Depuis son arrivée à Cittàgazze, Loup ne s'est que très peu mêlé aux événements de la faction dont la philosophie est la plus proche de la sienne - par désintérêt, désir de mort ou colère, parfois les trois à la fois. Les zutiques se forment en groupuscules tellement nombreux que pour les profanes trouver celui qui leur correspond le plus relève du miracle. Il a toujours regardé tout cela de l'œil étranger qui ne veut pas être là, occupant les périphéries et les marges de la faction sans vraiment s'y intégrer.

Après tant de temps à voir la mort le repousser, son attention ne peut plus échapper à certains mots qui résonnent et l'animent d'une considération renouvelée. L'anamorphose chuchotée dans les cercles zutiques n'a pas manqué d'éveiller sa curiosité plus qu'il ne le voudrait. Alors lorsque celle-ci le pousse à assister à la réunion au lieu tenu secret jusqu'aux dernières heures, il reste dans l'ombre et seule la sienne s'aventure près des zutiques amassé‧e‧xs autour de trois personnes étant parvenues à faire de cette idée une réalité. Il ne regarde pas les plans, peu regardant de la réussite de leur entreprise : iels allaient mettre de la peinture dans toute la ville, et c'est tout cela qui compte à ses yeux.

Il ne s'aventure dans la lumière du lieu seulement pour rejoindre un petit groupe de trois personnes dont il ne connaît pas l'identité. Dans son mutisme frondeur, il les suit jusqu'à deux terrasses reflétant l'allure des locali alentour, reliées par une passerelle branlante. Un sourire de hyène étire ses lèvres, non content de peut-être risquer sa vie sur ce pont improvisé pour recouvrir de peinture une partie de la cité des cimes. Il est le premier à se saisir d'un pot de peinture et d'un pochoir, geste qui ne souffre d'aucune hésitation. Le pochoir est bien vite appliqué sur les planches décrépies à la peinture écaillée pour la recouvrir d'une couche d'un blanc éclatant. Il applique la couleur dans le geste assuré de celleux qui ont l'habitude de ce médium indocile, pour tendre ensuite le pinceau à l'un‧e de ses compagnon‧e‧xs de fortune.

"Il faut se dépêcher, et avec un peu de chance on pourra terminer sans se faire repérer par la milice."

réussiteAssure la réussite de votre action ou de votre sort, quel que soit le résultat des dés.

Les rumeurs couraient vite parmi les zutiques et t'avais eu écho qu'iels voulaient créer une anamorphose. L'idée te plaît et elle pique ta curiosité. C'est pour ça que tu es là aujourd'hui. Orion s'est avancé un peu, mais toi tu restes dans l'ombre de peur qu'on te remarque de trop et te prenne à partie. Tu ne vas pas attirer l'attention sur toi, juste écouter et voir ce qu'iels ont prévu de faire. Peut-être même que tu y participeras. Ça a pas l'air trop dangereux et puis peindre t'aimes bien ça. T'es plus habitué à utiliser des crayons, mais les pinceaux ne te sont pas inconnus et tu en utilises pour décorer les couvertures des livres. Les organisateur•rice•xs ont déjà tout préparé. Il ne vous reste qu'à faire des petits groupes et à prendre le matériel nécessaire.

Avec un peu d'hésitation, tu suis ton daemon qui se joint à deux autres personnes. Un nimrodien au vu de son ombre et une humaine. Tu restes un peu en retrait, alors qu'iels commencent déjà à peindre aux emplacements marqués à la craie. Le nimrodien a un bon coup de pinceau, peut-être que lui aussi dessine. Tu n'as pas le souvenir de l'avoir déjà vu. Ta camarade fini sa partie et elle te tend le pinceau. Tu appliques le pochoir soigneusement et voilà que tu étales la peinture blanche sur le sol abîmé. Orion est à côté et pour une fois il tient à peu près en place. "Dépêche toi, la milice va peut-être arriver." Tu sursautes, de peur que la milice soit déjà là. "Arrête, regarde, j'ai presque fini." Tu restes appliqué.

Les deux autres peignent leur partie de la fresque mais celui qui chapote l'opération n'a pas l'air bien convaincu par leur travail. Loup lève les yeux au ciel dans un agacement visible, murmurant entre ces dents un si t'es pas content t'as cas le faire toi-même. Malgré son exaspération, il suit celui qui les guide avec flegme, n'ayant après tout rien de mieux à faire de son temps. Et puis si ça peut emmerder les puissant‧e‧xs de la Ville Haute...
Iels remontent les ruelles de la Ville Basse, si étroites que le soleil ne peut les atteindre, dépassant l'Allée Criarde pour gravir encore les pavés jusqu'à la limite entre bas et haut. Leur point d'arrivée est une école venant de relâcher des enfants curieux‧se‧xs où d'autres zutiques sont déjà à l'oeuvre. Les gosses courent déjà entre les jambes des peintres et Loup se doute qu'iels ne vont pas s'arrêter avant qu'iels n'aient fini.

La phrase qui lui est dirigée semble remplie d'ironie et de défi : la remarque aurait pu être passée sous silence et seulement indiquer qu'il y avait une échelle à disposition. Le zutique commence à lui courir sur les nerfs - à raison ou non - et il se fait un plaisir de démontrer ses capacités. Il prend son élan, s'accroche à une gouttière pour ensuite se balancer pour accrocher de ses doigts le bord du toit. Il ne lui reste plus qu'à se hisser à la force de ses bras sur les tuiles vieillies et pleines de mousse. Au moins, iels ne risquent pas de glisser. Sans un regard en bas, il attend ses camarades qui apportent peinture et pinceaux, mais ce ne sont pas seulement elleux qui montent l'échelle : un quatuor de marmots grimpent sur le toit avec la ferme intention de leur voler la peinture.
"Merde, manquait plus que ça..."
Un soupir s'échappe de ses lèvres et il se demande silencieusement ce qui lui a pris d'accepter cette mission. Il aurait mieux fait de passer son tour et d'aller boire à la Planche. Mais il est là et il faut bien finir ce travail, alors il choppe un pinceau, l'enduit de peinture pour se préparer à peindre le toit.
"Je commence à peindre, essayez d'attraper les mômes. On peut aussi tourner si vous voulez."

@Jana Eirhart & @Djinn Grimaldi

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La première partie de l'œuvre terminée, votre guide vous amène à travers les rues de la Ville Basse. Il n'a pas l'air bien satisfait de votre travail, mais vous avez fait avec les moyens du bord et l'important c'est que le résultat final soit à la hauteur de vos attentes. Tu le suis sans rechigner, grimaçant lorsqu'il avance trop vite pour ta jambe douloureuse. Il faut dire que les petites rues qui serpentent ne sont pas super agréables pour toi. T'as pourtant pas trop le choix que de suivre le mouvement. Vous montez pendant un bon moment jusqu'à vous retrouver non loin de la tour de l'Est. T'aimes pas trop te retrouver si près d'un des lieux de pouvoir solmène, mais là encore tu feras avec. Il faut mener la mission à bien après tout.

Arrivé devant l'école, le zutique vous explique qu'il faut peindre sur le toit. Une échelle est posée contre le mur pour que vous puissiez monter. Loup grimpe directement sur le toit et t'es plutôt impressionné par son agilité. Sans trop tarder tu lui tends pochoirs et pinceaux pour qu'il puisse commencer à recouvrir les murs. Et la, les quatre gamin·e·xs se précipitent à l'échelle. T'aurais dû y penser. De la peinture, ça attire forcément les enfants. Tu montes donc à leur suite. "Hé, venez là ! J'ai de quoi vous faire peindre, mais je veux que vous soyez sages. Si vous restez calmes, vous pourrez même nous donner un coup de main." Tu sais y faire avec les plus jeunes, après tout, t'es une Luciole. Tu les amadoues avec un pinceau et du papier coloré que tu gardes avec toi si jamais l'envie te prends de dessiner. Tu rattrapes un·ex gamin·ex et t'espères que ça attirera les autres. "J'essaie de les occuper, chargez vous de peindre le toit."

Il semblerait que le temps vous manque. Alors que tu occupais les gamin·e·xs, les deux autres s'occupaient de peindre sur le toit. Cependant, une professeure entend les enfants et rouspète après vous. Il va falloir que vous décampiez. Tu redescends, sauf qu'un gamin continue de te coller aux basques. "Tu ferais mieux de rester ici, tu sais on fait pas des trucs amusants." Rien de ce que tu lui dis ne le fera changer d'avis. Il veut rester avec vous et c'est comme ça. Tant pis, tu feras avec.

Tu le tires par le col lorsqu'il veut foncer sur des milicien·ne·xs. Attends ! Si tu veux te rendre utile faut que tu nous écoutes." Vous devez vous rendre jusqu'à la Tour de l'Est. Le problème c'est qu'elle est bien gardée. Il faudrait faire diversion. "Est-ce que tu penses que tu pourrais attirer les milicien·ne·xs ? Fais du bruit, n'importe quoi, mais il faut que le plus d'entre elleux quittent leur poste." Que tu demandes au gamin. Celui-ci hoche de la tête et s'élance vers la tour. Il crie des ignominies à l'intention des solmènes et tu espères qu'iels partiront à sa poursuite. Tu n'aimes pas trop te servir du gamin comme ça, mais il s'est porté volontaire et tu sais que tu ne lui demandes pas quelque chose de bien dangereux. Il sera plus rapide que ses poursuivant·e·xs et lui a l'air en bien meilleure santé que toi à son âge. Pour les milicien·ne·xs restant·e·xs, tu penses utiliser ta toge d'élocution pour les convaincre de vous laisser passer.

toge d'élocutionUne toge vous permettant de systématiquement convaincre vos interlocuteur‧ice‧xs.