la chambre des secrets
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(tw) aucun Les premiers rayons du soleil poignent à l’horizon, la cité des cimes doucement se réveille. Le ciel parsemé de couleurs pastel promet une journée ensoleillée, sans aucun nuage. Les grandes allées peu à peu se remplissent de silhouettes, certaines pressées, d’autres sereines. Parmi elles figure un jeune homme aux longs cheveux, les yeux bouffis de sommeil, la bouche pâteuse. La raison en est fort simple. Connaissant sa tendance à faire la grasse matinée, il a eu l’excellente idée (ou pas) de ne pas dormir du tout, se disant qu’ainsi, il n’y avait aucun risque pour qu’il loupe son rendez-vous. Une logique à toute épreuve, qu’il regrette amèrement à l’heure actuelle. Car s’il s’est assoupi par mégarde maintes reprises pendant qu’il occupait sa nuit en achevant sa relecture d’un roman de Juste Delamare, l’un de ses auteur·trice·xs de prédilection, il ne se sent ce matin aucunement reposé pendant qu’il se dirige d’un pas morne vers la Bibliothèque des Trois Mondes.

Son dæmon, perché sur ses épaules, n’en mène pas large non plus, avec ses yeux à demi-fermés et sa gueule entrouverte. Quelle idée aussi que de se reporter volontaire pour sa faction. La dernière fois, on lui a demandé de garder le brasier de la cathédrale, en plein cœur du blizzard, et ça a failli mal tourner, pour lui comme pour Salomè. Malgré tout l’amour qu’il porte à Dieu, il ne se sent pas vraiment prêt à mourir en son nom, merci bien. Enfin, sa mission d’aujourd’hui promet d’être plus reposante : recenser les bouquins ayant survécu à l’autodafé signé par les Embrasé·e·xs. En plus, on a laissé sous-entendre qu’il travaillerait en équipe avec deux autres personnes, ça ne devrait donc pas prendre de temps. Enfin, il l’espère. C’est qu’une sieste ne serait pas de trop.

Il bâille à s’en décrocher la mâchoire au moment même où il traverse le seuil de la bibliothèque. Il y rencontre ses deux collègues, dont l’une s’avère être Skye, de toutes les personnes. Oh, génial. Il devra donc se coltiner non seulement une tâche des plus soporifiques pour les heures à venir, mais aussi d’éventuels sermons sur sa tendance à se lier d’amitié avec les autres factions, notamment les zutiques. Il ne connaît pas l’autre personne, même si son visage lui est vaguement familier sans qu’il ne puisse se l’expliquer. L’employé guide le trio jusqu’à l’escalier menant au sous-sol sans toutefois oser l’emprunter avec eux. Avant qu’il ne rejoigne les deux femmes, Zen se retourne une dernière fois vers l’homme, qui lui adresse un sourire inquiet et un signe de la main. Rassurant, tout ça.

Dans la fameuse Chambre Inversée, l’inconnue se décide à se présenter à lui : Eunice Corriveau. L’alchimiste fronce les sourcils. Corriveau? Vous êtes apparentée à notre nouveau Cardinal? Malgré son épuisement, il lui reste encore quelques neurones, c’est déjà ça. Moi, c’est Zen de Luca. Et je crois que l’on connaît tous les deux Skye… Euh, je veux dire, madame Eirhart. Il lui coule un regard quelque peu circonspect avant de s’adresser à elle, non sans un sourire goguenard. Vous pensez quoi du roman de Juste Delamare que je vous ai prêté l’autre soir? Momo, pour sa part, dévisage cette Eunice avec curiosité, ne sachant pas trop encore quoi en penser. Il lui semble avoir aperçu une effusion d’affection tout à l’heure entre les deux femmes, mais n’en est pas certain, peut-être l’a-t-il imaginé.

Zen se met à l’ouvrage avec nonchalance, notant dans un carnet tous les titres d’ouvrages qu’il aperçoit. C’est plus difficile qu’il n’y paraît, car toutes les lettres y sont rédigées à l’envers. Il essaie néanmoins de s’appliquer, non sans bâiller bruyamment toutes les cinq minutes. Quel ennui.

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Le calme, la nuit, a bercé les heures que Skye a décidé de passer dans son bureau. Le rendez-vous était tôt le matin, bien trop tôt pour se permettre la naïveté d'un aller-retour ; alors cette nuit, elle la passerait entre les livres, sur un matelas de fortune, réveillé par le bruit du bois qui craque et respire tout autour d'elle dans la pénombre.

A l'aube, le soleil la tire de ses rêveries dont elle ne se souvient pas, prépare ses affaires qu'elle avait pris soin d'amener : nécessaire de toilette, vêtements propres, petit déjeuner non périssable... Cees, comme à son habitude, râle d'avoir mal dormi, en boule contre un coussin peu moelleux et agacé de l'odeur du cuir qui lui gratte les nasaux. Il sera de mauvaise humeur pour le reste de la journée, pour sûr. Mais Skye est satisfaite, pleine de hâte de découvrir les merveilles de la Chambre Inversée avec l'équipe de volontaires qu'elle avait fait monter. C'était notamment elle qui avait suggéré de piocher dans ces livres-là également pour les copier et les protéger des Zutiques et de leurs feux grégeois.

Elle attendait, fin prête, en haut des escaliers menant à la Chambre convoitée, accompagnée du petit Biblithécaire qui avait été chargé de convoquer quelques âmes bienveillantes sans avoir été capable de lâcher les noms des deux personnes à sa responsable. Stupide, pensait-elle, mais son visage changea de forme en voyant Eunice arriver. Un sourire sincère, teinté d'une affection qu'on voyait sur le visage de la Rectrice, qui s'estompa en découvrant la silhouette fatiguée de Zen. « Quelle belle ironie, que ce soit vous qui soyez là pour éviter que les zutiques ne brûlent des livres dont on ignorait la valeur... ». Un petit rire qui s'essouffle, laisse Eunice se présenter. Sur l'épaule, fatigué lui aussi, le singe halète en entendant les familiarités de Zen et lui jette un regard en pinçant ses lèvres, l'air de lui dire "Oh, mon pauvre, ta journée va être un enfer". Skye serre ses doigts le long de son corps et esquisse un sourire jaune en embrayant le pas dans les escaliers. « Je pense que c'est lui que les Zutiques devraient brûler, Monsieur De Luca. Je pensais aussi vous l'avoir rendu, depuis le temps. Il doit prendre la poussière quelque part, je vous le ramènerais. ». Le mensonge est gros et grandit dans le cœur de Skye jusqu'à s'y étaler l'espace d'une seconde, lui interdisant de penser à autre chose que les pages obscènes de ce foutu livre et l'esprit tout aussi indécent de son créateur.

« Allez, venez ! ». Mais elle voit le bibliothécaire qui s'y refuse, murmure alors « Tsss, définitivement stupide... », avant de se rendre vers le comptoir où reposent quelques œuvres, essayer de chercher un endroit où commencer ce tri colossal. Elle donne quelques consignes simples pour commencer, de noter les titres des ouvrages pour pouvoir mieux les classer. De longues heures s'annoncent, dans le sombre et l'humide équivalent de la Chambre Froide des Trois Mondes.

la chambre des secrets
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(tw) aucun Il étouffe un nouveau bâillement qui manque de lui décrocher la mâchoire, les yeux fixés sur les hautes étagères. Tout aussi barbant que soit ce travail, ça occupe ses mains et l’empêche de piquer un somme, le nez collé aux bouquins, la bouche entrouverte. Il réprime le ricanement qui lui chatouille les joues à l’idée de baver par inadvertance sur son ouvrage. Ça ferait très plaisir à ses deux collègues, à n’en pas douter…

Il leur coule un regard circonspect. Il n’a pas oublié le sous-entendu de Skye qui lui est resté au travers de la gorge tout à l’heure. Comment a-t-elle osé insinuer qu’il puisse un jour trahir les pandémoniques à cause de son amitié avec les membres d’autres factions? Il a ravalé l’insulte qui lui est passée par l’esprit à ce moment-là, inutile de provoquer l’ire de cette mégère et de son dæmon à l’air hypocrite. Quant à l’autre, elle ne se révèle guère mieux malgré ses belles paroles. Il ne fait aucun doute que tout ce qu’observera aujourd’hui la Corriveau sera rapporté au détail près à son mari, alors autant se tenir tranquille en sa présence. Le dæmon paresseux ne montre pas le moindre signe de nervosité, si ce ne sont ses longues griffes qui vont et viennent sur le plancher en un mouvement de pendule.

L’alchimiste se saisit d’un énième livre avec peut-être plus de force que nécessaire, car de ses pages jaunies se libèrent un bout de papier solitaire, qui virevolte dans l’air sec jusqu’à se poser avec délicatesse sur ses genoux. Sans un mot, son dæmon se rapproche de lui, sa curiosité piquée. Ensemble, ils se penchent sur ce drôle de message où trois mots seuls se distinguent du reste. Entre les mondes. Zen songe à garder sa découverte pour lui, mais Momo, lisant ses pensées, secoue la tête. Ce n’est pas le temps de faire cavalier seul. Évidemment, il a bien raison.

L’alchimiste se lève alors, ses jointures craquant après être restées si longtemps immobiles. Excusez-moi de vous déranger, mais je pense que vous devriez voir ça. Il leur montre l’ancienne énigme, espérant que ça clouera le bec à l’admiratrice secrète de Juste Delamare — quoi qu’elle en dise — et lui prouvera que sa loyauté va aux pandémoniques et seulement elleux. Comme Eunice, il porte lui aussi son regard sur ce qui les entoure, des œuvres peintes sur les murs jusqu’aux livres copiés et recopiés à l’envers. Très étrange que tout cela, sans parler du nom même du lieu. La chambre inversée. Je ne sais pas ce que tout ça peut signifier, mais en tout cas, une chose est sûre. Si on planquait un truc là-dedans, personne ne le trouverait avant un bon moment. C’est la cachette idéale. Il ne sait plus s’il réfléchit à voix haute ou s’il s’adresse aux deux femmes. Momo sur les talons, il s’approche de l’un des murs et y appuie la paume de sa main, comme s’il pouvait mieux en déchiffrer le mystère.

@skye eirhart @eunice corriveau
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Il y a comme un souffle particulier, dans la Chambre Inversée. Un ailleurs étrange, un passé différent. Petit à petit, frisson sous frisson, Skye commence à comprendre pourquoi lea bibliothécaire ne voulait pas les accompagner. Mais ce n'est pas ce qui la déstabilise. Au contraire, curiosité teintée d'une hâte presque destructrice, la relieuse se pare d'un sourire qui n'en finit pas. Elle se sent chez elle ici, au milieu des recueils et des mystères, la rappelant exactement pourquoi c'est vers les livres qu'elle s'est naturellement tournée. Elle voudrait prendre le temps de les lire tous, les ouvrir, les feuilleter et sentir le papier vieilli sus l'encre qui s'efface peut-être.

La main qui frôle les murs et les étagères, elle joue l'adulte et ne parcoure que des yeux les nombreux rayons. Tête penchée pour mieux lire - ou du moins essayer - quelques titres, elle avance avec lenteur pour s'engouffrer dans la salle et chercher quelque chose. Un signe. Puis c'est la voix de Zen qui l'attire. Relevée d'un coup sec, elle se rapproche, retrouvant Cornelius qui était resté planté au milieu de la pièce, ses mirettes voguant sur le plafond. « Oh, c'est très intéressant M. De Luca, bravo ! » puis elle tend une main pour récupérer le morceau de papier mieux l'observer, en sortant une petite loupe de son sac à main pendu à son épaule. C'est évidemment l'écriture qu'elle regarde, la tournure des lettres, les courbures des liaisons entre les mots.

En continuant son chemin, elle observe également les peintures, ces scènes bibliques qui ne lui parlent pourtant pas, malgré sa connaissance pointue du Récit. L'espoir, qui lui creuse l'estomac, est celui que son don se manifeste subitement et lui permettre de voir réellement ce qui se cache dans cette chambre si secrète.

loupe de galilée Une loupe révélant quelque chose de caché dans un rp, une mission ou une intrigue globale. Utilisable une seule fois par rp.

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(tw) aucun Zen fronce les sourcils, il n’arrive pas à dire si les propos de la bibliothécaire sont sincères ou sarcastiques. Il lui semble que ce serait bien son genre de l’insulter derrière des compliments, mais peut-être qu’il la juge un peu trop hâtivement de par le chantage qu’elle exerce sur lui. Il est vrai qu’il ne connaît pas la femme au-delà du personnage de la rectrice austère et hautaine, la seule fois où il a eu l’occasion de voir ce qui se cachait derrière le masque, c’était lors de la réunion des pandémoniques qui remonte à quelques mois. Et il n’est pas près de l’oublier, ça non.

Il se force à se concentrer sur la pléthore de bouquins autour de lui pour ne pas éclater de rire, il serait prêt à mettre sa main au feu qu’un second rappel de cette soirée ne serait pas très apprécié par la concernée. Momo, dans un coin, ne l’aide pas en faisant des simagrées avec ses pattes avant. Par chance, il parvient à garder son sérieux, même si un sourire traître persiste à flotter sur son visage. En silence, il confie le bout de papier à sa supérieure, qui l’analyse à l’aide d’une loupe.

Sans gêne aucune, Zen se penche au-dessus de son épaule pour relire le message… qui semble avoir disparu, remplacé par un autre. Pour découvrir le chemin de la Montagne nébuleuse et La rencontrer, il vous faut rencontrer Balthamos. Le chemin de la Montagne? Rencontrer qui? Et enfin, qui est Balthamos? Pressé de découvrir des réponses, il examine l’endroit où il a découvert le mystérieux papier, déplaçant avec peut-être plus de force que nécessaire les livres sur son chemin.

Il finit par ausculter toutes les hautes étagères de la pièce, Momo sur les talons, et c’est ainsi qu’il remarque la protubérance de l’une d’elles, comparée aux autres. Intrigué, il s’en approche et déplace le meuble avec l’aide de son dæmon. Derrière, contre toute attente, les attend un levier en fer de ciel. Sans réfléchir, il le touche, puis le tâte, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas. Il suffirait d’un seul mouvement pour l’activer… Il échange un regard complice avec le paresseux. À trois. Un… deux… trois! Il s’apprête à baisser le levier d’un coup sec quand soudain quelque chose l’en empêche. Un cri? Un geste?

@skye eirhart @eunice corriveau
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Dans la poitrine, le cœur bat plus vite qu'à son habitude à mesure que les lettres derrière la lunette de la Loupe de Galilée prennent forme et place. Pendant un instant, la Rectrice se demande si elle n'est pas en train d'avoir l'une de ses visions d'Haruspice ; et c'est en lançant un regard à Cornelius, qui se porte à merveille, un livre entre les mains, qu'elle se dit que c'est une puissance toute autre qui active le mystère de cette Chambre.
Un court frisson lui traverse le dos, la fait se cambrer un instant, lorsqu'elle sent la présence de Zen juste derrière elle. Elle se stoppe quelque peu, tourne la tête et lui tend un sourire nerveux. « Hm, je ne sais pas du tout... Malgré mes lectures, cette montagne ne me dit rien, et Baltha-Balthaquoi ? Ce nom n'est jamais revenu dans d'autres écrits. Il faudrait savoir de quand date ce message, peut-être que c'est même quelqu'un qui n'est plus, aujourd'hui. Elle réfléchit à voix haute, afin de l'aider à faire le tri. Quant à "La" rencontrer. Elle. Quelque chose de puissant, d'omniscient, d- ».

Non. Ca ne peut. Elle n'a bel et bien aucune idée de ce qu'est la Montagne nébuleuse dont il est fait mention, ni de qui est Balthamos, mais pour une seconde, une très courte seconde, elle se demande... « L'autorité... Elle-même ? Non. Ca n'est pas possible, n'est-ce pas ? La question est posée à Eunice, le regard tendu vers elle. ». Ses deux mains sont revenues à sa poitrine, comme à la fois terrifiée de s'imaginer que quelque chose, quelqu'un·e, puisse guider les Pandémoniques jusqu'à l'Autorité pour en suivre au mieux les recommandations et accéder à ce Paradis rêvé... Mais à la fois, si pleine d'espoir et de hâte. La respiration haletante, recouvrant subitement toute sa foi dans cette petite Chambre Inversée, elle ne remarque qu'avec un peu de retard que ce cher M. De Luca est en train de continuer de fouiller la pièce et commence à dangereusement s'avancer vers un étrange levier. « Hep hep hep, mon p'tit père, Cees, lui, n'en avait pas manqué une miette et retenait de tout son minuscule corps le levier, attends peut-être l'avis de tes nouvelles copines. Et si ça ouvrait tout le sol qui s'effondre sous nos pieds, hein ? T'as jamais écouté les histoires d'aventuriers perdus toi, hein. ». Puis il lance un regard tendre à Eunice, sa personne préférée dans ce monde, hormis l'évidence qu'est Skye, lui laissant sous-entendre que c'est à elle que reviendrait la décision d'activer ou non l'objet de métal.

@Zen de Luca  @Eunice Corriveau

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(tw) aucun Ce n’est pas juste une mauvaise idée. C’est une très mauvaise idée, même pour quelqu’un comme lui. Mais ce levier, découvert par le plus heureux — ou malheureux — des hasards, attise sa curiosité, comme s’il ne demandait qu’à être touché. Lisant ses pensées, Momo esquisse ce qui s’apparente à un sourire coquin sur son visage perpétuellement apathique. Pour toute réaction, l’alchimiste lui donne une chiquenaude sur le front, puis se prépare à manœuvrer le mystérieux mécanisme. C’est bien sûr sans compter sur ses deux collègues, qui ne tardent pas à se rendre compte de ses agissements.

En l’occurrence, c’est le dæmon singe de la rectrice qui les empêche au dernier moment de peut-être commettre l’irréparable. Zen détourne le regard, c’est mal vu de s’adresser à læ dæmon d’une autre personne, mais Momo ne se prive pas pour le toiser, irrité par son ton condescendant. Le jeune homme le cueille dans ses bras pour l’empêcher de dire ou faire une bêtise et lui chuchote à l’oreille : Je crois qu’au contraire, c’est lui qui en a trop écouté, des histoires d’aventurier·e·xs perdu·e·xs. Vaine et puérile vengeance s’il en est, mais beaucoup trop tentante pour ne pas l’assouvir.

Dans son dos, les deux femmes débattent encore de la Montagne nébuleuse, de Balthamos et d’il ne sait quoi d’autre, mais évidemment, l’intervention du singe leur rappelle qu’elles ne sont pas seules dans la pièce. Sans surprise, la femme du nouveau cardinal emboîte le pas à sa consœur et le réprimande sur son impulsivité toute juvénile. Zen se retient de ne pas lever les yeux au ciel; certes, il n’est pas le plus sage de leur faction, voire de tout Cittàgaze, mais de là à le traiter comme un gamin… Quelles mégères.

Une fois que tout le monde s’est reculé, Eunice — ou la rectrice Corriveau s’il faut l’appeler par son titre — s’avance vers le levier, puis l’actionne sans plus de cérémonie. Aussitôt, la chambre s’anime de son propre chef, les livres vacillent sur leurs étagères, soumises comme tout le reste à ce tremblement de terre venu de nulle part. Zen s’accroche à son dæmon tandis que les murs virevoltent autour d’elleux dans une danse chaotique et inexplicable. Enfin, le cauchemar cesse. Et soudain, le silence. Sinistre.

C’était quoi, ça? s’exclame-t-il enfin, les yeux écarquillés. Le souffle court, il ne prête attention ni aux instruments de mesure étranges sur le bureau, ni au globe terrestre aux couleurs et arabesques insolites. Sans réfléchir, car ça semble être son modus operandi, il se précipite vers la seule porte menant hors de cette pièce, son dæmon juché sur ses épaules. Il triture la poignée comme un beau diable, rien à faire. Les épaules affaissées, il se retourne vers ses aînées. La porte refuse de s’ouvrir. Qu’est-ce qu’on fait? Finalement, il retire ce qu’il a pensé tout à l’heure, c’est très bien d’être un gamin et de ne pas avoir à se creuser la cervelle pour trouver une solution à un problème en apparence insoluble.

Moins défaitiste que lui sur ce coup-là, Momo se penche vers lui. Ne perds pas espoir, il y a peut-être une autre issue cachée quelque part, comme l’était le levier derrière la bibliothèque. Et si on utilisait le scarabée doré? Le regard de Zen s’illumine. Mais oui. Pourquoi ne pas y avoir songé plus tôt? Sans un mot, il plonge la main dans sa besace et en retire l’insecte mécanique qui les sauvera peut-être de leur triste sort. Il le montre aux deux femmes en leur expliquant son utilité, histoire qu’elles ne lui reprochent pas encore de faire cavalier seul.

Et il déclenche le mécanisme.

scarabée doré Insecte mécanique vous indiquant la direction à prendre en toutes circonstances. Son cri strident peut, lors d'une quête, déstabiliser un‧e adverse.

@skye eirhart @eunice corriveau
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