Les paysages en contrebas du dirigeable donnent à Spriggan cette impression si souvent contée de familière étrangeté. Les montagnes ne sont pas si différentes de celles entourant Cittàgazze et pourtant, elles ont cette saveur d’ailleurs à laquelle elle a toujours voulu goûter. Maintenant qu’elle y est, cependant, ses ruminations lui laissent un goût amer dans la bouche et le cœur. Heureusement, les rives imaginaires vers lesquelles l’emmènent les paroles de sa capitaine lui offrent une fausse réalité dans laquelle elle se glisse doucement. « Hm » ses yeux se ferment pour que le métal laisse place à l’infini du ciel et des rêves, « on aura qu’à piquer celui-là à notre retour » qu’elle murmure à son tour un sourire espiègle sur les lèvres.

Mag et elle le sentent avant même que les instruments ne le perçoivent. Un changement dans l’air qui lui fout la chair de poule et affole son sixième sens de sorcière. Elle a à peine le temps de hurler « Siren attention ! » avant qu’une turbulence ne projette l’alchimiste contre elle. Elle pourrait s’amuser de l’écho des Covenant posant la même question, si l’angoisse de la situation ne lui serrait pas la mâchoire. Accrochée à la rambarde d’une main et serrant son soleil contre elle de l’autre, la réalité de la situation l’assaille tout à coup. A des centaines de mètres d’altitude, coincé.e.s dans une cage en métal, iels plongeront tout droit vers leur perte si elle ne fait rien. Par la fenêtre, l’anomalie ne semble pas se rapprocher, pire encore : au gré des vents tourbillonnants ballottant le dirigeable, elle semble même s’éloigner.

D’un air absent, elle regarde les noénautes se précipiter vers la soute pour sécuriser la cargaison, sourde aux invectives de sa luciole. De l’autre côté, les aéronautes luttent contre les forces de la nature pour garder le contrôle de l’appareil, en vain. Pétrifiée, elle se sent comme ces coquillages vides recrachés par les vagues sur le sable. Et comme ces coquillages, la main de Siren se referme sur elle pour l’emporter. Cachée derrière le tableau de bord, c’est la voix de sa luciole qui la sort de sa torpeur. Elle resplendit dans ce chaos, sa muse, de son courage. Elle ne se laisse pas engloutir par le doute quand elle trace son cercle, et c’est parce que son plus grand pouvoir c’est d’y croire qu’elle n’hésite pas un seul instant à y mettre tout son cœur. Mais la voir échouer, la voir défaillir, c’est comme un coup de fouet dans le sang de la sorcière. « Siren ! » qu’elle crie en la rattrapant, le visage-guide dans ses mains tremblantes, qu’elle parcourt de ses yeux affolés.

Puis le déclic, enfin. Pas que la sensation soit inconnue, c’est la même lorsqu’elle perd le contrôle de ses émotions et que de petits nuages viennent s’accrocher dans ses cheveux. Mais elle est nouvelle. Amplifiée par la peur, pour sa vie, pour Siren, pour cette expédition, la première de leur vie, pour les autres, prêt.e.s à donner la leur, et pour son père, qu’elle ne reverra jamais si elle échoue. Alors elle laisse cette boule dans sa cage thoracique enfler, gonfler, sans pour autant en perdre le contrôle. Les yeux fermés, ses mains toujours sur les joues de Siren, elle visualise la terre si loin d’elle, et les vents qui tourbillonnent autour du dirigeable. Comme elle démêlerait un cordage, elle défait les entrecroisements d’air avec toute son énergie, sans vraiment avoir la sensation d'y parvenir, mais elle persévère. Si clea fait quelque chose, ce n’est pas grand-chose, mais elle l’espère juste assez pour que les aéronautes, sous les directives de la voix qu’elle entend, les sortent de ce maelström aérien.

dé:

Résumé : Spriggan ne sait pas comment réagir quand le spremières secousses se font ressentir mais voir Siren échouer sa tentative d'alchimie lui donne le courage nécessaire pour tenter de limiter la violence du vent sur l'Arche.

Les turbulences se sont changées en désordres de violences et d’objets filant à travers le dirigeable. Les blessures se multiplient autour de toi, qui parviens par miracle à échapper à un tuyau de la carlingue qui aurait pu t’ouvrir le front. Le tumulte est en train d’envoyer le dirigeable droit dans l’œil du vortex, et tu parviens à t’agenouiller sur le sol pour adresser une prière à l’Autorité : « Balthamos, si tu es bien celui que l’on attendait, viens-nous en aide. » Tes yeux se lèvent vers le ciel, au-delà de la cage de verre de la navette, mais ne croisent pas celui de l’ange. Vous a-t-il abandonné ? Tu ne peux t’y résoudre, et longeant les murs jusqu’au cockpit, tu demandes au pilote : « Quel est l’état des dégâts ? Est-ce qu’il est encore possible de s’arracher au champ magnétique ? » Le pilote ne répond rien, blanc comme un linge. Seule sa tête effectue un non plus éloquent que tous les mots.

Tu ne peux t’y résoudre n’ont plus, mais alors que tu tentais de te précipiter vers la soute pour tenter de trouver une arme, un immense et horrible cri, comme la nature ne sait pas en produire elle-même, te fait te retourner lentement, un frisson glacé le long de l’échine. Et tu le vois. Le monstre décapité aux organes dégueulés par une bouche qui n’en est pas une. Les écailles à demi arrachées, rouges et vertes comme des cauchemars, et des ailes comme celles d’une gargouille arrachée des enfers. Tu demeures immobile, ton corps ne te répond plus, et pour la première fois de ta vie, tu as peur que l’Autorité vous ait réellement abandonné.

Mais vous n’êtes pas encore mort·e·xs, alors tu t’élances au poste de tir d’un pilote assommé par les turbulences, et t’empares des manettes. « Tous les dragons meurent dans le ciel. » tu te répètes comme un mantra, avant d’ouvrir le feu.

Succès : Eluard parvient à toucher la patte du monstre.
Echec : Le projectile finit dans la mer et attire le monstre vers le dirigeable pandémonique.

Tu n'arrives à rien. Redresser ce foutu dirigeable, c'est pas dans tes cordes et alors que tu crois que tout est perdu, Aimé débarque et te guide. Tu écoutes scrupuleusement ses instructions, lui donnant une confiance aveugle. Grâce à lui, tu arrives à éloigner quelques peu le dirigeable des turbulences qui manquaient de vous faire sombrer et tout semble s'apaiser au moins pendant un court instant. Tu ne vois pas Spriggan et Siren qui sont là aussi. Vos efforts communs vous permettent de gagner un moment de répit. Les turbulences te semblent moins fortes. Pourtant, tout s'enchaine. Quand tu pensais que vous étiez tirer d'affaire, tout reprend de plus belle.

Tu n'as pas le temps de souffler. Des débris t'ont blessée aux bras, mais tu ne sens rien. Il se passe des choses bien plus importante. Tout te fait penser au calme avant la tempête. Ce moment où rien ne bouge avant qu'une grosse vague vous fasse chavirer. Et la grosse vague c'est la créature hideuse devant vous. Tu ne parviens pas à réagir. La peur s'infiltre dans tes veines et te paralyse. Vous allez toustes mourir ici. Tu ne vois pas d'autres issues. Tout dans le monstre te terrifie. C'est un amas d'organes, d'os et de chair qui ne devrait pas exister. Et pourtant.

Ce qui te réveille de ta stupeur, c'est Mercurio encore et toujours sur ton épaule qui te pince l'oreille. La douleur te ramène à l'instant présent et tu détaches tes yeux de la créature. Il vous faut vous défendre. Tu ne peux pas abandonner sans combattre. L'adrénaline remplace la peur alors que tu cours chercher ton arc magnétique. Tu as oublié l'étrange écaille dans ta poche. Tu cherches un endroit où te poster pour tirer et une fois que tu as bien le lambeau de Quetzalcóatl en visuel, tu armes ton arc et tu tires, espérant faire mouche pour l'éloigner de votre vaisseau.

Résumé : Kassandra, à l'aide des autres noénautes, parvient à redresser le vaisseau. Lorsque le monstre arrive la peur la tétanise et elle ne parvient pas à bouger. Mercurio la sort de sa torpeur et elle court chercher son arc magnétique. Après avoir trouvé un bon angle de tir, elle attaque Quetzalcóatl. Elle ne se souvient pas de l'écaille de Quetzal présente dans sa poche.

Succès : La flèche fait mouche, éloignant le monstre des dirigeables.
Échec : Le tire est totalement raté, la flèche tombe à l'eau et une secousse fait tanguer le dirigeable. Kassandra tombe et se blesse gravement à la jambe.

Cartes:

Spoiler:

Une ombre passe devant le hublot de l’infirmerie, plongeant la pièce dans l’obscurité durant quelques secondes. Instinctivement, elle sait qu’il ne s’agit pas d’un autre dirigeable. Elle se rue dans la nacelle, encore légèrement instable sur ses jambes. Elle se demande, l’espace d’un instant, si sa blessure à la tête est plus grave qu’il n’y parait. Elle n’a pas le temps de s’attarder sur cette pensée.

Un hululement sinistre, douloureux, qui fait vibrer sa poitrine. Elle frissonne, se penche pour observer la scène vers l’une des grandes fenêtres, retenant son souffle. Elle reconnaît le monstre, a déjà aperçu la carcasse moribonde dans un ciel d’apocalypse lors de la célébration après la finale du Trofeo del Cielo. Dans ses affaires, se trouve une écaille que le vendeur de la brocante lui a assuré provenir de Quetzalcoatl, le serpent ailé. Elle avait pouffé, tendue les quelques fragments malgré tout, raisonnant avec elle-même qu’un porte-bonheur ne peut jamais faire de mal. Et Salomè ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour la créature, celui que les Solmènes vénèrent n’est plus qu’un amas grotesque de chairs torturées, un mort-vivant. Qui a donc le pouvoir de faire subir cela à un dieu ?

Sa colère semble, pourtant, dirigée vers elleux, et il faut réagir. Un·e·x membre de la Garde Canonique est la·le premier·ère·x à sortir de sa torpeur, aboyant des ordres. Touxtes se mettent alors à la recherche de quelque chose, n’importe quoi, pour blesser la créature, l’éloigner d’elleux au plus vite.

Lorsqu’elle cherchait un peu plus tôt des bandages, Salomè se souvient clairement être tombée sur quelque chose qui pourrait les aider. Les turbulences ont déplacé les objets, mais elle se souvient du symbole sur la caisse. Elle finit par la retrouver, ensevelit sous des linges de lit.

« EXPLOSIFS. DANGER. » en lettre rouges prometteuses. Elle prendra le temps de se poser des questions plus tard, sur comment les pandémoniques se sont procuré ce genre de choses et surtout dans quel but. Le couvercle est lourd, mais lorsqu’elle finit par l’ouvrir, elle laisse s’échapper une exclamation entre la joie et la terreur. Les mains tremblantes, elle en extrait les grenades, les apportant en courant à la Garde Canonique en place près de l’une des ouvertures de la nacelle.

Elle recule alors, s’agenouillant dos à la carlingue, plaçant ses mains sur ses oreilles pour atténuer le bruit des explosions. « Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort… » Elle sait qu'une grenade a touché sa cible lorsqu'une exclamation victorieuse lui parvient. Elle se met à réciter à voix haute, tentant de se faire entendre par-dessus le vacarme. Elle est bientôt rejointe par celleux qui l’entoure dans une oraison, une litanie vers l’Autorité. « Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. »

ÉCAILLE DE QUEZTALUne écaille de dieu vous protégeant de l'ire de Queztalcoàtl.

GRENADESUn lot de 6 grenades – à utiliser avec modération.

RéussiteAssure la réussite de votre action ou de votre sort, quel que soit le résultat des dés.

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