La fatigue qui orne les traits de Nicholas est un avertissement direct pour ses connaissances, celle d'un matin difficile, d'un manque de sommeil qu'il refuse d'avouer, d'un trop plein émotionnel face à une situation qu'il ne maitrise pas, quoi qu'il tente de faire croire. Le retour d'Arthur pouvait marquer un apaisement et le démarrage d'une nouvelle vie, mais c'était là croire aux contes d'enfants que de pouvoir espérer dépasser les années d'emprisonnement sans séquelles. La situation est bancale mais c'est leur ténacité à tous‧tes, l'aide apportée par les proches, qui permet d'avancer jour à jour, et cette mission est une raison bienvenue pour quitter un instant le chevet d'Arthur, malgré la peur de ne pas le retrouver à son retour, pour s'aérer la tête.

Il a toujours aimé ce marché, dont avec ses adelphes iels ont longtemps été tributaires enfants, pour s'habiller avant qu'Elenor ne développe ses dons de couturière, pour s'offrir de petits cadeaux avec leurs maigres trocs chapardés. C'est ici aussi qu'il a construit sa réputation de voleur, dans la clémence des petit‧e‧xs commerçant‧e‧xs, les tours de passe passe et l'apprentissage du charme comme distraction. Y retourner muni d'une lettre de reconnaissance est très ironique, et au vu de la tête de certain‧e‧xs marchand‧e‧xs, iels apprécient peu la blague.

Ayant rejoint‧es Kassandra ("Comment tu tiens ?", le temps d'une longue étreinte se passant de réponse), iels trouvent enfin Nino, que Nicholas ignore moins par méchanceté ces derniers temps que par fatigue. Il n'a pas envie de voir reflétées sur le visage du Costa ces mêmes hantises. "Avec le travail des champs et les aller retours, les chaussures s'usent plus vite, il nous faut au moins une dizaine de paires, les plus neuves possibles." Il leur en faudrait aussi de nouvelles, mais pas aux frais de la faction. "Gina en fait de très bonnes, hé, Gina, comment tu vas depuis le temps ? Ton mari, toujours en vadrouille ?

Son sourire est moins brillant qu'à l'accoutumée, le ton moins appuyé, mais la matrone l'a à la bonne, l’assommant sous un flot de nouvelles sur la famille, les ami‧e‧xs, les tracas, tant et si bien qu'il n'a pas vraiment le temps d'en placer une pour l'informer de la raison de leur venue à trois. Transmettant la lettre à @Nino Costa, le Covenant espère qu'il sera plus à même de pouvoir marchander avec Gina, qu'il au moins mise de très bonne humeur.

Spoiler:

Chargé de la lettre de reconnaissance de lea chef‧fe noénaute, Nino quitte le phare alors que l'aube commence à peine à peindre le ciel de ses lueurs mauves. Il faut arriver tôt au marché des ennuis si l'on veut espérer trouver les meilleurs articles, et puis cela lui permet de ne pas tourner en rond comme un fauve en cage comme il le fait toutes les nuits depuis le retour d'Arthur. Les visites sur la péniche des Covenant sont rares, au besoin de voir le naufragé se mêlant la peur de prendre une place qui n'est pas la sienne. Il ne fait pas partie de la famille, n'est qu'un ami, et Nicholas a très bien su le lui faire sentir par le passé. Animosité qu'il ne cherche même plus à combattre, tant elle semble solidement ancrée, mais qu'il espère voir un jour s'étioler au gré des vents.

Ses traits sont tirés par la fatigue et l'inquiétude, reflet de ceux de Nicholas qu'il retrouve en compagnie de Kassandra au niveau des premiers stands du marché. Il ne sait pas si c'était une bonne idée, mais quand lea chef‧fe l'a chargé de cette mission, lui disant de demander de l'aide à deux autres noénautes, il lui a demandé d'assigner les deux adelphes à ce travail. Leur changer les idées, qu'iels puissent se concentrer sur autre chose que le corps éreinté par les années du frère retrouvé. Leur donner la possibilité d'une respiration au milieu des remous de l'océan-mer. Il tend la lettre à Nico qui semble vouloir prendre la tête de l'opération, et Nino ne va pas se mettre en travers de son chemin. Le brocanteur connaît bien mieux le marché que lui, ce que confirment les regards tantôt noirs tantôt sympathiques qui se retournent sur lui.

Le gardien suit docilement les Covenant, regardant autour de lui pour se concentrer sur autre chose que les pensées intrusives qui ne veulent pas le laisser tranquille. Arthur en boucle dans sa tête, à lui donner envie d'hurler. Pourtant, de l'extérieur, il ne laisse rien paraître. Des années d'expérience pour que son sourire ne trahisse pas ses inquiétudes. Il n'y a que ses cernes violets qui restent comme des traces indélébiles de ses tourments. Le petit groupe s'arrête devant l'étal de Gina, bien connue dans la Ville Basse pour être un véritable moulin à parole, capable de parler toute seule pendant des heures. Certain‧e‧xs disent même en riant qu'une simple question pouvait la faire parler durant une journée entière. Et Nicholas ne semble pas vouloir l'interrompre, sûrement pour ne pas se mettre à dos une nouvelle personne du marché. Ou peut-être parce que la fatigue prend le pas sur sa gouaille habituelle. La lettre change à nouveau de main, et Nino ne se départit pas de son sourire pour ne pas froisser la commerçante, cherchant le moment propice pour rebondir sur une parole.

"Oh, je suis heureux de savoir que Gino va mieux ! J'ai retrouvé des jouets, il faudra que je te les apporte un de ces jours. On pourra discuter plus longuement sans te faire perdre des clients !"

Un léger rire s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne reprenne la parole. La proposition semble convenir à la matrone, qui ne repart pas dans un monologue (sans doute le réserve-t-elle pour le jour où Nino viendra lui rendre visite...).

"Il nous faudrait cinq paires de chaussure en cuir, si tu en as assez ? On a la lettre de reconnaissance de lae chef‧fe juste ici. Avec le blizzard et les nouveaux travaux qui sont entrepris, certain‧e‧xs se blessent à cause de chaussures trouées."

Il lui tend le papier bien plié, promettant une rétribution en contrepartie de ce don pour les plus démuni‧e‧xs de la faction.

Tu avais besoin d'une distraction. Ces dernières années, tu as toujours besoin d'une distraction. Ta vie est mouvementée, trop mouvementée. Tu arrives à peine à te remettre de quelque chose qu'un nouvel événement tout aussi traumatisant se produit. Arthur a disparu, tu étais heureuse avec Daphnée, elle est morte, tu commençais à aller mieux, Arthur est revenu. Le fait qu'Arthur soit revenu n'était pas une mauvais nouvelle en soit, pas du tout, même, mais il n'était plus la même personne. C'était épuisant de voir ce qu'il était devenu, de voir qu'il n'était plus qu'une coquille vide, un morceau de tissu à moitié déchiré. Il n'était plus complet, il allait mal. Et le voir comme ça, ça te mettait dans un état de désespoir que tu n'aurais jamais su possible. Arthur allait mal et tu allais mal parce que tu ne pouvais pas lui être utile. Et tu détestait ça ne pas savoir quoi faire. Alors Mercurio t'avais poussé à sortir, il t'avait poussé à ne pas te refermer sur toi-même comme tu l'aurais fait avant et c'est aussi pour ça que tu partais pour la brocante éphémère avec pour mission de récupérer certaines denrées nécessaires à la faction.

Tu ne savais pas comment ça aller se passer, tu avais toujours peur de ne pas savoir dire ce qu'il fallait quand il le fallait alors tu t'étais dit que tu laisserais Nico et Nino gérer. Ils semblaient plus à même de mener à bien cette tâche, toi tu te sentais trop sur les nerfs. Peut-être que ton frère était dans le même état, voire pire que toi, mais il semblait toujours mieux gérer que toi. T'avais fait au mieux pour être présentable, pour ne pas trop donner l'impression que tu avais pleuré toute la nuit. Et Mercurio te suivait. Il restait près de toi, prêt à glisser quelques mots réconfortant à ton oreille. Prêt à parler à ta place si ta gorge se serrait. Et voilà que vous rejoignez Carine et Nicholas. Iels n'ont pas meilleure mine que vous. Ton frère te demande si ça va, tu hoches de la tête parce que tu n'as pas confiance en ta voix et lorsqu'il te serre dans ses bras tu sens quelques larmes monter. Pourtant lorsque tu t'éloignes de lui, un sourire forcé étire tes lèvres. Tu dois faire bonne figure, ne pas te laisser abattre. Arthur est revenu et c'est tout ce qui compte. Aujourd'hui vous ferez vos achats, tu rendras service aux noénautes et demain sera un autre jour. Tu n'as pas d'autres choix que d'avancer. Et puis vous êtes rejoint.e.x.s par Nino. Votre équipe est au complet, il faut maintenant marchander.

Tu suis le mouvement, laisse les deux autres parler alors que ton daemon observe les différentes chaussures vendues par Gina. Tu regardes, souris, tu te fais discrète au final. Nico est toujours très apprécié là où il va il a le sourire charmeur facile et t'aimerai bien réussir à être aussi à l'aise que lui. Nino n'est pas en reste. Il arrive à demander ce qu'il vous faut et Gina ne semble pas voir de problème à accéder à votre demande. Tu pose ta main sur l'aile de ton daemon, la sensation de tes plumes sous tes doigts te réconfortent. Tu essaies de masquer ce qu'il se passe dans ta tête. Et puis tu te dis que tu pourrais intervenir toi aussi, ne serait-ce que pour remercier la commerçante. « Merci Gina, tu rends service à plein de monde comme ça. Il y a rien de plus désagréable que de travailler avec des chaussures abîmées et avec le blizzard beaucoup de genstes ont revu leur priorité. Je pourrais peut-être te ramener des huîtres pour que tu puisses en profiter avec ta famille. » Ce serait une sorte de troc, en plus de la rétribution donnée en échange de cette aide. Peut-être que comme ça, vous obtiendrez plus de chaussures.

Les douces attentions des trois noénautes sont amplement suffisantes pour que Gina, qui les avaient individuellement déjà à la bonne, ne se laisse convaincre (une lettre des noénautes étant sûrement le facteur déclencheur le plus important, mais passons). Nicholas se charge des sacs de chaussures, content malgré la fatigue de cette transaction rapidement menée.

Carine fixe un instant Nino en silence, laissant poindre le démarrage d'une compétition irréfléchie entre les deux hommes, avant de se détourner et de reprendre la route vers leur prochain client. La queue basse, elle aussi montre des signes de lassitude de la situation actuelle, et n'a même pas l'énergie pour une jalousie qui semble désormais terriblement dépassée.

"Je connais pas les Reverdy, vous avez déja bossé avec eux ? Attention !" Ses réflexes ne suffisent pas à empêcher une main habile de récupérer la lettre et son bras se referme dans le vide. "Vite, là-bas !" Laissant tomber au sol le sac qu'il portait, Nicholas s'élance sans attendre vers lae voleur‧euse avec Carine, car cette lettre vaut bien plus que dix paires de chaussures, entre de mauvaises mains. Il ne cherche pas à savoir si sa soeur et Nino le suivent, outré de s'être fait si bêtement avoir en étant lui-même maitre voleur.

Dans cette ruelle là, à droite ! Dans les méandres du marché, zigzagant entre les acheteur‧euses et commerçant‧es, c'est Carine qui a la meilleure visibilité, tirant un peu sur leur lien pour rester toujours en avance et le pousser un peu plus loin, un peu plus vite.

Le jeune homme glisse sur une flaque et se prend l'épaule dans le mur de la ruelle, ce qui ne l'arrête pas et lui permet même de ne pas perdre de temps à tourner : là, dans ce cul-de-sac, lae voleur‧euse doit soit passer par les toits ou l'affronter. "Redonne moi la lettre et on te laisse filer." Iels lae suivront jusqu'à la Torre s'il le faut.

succès : Nico gagne du terrain sur lae voleur‧euse
échec : Nico et Carine perdent sa trace un moment, il faut vite la retrouver

Les arguments affectueux des trois noénautes ne mettent pas longtemps à convaincre Gina de leur donner ce qu'iels étaient venu chercher, transaction qui se termine en sourires et remerciements. Travail d'équipe que Nino s'empêche de souligner pour ne pas mettre à mal l'espèce de trêve qui s'est établi entre Nicholas et lui depuis le retour d'Arthur. Il sait que le jeune homme ne le porte pas dans son coeur et que cela lui demande bien des efforts de supporter sa présence, alors il marche sur des oeufs autour de lui. Prudence toujours de mise, discrétion et patience pour ne pas risquer de faire s'écrouler le fragile équilibre qu'iels ont construit au cours des dernières semaines. Alors il se contente d'hocher la tête en réponse à sa question.

"Oui, mon père les connaissait, mais cela fait un moment que-"

Son explication est interrompue par une main voleuse qui vient dérober la précieuse lettre, laissant échapper un juron des lèvres du gardien. Il ne manquait plus que ça. Son réflexe est le même que celui de Nicholas : son sang ne fait qu'un tour et il s'élance à la poursuite de lea voleur‧euse‧x. Le plan de la Ville Basse effectué quelques jours plus tôt se déroule dans son esprit, empruntant les ruelles et essayant de prendre des raccourcis pour coincer l'inconnu‧e.

Les pas claquent contre le pavé au rythme de sa course, esprit échauffé mais pourtant clair. Iel va se retrouver dans un cul-de-sac et sa seule issue sera les toits. Il faut monter. Moins agile dans les airs que sur terre, il joue de ses muscles pour monter jusqu'aux tuiles, cavalant ensuite jusqu'à l'endroit où devraient se trouver Nicholas, Carine et lea voleur‧euse‧x. Du haut de son perchoir, il observe la scène avec la vigilance acérée que procure l'habitude.

"Tu ne peux pas t'échapper. Si tu nous la rends on ne dira rien."

Lea voleur‧euse‧x ne compte pourtant pas en rester ici, comme agité‧e‧x par une force désespérée. Iel se précipite vers la porte du locali le plus proche, sûrement dans l'idée de les perdre dans le dédale des maisons communicantes. Comme souvent, aucun verrou ne maintient le battant de bois fermé, et la porte s'ouvre pour laisser passer lea chapardeur‧euse‧x.

succès : la porte s'ouvre et lea voleur‧euse‧x continue sa course.
échec : la porte reste close et iel ne peut s'échapper.

Mission réussi. En tout cas la première partie. Vous avez su récupérer des chaussures. Tu es satisfaite même si tu sais que c'est surtout ton frère et Nino qui ont fait le gros du travail. Tu ne peux pas leur en vouloir, ils sont en général bien plus charismatiques que toi. Vous continuez votre route dans le marché à la recherche cette fois-ci de plantes médicinales. Tu surveilles les deux autres. Avec le retour d'Arthur et leur passé commun, tu as peur qu'ils se mettent à se crêper le chignon sans que tu ne puisses rien n'y faire. Ça ne t'arrangerais pas de devoir les départager. T'as déjà l'impression d'avoir suffisamment à gérer avec toi et tes pensées noires. Respire. On oublie les pensées noires et on se concentre sur le marché. Des plantes médicinales. Oui. Tu peux le faire. Arriver devant l'échoppe des Reverdy, tu les salues. Nico vous pose une question et tu n'as même pas le temps de répondre que tes comparses sont partis. Tu n'as pas tout compris de ce qu'il s'était passé. Un.e voleur.euse.x. La lettre de la.e chef.fe, iel nous l'a piquée. Nino et Nico sont partis à sa poursuite. C'est mieux qu'on reste là. Heureusement que ton daemon était plus attentif que toi. Tu as déjà commercé un peu avec les frères Reverdy par le passé. Ils te connaissent un peu et tu sais qu'ils ne sont pas trop dur en affaire en avançant les bons arguments. Tu récupères le sac de chaussures laissé par terre par ton frère et tu t'adresses donc aux herboristes. Bonjour, on a besoin de plantes médicinales. Normalement on a une lettres de la.e chef.fe, mais comme vous pouvez le voir, elle nous a été volée. Mes deux comparses sont partis à la poursuite de la.e voleur.euse.x, en attendant qu'ils reviennent, je peux regarder ce que vous avez ? Ça se voit que tu es moins habituée à l'exercice, mais tu es pleine de bonne volonté et tu espères que ça suffira. Avec le blizzard, nos stocks de plantes médicinales a beaucoup diminué, il faudrait qu'on puisse les remplir de nouveau.

Bien évidemment, Nino en fait trop et passe par les toits, coupant court ainsi à toute retraite par la voie des airs pour leur voleur‧euse du jour. Néanmoins, cette menace supplémentaire n'a pas l'effet escompté et iel s'enfuit par une porte dérobée, faisant courir de nouveau Nicholas et Carine, cette fois-ci à travers les pièces d'un locali vétuste.

Un enfant les regarde passer depuis son berceau sans broncher, puis c'est une cuisinière qui les invective alors qu'iels traversent sa cuisine, jusqu'à ce qu'iels déboulent enfin sur une nouvelle rue. Aucune trace directe de leur chapardeur‧euse, et Nicholas reprend son souffle un instant, les mains sur les cuisses. Carine renifle plusieurs pistes et déja commence à interroger les passant‧es, tandis que le noénaute jauge la facade d'en face : il n'était pas si loin derrière, est-ce que l'autre aurait eu le temps de grimper cette fois ?

Prenant une grande inspiration, et tant pis pour la discrétion, Nicholas gueule à pleins poumons. "NINO ! ON L'A PERDU.E, TU LAE VOIS ?" Il n'attend pas de réponse pour démarrer à son tour la discussion avec deux femmes qui lui paraissent cacher quelque chose, plaidant la cause des noénautes et de l'hiver rude pour qu'elles lâchent le morceau, sans succès pour l'instant.

succès : (trace retrouvée)
échec : (trace perdue)

Un juron étouffé passe ses lèvres, maudissant lea voleur‧euse‧x qui semble toujours avoir une longueur d'avance sur eux. Nico et Carine s'élancent à sa poursuite sans attendre un instant, laissant le gardien sur son perchoir. Il faut espérer qu'iels lea rattrape dans le dédale des locali. Lui ne peut perdre de temps à descendre du toit, préférant rester en hauteur pour avoir une meilleure visibilité.

La course sur les tuiles suit celle qui se déroule en dessous, les maisons serrées défilent sous ses pieds jusqu'à atteindre le rebord, dernier arrêt surplombant la rue dans laquelle la course poursuite devrait continuer. Aux aguets, il scrute le pavé pour voir une porte s'ouvrir brusquement, laissant s'échapper la silhouette qu'iels poursuivent depuis le marché. Pas question qu'iel s'enfuit. Détermination noénaute et combattante qui pousse Nino autant que le frère d'Arthur, qui déboule à son tour dans la rue, ne sachant où poser le regard pour trouver la trace de lea voleur‧euse‧x.

Cellui-ci échappe aux yeux scrutateurs en empoignant une glycine, grâce à laquelle iel se hisse sur le toit. Il n'en faut pas plus pour que Nino se lance à sa poursuite, cavalcade endiablée sur les toits. Le souffle court, il fait un dernier effort pour se jeter sur le chenapan, se raccrochant au faîte du toit pour ne pas dégringoler jusque sur le pavé. La poigne du gardien est ferme et malgré la résistance de lea voleur‧euse‧x, il parvient tant bien que mal à extraire la précieuse lettre de sa poche. La voix de Nico lui parvient de loin et c'est à son tour de faire porter la sienne jusqu'au sol.

"C'est bon je l'ai !"

Cri de victoire qui annonce un futur proche moins mouvementé. Après ça, négocier des marchandises sera une ballade de santé.

Dés:

T'es un peu inquiète, Kass. Tu te demandes ce que peuvent bien faire tes deux camarades. T'as l'impression qu'ils sont partis depuis longtemps. Ont-ils réussi à récupérer la lettre ? Tu sais pas trop comment t'y prendre pour vos herbes médicinales, les deux vendeurs t'ont à la bonne, mais t'as peur de dire n'importe quoi et de tout faire rater. Ce serait dommage de tout faire foirer parce que tu n'as pas su magner les mots comme il le fallait. T'arrives pas à te concentrer, Kass. Ton esprit est occupé par le vol, mais surtout par Arthur. Tu t'inquiète pour lui. Tu t'inquiète pour trop de trucs et là, t'as qu'une envie. Un bon verre d'alcool. Tu secoues la tête. Non. Il ne faut pas. Tu ne peux pas balayer tous ces efforts parce que tu te sens pas bien. Tu ne peux pas encore décevoir tes adelphes parce que tu n'as pas été assez forte. Tu ne peux pas. Tu reposes le regard sur les Reverdy, un sourire forcée aux lèvres. Tout va bien. Cette phrase, tu te la répètes bien trop souvent comme un mantra. Faut que tu te raccroches à ces trois petits mots pour aller mieux, pour tenir, pour ne pas être submerger par tes émotions ingérables. Mercurio posé sur le comptoir de l'échoppe n'hésite pas à se rapprocher de toi pour que tu puisses plonger une main entre ses plumes. Il t'apporte du réconfort quand tu en as le plus besoin. Un regard rapide en direction de là où sont partis les deux autres, tu inspires un grand coup. Les frères Reverdy sont en train de te montrer ce qu'ils ont à proposer. Tu essaies de te concentrer là-dessus, de réfléchir à ce qui est prioritaire et ce qui ne l'est pas pour ne pas penser à autre chose. "On peut avoir un peu de chaque ? Il nous faudrait en priorité de quoi éviter les infections et de quoi soulager la douleur. Les blessures sont nombreuses et qui sait ce qu'il pourrait arriver à l'avenir." T'essaies au mieux et tu respires. Tout pour calmer l'inquiétude, tout pour occuper les marchands le temps que Nino et ton frère reviennent avec la lettre, parce qu'ils reviendront avec la lettre.