Tout tangue. C'est le chaos et la corde que tu tenais pour attacher une caisse te file entre les mains. T'as pas desserré tes doigts et tes paumes se retrouvent écorchée et brûlée. C'est douloureux, mais tu serres les dents. Il y a plus important à gérer sur le moment. T'as l'impression que rien ne va plus. Tu ne sais plus où tu es. D'un autre mouvement du dirigeable tu tombes violemment et te cognes la tête. Lorsque t'essaies de te redresser, ça tourne et tu te demandes si tu n'as pas une commotion. Zola ne semble pas blessæ pour le moment et ça te rassure.

Tu prends du temps avant de te sentir de nouveau stable sur tes pieds et le cri de l'anomalie te glace le sang. Tu avances à pas chancelant pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Et là, tu le vois. Ce corps déchiqueté. Cette bouillie d'organes et d'os. Tu n'y comprends rien. Qu'est-ce que c'est ? Quetzalcòatl. Tu as la certitude que c'est le serpent ailé, ou une partie de lui. Tu ne sais que faire. Il vous attaque, cherche à vous faire couler. Il faut se battre, ne pas se laisser avoir par la fascination de voir ce dieu. Tu te poses au sol, attrapes un morceau de craie dans ta poche et tu traces le cercle. Tu veux faire surgir des arcs électriques qui viendraient toucher la créature.

Résumé : Itha est bléssæ aux mains et a pris un gros coup sur la tête. æl parvient quand même à se relever sur des jambes peu assurées. Zola va bien. æls sont fascinæs par l'apparition de Quetzalcòatl, mais æls réagissent en attaquant la créature. Itha trace un cercle qui fera surgir des arcs électriques qui toucheront, avec un peu de chance, le monstre.

mort de personnage, sang

Son heure est venue. Elle le sait à l'instant même où les nuages se délitent et que Quetzalcoatl leur apparait dans un déluge de gore et de sang. Voici enfin la bête que les solmènes ont appelé‧e‧xs de leurs voeux depuis trente ans, la conséquence cruelle de leurs alchimies et manigances, réveillée et affamée. Voici ce qu'iels portent tous‧te‧xs en elleux-même, gazzi de naissance, ce terrible monstre sans tête qui sonnera la fin de tout.

Ses doigts s'affairent mécaniquement dans un chemin de croix qu'elle abandonne, les mains serrées sur la rambarde à contempler sa fin. Les dirigeables ne sont que de fragiles coquilles de noix prises dans le courant, des proies faciles, des cibles lentes. "Cérès, pardonne-moi." Il est trop tard pour le lui dire en face, mais Thalès se console de cet ultime sacrifice, pour elle. "Tu ne toucheras pas à Cittàgazze."

Attrapant sa craie, elle descend d'un pas déterminé vers la porte de la nacelle. Sur le chemin, elle croise @Itha Hichkas et s'arrête un moment pour essayer de l'aider, sans succès : l'alchimie médicinale n'a jamais été son fort. "Ta parent‧ae sait la vérité sur le Cardinal. Dis-lui... dis-lui qu'ael peut tout dévoiler."

Sur ses paroles énigmatiques, elle l'abandonne et ouvre avec fracas la porte au vent et à la destruction. Fragile silhouette faisant face à son ancien dieu, elle trace sur la porte un immense cercle alchimique qu'elle active de son sang et de son énergie vitale. Ses yeux se voilent sur le spectacle de ce serpent vengeur, et perdant l'équilibre, elle tombe.

dé 1 : intrigue. succès : un serpent de sang attaque un moment les ailes de Quetzal, l'éloignant du dirigeable solmène.
dé 2 : alchimie. échec : elle donne tout pour sa transmutation et manque de forces pour survivre.
dé 3 : soin. échec : elle n'arrive pas à soigner Itha.

Thalès confie son secret à Itha avant d'attaquer Quetzalcoatl de toutes ses forces alchimiques et vitales. Si cela fait un temps mouche, c'est au prix de sa vie.

blessure, description du lambeau de Quetzalcóatl, mention de mort

Après de longues minutes pendant lesquelles même le temps semble retenir son souffle, l’Arche parvient à s’arracher aux vents tourbillonnants. Un répit relatif, à peine suffisant pour faire l’inventaire des dégâts physiques et matériels. Des blessures superficielles, des vivres détruits, une nacelle en piteux état. Mais surtout des regards hagards, un effroi collectif qu’aucun soulagement ne vient chasser. L’expédition n’a que quelques heures et déjà, les motivations s’étiolent.

Alors lorsque la bête s’extirpe de l'œil de l’anomalie, le sentiment qui s’empare de l’équipage de l’Arche est aussi indescriptible que le monstre qui le provoque. Sous les yeux effarés des noénautes, la caricature de serpent ailé se tord dans des convulsions abominables, ses lambeaux d’ailes peinant à soulever ce qu’il reste du corps, semblant prêt à se désintégrer. Et malgré tout, l’être se maintient, de sa gorge qui n’en est pas une sort une complainte assourdissante qui glace les os de la sorcière, tandis qu’il s’élance vers les dirigeables, son ombre mortelle planant sur les prisons de métal qui leur feront bientôt un cercueil commun.

Siren s’arrache à ses mains et Spriggan a l’impression que c’est une autre voix que la sienne qui hurle aux aéronautes qu’il « faut faire demi-tour » alors que de leurs doigts, iels envoie des messages détresse que les autres dirigeables ne recevront jamais. La tête pulsant de terreur, la sorcière part à la recherche de son arc, glissant au gré de la tempête de battements d’ailes sur le sol de la nacelle. « Ici ! » lui hurle Mag avant de se prendre le coin d’une caisse de plein fouet. Ravalant tant bien que mal la nausée qui lui monte aux lèvres, Spriggan ignore la douleur pour se rapprocher de sa daemone. Nouant sa jupe comme une écharpe de portage à sa cuisse, elle y dépose une Mag malmenée avant d’armer son arc. Elle n’a pas à chercher longtemps pour trouver une fenêtre brisée de laquelle elle peut atteindre la créature qu’elle ne regarde même pas en visant sa dernière patte.

résumé : Spriggan hurle aux aéronautes de faire demi-tour et part à la recherche de son arc. Mag est blessée, mais ça n'empêche pas Spriggan de décocher une flèche de son arc sagittaire en direction de la patte de Quetzalcóatl.

arc sagittaireArc long d'une légèreté étonnante, on dit que chaque flèche tirée avec cet arc atteint systématiquement sa cible.

Depuis l’attaque du lambeau de Quetzalcóatl , elle s’affaire pour ne penser à rien, se tenant occupée pour ne pas réfléchir. Le choc initial a laissé place à la sidération. Elle ne comprend pas comment elle peut-être encore en vie. Elle ne sait pas pourquoi elle a survécu quand tant d’autres sont mort·e·x·s. Elle prie pour elleux, peu importe leur faction. Iels meritent que quelqu’un pense à elleux, iels méritent que quelqu’un les pleurs. Elle s’est luxé l’épaule, projetée contre la carlingue de la nacelle comme une vulgaire poupée de chiffon durant la confrontation. Elle n’a miraculeusement pas perdu connaissance, elle n’aurait certainement pas cru le déroulé des événements si on le lui avait raconté. Il n’y avait pas de quoi l’anesthésier, lorsqu’elle a expliqué à la pauvre âme ayant accepté de l’aider comment replacer son articulation.

Il faudrait qu’elle se repose, mais il y a temps à faire. Il faut panser les plaies, apaiser les souffrances. Elle circule entre les dirigeables, apportant l’aide là où elle le peut. Dans L'Ouroboros Solmène, on a aménagé une morgue de fortune, maintenue à température par des alchimistes à l’air hagard. Elle n’ose même pas imaginer ce qu’iels peuvent ressentir après les événements qui viennent de se produire. Elle n’ose pas croiser leur regard, ne sait pas ce qu’elle pourrait y trouver. Celui qu’iels vénèrent comme un dieu les a attaqué, au même titre que les autres. Sans l’intervention de Balthamos, tous·tes seraient mort·e·x·s, personne n’aurait pu témoigner, personne n’aurait pu ramener la vérité à Cittàgaze. Il y avait quelqu’un, dans la tour à Cittàspide. Elle a vu la fumée, iels ont tous·tes vu la fumée. Quelqu’un existe, quelque part. Cette idée lui donne le vertige, et la douleur dans son épaule la force à s’asseoir quelques instants, proche de l’une des fenêtres, elle arrive presque à entrevoir la mer.

Elle ne se rends pas tout de suite compte qu'elle est en train de pleurer, la fatigue l'encercle et la couve, comme une mère. Elle touche du bout des doigts la croix en or autours de son cou. Elle n'a jamais doutée de l'Autorité, et elle ne comprends pas pourquoi elle est si triste à présent, qu'un Ange est venu leur prouver la portée de son amour.  

TW : Fracture, monstre, mort

T'as les yeux fixés sur le monstre. T'arrives pas à t'en détacher. L'effroi s'empare de toi et tu sais pas quoi faire. T'arrives plus à penser correctement. Il y a juste la terreur. Tu te dis que ta mort est là. C'est la fin. Une secousse te fait tomber violement. Tu retombes sur ton bras et tu sens des os se briser. T'arrives pas à crier. Et c'est par miracle que tu parviens à te redresser. Mercurio est à tes côtés, du sang empoisse ses plumes. Lui aussi a été blessé, mais moins que toi. Il te fait signe de regarder dehors. Et tu vois le dirigeable pandémonique entre les crocs du monstre. Vous allez toustes y passer. Tu fermes les yeux, tu ne veux pas voir ça. Un cri du monstre et un pincement à l'oreille de ton daemon te fait réagir. Tout ne semble pas perdu finalement. Le monstre fuit. Tu ne comprends pas pourquoi, comment. Comment peux-tu être encore vivante ? C'est la question qui tourne en boucle dans ta tête lorsque tu vois la cité devant toi. Des ruines, une tour, la fumée d'un feu. Tu n'en crois pas tes yeux.

La fatigue et la douleur reprennent leur place et tu finis par perdre connaissance. Lorsque tu te réveilles, tu n'es pas seule dans l'infirmerie, il y a plein de blessé·e·xs et tu ne fais pas partie des plus à plaindre. On t'explique que tu t'es cassé le radius droit, que plusieurs os de ton poignet sont brisés et que tu as un traumatisme cranien. Mercurio est blessé aussi, plusieurs coupures superficielles et une grosse plaie sous l'aile gauche. Il s'en remettra sans mal. Tu demandes des nouvelles de Nicholas, Siren et Spriggans. Iels sont vivant·e·s. Tu ne demandes pas le nombre de victimes qu'a fait la créature. Tu préfères ne pas savoir pour l'heure. Tu sais qu'il y en a beaucoup. Les images du monstre tournent en boucle dans ta tête. Des larmes coulent sur tes joues alors que tu serres ton daemon contre toi. Vous êtes vivants, mais vous vivrez avec la peur de revoir le monstre un jour.

La fatigue agit sur lui comme une chape, de lourdes chaines qui rendent chacun de ses mouvements raide et épuisant, mais il ne s'arrête pas de travailler, de courir et de parler, pour conjurer le mal et éloigner la terreur qui leur a à tous‧te‧xs mangé l'esprit. S'il s'arrête, il verra à nouveau cette chose dans le ciel qui s'attaquait à leurs vaisseaux, il entendra les hurlements de ses soeurs et de tous‧te‧xs les aéronautes.

Il grimpe dans la carlingue du dirigeable pour aider à rafistoler son enveloppe, afin que les gaz qui les supportent tiennent jusqu'à Cittàgazze, puis il traverse les minces chemins de corde lancés depuis les autres vaisseaux pour continuer le travail partout où il en trouve. Carine le suit telle une mort, silencieuse, les coussinets en feu, et s'arrête seulement pour réconforter les daemons qu'elle croise d'un coup de tête.

Il y a un vide dans leur esprit (le choc) que rien ne soignera avant de toucher terre et de serrer dans ses bras les membres de sa famille, d'embrasser son amant, de parler à son fils. Il ne sait plus de quoi demain sera fait, impuissant face au monstre, mais il le fera en famille, en clan. En noénaute.

Ses doigts fébriles tremblent et il a du mal à consigner tout ce qu'il a vu, jurant de ne pas savoir mieux représenter la bataille et la bête dans des croquis maladroits. Il faut que tout ceci se sache : il ne faut pas que les solmènes puissent contrôler cette information, si tant est qu'iels soient en état de réfléchir déja à la suite, vu l'état piteux de leurs troupes et de leur dirigeable.

Dans les premiers instants de la bataille il n'était rien, balloté dans la foule anonyme, et puis il a su trouver un hublot et voir fondre sur elleux Quetzalcoatl - non plus le Dieu solmène mais bien la bête ayant inspiré le mythe, de quoi créer milles débats théologiques, repoussé par l'ange Balthamos. Il a su entendre ses mots, comme tant d'autres, et même si son esprit analytique s'y refuse, il doit admettre que ce salut venant des cieux pousse à croire. Il écrit tout, ses impressions, ce qu'il a vu, puis se tourne vers ses voisin‧e‧xs et les interroge, relatant d'une écriture de plus en plus ferme leurs précieux témoignages.

De fil en aiguille, il parcourt tous les dirigeables et grossit ses feuillets, jusqu'à ce que sa mort le rejoigne, couverte d'un sang qui n'est pas le leur. Posant une main sur son épaule, elle l'arrête alors qu'il cherche à négocier de nouvelles pages pour écrire davantage. "Parle des mort‧e‧xs. Pas uniquement des vivant‧e‧xs." Et Juste comprend enfin à quel point il a de la chance d'être en vie.

blessure, mention de mort

Les événements s’enchaînent à une vitesse que les livres d’histoire ne réussiront jamais à retranscrire. En un battement de cœur, une gueule béante apparaît du lambeau de serpent ailé et se referme sur le dirigeable pandémonique avec une violence qui fait se soulever le cœur de la sorcière. Les dents immenses transpercent le ballon sans effort, une démonstration de force qui plante une certitude dans l’esprit de la noénaute : iels vont toustes y rester. Les crissements de métal associés au hurlement du vent qui s’engouffre dans la nacelle sont assourdissants, mais c’est l’onde de choc qui atteint Spriggan de plein fouet. Balancée contre les rebords de la vitre brisée, les bris de verre s’enfoncent dans la peau de ses bras alors qu’elle s’effondre à terre, mêlant sa douleur à celle de l’aile froissée de Mag qui croasse faiblement dans l’enchevêtrement de ses jupes. Croassement que la jeune femme ne perçoit que d’une oreille, le tympan de l’autre transpercé. Se relevant avec difficulté, elle n’a le temps d’apercevoir que la bête s’enfuyant dans le ciel clair et, en bas de l’Arche, des ruines.

Les survivant.e.s s’affairent autant que leurs corps meurtris le leur permettent, dans un silence de mort. Les solmènes ébranlé.e.s dans leurs croyances n’osent plus se regarder, les pandémoniques dont le dirigeable a été le plus durement touché soignent leurs blessures, la flamme exploratrice des noénautes semble sur le point de s'éteindre et même les insolent.e.s zutiques observent une discrétion qui ne leur ressemble pas. Le monde de Spriggan vient de changer, bien qu’il ne se soit jamais réellement illustré par sa stabilité. Et c’est dans ces moments qu’elle a besoin de se rattacher à son pilier, la seule constante dans sa vie, Siren.

La luciole retrouve sa jumelle de cœur au chevet de sa sœur. Kassandra va s’en remettre d’après les infirmier.ère.s, ce qui a le don de soulager la jeune femme. En partie parce qu’elle apprécie Kass, mais surtout parce qu’elle connaît assez bien Siren pour savoir que si sa sœur avait été trop mal en point, elle aurait abandonné une fois encore les lucioles. Alors pour la persuader de rester, elle chuchote à son oreille que « cette cité là, toujours partante pour qu’on pique le dirigeable pour aller la visiter ? » en glissant ses doigts dans sa main. Côte à côte, la tête de la sorcière sur l’épaule de l’alchimiste, elles ont l’air de petites filles sans souci, plutôt que d’exploratrices traumatisées. « Tu penses qu’il y a quelqu’un.e qui nous y attend ? » qu’elle laisse la question virevolter alors qu’au fond d’elle, elle en est persuadée : cette fumée, c’est son père. La faille s’est peut-être refermée, mais il a réussi à revenir. Et comme Arthur sur l’Isola Fiamata, il attend qu’on vienne le chercher.

résumé : Spriggan est blessée aux bras et au tympan droit et Mag a l'aile froissée. Elles retrouvent Siren au chevet de Kass pour parler de leurs prochaines aventures. Spriggan est persuadée que son père l'attend à Cittàspide.