TW : violences policières

Tout s'emballe, tout s'accélère quand une jeune femme s'avance avec l'assurance de celleux qui ont le pouvoir. Silence, au bord de la crise à cause des cris et des claquements d'armes, comprend alors ce qui se passe. Les analogues ont tenté une échappée, et celle-ci est arrêtée par la milice, parce que la milice toujours sévira en ces lieux. L'injustice et la cruauté de ces êtres vils le saisissent au corps. Le coeur au bord des lèvres, iel serre plus fort qu'il ne le devrait la main de Boy, qui semble bouillir intérieurement à l'idée d'intervenir dans ce chaos duquel il se nourrit.

Ce n'est pas tant le chaos qui fait basculer les choses pour Silence, ni même celui qui vient défaire le sceau tout juste apposé : c'est un milicien qui vient se saisir brutalement d'un‧e jeune personne, lui hurlant dessus sous le simple prétexte qu'elle serait analogue. Des élucubrations de milicien‧ne‧xs qui veulent voir partout un mal qui n'existe pas, des mots et des gestes qui font bondir Silence. Iel n'est pas très fort‧e, on lui a même montré toutes ses faiblesses, sa force lui a été arrachée face aux carnages maintes et maintes fois entrevus dans les brumes. Iel n'est pas très fort‧e mais iel doit faire quelque chose.

"Reste-là, je reviens."

Un ordre à Boy qu'iel sait s'enfuir dans le vent, car Boy ne reçoit d'ordre que de Maldoror, et Silence n'est pas cellui qui peut faire respecter une quelconque injonction. Silence se précipite pour user de son corps trop frêle comme d'un rempart entre le milicien et l'inconnu‧e‧x, iel lutte jusqu'à ce que les mains vicieuses ne lâchent leur proie. Iel lutte et a tout juste le temps de lui hurler de fuir avant que son élan ne le fasse s'échouer sur le pavé éprouvé, parmi les manifestant‧e‧xs survolté‧e‧xs et les fumigènes déployés. Au sol, iel suffoque sous les coups de pied, étouffe de ne pas voir de sortie se dessiner, parmi les fumées des visions commencent à l'assaillir et il n'y a qu'un seul nom qui meurt sur ses lèvres alors que ses dernières forces n'arrivent pas à le sortir de cette foule déterminée à faire sortir de la Tour les analogues emprisonné‧e‧xs.

résumé : Silence est témoin d'un milicien qui malmène un‧e potentiel‧le‧x analogue et c'est la goutte de trop, iel doit intervenir. Iel vient s'interposer, pousse avec son corps pour que le milicien lâche le‧a analogue qui arrive alors à fuir, mais dans l'élan, le corps de Silence se retrouve sur le pavé, sous les pieds des manifestant‧e‧xs et iel panique sans arriver à se relever.

C'est être parent qui le fait vriller si vite maintenant, assimilant Dot à l'un de ses oursons, imaginant la souffrance de sa famille si la jeune femme venait à être capturée ou disparaitre à son tour au sein du monstre Cittàgazze. Il envoie bouler sous sa forme inkumboli celleux qui se mettent sur son chemin, cherchant Mayel dans la foule sans y parvenir, l'odorat bloqué par la fumée et la sueur-terreur des corps qui s'échauffent autour d'elleux.

Sa taille et sa forme font de lui une cible pour les milicien‧ne‧xs et il gronde alors qu'iels l'approchent, et les minutes qui suivent sont un long combat dont il n'a pas l'habitude, une mêlée qui lui rappelle la bataille de la terre brulée. Ce sont les hurlements des sien‧ne‧xs qui le ramènent à la réalité, le museau rouge. Levé sur ses pattes arrières il surplombe la scène et voit avec aisance la tour scellée, lae jeune personne qui s'oppose à la milicienne aux cheveux roux.

De colère et de peur, il laisse Dot seule et charge les solmènes qui retiennent ses ami‧e‧xs, ses parent‧e‧xs, son village. Le grizzly gronde et crache, prêt à tout pour permettre aux sien‧ne‧xs de fuir. Dans cette furie, son regard croise celui de l'acrobate, l'animal et l'homme se jaugent, et alors que les premier.ère‧xs analogues se glissent par l'ouverture qu'il a creusé, Asmar décide de retenir le visage de ce cittadini.

succès : un‧e‧x analogue de plus peut fuir.

Asmar fait du bowling de milicien‧ne‧xs et dépasse Isle et sa chaîne humaine pour venir taquiner Astrid et faire diversion afin que les analogues de la Tour de l'Est puissent fuir.

Les flammes finissent lentement par s’estomper, sous quelques cris et bruits des pierres de la Torre qui s’effondrent. L’apocalypse qui se trame dans les rues de Cittàgazze est très localisée, et tout semble flou dans les pupilles de Skye qui n’arrive pas à regarder plus loin que les mains encore tremblantes de Nino. Heureusement, elles aussi voient leurs spasmes disparaître alors qu’il engloutit la potion, et sur le visage de la Pandémonique un sourire fier se dessine.
A côté d’elleux, le petit singe revient subitement en criant : « Je crois que je lui ai fait très mal, je crois que je lui ai fait très mal ! ». Il secoue dans sa main la lame qu’il lâche aux pieds de Skye en grimpant bien vite jusqu’à son cou pour s’enrouler et murmurer qu’il a eu si peur. Il ne savait pas quoi faire. Si peur. Une main sur la fourrure de l’animal qu’elle caresse tendrement, Skye se tourne vers le gardien du Phare et lui répond que tout va bien, mais qu’elle va s’éloigner pour retrouver un peu de calme. Elle dépose une main sur son épaule, Cees sourit au clin d'œil qui ne peut qu’apaiser sa culpabilité et iels disparaissent tout aussitôt en le regardant tenir son Arc avec la droiture d’un vrai défenseur de ce nouveau monde où les cohabitations demeurent si complexes.

De leur nouveau point de vue, légèrement en retrait dans un rue perpendiculaire à toute cette action, la nouvelle membre du Conseil et son dæmon prennent de la hauteur pour mieux voir la scène déchirante qui se déroule. Elle qui, pourtant, ne jurait que par la crainte de l’étranger·e se trouve à ressentir de la tristesse devant toute l’émulation de cette journée. De la déception devant les milicien·ne·s et leur agressivité, de la tristesse devant les blessé·e·s qui n’ont eu comme crime que d’être présent·e·s et de l’étonnement, frôlant avec l’envie, devant le nombre d’analogues qui sortent de la Tour après avoir aidé les leurs. Une telle solidarité, peut-être que la cité aurait finalement de quoi apprendre des coutumes et habitudes de celleux reclus·es dans la montagne.

« On peut rentrer ? Cornelius a presque son cœur qui bat hors de son corps tant il est encore sous l’émotion de son expérience désagréable. Oui, ne restons pas là… ». Iels disparaissent de la même manière que la fumée se dissipe, enfin.

Résumé : Skye est contente et rassurée que @Nino Costa aille mieux ; Cees revient en courant, paniqué, après avoir fait du mal à un·e milicien·ne. Il se réfugie sur Skye qui finit par s’éloigner de la scène, en se disant qu’elle envie la solidarité et l’entraide dont les analogues ont fait preuve.

Je n’arrive plus à savoir ce qui est arrivé en premier entre le bruit des détonations, les cris ou la poussière des pierres qui s’effondrent. Ce que je revois, en revanche, c’est la chute des gravats qui tombent sur Ara, puis plus rien que du flou et la toux qui me saisit à la gorge. Les yeux plissés, j’avance en direction du conteur en tâtonnant les murs et les sorties désormais bouchées : « Ara ?! Nil ? Vous allez bien ? Purée, y’a plus aucune issue… ». Dans mon esprit, je vois l’un en boa et l’autre en scorpion, me déteste de ne pas être un petit oiseau qui pourrait s’envoler, retrouver les ailes angéliques de Paz dans les cîmes, et frissonne de peur à l’idée de ne retrouver une fois de plus bloqué dans une des tours de Cittàgazze. Je me vois coincé à l’intérieur, être de nouveau un poids à sauver des griffes de la milice tortionnaire. Derrière, je discerne la silhouette d’Ori qui panique autant que moi, élève la voix pour poser les mots qui tournoient dans mon esprit. « Non… Non, on sera parti·e·s avant, on ne peut pas… rester là et attendre. On va trouver. ».

Mais la panique n’a pas le temps de plus s’immiscer que, depuis l’extérieur, des sauveteur·euse·s se précipitent à notre rescousse : les murs tremblent à nouveau, les pierres flanchent une seconde fois, mais désormais c’est pour nous offrir notre salvation. Un cri de joie sort de mes lèvres, derrière lesquelles les mots habituellement cinglant envers ces autres factions alliées s’atténuent pour des remerciements muets que je garde précieusement enfouis. Puis c’est le grizzli qui vient attirer l’attention des milicien·ne·s, nous garantit une fuite sans encombre, dans laquelle je m’engouffre en tirant du bout de mes doigts autant d’analogues que je le peux.
Sur le chemin du retour vainqueur au village, je reste aux côtés d’un Nil encore blessé bien qu’il ne l’avouera pas et marche fièrement, bien que quelque peu honteux, derrière le constat que nous ne sommes peut-être plus si seul·e·s.

Résumé : Attilio panique à être enfermé dans la tour, voudrait ne pas être une hyène pour pouvoir s’enfuir, mais est rempli de joie quand @Loup Basilius leur permet de s’enfuir, avec l’intervention d'@Asmar Tahrir en plus. Il gagne un peu d’espoir devant les alliances possibles avec les autres factions, pour la première fois, elles lui semblent presque réellement possibles.