Ça ne peut pas être possible. La réalité semble se dérober sous tes yeux à mesure que la rumeur enfle dans la cité des cimes. Tu ne peux pas y croire. Sous ta carne, ce sont tes écailles qui tremblent lorsque la découverte enfin gagne le Munstrum Théâtre. La cité des serpents. Celle dont personne ne prononce le nom, de peur de s’attirer des foudres anciennes. Tu es parti·e sans rien laisser derrière toi qu’un théâtre vide et des présences absentes. Tu n’as prévenu personne – pour ne pas inquiéter Skye, n’a emporté que le strict nécessaire. Le chemin promettait moult épreuves mais ta détermination à faire le jour sur les mystères de ta condition sont plus tenaces. Ton sang de gazzi est rouge de cette cité détruite que ne racontent que les livres. Tu sais pourtant qu’une part de toi s’y trouve, quelque part au fond des âges, et que ce voyage sera pour toi initiatique. Tu as quelque chose chercher, mais tu ignores encore quoi. Tu n’as que la certitude qu’il faut partir, et ne pas se retourner. Tu n’as que faire du fragment du Poignard subtil que d’autres téméraires, empruntant elleux aussi la voie de la terre plutôt que celle des airs, sont venu·es trouver. Tu n’as que faire des guerres d’influence et des failles à rouvrir. Tout ce que tu souhaites, c’est comprendre, comprendre pourquoi tu es ce que tu es, et découvrir cette faction qui a adopté ton frère, ces analogues nimbé·es de mystères.

La marche est longue, douloureuse, même pour ton corps d’inkumboli ayant vécu neuf ans dans les montagnes bordant Cittàgazze. Tantôt sous forme humaine, tantôt sous forme animale, tu parcoures les montagnes et les côtes de ce monde si inconnu durant quinze longs jours. Tu ne pensais pas le monde si vaste, toi qui n’as jamais quitté les monts de la cité des cimes et sa mer éternellement calme. Tu penses tout d’abord que Cittàspide n’est qu’un mirage, et chaque jour apporte son lot de doute et ramène des envies de retour en arrière. Mais plus le temps passe, plus tourner les talons devient illusoire, et il ne te reste plus que la force dure de franchir cette épreuve pour continuer à avancer. Continuer malgré la fatigue et les espoirs étiolés. Continuer car il n’y a rien d’autre envisageable. Cette ville doit exister. C’est devenu nécessaire, depuis que ses secrets ont été exhumés à Cittàgazze. Sans cela, tout un pan de la réalité semble sur le point de se décrocher.

Et un matin, la ville se dévoile enfin. S’élevant dans une cuvette entre les montagnes, au bord d’un lac étrange, tu es sidéré‧e par sa verticalité et sa beauté. Tu demeures de longues minutes en retrait de la cité, dans les hauteurs des montagnes d’où vous êtes arrivé·es, pour contempler de loin l’antique Cittàspide, bien moins détruite que ne laissaient l’entendre les contes. Au contraire, en t’approchant, tu découvres des traces de vie récentes qui te font comprendre que la ville est tout sauf inhabitée et solitaire. Les mythiques spidi existent encore, et vivent ici, à l’abri des regards depuis des siècles. Comme est-ce possible que personne n’ait retrouvé cette cité avant ? Et les sorcier·ères, n’avaient-iels aucun moyen de s’y rendre ? Comment la ville pouvait encore tenir debout, après l’antique guerre entre Quetzalcóatl et Tezcatlipoca, comme la raconte les livres ? D’immenses questions que tu espères pouvoir démêler en t’aventurant à ton tour dans les rues de la cité. Tu aperçois un petit groupe de pandémoniques descendre d’un dirigeable, et parmi elleux, il te semble reconnaître le visage de Skye. Skye. Ton ventre se serre en comprenant qu’elle aussi a décidé de tout quitter pour venir jusqu’ici, te renvoyant à ta propre faute. Comment avez-vous pu vous abandonner si brusquement, à la recherche de contes ? Tu esquives le trajet des autres pandémoniques, pour ne pas croiser celle que tu désires pourtant plus que tout retrouver.

résumé Simurgh vient à Cittàspide par la voie terrestre. Le voyage dure quinze jours, au bout desquels la ville se dévoile enfin. En arrivant, iel aperçoit un groupe de pandémoniques, parmi lesquel‧les @Skye Eirhart, qu'iel tente d'éviter. Iel regrette de ne pas l'avoir prévenue de son départ.

7/9

Quelque chose d’immense a grandi en toi quand tu as su. Cette chose était faite de colère et de certitude. La certitude que vous existez. Votre vie vous a été dérobée et soudain elle retourne à vous, lourde de nouveaux espoirs et de grandes utopies, mais aussi d’une rage que rien, pas même la perspective des épreuves qui vous attendent, ne peut enrayé. Cittàspide. Celle dont il n’était que permis de douter de l’existence. Celle dont seul·es les Passeur·ses pouvaient rêver. Lorsque le chemin a été exhumé, des centaines d’années de solitude et de doute se sont échappés. Le monde n’est plus pris dans ses finitudes, il faut l’explorer. Il faut partir. Rien soudain ne vous rattache plus à cette terre que des souvenirs, certains plus heureux que d’autres. À Cittàgazze, tu as senti la rumeur enfler elle aussi, se répandre comme une traînée de poudre, dangereuse. Les cittadini projettent elleux aussi de gagner la cité des serpents, à la recherche de leur arme horrible trancheuse de monde. Iels ne doivent pas la trouver, iels ne doivent pas détruire tout ce qu’il vous reste : une ville, un conte. La perspective du Poignard subtil n’intéresse pas les analogues, mais la perspective qu’il soit reforgé les effraie. L’idée que d’autres mondes pourraient venir vous dérober le vôtre, si durement gagné.

Tu pars un matin avec la certitude de n’avoir rien à perdre. Tu ne peux pas rester à Cittàgazze, pas après avoir lutté si crûment pour le bien des analogues. Votre place n’est pas ici, ces montagnes n’ont jamais été que votre sursis, une tour factice en attendant de pouvoir retrouver, vous aussi, votre monde. Tu n’as jamais douté de l’existence de Cittàspide ; personne ne pouvait en douter, car douter impliquait de remettre en cause tout un pan de votre existence. Votre vie elle-même est une preuve. Tu ne sais pas ce que tu vas trouver – des ruines, des souvenirs, de la vie ? – ni si ces réponses sauront apaiser la rage dans ton cœur. Tout ce que tu espères, c’est que cette ville existe, alors tu t’engages sur le chemin de Cittàspide avec ta rage chevillée au corps en guise de détermination. Ta rage de vaincre dans ce combat pour la mémoire, d’arracher aux cittadini leurs espoirs de conquête, de retrouver de la vie là où tout as toujours parlé de mort.

Lorsque tu arrives à la cité des serpents, l’architecture et la beauté te coupent le souffle, et les larmes te montent aux yeux en comprenant qu’elle existe, qu’elle existe vraiment. Tu aurais voulu partager ce moment avec Attilio, ton âme sœur ; mais Attilio n’est plus. Tu ne peux pas prendre le temps de pleurer de joie ou de chagrin qu’il faut déjà partir en quête de vie, en quête de réponses. Tu parcoures la ville aux côtés de ces cittadini que tu honnis, grimpant les rues verticales en explorant les étranges casette qui s’offrent à votre regard. Des traces de vie évidentes vous parlent dans des langages inconnus, indices dispersés çà et là et chargés de réponses indéchiffrables. La certitude d’être tout près et en même temps si loin de la vérité te soulève le cœur. Tu te sens impuissant face au cours de l’Histoire. En grimpant jusqu’à la Torre delle Arpie, tu découvres cette prouesse architecturale qui vous as donné votre nom, analogues, semblables à elle. À quelques dizaines de mètres de là, une petite chapelle blanche attire ton attention, lorsque tu entends des voix et du bruit en provenance de l’intérieur. Discrètement, tu t’infiltres dans la bâtisse et découvres après des autres le livre sur la stèle, écrit dans un langage codé. Un langage codé, comme ceux que tu décryptes tous les jours à Cittàgazze, comme ceux que tu crées toi-même. Un sourire malicieux t’échappe. Tu sais qu’il vous manque une clé, et qu’une fois la clé trouvée, tout pourra s’éclairer. Lorsque le nom de Blaise de V. ressort des discussions, il ne t’en faut pas davantage pour comprendre.

résumé Nil éprouve une rage immense envers les cittadini, à l'idée qu'iels s'approprient Cittàspide. Il se met en route pour découvrir les vérités cachées autour du passé des analogues ; espérant ardemment que la ville existe, et qu'elle recèle de la vie. Il comprend le message crypté.

9/9

"LINDBERGH ! Descends avant de te rompre le cou !" aboie Dragon à peine le pied posé au sol. Elle a fait les quatre jours de voyage en dirigeable, serrée comme une pandémonique à la messe, à diffuser les débuts de bagarre entre explorateur‧rice‧xs, profiteur‧rice‧xs et tout un tas de moins que rien dont elle n'espère qu'une chose ; qu'iels restent à Cittàspide, et son humeur a pris la couleur des flammes qu'elle sait si bien manier.

Elle n'a pas envie de devoir écrire sur son rapport que la jeune soeur de leur brillante capitaine s'est écrasée après avoir escaladé sans assistance une tour - étrangement identique, et pourtant différente, de la Torre degli Angeli : une imitation ? L'architecte avait fumé de l'ambrume pure ou quoi ?

Elle n'a pas envie d'être là, à vrai dire, mais les milicien‧ne‧xs ne choisissent pas leurs missions. Les dirigeables sont précieux, le lieu est empli de mystères et donc de danger, et le dernier voyage aérien s'est terminé de manière dramatique, à quelques encablures de cette ville sortie de nulle part.

Accompagnant @Itha Hichkas, elle se dirige vers la tour, comme la quasi totalité des solmènes. Il y a là du gratin, entre Taron et Astrid, c'est toute sa hiérarchie qui se déplace, alors elle file doux et marche en cadence. Ce qui ne l'empêche pas de marmonner, en observant à son tour les symboles autour de la Torre noire que griffonnent actuellement la jeune Ennà, à qui veut l'entendre "- Ca ressemble plus à de la magie qu'à de l'alchimie cette histoire. Qui a une amulette sur soi ? Ce serait bien un coup des sorcier‧ère‧xs de créer des illusions pareilles."

résumé Dragon fait partie du groupe solmène, alpague @Faust Lindbergh de loin, et discute avec Itha, @Taron L. Harding et @Ennà Castellanos.

#staff pour la carte compétence !

Loupe de Galilée:

Vous voilà devant la Torre delle Arpie. Tu ne peux t'empêcher de te dire que cette tour ressemble un peu à la vôtre. Tu y vois la même volonté de s'élancer vers le ciel et de montrer sa puissance. L'architecture n'est pas comparable, cette tour est toute de noir vêtu et il y a cette flèche. Tu le reconnaitrais entre mille ce poignard. C'est ÆSAHÆTTR. Tu restes plutôt silencieusæ, contemplativæ presque. Il va vous falloir entrer dans cette tour, trouver la porte dérobée et monter à son sommet. Tu le sais, ça ne fait aucun doute. Astrid repère une faille, mais ce n'est pas par là que vous entrerez. Il vous faut observer les alentours, trouver des indices. Et justement, il y a des symboles alchimiques ici. Tu t'accroupis pour les voir de plus près alors que vous êtes rejointæs par Taron, Aimé, Dragon et Ennà. La plus jeune doit se charger de prendre des notes. C'est son rôle après tout, en tant qu'apprentie. Dragon émet des doutes, que tu partages. Ces signes pourraient tout à fait être des contrefaçons. Cependant, il ne faut pas tout de suite écarter leur utilité. "Restons prudentæs, mais ils peuvent nous dévoiler des secrets." Tu te redresses alors que Taron balance son daemon dans les airs. La technique est originale, mais ça vous permettra de voir d'un peu plus haut et peut-être de repérer l'entrée.

Tu fais un signe à Zola pour qu'æl grave dans sa mémoire les symboles alchimiques. Tu sais qu'æl s'en rappellera bien mieux que toi et peut-être même qu'æl pourra en reconnaître certains. "L'un des symbole veut dire âme." Que tu dis en le pointant du doigt. Zola tire sur ta manche et t'en montre un autre, æl l'a reconnu aussi. "Celui-ci c'est mémoire !" Tu réfléchis un peu. Ces deux mots t'évoquent quelque chose. Les inkumboli et leur capacité à devenir leur animal-mémoire. En quelque sorte, iels peuvent prendre la vrai forme de leur âme et peut-être que ces signes vous indiquent comment leur redonner forme humaine. "J'ai l'impression que ça nous donne la solution pour neutraliser les inkumboli." Tu réfléchis plus qu'à voix haute que tu donnes vraiment la solution. Ce n'est qu'une intuition et tu n'as aucun moyen de savoir si elle est vérifiée. Zola tire de nouveau sur ta manche et semble vouloir t'amener quelque part. "Qu'est-ce qu'il y a ?" que tu murmures à l'intention de ton daemon seulement. Tu regardes dans la direction où æl t'a tiræ, mais tu ne vois rien. Tu fais quelques pas dans la ruelle, mais tu ne sais toujours pas ce qu'il s'y est passé.

Résumé : Itha observe la Torre delle Arpie et examine les symboles alchimiques. æl fini par comprendre ce qu'ils signifient et en fait part au groupe. Zola lui tire la manche pour l'attirer dans une ruelle. La hyène a vu le renard, mais pas Itha et æl s'avance sans savoir ce qu'æl doit chercher.

#staff pour la compétence

Carte jouée: