’élève dans les airs, comme prête à frapper ou à jeter il ne sait quel maléfice. Même Zen peut deviner quelle est sa cible. Haletant, il avance d’un pas vers le rebord de la tour. Non, ne vous en prenez pas à elle aussi! Écoutez, nous serons peut-être enclins à vous obéir si vous nous expliquez vos raisons. Posez-vous et dites-nous pourquoi vous tenez à ce point à ce que le brasier soit éteint. La lune continue là-haut d’éclairer Momo et l’intrus·e·x, quelques mètres au-dessus d’eux.

Quelques mètres de trop.

succès Lea sorcier·ère·x consent à se poser près du brasier et leur expliquer ses raisons.
échec Iel reste dans les airs, s'apprêtant cette fois à attaquer Salomè.

réussiteAssure la réussite de votre action ou de votre sort, quel que soit le résultat des dés.

@salomè alighieri  
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Le temps se fige. L’espace d’un instant, Salomè voit arriver la fin, calmement. Il y a certainement de meilleures façons de mourir, de meilleures raisons. Elle s’en contrefiche tant que Zen survit. La réalisation la heurte de plein fouet. Elle pourrait mourir et ne rien en avoir à faire, la pensée ne lui fait pas peur, la rend juste un poil triste, car il n’y aurait personne pour la pleurer vraiment. Elle ne serait rien qu’un nom dans une rubrique nécrologique déjà bien trop longue. Car tu es poussière et tu reviendras poussière.

Elle ferme les yeux, inspire.

Prête à subir l’impact. Acceptant la mort.

Rien ne vient.

Zen, qui est définitivement plus malin qu’elle, intervient. Elle lui devra la vie. Elle ne l’oubliera pas.

Le‧a sorcier‧e se pose, Momo toujours entre ses mains hargneuses et puissantes. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Saon daemon n’est pas à portée, elle guette la nuit en quête de l’oiseau qui accompagne forcément la·le magicien·ne. Elle ne voit rien.
Son ventre se contracte violement en entendant les explications de l’inconnu·e. Salomè a le loisir d’observer ses traits, y cherche la sincérité. Elle n’y voit qu’une détermination à toute épreuve. Personne ne s’est jamais battu pour elle, pas Enoch, pas sa mère. Personne.
L’histoire la touche, bien sûr. Elle a toujours été sensible à la souffrance des autres Salomè, trop peut-être. Et puis, elle n’est pas courageuse pour un sou. Entêté, peut-être. Mais courageuse ? Pas l’adjectif qu’elle aurait choisi pour se qualifier.
Elle aurait aimé qu’une autre résolution soit possible. Aider le‧a sorcier‧e, sa famille. Sans violence, sans que le sang n’ai besoin d’être versé. Pourtant, la lame caresse la gorge du paresseux, Zen subit des souffrances dont elle n’a aucune idée.
La main de la sage-femme est proche du tas de bois. Elle réfléchit quelques instants, juste quelques secondes. La buche est lourde, mais le poids est presque rassurant entre ses mains. Elle ne pense plus à rien, de tout son poids elle s'élance. Et frappe.


Succès : Salomè réussi à déséquilibrer le‧a sorcier‧e avec un coup de buche sur la tête, il lâche Momo et le couteau.

Échec : Le coup déséquilibre le‧a sorcier‧e mais ce n'est pas suffisant pour que Momo soit sorti d’affaire.

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(tw) torture mentale, blessures physiques Près des deux pandémoniques, le brasier continue de croître en intensité, ses étincelles comme mille et une langues rouges, son ronronnement comme une berceuse dans la nuit noire. Les yeux fiévreux, Zen supplie d’une voix chevrotante leur ennemi·e·x, qui tient littéralement sa vie entre ses mains. Un seul geste. C’est tout ce qui lui suffirait pour leur prouver qu’iel ne plaisante pas, que ses menaces sont bien réelles. À ses yeux, que représentent un pauvre alchimiste et son dæmon, sinon qu’une façon comme une autre de parvenir à ses fins, toutes cruelles soient-elles? Iel n’a aucune raison d’acquiescer à leur requête, encore moins de discuter avec eux. Pourtant, contre toute attente, c’est exactement ce qu’iel fait. D’un mouvement empli de grâce, la silhouette les rejoint au sommet de la tour, bien qu’iel garde ses distances.

Zen hoquette le nom de son compagnon, certes plus près de lui maintenant, mais encore trop loin, toujours trop loin. Le paresseux a cessé de se débattre, ses yeux d’ordinaire si apathiques à présent humides d’émotion, où dominent l’angoisse et la terreur. À quoi bon lutter contre pareil·le adversaire, à la force physique et aux pouvoirs inégalés? Son discours quelque peu larmoyant chatouille sa sensibilité pendant un instant, mais la lame placée sous la gorge du paresseux balaie toute trace d’empathie dans l’esprit du jeune homme. Il serre les dents, l’image de son dæmon prisonnier de ce monstre — qu’importent ses raisons! — à jamais incrustée dans sa rétine. Il serre les poings, la respiration saccadée, tiraillé entre son instinct de survie et sa loyauté envers sa faction. Car que vaut un stupide brasier comparé à Momo?

Il s’efforce malgré tout de garder son sang-froid, tant bien que mal. D’une voix suffoquée, il articule : Ce que vous dites n’a aucun sens. Si vous êtes parvenu·e à vous rendre jusqu’ici sans que personne ne vous remarque, pourquoi prendre le risque que l’on sonne l’alarme? Pourquoi ne pas vous débarrasser de nous d’entrée de jeu? Pourquoi toute cette comédie? Il a l’impression que des heures se sont écoulées depuis le départ précipité de la professeure Voskresensky et il ose espérer qu’elle a eu le temps d’alerter toute la faction, dont les meilleurs éléments ne tarderont pas, avec un peu de chance, à voler à leur secours. Voilà pourquoi il essaie de percer la logique de leur adversaire, ce qui, ultimement, peut leur faire gagner beaucoup de temps.

Mais, évidemment, il faut que Salomè foute tout en l’air.

Non, Salomè! hurle l’alchimiste tandis que la bûche exécute un vol plané en direction de lae bourreau de Momo. La scène qui s’ensuit semble se passer au ralenti. Le projectile décrit un arc de cercle. Il atteint sa cible à la tête. La silhouette vacille un moment. Puis deux. Reprend son équilibre. Ses griffes se referment sur le corps du dæmon. Peut-être par réflexe. Et puis, l’horreur. Viscérale. Vraie. Un masque de haine pure recouvre le désespoir.

L’alchimiste réfléchit en quelques secondes, la gorge nouée, le cœur sur le point de lâcher. Il ne voit qu'une seule solution pour les sortir de ce pétrin. Il tombe à genoux et fouille dans sa besace, d'où il sort une fiole. Salomè, bouche-toi le nez et la bouche! Tremblant, sans plus attendre, il débouche le flacon. Aussitôt, une fumée bleue se met à onduler dans les airs jusqu’à prendre d’assaut la tour entière, portée par la brise nocturne. Juste à temps. Car au moment où Zen se recouvre le visage d’un pan de sa toge, il aperçoit le long poignard luire à nouveau dans la main de lae sorcier·ère·x.

Succès – Succès Lae sorcier·ère·x respire la fumée si rapidement qu’iel en oublie pourquoi iel voulait lancer son arme.
Succès – Échec Lae sorcier·ère·x lance son poignard avant de respirer la fumée, mais par chance, l’arme se loge dans le mur derrière les deux pandémoniques.
Échec – Succès Le poignard atteint Salomè.
Échec – Échec Le poignard atteint Zen.  

fiole mnémosyne Fiole oblongue renfermant une étrange fumée bleutée. La respirer fera instantanément perdre la mémoire à court terme de la‧e victime.

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L’assaut ne fut pas suffisant et le‧a sorcier‧e est toujours debout.

Salomè se serait certainement dit qu’il y avait une injustice, qu’elle soit née humaine, fragile et éphémère. Qu’est-ce qu’elle vaut, face à un être comme ellui ? Elle aura le temps d’y penser, ensuite. Elle se demandera comment, elle se demandera pourquoi.

À cet instant, alors que son cœur bat si le‧a sorcier‧e fort dans sa poitrine qu’il lui semble bien qu’il risque de s’en échapper, l’instinct prend le dessus. Elle est prête à mordre, à griffer, n’importe quoi pour survivre. La voix de Zen est faible, mais claire lorsqu’il lui intime de se boucher le nez et la bouche. Elle obéit. Se jette sur le sol à ses côtés, son bras contre le sien. Puis le chaos.

Le tissu noir de son habit pandémonique seul rempart contre l’oubli. Elle sait ce que contient la fiole, bien qu’elle ne l’ait jamais vu utilisé. Tout se passe si vite, qu’elle n’a pas le temps de réfléchir, pas le temps de voir la trajectoire de la lame.

Un instant, elle reste tétanisée. Immobile, femme de Loth changée en statue de sel pour avoir regardé en arrière vers les ruines de la Sodome. La fumée de dissipe, hébété‧e le‧a sorcier‧e ne semble plus se soucier d’elleux, la confusion de son esprit leur laissant une chance. Une toute petite chance.

Il y a du sang. Pas le sien. Celui de Zen, chaud et poisseux contre son flanc. La bile dans le fond de sa gorge, la haine viscérale et soudaine. Un besoin de violence qui la force à se mordre la langue. Le‧a sorcier‧e est vulnérable et Salomè voudrait lui faire du mal, voudrait lui faire du mal comme iel vient de leur faire du mal. La seule chose qui la retient c’est la respiration de Zen contre elle, parce que Zen est plus important que la vengeance, plus important que l’appel primal qui l’incite à frapper, frapper et frapper jusqu’à ce qu’il ne reste rien d’autre de le‧a sorcier‧e qu’une masse informe de douleur.

Elle n’a pas le temps de vérifier où se situe la blessure. Avec ses dernières forces, elle cherche le daemon du regard. elle hisse le corps de Zen, l’aidant à s’appuyer contre elle.  Titubant vers la sortie avant que le‧a sorcier‧e reprenne ses esprits.  

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(tw) sang, blessures physiques Dans l’esprit du jeune alchimiste, les brumes du chaos s’aplanissent tandis que résonne autour d’elleux l’écho de ses propres mots. Couché face contre terre, il prend conscience, peu à peu, du geste qu’il vient de poser sur un coup de tête. Le geste qui vient peut-être de leur sauver la vie.

Salomè et lui n’ont eu que quelques secondes avant de se protéger de la fumée bleutée et pourtant, il la voit du coin de l’œil, dans la même position que lui, son nez et sa bouche camouflés par sa tenue pandémonique. Soit elle a envers lui une confiance absolue, soit elle connaît les effets de la fiole mnémosyne. Dans tous les cas, ça le rassure de la savoir à ses côtés, saine et sauve, sa mémoire intacte.

Ce qui le rassure moins, en revanche, c’est la douleur aiguë qui l’élance soudain, sans crier gare, au fin fond de ses entrailles. Comme si une main invisible broyait de l’intérieur chair et organes pour son seul plaisir. Zen baisse les yeux, ne parvient pas à retenir le râle qui lui monte à la gorge à la vue de la mare de sang qui a décidé de partir à la conquête du sol et de ses vêtements. Il ne comprend pas d’où ça vient, tout s’est passé si vite. Trop vite.

Par l’Autorité, iels devaient simplement garder le brasier, non se battre contre un·e sorcier·ère. Ça lui fait presque plus mal de l’admettre que le trou béant sur son flanc, mais ni Salomè ni lui ne sont de taille face à un·e tel·le adversaire. Iels ne peuvent rien contre ellui, absolument rien. Leur seule chance de salut, c’est prendre la fuite. Salomè… Sa voix lui paraît si lointaine, si faible. Mais il sait que la sage-femme l’a entendu parce qu’elle l’observe, sans mot dire. Et il sait aussi que sans elle, jamais il ne parviendra à se lever, encore moins à trouver refuge quelque part, n’importe où. Tant que c’est loin de læ sorcier·ère.

Elle semble le comprendre au bout d’interminables secondes, de petites éternités qui font vaciller son espoir de s’en tirer, si ce n’est indemne, à tout le moins en vie. Par il ne sait quel miracle, il parvient à se lever et à prendre appui sur la jeune femme. Le dæmon paresseux, à des années-lumière de son apathie coutumière, couine de peur et de douleur tout à la fois, mais leur emboîte le pas vers l’escalier sans protester.

Sans regret, iels abandonnent leur assaillant·e derrière elleux, de même que la carcasse de la fiole oblongue.

@salomè alighieri
#staff
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